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Discussion: Ghaleb Bencheikh

Vue hybride

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    Post La liberté de conscience

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 22.06.15 | 10h00

    La liberté de conscience

    Tout en souhaitant un jeûne bien agréé à l’ensemble des musulmans et musulmanes de par le monde et pour ne pas apparaître comme aigri et ne pas rester dans des approches négatives de tout le patrimoine islamique, il est juste de reconnaître les valeurs de bonté, d’accueil et d’hospitalité propres à la grande tradition de l’islam.
    De toute façon, l’aigreur et l’amertume n’aident pas à voir clairement ni à percevoir avec discernement, tout comme la peur et la colère sont toujours de mauvaises conseillères. Parce que tout essentialisme est réducteur et toute généralisation est abusive. Et, il n’y a pas pire insulte à l’intelligence que de prendre le conjoncturel pour le structurel et confondre le circonstanciel avec l’atemporel.
    La partie n’est jamais le tout. En outre, ce que je dis et exprime ne relève pas d’un quelconque dolorisme et encore moins d’une autoflagellation malsaine. Que Dieu nous préserve de la haine de soi. C’est tout simplement parce que nous avons à cœur de renouer avec les principes fondamentaux de la civilisation et l’idée du progrès émancipateur que le regard n’est pas amène sur l’actuelle situation. Il doit être même sévère et le bon diagnostic doit être effectué sans complaisance aucune afin de trouver la médication appropriée.
    Il se trouve qu’un des points noirs de la pensée théologique islamique contemporaine avec toutes les scories drainées depuis quelques siècles, est la question fondamentale de la liberté et notamment la liberté de conscience. C’est le point aveugle de cette pensée. Et pour rester dans le registre médical, les ophtalmologistes auraient parlé de scotome, cette lésion du nerf optique qui induit une non-perception lumineuse. Ce serait aussi l’angle mort tant redouté par les conducteurs automobilistes et dont on veut pallier les méfaits par les avancées technologiques telles des mini-caméras et autres avertisseurs. Il en est de même pour cette pensée qui sur ces questions cruciales de liberté de conscience s’est encore crispée et radicalisée ces dernières décennies.
    La dégradation est affligeante. J’en veux pour preuve la régression terrible qui nous caractérise à ce sujet : Figure-toi, ami lecteur, qu’il y a plus de 80 ans, le jeune mathématicien et écrivain égyptien Ismail Ahmad Adham publia, dans l’Egypte des années 1930, un manifeste intitulé : Pourquoi je suis athée, dans lequel il défendait son incroyance et vantait son état d’esprit d’homme soulagé à le proclamer…
    Que penses-tu qu’on lui ait fait ? L’a-t-on occis ? L’a-t-on décapité ? L’a-t-on bastonné ? L’administration s’est-elle mêlée pour l’emprisonner ? Non, rien de tout cela. La réponse fut, entre autres, celle d’un autre écrivain théiste sous la forme d’un opuscule ayant pour titre Pourquoi je suis croyant. Aujourd’hui, une telle «affaire» ne se passera pas et il y aura assurément un Chems-Eddine ou un pseudo-imam quelconque qui appellera à tuer l’hérétique, à en finir avec l’apostat par le châtiment suprême.
    Pis encore, ces procurateurs de Dieu et défenseurs autoproclamés de ses droits exclusifs, jettent l’anathème sur toute personne qui n’entre pas dans le moule de l’intolérance et du fanatisme qu’ils ne cessent de rendre de plus en plus étroit. L’accusation de mécréance est devenue l’arme fatale pour mettre fin à toute discussion. Non seulement, de nos jours, un Ismail Ahmad Adham n’oserait jamais écrire, en contexte islamique, le moindre manifeste militant pour l’athéisme ni imaginer composer un pamphlet irréligieux, mais, les réponses seraient jugées timorées et non satisfaisantes valant à leurs auteurs brimades et vexations à cause de leur tiédeur à défendre comme il faut la vraie foi…
    Ô maison de la sagesse de Baghdad, où es-tu ? Tu fus le lieu des débats et des controverses entre juifs, chrétiens, musulmans et hérétiques – sans que l’on prît les références scripturaires coraniques comme bases de discussion. Elles n’étaient pas reconnues de tous. Ces fameuses munazarates, ont été reprises par les auteurs latins sous forme de disputationes pluriel de disputatio, l’ancêtre de la soutenance de thèse afin d’obtenir le grade de docteur de l’université. Voilà, le ton est donné, nous devons recouvrer notre patrimoine assaini de tous ses germes d’intolérance. L’entreprise est titanesque. Mais nous n’abdiquons pas.


    Ghaleb Bencheikh


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    Post Des chantiers urgents

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 24.06.15 | 10h00

    Des chantiers urgents

    Après la chronique d’hier où nous avons abordé la question du terrorisme aveugle qui s’abat au nom de notre tradition religieuse, aujourd’hui, nous poursuivons en soulignant que le drame réside surtout dans le discours martial puisé dans la partie belligène du patrimoine religieux islamique – conforme à une conception du monde dépassée, propre à un temps éculé – qui n’a pas été déminéralisée ni dévitalisée.
    Il est temps de reconnaître, dans la froideur d’esprit et la lucidité, les fêlures morales graves d’un discours religieux intolérant et les manquements à l’éthique de l’altérité confessionnelle qui perdurent depuis des lustres dans des communautés musulmanes ignares, déstructurées et crispées, repliées sur elles-mêmes.

    Des sermonnaires doctrinaires idéologues le profèrent pour «défendre» une religion qu’ils dénaturent et avilissent. Plus que la caducité ou l’obsolescence de ces doctrines d’attaque et de violence légitimées par le divin, il est temps de les déclarer antihumanistes. Au-delà des simples réformettes, par-delà le toilettage, plus qu’un aggiornamento, plus qu’un rafistolage, qui s’apparentent tous à une cautérisation d’une jambe en bois, c’est à une refondation de la pensée théologique islamique qu’il faut en appeler, je ne cesse, pour ma part, de le requérir et je m’étais égosillé à l’exprimer.
    En finir avec la «raison religieuse dévote» et la «pensée magique», s’affranchir des représentations superstitieuses, se soustraire à l’argument d’autorité, déplacer les préoccupations de l’assise de la croyance vers les problématiques de l’objectivité de la connaissance, relèvent d’une nécessité impérieuse et d’un besoin vital. On n’aura plus à infantiliser des esprits ni à culpabiliser des consciences ni à fragiliser des êtres.
    Les chantiers sont titanesques et il faut les entreprendre d’urgence : le pluralisme, la laïcité, la désintrication de la politique d’avec la religion, l’égalité foncière et ontologique entre les êtres par-delà le genre, la liberté d’expression et de croyance, la garantie de pouvoir changer de croyance, la désacralisation de la violence, la démocratie et l’Etat de droit sont des réponses essentielles et des antidotes primordiaux exigés partout dans le monde islamique. Ce n’est plus suffisant de clamer que ces crimes n’ont rien à voir avec l’islam. Le discours incantatoire ne règle rien et le discours imprécatoire ne fait jamais avancer les choses.
    Ce n’est plus possible de pérorer que l’islam c’est la paix, c’est l’hospitalité, c’est la générosité... c’est irresponsable et c’en est même devenu insupportable. Occulter les raisons du mal laisse les plaies grandes ouvertes. Bien que nous le croyions fondamentalement et que nous connaissions la magnanimité, la mansuétude et la miséricorde enseignées par sa version standard, où jamais l’assassinat n’est la mesure de l’offense ! C’est bien aussi une compréhension obscurantiste, archaïque, passéiste, dévoyée et rétrograde d’une partie du patrimoine calcifié qui est la cause de tous nos maux.
    Et il faut tout de suite la dirimer. Nous ne voulons pas que la partie gangrène le tout. Les glaciations idéologiques nous ont amenés à cette tragédie généralisée. Nous devons toutes les dégeler. La responsabilité nous commande de reconnaître l’abdication de la raison et la démission de l’esprit dans la scansion de l’antienne islamiste justifiée par une lecture biaisée d’une construction humaine sacralisée et garantie par «le divin». Il est temps de sortir des enfermements doctrinaux et de s’émanciper des clôtures dogmatiques. L’historicité et l’inapplicabilité d’un certain nombre de textes du corpus religieux islamique sont d’évidence une réalité objective. Nous l’affirmons. Et nous en tirons les conséquences.
    L’ancrage dans la modernité ne saurait se faire sans une modernité intellectuelle fondée sur l’esprit critique, je l’ai déjà écrit dans la toute première chronique. Je regrette que nous ne l’ayons pas fait dans notre pays. Aucun colloque de grande envergure n’a pu se tenir, aucun symposium important n’a été organisé en vue de subsumer la violence «inhérente» à l’islam ; pas la moindre conférence sérieuse n’a été animée pour pourfendre les thèses islamistes radicales. Nous avons vécu sur la défaite de la pensée et l’abrasement de la réflexion.
    Il est vrai que la pusillanimité et la frilosité de nos «hiérarques» nous ont causés beaucoup de torts. Leur incurie organique nous laisse attendre, tétanisés, la dramatique séquence d’après. Leur seul argument avancé est que nous sommes pris en otage par les fanatiques barbares. Or, face à la barbarie, il vaut mieux vivre peu, debout, digne et en phase avec ses convictions humanistes que de végéter longtemps en louvoyant, en étant complice, par l’inaction et le silence, de ce qu’on réprouve. Nous verrons la suite demain.


    Ghaleb Bencheikh

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    Post Autres voies, autres voix

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 25.06.15 | 10h00

    Autres voies, autres voix

    Nous poursuivons ces chroniques au fil des jours que compte ce mois de Ramadhan. Elles commencent à susciter réactions et débats sur la Toile. Tant mieux, si une certaine effervescence intellectuelle peut nous sortir de la torpeur, de l’été et du jeûne. Je souhaite, pour ma part, qu’elle reste contenue dans les limites de la courtoisie et de l’éthique du désaccord. Je sais gré à toutes celles et tous ceux qui, avec sagacité et intelligence, commentent et critiquent mes propos.
    Ceux-ci sont interrogeables et révisables. Ils ne relèvent d’aucun dogmatisme. Et, j’admets volontiers que mes prises de position soient discutables, voire contestables. Je fais mienne cette parole du calife Omar Ier : «Que Dieu fasse miséricorde à celui qui m’offre mes défauts.» En revanche, lorsque les dérapages se produisent et les attaques ad hominem fusent, la diffamation et la calomnie tiennent souvent lieu d’arguments pour faire taire et couper court à toute discussion. Sauf que la prise de parole publique est une responsabilité et il faut l’assumer.
    Et, je ne me tairai pas. Je suis mithridatisé contre la malveillance et la bêtise humaine. De toute façon, le silence et la complaisance ont toujours été de discrets facteurs générateurs et amplificateurs des grandes tragédies. Et l’importance de la parole est telle, lorsqu’elle est bonne – et selon la parabole coranique - un bel arbre dont la racine est ferme et la ramure s’élançant dans le ciel, donne ses fruits à tout instant par la grâce de son seigneur.
    Et lorsque la parole est destructrice,
    elle est semblable à un mauvais arbre déraciné de la surface
    de la terre et qui n’a point de stabilité.

    Bien entendu, il faut condamner sans réserve toutes les dérives meurtrières qui s’abattent au nom de la religion et dénoncer l’extrémisme islamiste violent. Qui dit dénoncer, dit aussi annoncer : aucune cause, si légitime soit-elle, n’implique le massacre des innocents. Et surtout que le sacrilège suprême est l’atteinte à la vie. On ne peut pas et on ne doit pas se prévaloir d’un idéal religieux pour semer la terreur et provoquer la haine et le ressentiment.
    Après avoir affirmé cela avec force, il est juste et sage de rechercher d’autres voies et d’entendre d’autres voix. Celles qui ne se cantonnent pas à la dénonciation. Celles qui veulent construire des alternatives aux nouvelles nécessités et potentialités du développement humain intellectuel et social. Celles qui fédèrent les forces vives de tous ceux et de toutes celles qui sont porteurs des valeurs d’humanisme de paix, de justice et de fraternité en nourrissant leur espérance.
    Celles qui participent au renouveau et à l’éveil des consciences. Cet éveil commence par voir chez soi, en soi, les manquements à l’éthique, les écarts à la sincérité avec soi-même, les fêlures morales. Parce qu’aucune nation et aucun peuple ne changent véritablement si, pris individuellement, les membres de la nation ou du peuple n’entreprennent pas chacun un travail d’introspection intérieure afin de modifier l’inadéquation entre l’hypocrisie ambiante et le ressenti intérieur.
    Et, cela commence par réaliser qu’encore de nos jours, dans de nombreux pays, à population majoritairement musulmane, des régimes politiques sévissent sans aucune légitimité démocratique. Ils gouvernent en domestiquant la religion et en idéologisant la tradition. Ils manipulent la révélation pour des fins autres que spirituelles. Les sociétés, elles-mêmes, en sont devenues minées par l’obscurantisme et l’infantilisation des esprits.
    Elles n’ont engendré, globalement au risque d’être sévère – que des «diseurs» et jamais ou rarement des «faiseurs». Alors, comment faire pour que la réflexion, précédant l’action, puisse être formulée et exprimée en vue d’être saisie et intériorisée dans une adhésion intime ? Nous poursuivrons cette analyse dans la prochaine chronique en oscillant
    entre le fait de s’appesantir sur les raisons de cette arriération
    et ses méfaits et le fait d’ouvrir des perspectives d’avenir et de sortie de crise.


    Ghaleb Bencheikh


    Dernière modification par zadhand ; 25/06/2015 à 23h55. Motif: Autres voies, autres voix
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    Post Hypocrisie et escroquerie

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 27.06.15 | 10h00

    Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)

    Hypocrisie et escroquerie

    Nous avons évoqué, jeudi, le manque de légitimité démocratique dans la quasi-totalité des pays où la société est majoritairement musulmane. Nous constatons que les régimes s’y prévalent tous de l’islam comme religion d’Etat.
    C’est même inscrit dans la Loi fondamentale.

    En réalité, j’ai précédé «totalité» par «quasi» pour ne pas être injuste vis-à-vis de nos voisins tunisiens et d’autres exemples en dehors du monde arabe, dont le nombre peut être compté sur les doigts d’une main affreusement mutilée.
    Certes, la promesse démocratique est une asymptote – comme auraient dit les mathématiciens – et nous y tendons pour en être le plus près possible. Nous mesurons aussi les grandes étapes franchies dans la lente et longue maturité de l’humanité pour approcher ce point à l’horizon dans la gestion des affaires de la cité.
    Depuis Solon et Clisthène, qui instaurèrent les fondements de la démocratie athénienne dès le VIe siècle avant l’ère commune jusqu’à nos jours, nous constatons son évolution et comment elle a pu se frayer un chemin entre despotisme et tyrannie.
    Tant et si bien que les femmes, les métèques et les esclaves devaient être exclus de l’agora. Plus tard, et bien après la révolution française, nous verrons que le Tocqueville de l’Amérique n’est pas celui de l’Algérie et le Jules Ferry de la Métropole n’est pas celui des colonies où l’école n’était ni gratuite, ni laïque, ni obligatoire… maintenant, la démocratie française fonctionne cahin-caha. Elle est meilleure que celle de Poutine assurément,
    mais il arrive que les Scandinaves s’en amusent et la trouvent quelque peu affectée…

    C’est souligner le caractère intrinsèquement évolutif de la démocratie. Il dépasse le simple formalisme creux du processus électoral. Il ne suffit pas d’organiser des scrutins pour assurer la franchise des résultats et, même si ces scrutins étaient exempts de fraudes, quelle serait leur valeur si ceux qui sont élus n’avaient pas de réelle maîtrise sur le cours des choses ni sur les véritables décisions ? Le cas iranien est un exemple patent.
    Le régime des mollahs se targue du respect des échéances électorales et du bon fonctionnement de la machine des différentes consultations, notamment présidentielles, bien que la réélection de Mahmoud Ahmadinejad ait été contestée par les jeunes non sans courage avec leurs cris et leurs pancartes portant l’inscription : «Where is my vote ?» Encore une fois, quel intérêt peut-on avoir d’une élection, fût-elle transparente, si la Loi fondamentale est biscornue avec l’idée du mandat du jurisconsulte : un guide spirituel ayant main basse sur la police et la justice ! Un homme qui ne rend compte à personne !
    Nous ne connaissons pas, en contextes islamiques, qu’est-ce la séparation des pouvoirs, ni l’alternance au pouvoir, ni l’équilibre des pouvoirs, ni ce que sont les contre-pouvoirs. Rien de tel n’est connu ni appliqué ni même voulu.
    On se gargarise de belles paroles sur l’islam et on ajoute dans une escroquerie morale et intellectuelle que «ceux qui ne gouvernent pas selon ce que Dieu a prescrit, sont des mécréants», en ayant déjà tordu le sens de «juger» et «arbitrer» en «gouverner» et en affirmant avoir pénétré le désir politique de Dieu !
    On s’offusque de voir l’épithète islamique accolée à Etat par la monstruosité dénommée Daech, mais on l’accepte lorsqu’elle qualifie la République en Mauritanie, en Iran et au Pakistan.
    Tout comme on s’accommode à l’idée bizarre qu’un Etat puisse avoir une confession !
    A-t-on un jour pris le temps de déconstruire l’article des différentes Constitutions qui stipule que l’islam est la religion de l’Etat ?
    Et, nous ne sommes pas à cette contradiction près ni à une hypocrisie de plus.

    Actuellement, certains régimes participent à la coalition menée par des «mécréants» qui bombarde justement le prétendu Etat islamique alors que les criminels fous furieux du califat de la terreur appliquent leurs doctrines et soutiennent leurs thèses ! La dite monstruosité idéologique, c’est le wahhabisme en actes, rien d’autre. C’est le salafisme dans les faits, la cruauté en sus.

    *Ecrivain, essayiste, animateur de l’émission «Islam» sur France 2


    Ghaleb Bencheikh


    Dernière modification par zadhand ; 28/06/2015 à 01h16. Motif: Hypocrisie et escroquerie
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    Post Relever le défi de la paix

    A LA UNE/ACTUALITE
    le 28.06.15 | 10h00



    Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)
    Relever le défi de la paix


    La scène mondiale a donné vendredi dernier, encore une fois, la représentation générale de la crise aiguë qui secoue le monde islamique. Elle semble échapper à toute perspective de résolution.


    Le cauchemar continue. L’abjection et l’ignominie se poursuivent. En plein mois de jeûne – censé être un temps fort de recueillement et de miséricorde - nous apprenons, coup sur coup, trois attentats sanglants perpétrés quasi simultanément en France, en Tunisie et au Koweït. Ils signent la perversion de la tradition et l’inversion de ses valeurs de bonté et d’amour en folie meurtrière.
    Et, pour rester dans ce registre tragique rappelant les Tragiques, les condamnations du chœur que nous constituons et les réprobations que nous proférons, n’ont guère d’écho. Sans aucun effet, nous élevons haut nos clameurs, et nous nous lamentons avec les pleureurs. L’horizon paraît opaque et barré par les surenchères radicales et le facteur temporel n’ouvre pas du tout vers un futur prometteur.
    Bien au contraire, les perspectives d’avenir sont brouillées par l’immédiateté des évènements retransmis par les moyens de communication sophistiqués jouant un rôle d’amplificateurs. L’intensité de la guerre des images et l’instantanéité des images de la terreur ainsi que la proximité du spectacle atroce qu’elles donnent à voir écrasent toute velléité de recherche de résolution des conflits.
    Elles ne laissent place qu’à un émotionnel exacerbé comme unique élément d’appréciation.
    L’attentisme fataliste pousse les terroristes à sévir.

    En effet, on voit mal comment, dans cette désolation, un tiers médiateur réussirait à s’imbriquer dans une confrontation bipartite. D’un côté, ceux qui veulent punir les mécréants, les apostats et les tièdes ; de l’autre les sociétés ouvertes.
    L’ensemble produit une étrange impression de faiblesse tout en espérant l’intervention invraisemblable d’un deus ex machina pour qu’une issue à l’impasse puisse être proposée, et pendant que l’attente se prolonge et que l’on s’y installe,
    l’on se trouve démuni, tétanisé, impuissant en plein désarroi…

    La violence religieuse islamiste signe le degré ultime de l’inhumaine cruauté. Quelle réaction pourrait-on alors afficher ? L’éradication totale de la vermine terroriste, à l’évidence, serait-on tenté de répondre spontanément.
    Mais que faire encore lorsqu’elle prolifère comme champignons après pluie ? Ce sera monter encore des marches dans l’insensée escalade sur l’échelle de l’effroi et de l’épouvante ! Y a-t-il une réponse qui soit une norme professée ? Y a-t-il une attitude qui fasse sens pour tous ? Non ! Si ce n’est avouer humblement que l’homme musulman n’a pas su relever l’inaccessible défi de la paix et la fraternité universelles, et reconnaître simplement qu’il n’est pas encore arrivé là où toutes les causeries religieuses auraient voulu qu’il fût. A force de vouloir composer avec sa conscience, il finira par décomposer son être profond.
    Est-ce à dire qu’il court à sa perte ? Assurément oui, sauf s’il sait s’enjoindre à la patience et à la persévérance.
    Les peuples civilisés savent trouver les ressources nécessaires en eux-mêmes pour résister face à la terreur.

    Tant que les «nôtres» affichent leur hystérie suite aux caricatures du Prophète, alors qu’ils se terrent depuis des années lorsque leur religion est avilie et pervertie, ils ne sortiront pas de l’ornière. Le salut passe par les manifestations de masse et les démonstrations de force contre la barbarie. Nous devons en apprendre les codes et la tenue.
    En attendant, tout doit concourir à faire reculer ces assassins : la répression dans le cadre de la loi et la justice, l’action politique et diplomatique ; la riposte militaire et de renseignement, l’assèchement des flux financiers. Mais surtout, la consolidation des acquis démocratiques, là où ils se trouvent ainsi que l’affermissement et l’ancrage des héritages
    et des biens culturels avec l’ouverture du champ intellectuel.

    La refondation de la pensée théologique viendra sceller, une bonne fois pour toutes, le sort de l’idéologie islamiste dont l’architectonique ne repose que sur des artefacts fallacieux. Puissions-nous ainsi en finir avec l’hydre de Lerne terroriste.

    Ecrivain, essayiste, animateur de l’émission « Islam » sur France 2


    Ghaleb Bencheikh
    Dernière modification par zadhand ; 28/06/2015 à 23h44. Motif: Relever le défi de la paix
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