Âgé de 41 ans, al-Zaaneen voulait vérifier, avec l’aide de membres de l’équipe d’entretien des eaux de la commune, si sa maison pouvait être raccordée au réseau d’eau courante. Il a été attaqué juste après avoir rejoint l’équipe sur son vélomoteur.Deux semaines auparavant, le 25 juillet, un sniper israélien avait tué Hashem Abu Maria, un militant des droits de l’Homme. Abu Maria travaillait pour la Défense international des enfants palestiniens (DCI) sur un projet participatif en faveur des enfants de Cisjordanie occupée et de la bande de Gaza.
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Ce militant a été tué alors qu’il participait à une marche pour Gaza dans le village de Beit Ommar, en Cisjordanie occupée.
Israël et l’Égypte empêchent les groupes de défense des droits internationaux d’entrer à Gaza
Alors qu’ils poursuivent leurs bombardements qui ont tué plus de 2 000 Palestiniens à Gaza depuis le début du mois de juillet, Israël empêche volontairement l’accès à Gaza pour les enquêteurs des organisations internationales des droits de l’Homme. Amnesty International et Human Rights Watch ont confié à Reuteurs que l’interdiction d’Israël d’accéder à Gaza, qui dure depuis des années, les empêche d’enquêter sur les violences.
Sans aucun chercheur international ni expert en munitions sur le terrain, les deux organisations sont dans l’incapacité de recueillir des preuves de première main concernant des crimes de guerre potentiellement commis par Israël durant son offensive, qui est toujours en cours.
Le régime militaire égyptien, qui est un allié très proche d’Israël, a également refusé de concéder des permis d’accès aux activistes de ces deux organisations. Amnesty International à déclaré, dans un communiqué de presse, que les autorités égyptiennes n’avaient pas répondu aux demandes de permis d’entrer à Gaza via le passage de Rafah.
Au début de ce mois, l’Égypte a refusé l’accès à Gaza à Kenneth Roth, directeur de Human Rights Watch, qui avait voyagé jusqu’au Caire pour présenter les résultats des enquêtes sur le massacre de plus de 800 manifestants civils non-armés il y a un an.
Transfert forcé illégal
Les soldats israéliens d’occupation ont encerclé le domicile d’une membre du Conseil législatif palestinien, Khalida Jarrar, à Ramallah, afin de lui transmettre l’ordre militaire aux premières heures du 20 août.
http://croah.fr/wp-content/uploads/2014/08/khalida.jpgLe domicile de Khalida Jarrar a été encerclé par les forces d’occupation israéliennes afin de lui remettre un ordre de transfert qu’elle a refusé de signer
Jarrar a reçu l’ordre de quitter Ramallah et de rejoindre le district de Jerich, où elle serait forcée de résider durant 6 mois. L’ordre militaire se baserait sur des rapports secrets et indique que Jarrar « représente une menace pour la sécurité de la région, et qu’elle doit donc être placée sous contrôle spécial ».
Karrar, qui est haut responsable du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) et membre du groupe de soutien des prisonniers Addameer, a refusé de signer cet ordre. Les transferts forcés sont une violation du droit international.
Lors d’un appel urgent,Addameer rappelle que Ramallah est entièrement sous le contrôle de l’Autorité palestinienne, selon les accords d’Oslo en 1993. Dans le contexte d’une soit-disant « coordination de sécurité », l’Autorité palestinienne a permis aux forces d’occupation israéliennes d’entrer à Ramallah afin de remettre cet ordre à Jarrar.
Détail frappant : la députée Jarrar a sans cesse appelé à l’arrêt d’une telle collaboration entre occupant et occupé.
L’historique des persécutions israéliennes
Israël a accumulé un historique impressionnant et révoltant de persécutions de défenseurs des droits de l’Homme et de leurs organisations.
Par exemple, le groupe de soutien aux prisonniers Addameera souvent été la cible des forces d’occupation, en particulier quand ils ont soutenu la grève de la faim massive menée par des prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes en 2012. Les forces d’occupation israéliennes ont pris d’assaut les bureaux d’Addameerà Ramallah le 2 décembre 2012.
Un chercheur du groupe Addameer, Ayman Nassar, a été arrêté en octobre 2012 et n’a été relâché qu’un an plus tard.
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Le responsable de l’organisation, Samer Arbeet, a été victime d’une arrestation arbitraire suivie d’une détention le 23 septembre 2013, une fois encore sous prétexte d’une soit-disant preuve secrète, ce qui signifie qu’il n’a même pas pu prétendre à un procès. Deux mois plus tard, il a été relâché. Son avocat a déclaré au tribunal d’occupation israélien que la détention n’avait pour unique but que de faire obstruction au travail d’Arbeed.
Le 15 septembre 2013, Israël a arrêté Anas Barghouti, un avocat spécialisé dans la défense des droits de l’Homme qui avait travaillé pour Addameer entre 2009 et 2013. Il a défendu de nombreux prisonniers palestiniens qui étaient détenus par Israël.
Le cofondateur et président d’Addameer, Abdullatif Ghaith, fait également l’objet d’une interdiction de voyager depuis octobre 2011. Il n’a pas le droit de voyager de Jérusalem vers d’autres zones de la Cisjordanie.
Electronic Intifada a également fait rapporté l’arrestation et la détention en décembre 2009 de Jamal Juma, coordinateur de Stop The Wallet défenseur des droits de l’Homme, et de son collègue Mohammed Othman, un mois plus tôt.
Les défenseurs palestiniens des droits de l’Homme au sein de l’entité israélienne sont également persécutés. En mai 2010, le directeur d’Ittijah, Ameer Makhoul, a été arrêté et condamné à 9 ans de prison ferme.
Ce n’est qu’une liste partielle des cas d’attaques incessantes d’Israël contre des défenseurs palestiniens des droits de l’Homme ou contre des organisations qui mettent en lumière leurs pratiques illégales et oppressantes.
Déclaration des Nations-Unies concernant les défenseurs des droits de l’Homme
Les militants qui défendent les droits de l’Homme sont des personnes qui jouent un rôle essentiel dans la promotion de la cause des droits de l’Homme à travers, notamment, leur travail de rassemblement de preuves concernant des violations, en fournissant un soutien et une assistance aux victimes qui cherchent des solutions et qui combattent la culture de l’impunité.
La déclaration des Nations-Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme fournit soutien et protection aux défenseurs des droits de l’Homme dans le contexte de leur travail. Elle mentionne les droits existants de telle sorte qu’il soit plus facile de les appliquer à un rôle et une situation précise pour les défenseurs des droits de l’Homme.
La déclaration inclut également le droit d’effectuer un travail sur les droits de l’Homme, de recueillir des informations concernant les droits de l’Homme, de critiquer le fonctionnement de corps gouvernementaux, d’offrir une aide juridique et des conseils dans l’optique de la défense des droits de l’Homme, ainsi que le droit d’assister à des audiences publiques, des procès et des jugements afin de vérifier le respect des droits nationaux et internationaux. Cela inclut également le droit de recevoir des ressources – y compris depuis l’étranger – dans le but de sauvegarder les droits de l’Homme.
Étant donné l’étendue des meurtres de civils commis par Israël à Gaza, il est plus urgent que jamais qu’Israël soit sommé de respecter ces droits et arrête de faire obstruction au travail des défenseurs des droits de l’Homme.