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Re : En Ecosse, le oui à l’indépendance progresse
Les Ecossais n’ont pas fait le poids

Il ne s’en est fallu que de quelques voix pour que l’Ecosse gagne son indépendance, et cette défaite apparente ressemble contradictoirement à une victoire, car en fin de compte, c’est l’Angleterre de David Cameron qui a perdu, obligée de faire des cadeaux aux écossais pour les garder dans le giron anglais, et fragilisant un peu plus le Royaume Uni au sein de l’assemblée européenne.
Avec plus de 80% de participation, score qui doit rendre jaloux nos élus français, cette défaite relative n’en a que plus de sens, et si certains, à l’affut d’un jeux de mot approximatif, estimaient que les écossais n’étaient qu’un petit poids avec leurs 5,3 millions d’habitants, face aux 53 millions d’anglais, ce référendum pourrait donner des ailes aux indépendantistes de tout poil :des québécois, aux catalans, en passant par les bretons, les corses, les basques, les bavarois, les savoyards, les italiens de la ligue du nord, ou les flamands, tous pourraient bien se remotiver et voir les rangs de leur militants se regonfler.
Le 9 novembre, malgré le gouvernement espagnol qui le juge illégal, les catalans organiseront leur propre référendum d’autodétermination, et le 11 septembre dernier, des centaines de milliers d’entre eux s’étaient réunis à Barcelone, dessinant un « V » géant, censé encourager le vote, mais aussi lettre synonyme de victoire.
Les flamands du NVA de Bart de Wewer, qui avaient récemment obtenu 20% des voix, auxquelles il faudrait rajouter les 3% du parti nationaliste, vont sans doute se trouver requinqués.
On se souvient aussi que les militants de la ligue du nord avaient, par un référendum en ligne, sans valeur légale, obtenu un oui en mars 2014, avec l’honorable score de 89%, accusant Romede détourner les richesses de la Padanie.
Il faut quand même avoir en ligne de mire que ces militants sont parmi les plus europhobes, ce qui ne les rapproche pas de l’Ecosse.
Quand au Québec libre, cher au grand Charles, il avait perdu en 1995 d’un petit poil sa possible indépendance, avec seulement 50,58% d’électeurs qui avaient dit Non, et la tentative écossaise pourrait bien leur redonner du courage.
Quand aux indépendantistes savoyards, ils veulent s’émanciper par étape, en fusionnant d’abord Haute-Savoie et Savoie, puis en créant un parti autonomiste savoisien qui pourrait gagner les élections locales, mettant en place une région Savoie, dotée de sa propre assemblée indépendante, suivi de la planification d’un référendum d’autodétermination, aboutissant à la déclaration d’indépendance de l’Etat Savoie.
Les Corses, toujours animés par leur désir de liberté, ont diligenté des élus, les missionnant pour qu’ils soutiennent le OUI, et si, à l’instar de Gilles Simeoni, maire de Bastia, ils ne sont pas forcément pour l’indépendance de la Corse, mais dit-il « on a un même fil conducteur : l’attachement aux identités locales et la revendication de politiques plus proches des peuples ! ».
N’oublions pas les Basques qui ont salué dans le référendum écossais la volonté de donner la parole au peuple, rappelant qu’il n’y a pas dans notre pays, terre de liberté, la volonté de s’en inspirer ni les Bavarois qui sont encore nombreux à prôner le séparatisme.
Mais revenons à l’Ecosse, et à sa petite défaite.
Elle pourrait avoir une conséquence au niveau européen, car s’il est vrai que l’Angleterre n’a jamais été une chaude partisane de l’Union Européenne, arrachant bribe par bribe des dérogations nombreuses, elle finira pour de nombreux observateurs, par quitter l’Union.
Or, contrairement aux conservateurs anglais antis européens convaincus de longue date, les écossais majoritairement travaillistes, sont favorables à une implication plus grande dans l’Europe.
Ce qui devrait réjouir les députés européens, qui pourtant, dans l’ombre, souhaitaient plutôt la victoire du Non.
De l’écologiste Philippe Lamberts qui se dit « mal à l’aise » au centriste Alain Lamassourequi évoque un « égoïsme des riches », en passant par la socialiste Pervenche Beres qui s’insurge d’une « prise d’otage », cette victoire n’arrangeait pas l’Europe qui aurait préféré qu’elle soit postérieure au départ des eurosceptiques anglais.
Une partie du score plus qu’honorable du « oui » est due peut-être aux plus jeunes des écossais, qui ont eu, dès l’âge de 16 ans, la possibilité de voter, ce qui en a fait s’indigner quelques uns, jugeant qu’à cet âge, on n’a pas la maturité pour participer à une telle décision…alors que d’autres, au contraire, jugeaient que c’est la moindre des choses qu’ils aient pu voter, puisqu’ils seront les héritiers de cette décision.
Quoi qu’il en soit, le camp du oui a gagné sur le fond car David Cameron avait promis, si le non l’emportait, de changer son comportement vis-à-vis des écossais, ce qui pourrait encourager lePays de Galle, et l’Irlande, à réclamer eux aussi les mêmes avantages…quitte à lancer eux-aussi leur propre référendum.
Le grand perdant de tout ça est donc le premier ministre britannique, qui d’une part est critiqué dans son propre camp d’avoir proposé de tels avantages aux écossais, et qui d’autre part s’en trouvera durablement affaibli.
Mais en fin de compte, c’est à Margareth Thatcher que revient la responsabilité de cette situation, car en pratiquant en 1970 une politique de désindustrialisation de l’Ecosse, elle avait dès cette époque provoquée le clivage que l’on sait, et les écossais ne le lui ont pas pardonné, ce qui a provoqué la résurgence du nationalisme écossais.
On a peut-être oublié qu’en 1979, les écossais avaient lancé un référendum, ignoré par Londres, donnant avec un score de 74% de voix, la possibilité de création d’un parlement et d’un gouvernement écossais, ce qui leur avait permis tout de même de gagner une autonomie partielle, en matière de santé, éducation, justice et transport, et avait donné la victoire à la gauche 2 ans plus tard, obtenant plus tard le droit d’organiser un référendum sur la question de l’indépendance.
Quoi qu’il en soit, les écossais ont perdu d’un tout petit poil, mais cette défaite en demi-teinte laisse présager leur retour un jour ou l’autre, car comme disait l’un des militant du oui : « ça ne fait rien, on continue »…d’autant que Glascow, la ville phare écossaise avait voté pour le OUI à plus de 53%.
Comme dit mon vieil ami africain : « le malheur n’entre que par la porte qu’on lui a ouverte »
Les Ecossais n’ont pas fait le poids

Il ne s’en est fallu que de quelques voix pour que l’Ecosse gagne son indépendance, et cette défaite apparente ressemble contradictoirement à une victoire, car en fin de compte, c’est l’Angleterre de David Cameron qui a perdu, obligée de faire des cadeaux aux écossais pour les garder dans le giron anglais, et fragilisant un peu plus le Royaume Uni au sein de l’assemblée européenne.
Avec plus de 80% de participation, score qui doit rendre jaloux nos élus français, cette défaite relative n’en a que plus de sens, et si certains, à l’affut d’un jeux de mot approximatif, estimaient que les écossais n’étaient qu’un petit poids avec leurs 5,3 millions d’habitants, face aux 53 millions d’anglais, ce référendum pourrait donner des ailes aux indépendantistes de tout poil :des québécois, aux catalans, en passant par les bretons, les corses, les basques, les bavarois, les savoyards, les italiens de la ligue du nord, ou les flamands, tous pourraient bien se remotiver et voir les rangs de leur militants se regonfler.
Le 9 novembre, malgré le gouvernement espagnol qui le juge illégal, les catalans organiseront leur propre référendum d’autodétermination, et le 11 septembre dernier, des centaines de milliers d’entre eux s’étaient réunis à Barcelone, dessinant un « V » géant, censé encourager le vote, mais aussi lettre synonyme de victoire.
Les flamands du NVA de Bart de Wewer, qui avaient récemment obtenu 20% des voix, auxquelles il faudrait rajouter les 3% du parti nationaliste, vont sans doute se trouver requinqués.
On se souvient aussi que les militants de la ligue du nord avaient, par un référendum en ligne, sans valeur légale, obtenu un oui en mars 2014, avec l’honorable score de 89%, accusant Romede détourner les richesses de la Padanie.
Il faut quand même avoir en ligne de mire que ces militants sont parmi les plus europhobes, ce qui ne les rapproche pas de l’Ecosse.
Quand au Québec libre, cher au grand Charles, il avait perdu en 1995 d’un petit poil sa possible indépendance, avec seulement 50,58% d’électeurs qui avaient dit Non, et la tentative écossaise pourrait bien leur redonner du courage.
Quand aux indépendantistes savoyards, ils veulent s’émanciper par étape, en fusionnant d’abord Haute-Savoie et Savoie, puis en créant un parti autonomiste savoisien qui pourrait gagner les élections locales, mettant en place une région Savoie, dotée de sa propre assemblée indépendante, suivi de la planification d’un référendum d’autodétermination, aboutissant à la déclaration d’indépendance de l’Etat Savoie.
Les Corses, toujours animés par leur désir de liberté, ont diligenté des élus, les missionnant pour qu’ils soutiennent le OUI, et si, à l’instar de Gilles Simeoni, maire de Bastia, ils ne sont pas forcément pour l’indépendance de la Corse, mais dit-il « on a un même fil conducteur : l’attachement aux identités locales et la revendication de politiques plus proches des peuples ! ».
N’oublions pas les Basques qui ont salué dans le référendum écossais la volonté de donner la parole au peuple, rappelant qu’il n’y a pas dans notre pays, terre de liberté, la volonté de s’en inspirer ni les Bavarois qui sont encore nombreux à prôner le séparatisme.
Mais revenons à l’Ecosse, et à sa petite défaite.
Elle pourrait avoir une conséquence au niveau européen, car s’il est vrai que l’Angleterre n’a jamais été une chaude partisane de l’Union Européenne, arrachant bribe par bribe des dérogations nombreuses, elle finira pour de nombreux observateurs, par quitter l’Union.
Or, contrairement aux conservateurs anglais antis européens convaincus de longue date, les écossais majoritairement travaillistes, sont favorables à une implication plus grande dans l’Europe.
Ce qui devrait réjouir les députés européens, qui pourtant, dans l’ombre, souhaitaient plutôt la victoire du Non.
De l’écologiste Philippe Lamberts qui se dit « mal à l’aise » au centriste Alain Lamassourequi évoque un « égoïsme des riches », en passant par la socialiste Pervenche Beres qui s’insurge d’une « prise d’otage », cette victoire n’arrangeait pas l’Europe qui aurait préféré qu’elle soit postérieure au départ des eurosceptiques anglais.
Une partie du score plus qu’honorable du « oui » est due peut-être aux plus jeunes des écossais, qui ont eu, dès l’âge de 16 ans, la possibilité de voter, ce qui en a fait s’indigner quelques uns, jugeant qu’à cet âge, on n’a pas la maturité pour participer à une telle décision…alors que d’autres, au contraire, jugeaient que c’est la moindre des choses qu’ils aient pu voter, puisqu’ils seront les héritiers de cette décision.
Quoi qu’il en soit, le camp du oui a gagné sur le fond car David Cameron avait promis, si le non l’emportait, de changer son comportement vis-à-vis des écossais, ce qui pourrait encourager lePays de Galle, et l’Irlande, à réclamer eux aussi les mêmes avantages…quitte à lancer eux-aussi leur propre référendum.
Le grand perdant de tout ça est donc le premier ministre britannique, qui d’une part est critiqué dans son propre camp d’avoir proposé de tels avantages aux écossais, et qui d’autre part s’en trouvera durablement affaibli.
Mais en fin de compte, c’est à Margareth Thatcher que revient la responsabilité de cette situation, car en pratiquant en 1970 une politique de désindustrialisation de l’Ecosse, elle avait dès cette époque provoquée le clivage que l’on sait, et les écossais ne le lui ont pas pardonné, ce qui a provoqué la résurgence du nationalisme écossais.
On a peut-être oublié qu’en 1979, les écossais avaient lancé un référendum, ignoré par Londres, donnant avec un score de 74% de voix, la possibilité de création d’un parlement et d’un gouvernement écossais, ce qui leur avait permis tout de même de gagner une autonomie partielle, en matière de santé, éducation, justice et transport, et avait donné la victoire à la gauche 2 ans plus tard, obtenant plus tard le droit d’organiser un référendum sur la question de l’indépendance.
Quoi qu’il en soit, les écossais ont perdu d’un tout petit poil, mais cette défaite en demi-teinte laisse présager leur retour un jour ou l’autre, car comme disait l’un des militant du oui : « ça ne fait rien, on continue »…d’autant que Glascow, la ville phare écossaise avait voté pour le OUI à plus de 53%.
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