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			Égypte : le président Mohamed Morsi s'est surestimé
		
		
				
				
		
			
				
					Pour les analystes, le président égyptien pèche surtout par son inexpérience du pouvoir.
   
 L'islamiste Mohamed Morsi a fait un  mauvais calcul en s'octroyant des pouvoirs exceptionnels et en tentant  de faire passer une nouvelle Constitution malgré les protestations de  l'opposition, estiment des analystes.
   Le président égyptien, l'islamiste Mohamed Morsi, a fait un mauvais  calcul en s'octroyant des pouvoirs exceptionnels et en tentant de faire  passer une nouvelle Constitution malgré les protestations de  l'opposition, estiment des analystes.
 Sa reculade samedi sur le  décret hautement controversé qui plaçait son action hors d'atteinte de  la justice l'a prouvé avec d'autant plus d'éclat que l'influente armée  l'a sommé, lui et l'opposition, de "dialoguer" quelques heures plus tôt,  faute de quoi l'Égypte s'enfoncerait dans un "sentier obscur".
 L'institution  militaire a sans aucun doute souhaité "faire passer le message qu'elle  n'était plus en mesure de préserver la stabilité et qu'il (M. Morsi)  devait se résoudre à faire des concessions à l'opposition", estime Wayne  White, analyste au Centre de politique sur le Moyen-Orient, un cercle  de réflexion basé à Washington. Mais le message de l'armée s'adressait  "tant aux Frères musulmans (dont est issu M. Morsi) qu'aux forces  libérales" de l'opposition, souligne Hassan Nafaa, un éditorialiste  égyptien.
 Reste le référendum sur le projet de nouvelle  Constitution prévu le 15 décembre, autre cheval de bataille des  détracteurs du chef de l'État. Ils y voient une tentative d'islamiser  davantage l'arsenal législatif égyptien et de restreindre les libertés,  en particulier d'expression et de religion. Sur le référendum et sa  date, le président n'a pas bougé d'un iota. Et analystes et observateurs  pensent que le texte a de fortes chances d'être adopté, en grande  partie grâce aux moyens dont les Frères musulmans disposent pour  mobiliser l'électorat.
 "Les Frères musulmans pensent qu'ils ont  une majorité suffisante pour remporter le référendum", juge Eric Trager,  spécialiste de l'Égypte à l'Institut d'études politiques du  Proche-Orient à Washington. Mais, prévient-il, si c'était le cas, cela  "plongerait l'Égypte dans une longue phase d'instabilité". 
 Barrières idéologiques
 Mohamed Morsi pèche surtout par son inexpérience du pouvoir. Et dans l'Égypte de l'après-Hosni Moubarak,  lui et les Frères musulmans se sont positionnés comme seuls et uniques  gardiens d'une démocratie naissante. "L'erreur de Morsi c'est d'avoir  pensé que tout le monde a interprété les résultats de l'élection  présidentielle (de mai-juin, NDLR) de la même façon que les Frères  musulmans", assène Steven Cook dans le magazine Foreign Affairs.  "En d'autres termes, ils ont pensé que lui et son parti pouvaient se  prévaloir d'un mandat qui leur permettait de gouverner en ne faisant pas  grand cas des opinions contraires aux leurs", souligne-t-il.
 Les  deux longues semaines de confrontations, parfois violentes, entre  pouvoir et opposition n'ont fait qu'accentuer la méfiance ressentie par  les deux camps. Et pour qu'une amorce de dialogue ait lieu, Mohamed  Morsi et les Frères musulmans, et l'opposition, rassemblée notamment  sous la bannière du Front de salut national (FSN), qui regroupe les  libéraux et la gauche, devront surmonter leurs barrières idéologiques.
 Mais  au final, rappelle Shadi Hamid, directeur de recherches au Centre  Brookings de Doha (Qatar), la crise "ne concerne pas vraiment Morsi et  son décret surprise". Il en va plutôt de la question fondamentale :  l'Égypte doit-elle devenir plus islamiste ou garder des fondamentaux  neutres ? s'interroge-t-il dans un article publié sur le site du Centre  Brookings.
 Le projet de "Constitution contient certes quelques  articles à l'arrière-goût islamiste, mais c'est en grande partie un  document médiocre et quelque peu ennuyeux, basé sur la Constitution de  1971, elle-même médiocre", juge Shadi Hamid. "Les islamistes et les  non-islamistes se détestent, mais, dans le fond, leurs différends  pourraient être bien plus profonds", poursuit-il. "Mais, à plus longue  échéance, le consensus que tant de personnes semblent rechercher, et  espérer, pourrait n'être qu'un voeu pieux", conclut M. Hamid.
				
			 
			
		 
			
				
			
			
			
		 
	 
	
	
 
		
		
		
		
	
 
	
	
	
	
	
	
	
	
	
	
	
	
		
		
			
				
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