Pas de pétrole saoudien pour le deuxième mois consécutif
Egypte
le 08.11.16 | 10h00
L’Egypte ne recevra pas de pétrole de la compagnie saoudienne Aramco
en novembre pour le deuxième mois consécutif et doit à nouveau s’approvisionner sur les marchés internationaux, a annoncé hier
un responsable du ministère du Pétrole, cité par l’AFP.
Le géant pétrolier saoudien a décidé de ne plus approvisionner l’Egypte en
octobre, au moment où les deux pays ont fait éclater leur désaccord au sujet
de la Syrie. Le Caire s’est rapproché de la Russie, alliée du président syrien
Bachar Al Assad, tandis que Riyad soutient des groupes d’opposition au
régime syrien. L’Arabie Saoudite avait passé un accord en avril avec l’Egypte
pour la fourniture, sur cinq ans, de 700 000 tonnes de produits pétroliers par
mois, pour une valeur de 23 milliards de dollars (20,8 milliards d’euros). En
octobre, Le Caire a dû lancer des appels d’offres sur les marchés internationaux
pour assurer son approvisionnement.«En novembre, nous achèterons sur des
marchés internationaux», a déclaré hier le responsable du ministère, ajoutant que l’Egypte n’a pas été informée d’une éventuelle reprise des livraisons d’Aramco.
L’Arabie Saoudite a soutenu le maréchal Al Sissi pour faire chuter du régime des
Frères musulmans dirigés par Mohamed Morsi. Elle a versé des milliards de
dollars d’aide au Caire depuis la chute du régime islamiste de Mohamed Morsi,
en 2013. Le soutien saoudien au régime égyptien actuel s’est également manifesté
par une aide économique significative à l’Egypte. L’Egypte a voté, le 8 octobre
2016 au Conseil de sécurité des Nations unies, en faveur d’un projet de résolution
russe sur la situation à Alep, projet auquel l’Arabie Saoudite s’est opposée. Le représentant saoudien à l’ONU, Abdallah Yahya Al Mouallimi, s’est demandé
comment certains pays non arabes soient plus proches des positions arabes que l’Egypte. Il a qualifié le vote égyptien en faveur du projet de résolution russe de «douloureux» pour l’Arabie Saoudite. Quant au président Al Sissi, il a relevé la
nécessité de préserver les relations avec les monarchies du Golfe, mais dans le
respect de la souveraineté nationale : «Nous tenons beaucoup à nos relations
historiques avec nos frères dans le Golfe» mais «dans le cadre du respect mutuel
de la souveraineté» des pays. «Si l’on veut une véritable souveraineté dans les
prises de décision, il faut savoir que les nations qui sont souveraines dans leurs
décisions souffrent, elles souffrent beaucoup (...) Ceux qui veulent exercer leur
libre arbitre doivent endurer.» L’Arabie Saoudite n’a pas apprécié aussi la
coopération mitigée de l’Egypte avec la coalition arabe dans sa guerre contre les Houthis au Yémen, Le Caire, qui fait partie de la coalition menée par Riyad,
ayant refusé d’envoyer des troupes au sol.
Rédaction internationale