Des années de vie perdues à cause de « l’Airpocalypse »
Les autorités chinoises ne peuvent plus affecter d’ignorer la pollution qui asphyxie les zones urbaines du pays. Les mesures drastiques prises avant les jeux olympiques de 2008 n’auront pas fait illusion bien longtemps et la pression de la population a contraint les autorités à s’emparer plus sérieusement de la question.
Dans la plupart des villes chinoises, les concentrations en particules de moins de 2,5 μm sont largement supérieures aux normes recommandées par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Les images de Pékin dans un perpétuel brouillard de pollution donnent une idée de ce que doivent respirer ses habitants. La population de la ville en augmentation permanente, l’utilisation croissante des voitures, les industries lourdes qui l’entourent, sont autant de facteurs d’une pollution dont l’ampleur paraît catastrophique, au point que les chinois eux-mêmes parlent « d’Airpocalypse ».
De nombreux travaux ont déjà montré l’impact de la pollution de l’air sur le nombre de décès ou sur le risque de mortalité. Mais ces travaux ne tiennent pas compte de l’âge des personnes décédées, sauf dans le comptage des décès par stratification par l’âge et, selon les auteurs d’une étude récente, ne reflètent donc pas parfaitement les dommages causés. Evaluer l’effet de la pollution en terme de nombre d’années de vie perdues apporterait selon eux un complément d’information indispensable.
L’étude est rétrospective et se situe entre 2004 et 2008. Les années de vie perdues sont estimées d’après l’espérance de vie au moment où le décès a lieu. Les auteurs ont évalué l’effet des particules < 2,5 μm, < 10 μm, du SO2 et du NO2. Chaque polluant séparément a un effet sur le nombre d’années de vie perdues. L’effet, maximal en hiver, apparaît à chaque pic de pollution et persiste pendant 2 jours. Les femmes sont plus vulnérables que les hommes (perte de 11,1 années vs 4,7), ce qui selon les auteurs serait lié à la fois à des facteurs biologiques (plus petits poumons et voies aériennes plus fines) et à un statut socio-économique différent de celui des hommes.
Si les personnes âgées ont un risque de décès lié à la pollution supérieur aux plus jeunes, les personnes de moins de 65 ans paient en revanche un plus lourd tribut en années de vie perdues que les plus âgées (12,0 vs 3,8), du fait de leur plus grande espérance de vie. Pour les auteurs, ce constat justifie à lui seul la méthode de mesure utilisée : apprécier les effets de la pollution en dénombrant seulement les décès sous-estime le prix payé par les individus les plus jeunes dont l’espérance de vie est amputée.
Cette étude fait paraître quelque peu consternante l’idée d’un aspirateur géant récemment évoquée par les autorités chinoises pour débarrasser Pékin de son perpétuel nuage de fumées ou l’interdiction récente de 500 barbecues.
Forever HD 7420, Géant 2500 HD
"Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console"
"Qui que tu sois, viens, viens. Même si tu es un athée, c'est ici la demeure de l'espoir"