Moscou "ne va expulser personne", affirme PoutineSanctions américaines
Publié le vendredi 30 décembre 2016 à 12 h 36
Mis à jour il y a 7 minutes
Vladimir Poutine a assuré vendredi que la Russie n'avait pas l'intention d'expulser le moindre diplomate américain en réaction à l'annonce de sanctions prises contre Moscou pour son implication présumée dans le piratage informatique survenu durant la campagne présidentielle américaine. Une décision qui lui a attiré les éloges du président désigné Donald Trump.Dans un communiqué, le président russe a déploré que Barack Obama ait choisi de conclure ses deux mandats à la Maison-Blanche de cette manière et dit attendre l'arrivée de son successeur, Donald Trump, pour se prononcer sur l'avenir des relations bilatérales entre les deux grandes puissances.Ce communiqué a fait suite à l'annonce, par le ministère des Affaires étrangères, que le gouvernement entendait expulser 35 diplomates américains et interdire au personnel diplomatique des États-Unis d'utiliser une datcha ainsi qu'un entrepôt de Moscou.
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Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov
Il était toutefois précisé que le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, soumettrait au préalable l'adoption de ces mesures au président Poutine .Le maître du Kremlin souligne qu'il préfère attendre de voir ce que décidera Donald Trump après son entrée à la Maison-Blanche, le 20 janvier prochain.
Nous n'allons expulser personne.
Le président russe, Vladimir Poutine
Barack Obama a ordonné jeudi l'expulsion de 35 diplomates russes et imposé des sanctions contre deux agences de renseignement que les États-Unis soupçonnent d'être impliquées dans un piratage informatique qui aurait eu une incidence sur l'élection présidentielle du 8 novembre. Le Kremlin réfute les accusations américaines, tout en doutant de la réelle portée de sanctions prises à moins d'un
mois de la fin du mandat du président démocrate. D'ailleurs, Sergueï Lavrov les
a de nouveau jugées sans fondement, vendredi.Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a pour sa part manié l'ironie. « Il est regrettable de voir que l'administration Obama, qui avait commencé par raviver nos relations, achève son mandat dans une agonie anti-Russie. RIP », écrit-il sur sa page Facebook.
Trump salue la décision de Poutine
Le président désigné américain Donald Trump a salué la décision de Vladimir Poutine de ne pas expulser de diplomates américains.« Joli coup sur le report
[de V. Poutine] - J'ai toujours su qu'il était très intelligent », a-t-il écrit sur son compte Twitter. Ces mesures de rétorsion marquent une nouvelle dégradation des relations russo-américaines déjà fortement abîmées ces dernières années par les guerres en Ukraine et en Syrie. Celles qui concernent les responsables du renseignement visent neuf entités ou individus : les services de renseignement militaires (GRU) et les services de sécurité (FSB), quatre agents du GRU et trois entreprises ayant « fourni un soutien matériel aux opérations informatiques du GRU ».Dans un communiqué diffusé d’Hawaï, où il passe les fêtes de fin d'année en famille, Barack Obama écrit « Ces actions font suite aux avertissements que nous avons adressés de manière répétée au gouvernement russe, en privé et en public. Elles sont une réponse nécessaire et adaptée aux actions visant à nuire aux intérêts américains en violation des normes de comportement internationales établies. »
Tous les Américains doivent s'alarmer des menées de la Russie.
Le président américain, Barack Obama
On ignore si Donald Trump cherchera à revenir sur ces mesures.Le futur président a balayé les accusations de la CIA et des autres agences de renseignement américaines qui ont conclu que la Russie était à l'origine de cyberattaques. Il rencontrera sous peu les responsables de la communauté du renseignement. Le prochain secrétaire général de la Maison-Blanche, Reince Priebus, a déclaré qu'il ne tolérait pas le fait que des gouvernements étrangers se livrent à un piratage informatique contre des institutions américaines. « C'est mal, c'est une chose que nous n'acceptons pas », a-t-il dit sur Fox News. Selon un haut responsable américain, Donald Trump pourrait très bien annuler les décisions de Barack Obama, car elles relèvent de l'exécutif. Il a toutefois « déconseillé » une telle initiative.
Rapport au Congrès
Si cela devait être le cas, l'homme d'affaires se heurterait à l'opposition de nombre
de membres du Parti républicain au Congrès. Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, s'est ainsi félicité des sanctions prises par Washington, jugeant qu'elles auraient dû l'être depuis longtemps, car Moscou « cherche constamment à nuire aux intérêts américains », a-t-il dit.
Paul Ryan, président de la Chambre des représentants.Paul Ryan, président de la Chambre des représentants . Les sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham ont quant à eux annoncé leur intention de mener des efforts au Congrès
pour « imposer des sanctions plus dures à la Russie ».Le FBI, la CIA et la direction du renseignement national américain ont conclu à la responsabilité de la Russie dans le piratage de serveurs du Comité national démocrate pendant la campagne présidentielle.Les agences conviennent que les attaques visaient à favoriser Donald Trump face à Hillary Clinton.Selon les spécialistes de cybersécurité, Barack Obama veut dissuader la Russie ou d'autres États d'employer à l'avenir l'arme du piratage informatique pour influer sur la politique américaine.Le président américain a estimé que les États-Unis et leurs alliés devaient travailler ensemble afin de s'opposer aux efforts de la Russie pour interférer dans les processus démocratiques.Un rapport du gouvernement sur les cyberactivités russes sera transmis dans les prochains jours au Congrès. L'Allemagne s'est notamment inquiétée des risques de piratage russe avant les législatives de septembre 2017. Sur le plan diplomatique, le département d'État a déclaré « persona non grata » les 35 agents de renseignement russes et décidé la fermeture de deux centres russes qui servaient à des activités de renseignement. La décision affectera l'ambassade de Russie à Washington et le consulat de Russie de San Francisco. Les 35 agents russes, d'abord présentés comme diplomates, ont 72 heures pour quitter le territoire américain. L'accès aux deux centres, situés à New York et dans le Maryland, devait être interdit à tout responsable russe à partir de vendredi midi.