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    Mouhamad, le Prophčte

    Elle est mal connue, peu étudiée... rarement méditée. La vie du Prophète Muhammad - Que la paix et le salut soient sur lui -, considéré par les musulmans comme le dernier Envoyé de Dieu, est pourtant édifiante, profonde, lumineuse. Elle est l'histoire de la foi, de la mystique et de l'engagement. Elle est aussi l'histoire de la simplicité, de la conviction, de l'ouverture et de la détermination. L'histoire d'un homme, d'un Prophète. Un modèle.

    " Il y a certes pour vous, dans l'Envoyé de Dieu, un parfait modèle pour qui désire Dieu et le jour dernier avec ferveur et se souvient ardemment de Dieu. " [ Sourate 33, verset 21 ]

    Impossible d'accéder à la compréhension profonde de l'initiation spirituelle sans une méditation intense, répétée et continue sur la vie de Muhammad choisi par Le Très-Haut, pour recevoir la dernière Révélation, le Coran, et en mettre en pratique les enseignements intimes, individuels et communautaires. Rapproché de Dieu, intimement habité par Sa Révélation, il demeurait proche de ses semblables. Intensément spirituel, profondément humain.
    Aisha, son épouse nous a offert l'éclairante formule ; il vivait du rayonnement de la Révélation : dans ses prières, son engagement, ses silences, son honnêteté, son amour... son comportement, sa morale, son caractère étaient le Coran ... une lumière.
    La Révélation lui a rappelé l'existence de tous les prophètes du passé et il lui a été commandé de les respecter tous, un à un, et de les mentionner avec sympathie, déférence et affection. Adam, Noé, Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Jésus et tant d'autres - Que la Paix soit sur eux -, porteurs d'un seul message, universel, au-delà de toutes les diversités.
    Dieu est, Il est Un, Il est L'Unique, le Très-Rapproché, le Très-Haut, Créateur des cieux et de la terre.
    Sa vie fut le témoignage de cette foi, de cette responsabilité et de cet amour : un mariage de la libre spiritualité des espaces et de la conscience enracinée de la terre. Proche de Dieu, frère des hommes.

    Mais il ne s'agit pas uniquement de se souvenir des événements de sa vie. Ils sont importants, certes, et très riches... mais cette mémoire est insuffisante. Les faits prennent le poids et le sens que notre pensée et notre méditation spirituelle leur offrent. Ils sont alors des faits ou des signes, ils sont une simple histoire ou les étapes d'une initiation.

    La vie de Muhammad exige donc davantage que notre seule faculté de mémoire... elle nous oblige à convoquer notre intelligence, notre coeur, notre conscience, notre amour. Au reflet de notre compréhension, elle dit quelque chose sur l'état de notre spiritualité, sur le chemin qui nous mène à l'Unique, oublier le Prophète, le Messager, c'est éloigner son coeur et sa conscience du Très-Doux, du Très-Miséricordieux.
    Il n'est pas un intermédiaire ... il est un guide, un exemple pour mieux vivre et comprendre la profonde exigence de l'immédiateté. Un homme, "un être humain", qui nous enseigne à cheminer vers le Créateur des mondes et de l'humanité.


    Chacune des étapes de sa vie est une leçon et une initiation. Son enfance d'abord, celle d'un orphelin, éduqué dans le désert, tout à la fois seul et protégé. Très tôt nommé As-Sâdiq, al-Amîn , l'être dont la parole est de vérité, et le comportement de confiance... le Très-Généreux fut son Maître, son éducateur. Il cherchait, questionnait, méditait... point satisfait "des dieux", peu satisfait des hommes, il s'isola dans la grotte de Hirâ' des heures, des jours, des semaines entières.
    Dieu l'appela, son coeur, sa conscience, son corps, sa vie furent désormais à Dieu. Contre vents et marées, dans l'amour comme dans l'adversité, jamais pourtant il ne négligea les êtres humains. C'est auprès de sa femme Khadija qu'il cherche le premier réconfort, c'est avec elle qu'il partage ses premières prières, c'est dans son entourage qu'il révèle et explique sa mission. Secret d'une spiritualité qui, parce qu'elle naît du coeur, rend l'être attentif à chaque coeur. Il y a aussi ce courage, cette détermination, cette intelligence épousant le sens du sacrifice et du renoncement et qui jamais ne confond la patience avec la passivité, l'amour de la paix avec la traître démission, le respect scrupuleux des principes avec l'adaptation lucide aux circonstances.
    À la Mecque comme à Médine ou sur la route de l'exil, chaque moment est un enseignement qui rappelle les priorités d'une vie pour Dieu , avec les hommes : un coeur avide et disponible, infiniment amoureux de Dieu, de la foi, de la Création ; une conscience éveillée, profonde, exigeante, mariée à un sens supérieur de l'écoute et du pardon ; une intelligence dynamique, curieuse, soucieuse de connaissance et de vérité.
    Son être entier au service de son témoignage, de sa mission : donner tout de soi, de ses biens, de son temps et de son coeur pour l'Unique. Il L'a aimé, il nous a aimés, et sa vie est une école de l'amour : pour que nous apprenions à L'aimer et à nous aimer. Sincèrement, profondément, c'est l'essence de notre foi, le rayonnement de notre fraternité : la vie du Prophète est une histoire, un livre, une école... un miroir.

    Ces textes présentent les différentes étapes de la vie de Muhammad de façon tout à la fois simple et poétique. Une atmosphère particulière qui dit le détail et emporte le coeur et l'imagination. La chaleur de la foi, le sens de la destinée et le souffle de l'espérance.
    Un Envoyé qui fut pour Dieu dans ses propos comme dans ses silences, dans ses prières comme dans chacun de ses gestes.
    Sa vie appelle notre coeur et invite à la méditation et c'est bien ainsi qu'il faut s'approcher de ce modèle et de ce guide. Cette biographie nous transporte dans une autre dimension.
    " Dis : certes ma prière, mes actes d'adoration, ma vie et ma mort sont à Dieu, Seigneur des mondes. Il n'a point d'associé."[ Sourate 6 - Verset 162 ]


    "Nous ne t'avons envoyé Ô Muhammed que comme une miséricorde pour les mondes" [ Sourate 21 - Verset 107 ]
    L'influence de la prophétie de Muhammad est visible dans tout ce que le monde contient aujourd'hui de croyances et de modes de pensées, de cultures et de civilisations, de morales et de modes de vies, de connaissances et de sciences, bref, cette influence est visible dans toutes les sphères de la connaissance humaine .

    Il est donc étrange que tant de personnes sur terre aujourd'hui aient si peu, voire aucune connaissance de la vie et de la mission de ce dernier grand Prophète de Dieu et de son impact historique sur le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Innombrables ont été les mots qui ont été dits pour décrire
    sa noble vie et sa personnalité, mais le but de ce rappel est de rendre, autant que possible, l'histoire dans son authenticité et sa simplicité. Cela pourra servir d'introduction pour ceux qui appréhendent le sujet pour la première fois.
    Personne ne manquera d'être touché ou inspiré par la magnificence de son caractère rayonnant : même les plus grands ennemis de Muhammad ont dû admettre qu'aucune faute ne pouvait être décelée dans son comportement ou son intégrité. Par ailleurs, les savants occidentaux ainsi que les personnalités historiques qui, à travers les siècles, ont été assez courageux pour se pencher, avec un cour honnête, sur sa vie et ses miraculeux accomplissements, en sont arrivés à la même conclusion.


    Certaines de leurs observations sont remarquables. Ainsi
    George Bernard Shaw a dit :
    "Je le crois que si un homme comme lui devait assumer la dictature du monde moderne, il réussirait à trouver des solutions aux problèmes tout en apportant la paix et le bien-être tant désirés. L'Europe commence à être séduite par les principes de Muhammad. Dans le siècle à venir, elle pourrait aller jusqu'à la reconnaissance de l'utilité de ces principes pour régler ses problèmes."
    Lamartine, dans son long tribut au Prophète , a écrit :
    « Si la noblesse des intentions, la petitesse des moyens et la grandeur des résultats sont les trois critères du génie humain, qui oserait comparer n'importe quel grand homme de l'histoire moderne à Muhammad ? »

    Peut-être l'exemple le plus parlant est-il celui de Gandhi qui écrivit ceci à propos du Prophète de l'Islam :
    « Je deviens plus convaincu que jamais que ce n'était pas par l'épée que l'Islam s'est fait sa place à l'époque. C'était la profonde simplicité, l'auto-effacement prononcé du Prophète, la scrupuleuse application des engagements, son intense dévotion envers ses amis et fidèles, ainsi que son intrépidité, son courage et sa confiance absolue en Dieu et en sa mission. C'est grâce à tout cela, et non à cause de l'épée, que tous les obstacles ont pu être surmontés. »

    Ce très court récit de la vie du dernier Prophète ne peut - et ne cherche - en aucune façon à remplacer les précieux volumes, le produit de nombreuses années de ferventes recherches de multiples savants et historiens.


    Toutes les louanges sont pour Dieu, Seigneur des mondes. Puisse-t-Il envoyer Ses meilleures salutations et la paix sur le Sceau des prophètes, Muhammad , et sur sa famille et ses Compagnons ! Amin.

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    Re : Mouhamad, le Prophčte



    Muhammad était une miséricorde pour l'univers. Sa vie brille toujours comme un symbole de lumière et de direction pour tous les temps et pour toute l'humanité. Il était le dernier messager de Dieu envoyé à l'humanité, le Sceau des prophètes. Il appela à l'unicité divine

    La ilaha il Allah Mouhammad Rassoul Allah
    Nulle divinité n'est digne d'adoration excepté Allah et Mouhamad est son Messager
    Telle est sa vie et le message de l'Islam.

    Muhammad le dernier des prophètes, est né dans le désert aride d'Arabie, environ six cent ans après Jésus dans la ville de la Mecque, située dans une profonde vallée entourée par un rideau de montagnes dentelées, brunes et noires.

    L'orphelin solitaire
    Muhammad était un orphelin. Son père était mort avant même sa naissance. Il a donc été élevé et sevré dans le désert, selon la coutume arabe de l'époque. À l'âge de six ans, sa mère Amina décéda à son tour, il fut dès lors élevé par son grand-père, 'Abd-al-Muttalib, et plus tard,par son oncle paternel, Abû Talib.
    La Mecque était une ville importante et très connue,principalement parce qu'elle abritait la Ka'ba, la première maison jamais construite pour l'humanité à la gloire du Dieu unique. Elle avait été construite environ trois mille ans plus tôt par le prophète Abraham avec l'aide de son fils Ismaël [ que la paix soit sur eux ].
    C'était là, dans cette vallée déserte et aride, qu'Abraham, selon la volonté divine, avait laissé sa femme Hajar avec leur enfant Ismail.
    Petit à petit, avec le temps, la Mecque devint une ville de pèlerinage et un centre culturel et commercial important dans laquelle, passaient de grandes caravanes qui allaient au Nord vers la Syrie et au Sud vers le Yémen. Muhammad était un descendant direct d'Abraham par Ismail, appartenant à la noble et célèbre famille des Bani Hashim.

    En tant que berger, Muhammad avait l'habitude de garder, sous un soleil de plomb, les moutons et les chèvres aux environs des collines entourant la Mecque : un entraînement familier, semble-t-il, pour tous ceux qui étaient destinés à porter la prophétie.

    Le digne de confiance
    Jeune homme, Muhammad était connu auprès de tous comme al-Amîn, « celui sur qui l'on peut compter », grâce à son honnêteté et à son noble caractère. Son oncle l'aimait profondément et l'emmenait avec lui en Syrie lors de ses voyages d'affaires. Cela donna à Muhammad la possibilité d'apprendre à gagner sa vie en tant que commerçant. Il menait ses affaires avec succès. Bien qu'il fut relativement pauvre, son honnêteté et sa nature généreuse faisaient qu'il était aimé et qu'il avait la confiance de tous ceux qui le connaissaient.

    À cette époque, vivait à la Mecque une des femmes les plus honorables. Elle s'appelaitKhadija. Muhammad travailla pour elle et lorsqu'il atteignit l'âge de 25 ans, il reçut de sa part une demande en mariage indirecte. Bien qu'elle fût son aînée et déjà deux fois veuve, Muhammad accepta son offre. Ils se marièrent et vécurent heureux. Elle donna naissance à deux garçons et quatre filles. Malheureusement, les deux garçons moururent en bas âge ; ce fut, cependant, un mariage idéal et ils vécurent une vie de famille comblée de bonheur.

    La Pierre Noire
    La compagnie de Muhammad , ainsi que ses sages conseils, étaient grandement recherchés par tous. Il est rapporté qu'une fois, alors que l'on était entrain de réparer la Ka'ba à cause de violentes inondations qui en avaient dévasté les murs, il y eut un désaccord entre les quatre principales tribus des Quraïsh pour savoir laquelle parmi les quatre aurait l'honneur de replacer la pierre noire sacrée. Une dispute était sur le point d'éclater quand un des anciens proposa : « Que la première personne qui entre soit notre juge ! ».
    A leur grande joie, le premier à entrer fut Muhammad . « C'est al-Amîn, l'honnête », s'écrièrent-ils. Muhammad fut mis au courant de la situation et il demanda qu'on lui apporte un morceau de tissu. Il plaça la pierre noire sur le vêtement et demanda aux membres de chaque tribu d'en tenir un coin de façon à pouvoir soulever la pierre et il la remit lui-même à sa place. Il sut donc, avec intelligence, mettre fin à cette querelle et il évita, de surcroît, un risque de guerre.
    Les Arabes de l'époque avaient de grandes qualités. Ils étaient courageux, généreux et loyaux, et néanmoins, ils se trouvaient souvent impliqués dans de petites disputes, se querellant sans cesse, prêts à répandre le sang à la moindre occasion. Ils avaient peu de respect pour le faible, l'orphelin et la veuve, et se livraient fréquemment à des beuveries et à des frivolités. À cause de l'important statut donné aux garçons, les pères avaient la détestable habitude d'enterrer vivantes les petites filles qu'ils ne voulaient pas à leur naissance. Au demeurant, à l'origine de ces maux, on trouve le polythéisme.

    Polytheistes et idôles
    Le polythéisme, le culte des idoles, était pratiqué, à l'époque, par la presque totalité de la population. La religion éternelle laissée en héritage par Abraham l'adoration du Dieu Unique - avait avec le temps été enterrée et oubliée. Au fil des ans, environ trois cent soixante idoles et statues représentant de faux dieux avaient été installées à l'intérieur et autour de la Maison Sacrée et étaient adorées comme des seigneurs et des intercesseurs. Même les fidèles de Moïse et de jésus s'étaient écartés du monothéisme originel d'Abraham et ils s'étaient divisés en tribus et en sectes séparées.
    Muhammad était une personnalité exceptionnelle. Il ne prit part à aucune des pratiques polythéistes.
    Il prit l'habitude, très tôt, de se retirer dans une grotte isolée dans les environs de la montagne appelée Hirâ', non loin de la Mecque,pour purifier son coeur et prier pour la recherche de la Vérité.
    Avec le seul bruit du vent dans sa solitude, il contemplait les signes de l'univers.





    Nous avions vu que la première femme à allaiter Muhammad fut sa mère, Amina ; puis Thouwayba, la captive affranchie d'Abou Lahab. Ensuite, ce fut Halima de la tribu des Bani Sa'ad.Cette dernière découvrit, durant cette période d'allaitement du Prophète , toute la bénédiction qui accompagnait celui qui serait bientôt le Messager d'Allah. Voyons le récit qu'elle a fait elle-même à ce sujet, et qui nous est rapporté par Ibn Ishaq :

    « J'ai quitté mon pays, un jour, avec mon mari et mon bébé, en compagnie d'un groupe de femmes des Bani Sa'ad, à la recherche de nourrissons à allaiter.C'était une année difficile, il ne nous restait rien.
    Nous étions partis sur une ânesse blanche, conduisant une vieille chamelle qui ne donnait pas une goutte de lait. Nous n'avions pas dormi la nuit à cause des cris de faim de notre bébé.

    Mes seins ne donnaient pas assez de lait pour lui suffire, et la chamelle n'en produisait rien pour le nourrir. Nous espérions être soulagés de ces angoisses et partîmes donc à la Mecque en quête d'un nourrisson. Je sortis donc sur mon ânesse qui était si faible et si maigre que les autres ânes nous distancèrent.
    Aucune des femmes venues à la recherche d'un bébé à allaiter, lorsqu'elle apprenait qu'il était orphelin, ne voulait prendre le Messager d'Allah, et ce parce que nous nous attendions à des actes de bienfaisance de la part des pères. Toutes les femmes qui m'accompagnaient avait trouvé un nourrisson sauf moi. Sur le point de repartir, je dis à mon mari : «Par Dieu! Il m'est désagréable de rentrer sans nourrisson. Je vais prendre cet orphelin». Il répondit : « Je n'y vois pas d'inconvénient. Il sera peut-être pour nous une source de bénédiction ». Ainsi, j'allais le prendre, et en réalité, je faisais cela parce que je n'avais pas trouvé d'autre que lui.
    De retour au campement, je le mis dans mon giron. Mes seins se remplirent de lait. Il téta à satiété et s'endormit. Son frère (de lait) téta aussi et trouva le sommeil. Mon mari alla surveiller la chamelle et trouva que ces mamelles étaient gonflées de lait. Il se mit à la traire. Nous bûmes à notre aise et passâmes une nuit tranquille. Au matin mon mari me dit : « Tu sais Halima, ce petit que tu as pris est béni. – Je le souhaite bien, répondis-je ».

    Nous partîmes. Je montais sur l'ânesse avec le nourrisson. Elle était si active qu'elle dépassait tous les autres ânes. Etonnées, mes compagnes dirent : « Fille d'Abou Thouwayb ! Est-ce là l'ânesse que tu montais à notre sortie ? ». Je leur répondis : « Oui, c'est la même ». Et je me disais qu'il y avait là une grande chose. Nous arrivâmes chez nous, à Bani Sa'ad, la plus aride des terres à ma connaissance. Mon troupeau de brebis revenait du pâturage le soir, repu, les mamelles gonflées de lait. Les gens de notre tribu qui vivaient près de nous disaient à leurs bergers : « Allez faire paître les moutons là où le berger de la fille de Abi Thouwayb mène les siens ». Mais leurs troupeaux ne cessaient de rentrer affamés, sans une goutte de lait, contrairement au mien. Nous avons joui de cette aisance durant les deux ans de l’allaitement, jusqu'au moment où Muhammad fut sevré.

    Nous avons vu précédemment la bénédiction et l'abondance que la présence du Prophète parmi eux a procurées à Halima et son mari. Laissons Halima nous raconter la suite des évènements qui se déroulèrent à cette période.
    « Muhammad évoluait magnifiquement, mieux que les autres garçons. A l'âge de deux ans il possédait déjà une constitution très solide. Nous le ramenâmes chez sa mère, mais espérions le garder, vu la bénédiction qui avait accompagné son séjour parmi nous. Nous en parlâmes à sa mère et je lui dis : « Si tu laissais ton fils avec moi, jusqu'à ce qu'il devienne plus solide, cela le préserverait des épidémies de la Mecque ». Nous insistâmes tellement qu'elle consentit à le laisser repartir avec nous ». Halima raconta ensuite l'épisode décrivant l'ouverture de la poitrine du Prophète .

    Voyons ce qu'a rapporté Anas Ibn Malik à ce sujet, d'après Moslim : « Djibril (Gabriel) s'était présenté au Messager d'Allah alors que celui-ci jouait avec les autre enfants. Il le saisit, l'étendit au sol et lui ouvrit le coeur duquel il sortit une impureté en lui disant :« C'est la part de Satan qui est en toi ». Il lava ensuite cette impureté dans une cuvette en or avec de l'eau de Zemzem et la remit à sa place. Les garçons se précipitèrent vers sa mère (nourricière) et dirent : « On a tué Muhammad ». Les gens accoururent vers lui et le trouvèrent tout pâle. »
    Après cet évènement, Halima eut tellement peur qu'elle ramena l'enfant chez sa mère. Amina, étonnée par ce retour après que Halima ait tant insisté pour garder Muhammad , questionna Halima qui finit par lui expliquer ce qu'il s’était passé. Confiante et pleine de sérénité pour le destin de son enfant, Amina autorisa Halima à lui laisser l'enfant et à repartir vers sa tribu. C'est ainsi que se termina le passage de Muhammad au sein Bani Sa'ad.

    la tutelle de muhammad



    Après son retour de chez les Bani Sa’ad, Muhammad resta chez sa mère jusqu’à l’âge de six ans. Amina mourut au cours d’un voyage qu’elle avait entreprit pour se rendre à Yathrib (Médine) afin de rendre visite à la proche famille de son défunt mari, ‘AbdAllah. Elle y resta pendant un mois avant de prendre le chemin du retour. A mi-chemin, elle fut frappée d’une maladie qui s’aggrava tellement qu’elle en mourut, à Abwa, entre la Mecque et Médine.
    C’est l’esclave affranchie de ‘AbdAllah, Oum Ayman (ou Baraka) qui prit en charge Muhammad jusqu’à leur arrivée à la Mecque. Elle le remit alors à Abdel Mouttalib qui décerna des égards inestimables pour son petit-fils Muhammad . Il lui vouait une compassion qu’il ne vouait à aucun de ses fils. Le tendre grand-père et généreux tuteur ‘Abdel Mouttalib cessa de vivre et laissa l’enfant âgé de huit ans. Toutefois, avant de rendre l’âme, ‘Abdel Mouttalib confia la garde de Muhammad à Abou Talib, oncle germain du Prophète.
    Le Messager d’Allah resta ainsi plusieurs années sous la tutelle d’Abou Talib. Durant cette période des signes annonciateurs de sa future mission apparurent et des évènements sublimes se déroulèrent, comme nous le verrons prochainement, incha Allah.
    Quand il atteignit l’âge de douze ans, le Messager d’Allah accompagna son oncle Abou Taleb au Cham (en Syrie) pour un voyage d’affaires. Ils arrivèrent à Basra, en Syrie, où ils campèrent près d’un ermitage occupé par un moine nommé Bahira. Celui-ci était érudit dans l’Evangile et le christianisme. Du haut de son monastère il aperçut la caravane des Qouraichites et remarqua un certain enfant marqué par les signes de la prophétie. Il désirait s’entretenir avec cet enfant, ainsi il offrit l’hospitalité à tous les membres de la caravane. Il questionna Muhammad sur ces faits et gestes quotidiens afin de vérifier qu’il s’agissait bien du prophète annoncé dans les livres antérieurs. A la vision de son dos, il reconnut aussi le sceau de la prophétie, une tâche entre ses deux épaules. Bahira questionna ensuite Abou Taleb au sujet de son neveu.
    Le moine finit par être convaincu que l’enfant était le Prophète attendu. Il conseilla alors Abou Taleb de retourner avec l’enfant le plus vite possible à la Mecque, par crainte des juifs et des romains qui n’hésiteraient pas à lui nuire s’ils le reconnaissaient. Abou Taleb régla en hâte ses affaires et retourna rapidement à la Mecque avec son neveu.

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    Re : Mouhamad, le Prophčte


    Khadija , fille de Khouwaylid, était une commerçante noble et aisée qui engageait des hommes à son service en leur confiant des transactions dont ils bénéficiaient. Ainsi, lorsqu’on loua devant elle la sincérité, la loyauté et la noblesse du Prophète , elle lui proposa d’aller faire fructifier une partie de son argent dans la région du Cham (Syrie). Elle le fit accompagner de son esclave Maysara.
    Le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui)qui était alors âgé de 25 ans, accepta l’offre et se rendit ainsi en Syrie pour la deuxième fois, après son voyage avec Abou Taleb et la rencontre avec le moine Bahira. Il y fit fructifier l’argent que Khadija lui avait confié, bénéficiant lui-même des gains acquis comme le stipulait leur accord ; il pouvait alors s’affranchir de l’hospitalité de son oncle.

    De retour à la Mecque, Maysara informa Khadija (qu’Allah soit satisfait d’elle) de ce qu’il avait vu de la personnalité de Muhammad comme douceur, vertu, force de persuasion, pertinence et honnêteté. Sur ces bases, Khadija envoya l’une des ses amies, Nafissa Bint Manya, comme intermédiaire auprès de Muhammad pour lui faire part de son souhait de l’épouser. Ravi, le Prophète en informa alors ses oncles qui se rendirent alors chez Khouwaylid Ibn Asad pour demander sa fille en mariage pour leur neveu et le mariage fut conclu. La dot était de vingt chamelles.

    Khadija avait alors quarante ans et était réputée être la meilleure femme de sa tribu en vertu de sa généalogie, sa richesse et son intelligence. Elle s’était déjà mariée deux fois auparavant : d’abord, à ‘Atiq Ibn ‘Aïd, dont elle eut pour fille Hind ; ensuite, à Zourara At-Tamimi qui mourut à son tour. De cette deuxième union naquit Hala.
    Khadija était la première femme que le Messager d’Allah épousa et il ne se maria avec aucune autre femme jusqu’à la mort de celle-ci.
    Elle est la mère de tous les enfants de l’Envoyé d’Allah à l’exception d’Ibrahim qu’il eut de Maria l’Egyptienne. Leurs enfants étaient donc Al-Qassim (d’où le surnom du Prophète : Abou-l-Qassim), ‘AbdAllah surnommé At-Tayib et At-Tahir pour les garçons. Tous moururent en bas âge, avant l’avènement de l’Islam. Quant à leurs filles, elles étaient : Rouqayah, Zaynab, Oum Kalthoum et Fatima qui vécurent toutes jusqu’à l'avènement de l’Islam et embrassèrent la nouvelle religion.


    Lorsque Muhammad atteignit l’âge de 35 ans, les Qouraichites entreprirent de reconstruire la Kaaba. Celle-ci ne possédait pas de toit et un groupe de voleurs avait dérobé un des trésors qu’elle renfermait. Aussi, l’édifice avait déjà subi les intempéries et les aléas du temps affaiblirent ses fondations et lézardèrent ses murs. De plus, 50 ans avant la mission du Prophète , un torrent descendit sur la Mecque et s’abattit sur le temple sacré avec une violence qui faillit faire basculer la Kaaba.
    Ainsi les Qouraichites furent obligés d’en renouveler les fondations, désireux de garder cet édifice, souvenir de la foi d’Ibrahim (Abraham) .Ils décidèrent tous ensemble de n’investir dans ce sens que les biens honnêtement acquis, écartant de ce fait la dot des prostituées, les biens résultant de l’usure ou d’une injustice. Les gens avait peur de détruire la Kaaba, alors Al-Walid Ibn Al-Moughira commença le travail de démolition. Les gens, après s’être rendus compte qu’aucun malheur n’avait atteint Al-Walid, le rejoignirent et continuèrent à démolir jusqu’à ce qu’ils atteignirent la fondation réalisée par Ibrahim . Occupés ensuite à construire, Ils divisèrent la Kaaba en plusieurs parties dont chacune était à la charge d’une tribu.
    Chaque tribu rassembla des pierres et la construction commença. Lorsqu’on eut atteint l’endroit de la Pierre Noire, les tribus divergèrent sur la question de savoir qui d’entre elles aurait l’honneur de la mettre en place. Le conflit s’étendit sur 4 ou 5 nuits et faillit déclencher une guerre violente, puis les tribus se rassemblèrent pour trouver une solution juste. Ils décidèrent alors de prendre pour juge arbitre la première personne qui franchirait la porte de la Maison Sacrée où ils étaient réunis. Etce fut Muhammad . Dès qu’ils le virent, ils s’exclamèrent : « Voici l’honnête (Al-Amine) ! Nous acceptons son arbitrage ! C’est Muhammad ! »
    Lorsque Muhammad fut mis au courant du motif de leur conflit, il demanda qu’on apporte un morceau de tissu. Il plaça ensuite la Pierre Noire au milieu du tissu et demanda aux chefs des tribus en conflit de tenir chacun un côté de l’étoffe puis de soulever ainsi la Pierre Noire. Ils s’exécutèrent et quand ils atteignirent sa place, Muhammad prit la pierre et la mit lui-même avec sa main. Puis ils construisirent là-dessus, satisfaits du jugement équitable qui les avait départagés.
    D’après Ibn Ishaq, au temps de l’Envoyé d’Allah, la Kaaba était de 18 coudées. Elle était revêtue de tissus coptes (qabati), puis elle fut revêtue de tissus yéménites (burud). Al-Hajjaj fut le premier à la revêtir de brocart.



    Muhammad avait réuni en lui, par son éducation, les meilleures qualités que l’on pouvait trouver chez les gens. C’était un modèle raffiné de pensée lumineuse et d’observation pertinente, élevé à un haut niveau de perspicacité et de sagacité, d’originalité dans les idées, de rectitude dans le jugement et de bon sens dans le choix des moyens et des objectifs. Il recourait au silence dans ses longues méditations, approfondissait la vérité, l’explorant jusqu’au bout.
    Par la fécondité de son esprit et la pureté de son caractère, il avait pris connaissance des réalités de la vie des collectivités. Il se détournait des superstitions et traitait avec les gens sur la base du discernement et de la clairvoyance.
    Toutes les fois qu’il trouvait qu’une chose était bonne, il y participait effectivement. Sinon, il se retirait dans sa solitude. Il ne buvait pas de vin et ne mangeait pas non plus ce qu’on avait sacrifié ou immolé pour les idoles. Il n’assistait à aucune des fêtes organisées par les idolâtres car il avait toujours éprouvé de l’aversion pour l’adoration futile et absurde des idoles.
    Il ne supportait pas d’entendre jurer par Al-Lât et Al-Ozzâ. Il ne fait aucun doute qu’Allah (à Lui la Puissance et la Gloire) l’avait entouré d’un mur de protection.
    Ainsi lorsque les penchants de l’âme le poussaient à vouloir découvrir par curiosité la jouissance de ce monde, toutes les fois qu’il voulait suivre des traditions blâmables, la bienveillance divine intervenait pour l’en empêcher.




    La grotte de Hira
    Aux environs de la quarantaine, le Prophète constata que ses méditations antérieures avaient élargi le fossé entre lui et son peuple et préféra la solitude.
    Muni de vivres et d'eau, il se rendait à la grotte de Hira, dans la montagne de la lumière (Jabal An-Nour) située à peu près à 4 km de la Mecque.
    Il y passait le mois de Ramadan, nourrissait les pauvres qui l'y rejoignaient, passait son temps à l'adoration et à la réflexion sur les signes de l'univers qui l'entouraient ainsi que sur la puissance créatrice qu'ils cachaient.
    L'associationnisme absurde et les représentations inconsistantes de son peuple ne le rassuraient pas. Cependant, il ne disposait ni d'une voie claire, ni d'une méthode définie, ni d'une démarche orientée pouvant lui apporter dans ce sens quiétude et satisfaction.
    Son choix de la solitude était un aspect de la guidance d'Allah à son égard, guidance destinée à le détacher des préoccupations d'ordre terrestre, du tumulte de la vie, des petites considérations dont les gens meublaient leur vie, aux fins de le préparer à la grande affaire qui l'attendait.
    Ainsi, le prophète s'apprêtait à endosser la lourde responsabilité, à changer la face du globe et à modifier le cours de l'histoire. Pendant trois ans, Allah le voua à cette solitude avant de lui faire porter Son message.

    Le Début De La Révélation
    Lorsque le Prophète eut 40 ans révolus les indices de la prophétie commencèrent à se faire jour. De ces indices, on note que celui-ci ne faisait aucun rêve qu'il ne vît se réaliser. Ces songes apparurent pendant 6 mois. La durée de la prophétie fut de 23 ans. Quant aux rêves vrais, ils constituent une des 46 éléments de la prophétie.
    Au mois de Ramadan de la troisième année de solitude dans la grotte Hirâ, il plut à Allah d'inonder l'humanité de Sa clémence en choisissant Mohammad comme prophète et comme Messager. Il envoya Jibril (Gabriel) lui révéler les premiers versets du Coran.
    Ecoutons Aicha , nous raconter l'histoire de cet événement qui, point de départ de la prophétie, commençait à repousser les ténèbres de l'impiété et de l'égarement, au point de changer le cours de la vie et aussi de modifier la perspective de l'histoire.
    Elle dit : « Les premières manifestations de la révélation chez Muhammad furent des rêves profitables : il ne faisait aucun rêve sans en voir la réalisation. Ensuite, on lui fit aimer la solitude.A cet égard, muni de provisions, il s'isolait dans la grotte de Hirâ, fuyant l'adoration des idoles et se consacrant à Allah, avant de regagner les siens. Il revenait chez Khadija, s'approvisionnait et repartait, ainsi de suite jusqu'au moment où la vérité apparut dans la grotte.
    Alors, l'ange se présenta à lui et dit : « Lis ! » « Je ne sais pas réciter » dit le Prophète.
    L'ange le saisit et le pressa jusqu'au point de le mener à l'étouffement.
    Ensuite, il le lâcha et reprit :
    « Lis ! » Le prophète répéta: "Je ne sais pas lire"L'ange l'étrangla une deuxième fois au point de le mener à l'étouffement, après quoi il le lâcha et dit :
    "Je ne sais pas lire". L'ange, le saisit une troisième fois et l'étrangla.
    Ensuite il le lâcha et dit
    « Lis ! » Le prophète insista.Alors, il dit :Lis au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis, ton Seigneur est le Très Noble
    [ Sourate 96 : versets 1 - 3 ].

    Le Messager d'Allah revint tout tremblant chez Khadija bint Khouwaylid disant : « Enveloppez-moi ! Enveloppez-moi ! ». On l'enveloppa jusqu'au moment où se dissipa sa frayeur. Alors il raconta à Khadija ce qu’il venait de vivre, en ajoutant : « J'ai crains pour ma vie ». Khadija lui répondit : « Je jure par Celui qui tient l’âme de Khadija, Allah ne t'humiliera jamais. Tu maintiens le lien de parenté, composes avec tout le monde, assistes les nécessiteux, donnes l'hospitalité aux hôtes et aides à faire triompher la vérité ».
    Elle l'emmena chez son cousin Waraqah ibn Nawfal ibn Asad ibn ‘Abdil-‘Ozza. Celui-ci était chrétien depuis l'époque antéislamique. Sachant écrire l'hébreu il écrivait aisément l'évangile dans cette langue. C'était aussi un grand sage qui avait perdu la vue.
    Khadija s'adressa à lui en ces termes : « Cousin, écoute ce que va te dire ton neveu ». Waraqah demanda à Mohammad ce qu’il avait vu. Celui-ci lui décrit ce qu'il s’était passé. Waraqah reprit : « Ça c'est l’ange Gabriel qui est apparu autrefois à Moussa. Ah ! Si seulement j'étais jeune ! Si seulement j'étais en vie au moment où ton peuple te chassera de la ville ». Le Messager d'Allah dit : «Vont-ils me faire sortir de la ville, eux ? – Oui, répondit Waraqah ». Il ajouta : « Aucun homme n'a jamais apporté quelque chose de semblable à ce que tu apportes sans s'exposer à l'inimitié et à l'adversité ; mais, si ce jour je me trouve en vie je t'aiderai énergiquement ». Mais, Waraqah ne tarda pas à mourir et la révélation fut temporairement interrompue.

    Interruption De La Révélation
    Les biographes ne sont pas tous d’accord quant à la durée de cette interruption. Certains ont affirmé qu’elle était de quelques jours, d’autres ont dit qu’elle avait duré plusieurs mois, voire trois années. Et Allah est plus Savant.
    Durant l'interruption, le Messager d'Allah resta affligé et triste, frappé d'étonnement et de stupéfaction. Il éprouvait une telle amertume qu'il errait dans les montagnes de la Mecque et leurs sentiers. Au paroxysme de son trouble, Jibril (Gabriel) lui apparaissait et s'adressait à lui en ces termes : « Mohammad ! Tu es sans aucun doute l’Envoyé d'Allah ». Cela le rassurait.
    Les jours s’écoulaient et le Messager d'Allah attendait la suite de la révélation ; c’est alors que Jibril (Gabriel) revint pour la deuxième fois. Jabir ibn ‘Abdullah a rapporté à ce sujet qu’il a entendu le Messager d'Allah dire :
    « Alors que je marchais, j'entendis soudain une voix venant du ciel. Alors, levant les yeux, je vis le même ange qui m'était apparu à (la grotte de) Hira, assis sur une chaise entre le ciel et la terre. Je fus tellement surpris que je retournai (chez ma famille) et je m'écriai : Enveloppez-moi ! Enveloppez-moi ! et on m'enveloppa. Alors Allah le Très Haut révéla les versets :
    Ô, toi (Muhammad) ! Le revêtu d'un manteau ! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur.
    Et tes vêtements, purifie-les. Et de tout péché, écarte-toi [...]
    [Sourate 74 : versets 1/5 ].

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    Re : Mouhamad, le Prophčte


    Après avoir reçu les premières révélations, le Prophète commença à entrer en contact avec les gens susceptibles de répondre à son appel. Cette période de prêche en secret s’étendit sur 3 années.
    Les premiers donc à avoir répondu à cet appel (as-sabiqoun al-awwaloun) furent : Khadija bint Khouwaylid , la mère des croyants ; Zayd ibn Haritha , l’esclave affranchi ; ‘Ali Ibn Abou Taleb , le cousin du Prophète , âgé alors de dix ans ; et Abou Bakr As-Siddiq , l’ami intime de Muhammad . Ceux-ci embrassèrent l’islam dès les premiers jours de l’appel.
    Abou Bakr , appelé auparavant ‘Atiq, s'investit par la suite dans l'appel à l'islam. C'était un homme familier aimable et très simple ayant du caractère et enclin au bien. Les hommes de sa tribu le fréquentaient, se familiarisaient avec lui, pour ses connaissances, son commerce et sa bonne compagnie. Il se mit à appeler ceux qui avaient confiance en lui, ses protégés et ceux qui le fréquentaient. Grâce à son appel, ‘Othman ibn Affan, Az-Zoubair ibn Al-Awwam, Abdour-Rahman ibn ‘Awf, Sa’ad ibn Abi Waqqas et Talha ibn ‘Oubaydillah embrassèrent l'islam.
    On compte aussi parmi les premiers musulmans Bilal ibn Rabah . Embrassèrent ensuite l'islam Abou 'Oubayda 'Amir ibn Al-Jarrah, Abou Salma ‘AbdAllah ibn ‘Abdel-Asad, Al-Arqam ibn Abil-Arqam, ‘Othman ibn Madh’oun, 'Oubayda ibn Al-Harith, Sa’id ibn Zayd et sa femme Fatima bint Al-Khattab sœur de ‘Omar ibn Al-Khattab, Khabbab ibn Al-Art, ‘Abdullah ibn Mas’oud et bien d'autres.
    Ils appartenaient tous à des fractions de la tribu de Qouraich et embrassèrent l'islam en secret. Le Messager d'Allah se réunissait avec eux et les orientait vers la religion en cachette parce que l'appel en était encore à sa phase individuelle et secrète.

    La Prédication Ouverte Au Peuple De Qouraich
    Le nombre des adeptes de la nouvelle religion atteignit un peu plus de la quarantaine, comprenant hommes et femmes. La nouvelle de l’appel – pourtant secret depuis près de trois ans – parvint aux qouraïchites et la renommée de l’Islam se répandit à la Mecque. Alors Allah ordonna à Son Envoyé de prêcher publiquement, proclamant la vérité qui lui avait été révélée et invitant ouvertement les gens à y adhérer.
    Les versets suivant furent révélés :
    { Expose donc clairement ce qu'on t'a commandé et détourne-toi des associateurs }
    [ Sourate 15 : verset 94 ]{ Et avertis les gens qui te sont les plus proches.
    Et abaisse ton aile [sois bienveillant] pour les croyants qui te suivent }

    [ Sourate 26 : versets 214-215 ]{ Et dis : “Je suis l'avertisseur évident” }
    [ Sourate 15 : verset 89 ].
    Le Messager d’Allah ne tarda pas à exécuter les ordres d’Allah et monta un jour sur le mont As-Safa où il s'écria : « Ô ! Bani Fihr ! Ô ! Bani 'Ady !». Les qouraïchites - qui jusqu'alors ne s'étaient pas vraiment souciés de la nouvelle religion - se rassemblèrent pour l'écouter. Parmi eux, se trouvait Abou Lahab, oncle paternel de Muhammad.
    Le Prophète dit :
    « Me croiriez-vous si je vous disais qu'il y a dans la vallée des cavaliers prêts à vous attaquer ? ». *
    Il répliquèrent : « Oui ! Et tu ne nous a jamais menti ». Le Prophète reprit : « Alors sachez que je viens vous avertir de l'approche d'un châtiment terrible ».
    Abou Lahab lui répondit : « Que tu périsses aujourd'hui même ! Est-ce pour cela que tu nous as réunis ? »
    Alors Allah révéla la sourate Al-Masad :
    { Que périssent les deux mains d'Abu-Lahab et que lui-même périsse }
    [ Sourate 111 : verset 1 ].
    Ce récit est rapporté par Al-Boukhari d'après Ibn 'Abbas.

    L'exposé De La Vérité Et La Réaction Des Associateurs
    Les Qouraichites refusèrent catégoriquement de répondre à cet appel sous prétexte qu’ils possédaient déjà une religion, celle héritée de leurs ancêtres. Celle-ci était devenue une tradition bien ancrée en eux, et partant de là, très difficile à renier. Le Prophète les invita à libérer leur esprit de ce cloisonnement façonné d’habitudes et de traditions, et les appela à se référer à la logique et la raison, leur démontrant que les fausses divinités qu’ils adoraient ne leur servaient à rien et qu’ils ne leur vouaient un culte que par pure tradition.
    Le Messager d’Allah commença à adorer Allah au vu et au su de tous. Son appel avait obtenu davantage de réactions favorables. Les gens, un à un entraient dans la religion d'Allah. Régnaient entre eux et les membres de leur famille réfractaires à la conversion, la haine, la distanciation et l'intransigeance.

    Le Groupe Consultatif Pour Empêcher Les Pèlerins D'écouter L'appel
    La publication de l'appel eut lieu quelques temps avant l'approche du pèlerinage. Les Qouraichites savaient que les délégations des arabes allaient leur parvenir pour y participer. Alors, ils considérèrent nécessaire de dire un mot aux arabes au sujet de Mohammad de manière à ce que l'appel de celui-ci n’ait aucun effet dans leurs esprits. Un groupe d’entre eux se réunit chez Al-Walid Ibn Al-Moughira pour se concerter sur ce qu'il fallait dire. Al-Walid leur conseilla de tenir le même langage et de ne pas diverger pas au point de se contredire ou d'inscrire leurs propos dans une situation de porte-à-faux. Ils lui demandèrent de leur proposer son opinion. Al-Walid répondit : « Mais non ! Proposez, et moi j'écoute».
    Ils dirent : « Nous dirons que c'est un devin ». Al-Walid dit : « Non ! Par Allah, ce n'est pas un devin. Nous avons vu les devins. Il n'a ni le chuchotement (zamzamah), ni la prose d'un devin ». Ils dirent : « Alors nous dirons que c'est un fou ». Al-Walid reprit : « II n'est pas fou. Nous l'avons vu le fou et nous savons le reconnaître. Il n'en a ni l'agressivité, ni l'agitation, ni la confusion ». Ils dirent : « Donc nous dirons que c'est un poète ». Al-Walid refusa en disant : « Ce n'est pas un poète. Nous connaissons la poésie dans tous ses genres : Ar-Rajaz, Al-Hazj, Al-Qarid, Al-Makboud et Al-Mabsout. Non, ce n’est pas un poète ». Ils dirent : « Nous dirons que c'est un magicien ». Al-Walid dit : « Ce n'est pas un magicien. Nous avons vu les magiciens et leur magie. Il ne fait pas de nœud pour y souffler ». Ils demandèrent : « Que devons-nous dire alors ? » Al-Walid dit : « Par Allah, il ne fait pas de doute que sa parole est agréable élégante, intelligente et rare. Vous ne direz jamais rien de tout cela sans qu'on ne sache que c’est faux. Le mieux que vous puissiez dire à son sujet est ceci : « C'est un magicien qui vous apporte une parole magique séparant l'homme de son père, de son frère, de sa femme et de son clan - Fuyez-le donc ! »
    A propos d'Al-Walid Ibn Al-Moughira, Allah révéla les versets suivants :
    { Laisse-Moi avec celui que J'ai créé seul, et à qui J'ai donné des biens étendus, et des enfants qui lui tiennent toujours compagnie, pour qui aussi J'ai aplani toutes difficultés. Cependant, il convoite [de Moi] que Je lui donne davantage.
    Pas du tout ! Car il reniait nos versets (le Coran) avec entêtement. Je vais le contraindre à gravir une pente.
    Il a réfléchi. Et il a décidé. Qu'il périsse ! Comme il a décidé ! Encore une fois, qu'il périsse; comme il a décidé !
    Ensuite, il a regardé. Et il s'est renfrogné et a durci son visage. Ensuite il a tourné le dos et s'est enflé d'orgueil.
    Puis il a dit : “Ceci (le Coran) n'est que magie apprise, ce n'est là que la parole d'un humain” }
    [ Sourate 74 : versets 11 à 25 ]
    Après que le conseil fût d'accord sur cette décision, les membres se placèrent le long des chemins qu'empruntaient les gens pour se rendre au pèlerinage. Toutes les fois que quelqu'un passait, ils le mettaient en garde contre Mohammed . Ainsi, les arabes s'en retournèrent après le pèlerinage, imprégnés de l'affaire du Messager d'Allah que l'on citait désormais dans toute l'Arabie.
    A la fin du pèlerinage, les Qouraichites réfléchirent sur les moyens de supprimer l'appel à l’Islam en l'étouffant au berceau. Dans cette perspective ils recoururent à la moquerie, le dénigrement, le persiflage, le démenti et la ridiculisation, l'objectif étant de décourager et de démoraliser les musulmans.Les accusations burlesques et de grossières injures fusèrent à l'égard du Messager d'Allah que l'on appelait aussi le fou.On le taxait de magicien et de menteur, on l'accueillait avec des regards perçants expressifs d'une soif de vengeance, de sentiments de dépit et de rage.
    Les Qouraichites dénaturaient les enseignements du Prophète et diffusaient de fausses informations sur son identité et sa personnalité, de telle manière à ce que les gens n'aient pas le temps de méditer son appel. Ils traitaient le Coran de mensonge, insinuant qu’il était une parole inventée par Mohammed ou une autre personne.
    A ce sujet, Allah dit :
    { Les mécréants disent : “Tout ceci n'est qu'un mensonge qu'il (Mohammed) a inventé, et où d'autres gens l'ont aidé”. Or, ils commettent là une injustice et un mensonge. Et ils disent : “Ce sont des contes d'anciens qu'il se fait écrire !
    On les lui dicte matin et soir ! ” Dis : “L'a fait descendre Celui qui connaît les secrets dans les cieux et la terre.
    Et IL est Pardonneur et Miséricordieux”. Et ils disent : “Qu'est-ce donc que ce Messager qui mange de la nourriture
    et circule dans les marchés ? Que n'a-t-on fait descendre vers lui un Ange qui eût été avertisseur en sa compagnie ?
    Ou que ne lui a-t-on lancé un trésor ? Ou que n'a-t-il un jardin à lui, dont il pourrait manger (les fruits) ? ”
    Les injustes disent : “Vous ne suivez qu'un homme ensorcelé”. Vois à quoi ils te comparent ! Ils se sont égarés.
    Ils ne pourront trouver aucun chemin }

    [ Sourate 25 : versets 4 à 9 ]




    Les Qouraichites employèrent les moyens que nous avons vu précédemment pour étouffer l'appel et ce au début de la quatrième année de l'avènement de la prophétie. Des semaines ou des mois passèrent et ils virent que de tels moyens ne servaient à rien pour faire échouer l'appel islamique.
    Ils se réunirent, se consultèrent et décidèrent après cela d'user de châtiments à l'égard des musulmans, afin de les éprouver au sujet de leur religion. Ainsi, chaque chef de clan fondit sur ceux qui, parmi sa tribu, avaient embrassé l'islam. Ils provoquèrent chez eux des malheurs dont le simple récit fait frémir. Nous en relaterons quelques uns pour illustrer la cruauté des Qouraichites, menés dans leurs exactions par Abou Jahl.
    Toutes les fois que celui-ci apprenait que quelqu'un de noble et de riche s'était converti à l'islam, il allait le blâmer et l'humilier, menaçant de le ruiner en fait de biens et de puissance. Lorsque le converti était un faible, il le frappait et le soumettait au chantage. Bilal était l'esclave affranchi d'Oumayya ibn Khalaf Al-Jamhi. Oumayya le torturait en l'exposant sous la chaleur torride du soleil, il l'étalait sur le sol rocailleux puis envoyait chercher une énorme pierre qu'il lui déposait sur la poitrine en disant : « Tu resteras ainsi jusqu'à la mort, à moins que tu renies ta foi et que tu adores Al-Lât et Al-Ozzâ ». Alors, gémissant sous le poids de la pierre, Bilal ne cessait de répéter : « Ahad ! Ahad ! Unique ! Unique ! ». Abou Bakr le racheta pour mettre fin à son supplice, puis il l'affranchit.
    ‘Ammar Ibn Yasser, son père Yasser et sa mère Soumayya se convertirent à l'islam. Alors, les associateurs, avec à leur tête Abou Jahl, les exposaient sur le sol extrêmement brûlant et ensuite les torturaient. Une fois, le Prophète vit la scène et dit : « Patience, famille de Yasser ! Il ne fait aucun doute que votre lieu de rendez-vous est au Paradis ». Yasser mourut à la suite des tortures. Après ses supplices, Soumayya fut transpercée par la lance d’Abou Jahl et elle succomba.Ainsi, elle fut la première martyre de l'Islam.
    Les associateurs redoublèrent de violence pour la torture de ‘Ammar, tantôt le traînant au sol, tantôt lui posant une grosse pierre sur la poitrine, tantôt le plongeant dans l'eau avec l'intention de le noyer. Ils lui dirent : « Nous ne te lâcherons que lorsque tu auras insulté Mohammad ou lorsque tu auras glorifié Al-Lât et Al-Ozzâ ». Celui-ci n'en pouvant plus, leur donna satisfaction et fut libéré. Troublé, il alla trouvé le Prophète pour s’excuser.
    A ce sujet, Allah révéla le verset :
    { Quiconque a renié Allah après avoir cru - sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure
    plein de la sérénité de la foi […] }
    [ Sourate 16 : verset 106 ]
    D’autres convertis, tels que Abou Fakiha, ‘Amir Ibn Fihaira , et des femmes (dont Oum ‘Oubays, Zinnirah, An-Nahdiyya et sa fille) - Qu'Allâh soit satisfaites d'elles - eurent à subir ces persécutions et supplices. Abou Bakr acheta les esclaves parmi eux et les affranchit, comme il le fit de Bilal .

    La Délégation De Qoraysh Auprès D'abou Talib
    Etant sous la protection de son oncle paternel Abou Talib, personne n'osait commettre de bassesses à l’encontre du Messager d’Allah, à l'exception des stupides et des gens les plus ignobles. Abou Talib faisait partie des grandes personnalités de la Mecque. Très respecté, il était difficile que quelqu'un eût le courage de s'attaquer à ses protégés ou de s'emparer de leurs biens.
    Cette situation inquiéta les Qouraichites qui eurent besoin d'une réflexion profonde propre à les sortir de l'impasse sans les conduire à l'irréparable. Sur cette base, ils choisirent la voie de la négociation avec Abou Talib. Ils firent preuve de sagesse et d'application, mais on notait en filigrane, un style de menace et de défi visant à l’amener à obéir à leurs ordres. A ce propos, Ibn lshaq raconte que des hommes parmi les nobles de Qouraïch allèrent voir Abou Talib et lui dirent :
    « Ô Abou Talib ! Ton neveu a insulté nos dieux, dénigré notre religion, a traité d’insensés nos savants et a considéré nos ancêtres comme des égarés. Soit tu l’éloignes de nous [de à ce qu'il ne nous offense plus] ; Soit tu nous le laisses, car tu es comme nous dans notre désaccord avec lui, et alors nous te débarrasserons de lui ».
    Abou Talib leur répondit avec bienveillance et sagesse, après quoi ils s'en allèrent.
    Le Prophète poursuivit sa mission, proclamant l'islam et appelant les gens à y adhérer. Les Qouraichites perdaient patience de le voir continuer son travail de prédication. Ils s’entretenaient souvent au sujet du Messager d’Allah ils se plaignaient contre lui, ce qui finalement les poussa à retourner chez Abou Talib...

    Les Qouraichites Menacent Abou TalibVenus pour la seconde fois chez Abou Talib, les Qouraichites durcirent le ton plus qu'ils ne l'avaient déjà fait. Ils lui dirent :
    « Ô Abou Talib ! Il ne fait aucun doute que nous respectons ton âge, ta noblesse et la dignité de ton rang. Nous t'avions demandé d’éloigner, de retenir ton neveu, mais tu ne l'as pas fait. A présent, nous ne supportons plus de le voir insulter nos aïeux, traiter de stupides nos savants et critiquer nos divinités. Soit tu l’éloignes de nous, soit nous le combattons et toi avec, jusqu'à ce que périsse l'un des deux camps ».Puis ils s’en allèrent, mais Abou Talib fut profondément déprimé du fait de couper avec son peuple et d’entraîner sur lui leur animosité ; mais il ne pouvait pas non plus se réjouir de leur livrer son neveu.
    Abou Talib fit alors venir le Prophète et lui dit : « Ô mon neveu ! Ton peuple est venu me voir et m'a dit ceci et cela. Ménage-moi et ménage-toi. Et ne me charge pas de ce que je ne saurais supporter ».
    Le Messager d'Allah pensa que son oncle avait changé d’avis et qu’il allait cesser de le secourir. Il répondit dit :
    « Ô mon oncle ! Je jure par Allah que même s'ils mettaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour me faire renoncer à cette affaire, je n'y renoncerais jamais jusqu’à ce qu’Allah la fasse triompher ou que j'y perde la vie ».
    Sur ces mots il fondit en larmes et se leva.
    Lorsque le Prophète eut tourné le dos pour partir, Abou Talib l'appela et lui dit : « Va, mon neveu. Fais ce qui te plaira. Je jure par Allah de ne jamais te livrer à tes ennemis ».

    Les Qouraichites Encore Une Fois Chez Abou Talib
    Lorsque les Qouraichites constatèrent que le Messager d'Allah poursuivait toujours sa démarche, ils comprirent qu'Abou Talib avait refusé de le livrer et de cesser de le secourir, prêt à se séparer d'eux et à les prendre pour ennemis. Ainsi, ils allèrent le voir en compagnie de 'Omarah Ibn Al-Walid Ibn Al-Moughira et lui dirent : « Ô Abou Talib ! Voici un jeune homme. Il est le plus robuste et le plus beau des jeunes Qouraichites. Alors, prends-le et tu profiteras de son intelligence et de son aide, et adopte-le, il sera à toi. En retour, livre-nous ton neveu qui a contredit ta religion et celle de tes ancêtres, il a divisé ton peuple et considéré comme sottises nos croyances. Ainsi nous le tuerons. Ce sera un homme en échange d’un homme ».
    Abou Talib leur répondit : « Oh ! Il s'agit là d'une piètre proposition. Vous me demandez de prendre votre fils pour l'élever et de vous livrer le mien pour que vous le tuiez ? Par Allah, ceci ne se fera jamais ».
    Alors Al-Mout'im Ibn ‘Adi Ibn Nawfal Ibn ‘Abd Manâf Ibn Qousay dit : « Ô Abou Talib ! Par Allah, ton peuple aura été juste envers toi. Il aura déployé un effort pour te débarrasser de ce qui te nuit. Pourtant, je constate que tu ne veux rien recevoir de sa part ». Abou Talib répliqua : « Par Allah, vous n'avez pas été justes à mon égard. Au contraire toi, tu as décidé de ne pas me soutenir et tu as préféré ces gens à moi. Fais donc ce que bon te semble ».
    Lorsque les Qouraichites eurent échoué dans ces négociations, incapables de convaincre Abou Talib de la nécessité de freiner le Messager d'Allah et de le détourner de l'appel à Allah , ils décidèrent d'emprunter un chemin qu'ils avaient essayé d'éviter par crainte de son issue et des conséquences qui pourraient en découler, à savoir : s’en prendre à la personne du Messager d'Allah.

    Les Agressions Contre Le Messager D'Allah
    L’hostilité des Qouraichites envers Mohammad et ses disciples s’envenima et les atteintes portées à la personne du Prophète furent nombreuses. En plus des moqueries, des persiflages, des méchancetés, etc. déjà utilisés, ils incitèrent contre lui les hommes les plus vils parmi eux. Nous citerons brièvement quelques anecdotes à ce sujet.
    Abou Lahab, oncle du Prophète, était le plus enclin au mal. Nous avons déjà vu son attitude, le jour de l’appel sur le mont As-Safa. Il accusait plus que tout autre le Prophète de menteur. Il traînait derrière le Prophète au pèlerinage et dans les marchés pour le contredire. C'était un ennemi irréductible de l'islam et des musulmans.
    Il était également le voisin du Prophète. Il déversait devant sa porte toute sortes d’immondices et de pourritures. Toutes les fois qu'on lui jetait cette saleté, le Messager d'Allahla prenait à l'aide d'un bâton puis la jetait dans la rue. Il disait ensuite : « Ô fils de ‘Abdel Mouttaleb ! Quelle sorte de voisinage est-ce là ? ».
    Abou Lahab avait déjà marié ses deux fils aux deux filles du Messager d'Allah : Rouqaya et Oum Kalthoum, - Qu'Allah soit satisfait d'elles -et cela avant le début de la mission. A l'avènement de celle-ci, il intima à ses fils l'ordre de divorcer et les divorces furent prononcés. Lorsque ‘Abdullah, le deuxième fils du Prophète mourut, Abou Lahab, pavoisant, se rendit chez les associateurs leur annoncer ce qui était pour lui une bonne nouvelle, à savoir que Mohammad était désormais sans postérité.
    La femme d’Abou Lahab, Oum Jamil, fille de Harb Ibn Oumayya et sœur d'Abou Soufiane, n'était pas moins déterminée que son mari à nuire au Messager d'Allah. C'était une femme acariâtre et dure, développant sa langue contre lui, forgeant des mensonges et des intrigues à son égard.
    Lorsqu'elle entendit ce qu'Allah avait révélé à son sujet et au sujet de son époux, (cf. sourate n°111 : Al-Masad) elle prit une pierre et alla trouver le Prophète . Alors qu’il était en face d’elle, assis dans la mosquée de la Kaaba, en compagnie d'Abou Bakr, Allah l'aveugla et elle ne vit que ce dernier. Elle lui dit alors : « Abou Bakr, où est ton compagnon ? J'ai appris qu'il me dénigre. Par Allah, si je le trouve, je frapperais sa bouche avec cette pierre… Et je suis poétesse ». Sur ces mots elle ajouta : « Nous refusons de lui obéir, repoussons son appel et dénigrons sa religion ».
    Un jour, le Prophète priait dans l’enceinte de la Kaaba alors qu'Abou Lahab et sa clique étaient assis en ce lieu. Soudain, ‘Oqba Ibn Abi Mou'ait apporta des restes d’un chameau égorgé et attendit jusqu'à ce que le Prophète se prosterne pour les lui poser entre les épaules. Alors tout le groupe se mit à rire sous l'emprise de la gaieté et de l'exubérance. Le Messager d'Allah resta prosterné jusqu'à l'arrivée de Fatima qui ôta les saletés de son dos. Il releva la tête et dit par trois fois : « Seigneur, préserve-moi des Qouraichites ». Cette invocation fut pénible pour les associateurs qui savaient que toute prière faite dans ce lieu était exaucée.
    Ce que nous venons de voir est une image très réduite de ce que le Prophète et les musulmans rencontraient comme injustice, humiliation et agression de la part des associateurs. Ceux qui avaient le plus d’inimitié envers le Messager d'Allah étaient - en dehors de ceux précédemment cités – ‘Amrou Ibn Hicham, plus connu sous le surnom de Abou Jahl, Al-Walid Ibn Al-Moughira, Obay et Oumayya Ibn Khalaf, et d’autres.
    Le Prophète, face au danger qui menaçait ses compagnons et comprenant qu’il ne pouvait pas les protéger ou améliorer leur situation, leur proposa d’émigrer vers l’Abyssinie (l'Ethiopie). Il s’adressa à eux en ces termes :
    « Que pensez-vous d’émigrer vers la terre d’Abyssinie car il y a là-bas un roi auprès de qui personne n’est lésé - jusqu’à ce qu’Allah vous apporte un soulagement ? ».
    Ainsi, au mois de Rajab (septième mois de l'année hégirienne) de la cinquième année de l'avènement de la prophétie, eut lieu la première émigration de l’Islam.
    Le groupe était composé de 12 hommes et de 4 femmes et parmi eux se trouvait Othman ibn 'Affan, accompagné de son épouse Rouqaya, la fille du Messager d'Allah. Abou Houdhaïfa et son épouse, Sahla Bint Souhayl, ainsi que Mous’ab Ibn ‘Oumayr, Az-Zoubeyr Ibn Al-Awwam et Abderrahman Ibn ‘Awf avaient également pris part à cette émigration. Le départ de ces émigrants eut lieu dans la nuit par crainte des Qouraichites. Arrivé sain et sauf en Abyssinie malgré la tentative des Qouraichites pour le rattraper, ce groupe de musulmans fut bien traité en Abyssinie. Et la louange est à Allah.




    Les émigrants restèrent en Abyssinie durant les mois de Cha’aban et de Ramadan. Pendant ce temps à la Mecque, alors qu’il était au milieu de la foule, où se trouvaient également les notables de Qouraïch, le Prophète récita la sourate « les étoiles ». Frappés par cette parole divine, splendide et élégante, les Qouraichites prêtèrent une oreille attentive et se prosternèrent lorsque le Messager d’Allah récita :
    { Prosternez-vous donc à Allah et adorer-Le }
    [ Sourate 53 : verset 62 ].

    Lorsqu’ils se rendirent compte que la grandeur de la parole d'Allah les avait conduits à lâcher du lest, pour effacer cette erreur de leur part, ils se mirent à commettre dans toute la mesure du possible, les mêmes actes qu'auparavant. Ils ne cessaient d’adorer les idoles et de persécuter les croyants.
    L'information parvint à ceux qui avaient émigré en Abyssinie mais sous une forme totalement différente de la réalité. On leur raconta que les Qouraichites s'étaient convertis à l'islam en conséquence de quoi ils revinrent à la Mecque au mois de Chawwal (le dixième mois lunaire)de la même année.
    Parvenus à proximité de la Mecque, ils s’aperçurent que la conversion des Qouraichites était illusoire. Certains décidèrent d’entrer clandestinement à la Mecque et furent de nouveau exposé aux supplices, les autres retournèrent en Abyssinie. De nouveaux groupes de croyants les y rejoignirent et leur nombre fut estimé à plus de 80 personnes.

    Qouraich Envoie Deux Hommes En Abyssinie
    Lorsque les Qouraichites apprirent que les émigrants s’étaient établis en sécurité en Ethiopie, ils décidèrent d’envoyer deux hommes fermes et robustes de Qouraïch à Al-Najashi (le Négus, roi d’Abyssinie) pour qu’il renvoie les émigrants et les expulsent de son pays. Ils envoyèrent alors ‘Abdullah Ibn Abi Rabi’a et ‘Amr Ibn Al-‘As, chargés de cadeaux à l'intention du Négus et de ses généraux.
    Les deux hommes arrivèrent chez les patriarches auxquels ils fournirent des arguments en faveur de l'expulsion des musulmans et leur offrirent les cadeaux afin d’obtenir leur soutien dans leur plaidoirie auprès du Négus. Après cela, ils rencontrèrent le Négus et lui offrirent également des présents que ce dernier accepta.
    Ils lui parlèrent ensuite en ces termes : « Ô Roi ! Des jeunes gens insensés se sont réfugiés dans votre pays. Ils ont quitté la religion de leur peuple et n'ont pas pour autant embrassé la vôtre. Ils ont suivi une religion qu'ils ont créée de toutes pièces et que personne ne connaît, ni nous, ni vous-mêmes. Aussi, avons-nous été dépêchés auprès de vous par les nobles de leur peuple, par leurs pères, leurs oncles et leurs clans qui vous demandent de les leur rendre, car ils veillent sur eux mieux que quiconque et savent mieux que quiconque ce qu'ils ont eu à leur reprocher ». Les généraux dirent : « Ô Roi ! Livre-les à ce deux hommes pour qu'ils retournent avec dans leur pays et auprès de leur peuple ».
    Le Négus tenait, avant de prendre sa décision, à examiner la question et à écouter toutes les parties. Il envoya donc chercher les musulmans qui, ensuite, se présentèrent, prêts à dire la vérité sous toutes ses formes. Le Négus leur dit :« Quelle est donc cette religion pour laquelle vous vous séparez de votre peuple, sans embrasser la mienne, ni aucune des autres religions ? ».
    Et nous verrons prochainement, incha Allah, quelle fut la réponse de Ja’far Ibn Abi Talib, le cousin du Prophète.
    Donc le Négus interrogea les musulmans : « Quelle est donc cette religion pour laquelle vous vous séparez de votre peuple, sans embrasser la mienne, ni aucune des autres religions ? »
    Ja'far ibn Abi Talib, en qualité de porte-parole dit :
    « Ô roi ! Nous faisions partie des gens de l'ignorance et comme eux, adorions les idoles, mangions de la bête morte, pratiquions les turpitudes, rompions les liens de parenté et maltraitions nos voisins. Les plus forts parmi nous se nourrissaient des plus faibles. Nous vivions ainsi jusqu'au jour où Allah nous envoya un Messager qu'il choisit parmi nous, un Messager dont nous connaissons la généalogie, la franchise, l'honnêteté et la chasteté. Il nous a appelé à croire en un Dieu unique que nous devons adorer, et à abandonner tout ce que nous adorions autre que Lui, nous et nos ancêtres, comme pierres et idoles. Il nous a ordonné de dire la vérité, d’être fidèles à nos engagements, d’honorer les liens de parenté, d’assurer le bon voisinage, d’éviter le crime et le versement du sang. Il nous a interdit la turpitude, le mensonge, l'abus des biens des orphelins et l'accusation des femmes vertueuses. Il nous a ordonné d'adorer Allah, Lui Seul, sans L'associer à rien ni à personne, d’accomplir la prière, de s'acquitter de la Zakat et d'observer le jeune.
    Nous avons cru en lui et nous l'avons suivi en ce qui lui venait d’Allah : nous avons adoré Allah, Lui Seul, sans Lui associer aucun autre ; Nous avons considéré comme illicite ce qu'on nous a interdit et comme licite ce qu'on nous a autorisé. Alors notre peuple nous a agressés, torturés, tourmentés à cause de notre religion, afin de nous faire retourner à l'adoration des idoles au lieu d'Allah le Très Haut, et aux perversités que, jadis, nous considérions comme licites. Lorsqu'ils nous eurent contraints, lésés de nos droits, réduits à la misère, ne nous laissant aucune chance de pratiquer notre religion, nous sommes partis vers votre pays ; Nous vous avons choisi à l'exclusion des autres, pour être sous votre protection et nous espérons, ô roi, qu'auprès de vous, nous ne subirons aucune forme d'injustice ».
    Le Négus dit alors : « Peux-tu me dire tant soit peu de ce qu'Allah a révélé ? ». Ja'far répondit : « Oui ». Le Négus lui dit : « Récite-le moi ». Ja'far lut des passages de la sourate Mariam. Le Négus pleura alors jusqu’à mouiller sa barbe. Ses évêques pleurèrent aussi à mouiller leurs livres lorsqu'ils eurent entendu la sourate. Le Négus dit ensuite aux évêques : « II ne fait pas de doute que ceci et ce que ‘Issa avait apporté sortent de la même niche ». Se retournant vers les deux émissaires, il dit : « Partez ! Par Allah, je ne vous les livrerai pas. Ils sont sous ma protection ».
    Quand ‘Amr Ibn Al-‘As et son compagnon sortirent, le premier dit au second : « Je jure par Allah que demain je reviendrai avec de quoi les faire expulser ». ‘Abdullah Ibn Rab’ia s'adressa à lui en ces termes : « Ne le fais pas car ils sont nos parents, même s'ils nous ont contrariés ». Cependant ‘Amr Ibn Al-‘As persista dans sa démarche et, le lendemain, il dit au Négus : « Ô roi ! Ils disent des choses étranges au sujet de ‘Issa, le fils de Mariam. Faites-les venir et questionnez-les sur ce sujet ».
    Celui-ci envoya chez les musulmans leur demander ce qu'ils disaient au sujet du Messie. Les musulmans se trouvèrent dans l’embarras mais s'entendirent entre eux pour ne dire que la vérité. Dès leur arrivée, à la cour, le Négus les interrogea et Ja'far répondit : « Nous disons de lui ce que nous a enseigné notre Prophète à savoir que ‘Issa est le serviteur d’Allah, Son messager, Son esprit et Sa parole qu’Il a insufflé à la vierge Mariam ».
    Le Négus ramassa un bâton à terre et dit : « Par Allah ! Ce que tu viens de dire ne dépasse la vérité sur ‘Issa Ibn Mariam d’une longueur plus grande que ce bâton ». Voyant que ses généraux grommelèrent, il leur dit : « Ne vous en déplaise ! ». Il dit ensuite aux musulmans : « Allez ! Vous êtes en sécurité dans mon pays, quiconque vous insulte paiera une amende, quiconque vous insulte paiera une amende, quiconque vous insulte paiera une amende. Je n'aimerais pas avoir une montagne d'or si je devais l'obtenir en portant préjudice à l'un d'entre vous ».
    Il ordonna que l’on rende les cadeaux aux deux émissaires de Qouraïch qui sortirent renfrognés avec tout ce qu'ils avaient apporté. Les émigrant demeurèrent ainsi dans ce pays hospitalier, entourés des meilleurs voisins.

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    Re : Mouhamad, le Prophčte


    L’échec sévère essuyé par leur délégation auprès du Négus, la diffusion de l’Islam et le nombre croissant de ses adeptes, avec notamment la conversion de ‘Omar Ibn Al-Khattab et Hamza Ibn ‘Abdel Mouttalib (deux fortes personnalités de la Mecque) : tout cela exaspérait les notables de Qouraïch.
    Ils se réunirent donc et décidèrent d’écrire un document contre les Bani Hashim et les Bani Al-Mouttalib, en raison de leur lien de parenté avec Mohammad .
    Ils stipulèrent qu’ils ne devaient pas épouser les femmes appartenant à ces deux tribus, ni accorder leurs propres femmes en mariage avec leurs hommes, et qu’ils ne devaient pas faire le commerce avec eux.
    S’étant mis d’accord sur ces stipulations, ils les assignèrent par écrit dans un document (sahifah) qu’ils suspendirent à l’intérieur de la Ka’ba, pour mieux se l"affirmer. Après cela, les Bani Hashim et Bani Al-Mouttalib, hommes, femmes et enfants se retirèrent dans le fief (shi’b)d’Abou Talib, excepté Abou Lahab qui s’allia aux Qouraichites et les soutint. Cet isolement débuta durant l’an sept de la mission du Prophète et dura trois ans. Les Bani Hashim et Bani Al-Mouttalib souffrirent, pendant ces trois années, de la faim et de la privation : rien ne leur parvenait a moins que ce soit en secret et à l’insu de Qouraïch, de la part de quelques-uns qui voulaient les aider. Exténués et poussés par la faim, ils en arrivèrent au point de manger les feuilles des arbres, si bien qu’à l’extérieur du fief on pouvait percevoir les cris et les pleurs des enfants affamés.

    La Révocation Du Document Stipulant L'embargo

    Après ces trois années de souffrance, en l'an 10 de la mission prophétique, le document stipulant l’embargo des Bani Hashim et Bani Al-Mouttalib fut détruit et le pacte rompu. En effet, parmi les Qouraichites, certains étaient satisfaits du pacte, d'autres insatisfaits. Ces derniers s'employèrent à faire rompre le pacte. L'initiateur des démarches ayant abouti à la rupture fut Hicham Ibn ‘Amr (appartenant à Bani ‘Amir Ibn Lou'ay) qui avait l'habitude d'accéder au fief, la nuit, pour secrètement apporter de la nourriture à Bani Hashim et Bani Al-Mouttalib.
    Hicham contacta 4 autres personnes qui, comme lui, désapprouvaient cet acte injuste et arbitraire. Il s’agissait de Zouhir Ibn Abi Oumayya Al-Makhzoumi (dont la mère était ‘Atika, la fille de Abdel Mouttalib), Al-Mout’im Ibn ‘Ady, Abou Al-Bakhtari Ibn Hicham et Zom’a Ibn Al-Aswad. Ils se réunirent tous et prirent l'engagement de rompre le pacte. Zouhir dit : « Je serai le premier à parler ».
    Le lendemain matin, ils se rendirent au cercle des Qouraichites. Vêtu d'un beau manteau, Zouhir fit sept fois le tour de la Kaaba avant de venir rejoindre les gens. Il dit : « Ô habitants de la Mecque ! Est-il normal que nous consommions de la nourriture et portions des vêtements alors que les Banou Hashim périssent, sans pouvoir vendre ou acheter quoi que ce soit ? Par Allah ! Je ne m’assiérai pas avant que ce pacte injuste et éprouvant ne soit rompu ».
    Après cette épreuve de 3 années, Abou Talib, qui continuait d'assurer son neveu de sa protection, avait dépassé les 80 ans. Les souffrances et les événements qui se succédaient depuis des années - notamment le blocus du fief - avaient usé et affaibli ses articulations, et eu raison de sa solidité. Ainsi, quelques mois après sa sortie du fief, il fut atteint d'une maladie assez sérieuse.
    Alors, dans la crainte de salir leur réputation parmi les arabes, ce qui serait le cas, s'ils attendaient jusqu'après sa mort pour s'attaquer à son neveu, les notables de Qouraïch essayèrent, encore une fois, de négocier avec le Messager
    d'Allah en sa présence. Ils décidèrent de faire des concessions qu'ils n'avaient pas voulu accepter de faire auparavant. A cette fin, ils constituèrent une délégation, la dernière qu'ils devaient envoyer auprès d'Abou Talib.

    Ils allèrent donc trouver Abou Talib et lui parlèrent. Leur délégation était constituée des dignitaires de leur peuple : 'Otba Ibn Rabi'a, Chayba Ibn Rabi'a, Abou Jahl Ibn Hichâm, Oumayya Ibn Khalaf, Abou Soufyan Ibn Harb et d'autres notables de leur tribu. Ils dirent : « Ô Abou Talib ! Tu occupes parmi nous la place que tu connais. Te rendent visite aujourd'hui ceux que tu vois ici. Nous craignons pour toi. Mais tu sais aussi ce qui nous oppose à ton neveu. Alors appelle-le ! Et qu'il se détourne de nous et que nous nous détournions de lui ! Qu'il nous laisse avec notre religion et que nous le laissions avec la sienne ! »
    Abou Talib envoya chercher le Prophète qui, aussitôt se présenta. Son oncle lui dit : « Neveu, voici les dignitaires de ton peuple, ils se sont réunis pour toi, afin de te donner et de prendre de toi ! ». Il l'informa ensuite de ce que ces dignitaires avaient dit et proposé pour éviter la confrontation. Le Messager d'Allah leur dit : « Bien ! Vous me donnerez un seul mot, grâce auquel vous maîtriserez les arabes, et par lequel les non arabes vous seront redevables ».Abou Jahl répondit : « D'accord, nous te donnerons même volontiers dix mots ». Le Prophète dit : « Vous direz :
    « Il n'y a de divinité qu'Allah », tout en vous débarrassant de ce que vous adorez en dehors de Lui ».

    Surpris, ils battirent des mains et dirent : « Ô Mohammad ! Veux-tu faire de toutes les divinités un seul Dieu ? Ton affaire est vraiment étrange ! ». Ensuite, ils se dirent les uns aux autres : « Cet homme ne vous donnera rien de ce que vous voulez. Partez donc et continuez dans la religion de vos ancêtres jusqu'au jour où Allah vous départagera de lui ».Sur ces mots, le groupe se dispersa.
    Sur le cas de ces gens, Allah révéla à son Messager les versets ci- après :{ Sad. Par le Coran au nom glorieux ! Ceux qui ont mécru sont plutôt dans l'orgueil et le schisme ! Que de générations avant eux avons-nous fait périr qui ont crié : «hélas» quand il n'était plus temps d'échapper ? Et ils (les Mecquois) s'étonnèrent qu'un avertisseur parmi eux leur soit venu, et les infidèles disent : « C'est un magicien et un grand menteur. Réduira-t-il les divinités à un Seul Dieu ? Voilà une chose vraiment étonnante ». Et leurs notables partirent en disant : « Allez-vous-en et restez constants à vos dieux : c'est là, vraiment une chose souhaitable }
    [ Sourate 38 : versets 1 à 6 ]
    Rongé par sa maladie, Abou Talib ne tarda pas à mourir quelques mois après la levée de l'embargo, dont nous avons fait le récit précédemment.
    Un hadith authentique rapporté d'Al-Mousayyab mentionne que sur son lit de mort, Abou Talib reçut la visite du
    Prophète alors qu'Abou Jahl et 'Abdullah Ibn Abi Oumayya Ibn Al-Moughira se trouvaient déjà à son chevet. Le Prophète dit :

    « Ô oncle ! Dis : « Il n'y a pas d'autre divinité qu'Allah » ; une parole au moyen de laquelle j'argumenterai en ta faveur auprès d'Allah ». Abou Jahl et 'Abdullah Ibn Abi Oumayya s'empressèrent de dire : « Ô Abou Talib ! Vas-tu renoncer à la religion de 'Abdel Mouttaleb ? ». Le Prophète ne cessa de lui proposer de témoigner en répétant les mêmes mots, mais les dernières paroles prononcées par le moribond affirmaient qu'il suivait toujours la religion de 'Abdel Mouttaleb et refusait de dire : « Il n'y a pas d'autre divinité qu'Allah ».
    Alors le Messager d'Allah dit :
    « Par Allah ! J'implorerai le pardon en ta faveur, tant qu'il ne me sera pas interdit de le faire ! ».
    Allah , cependant, lui révéla :
    { II n'appartient pas au Prophète et aux croyants d'implorer le pardon en faveur des associateurs,
    fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont des gens de l'enfer }
    [ Sourate 9 : verset 113 ]En s'adressant à Son Messager, au sujet d'Abou Talib, Allah révéla :{ Tu ne diriges pas celui que tu aimes : mais c'est Allah qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés}[ Sourate 28 : verset 56 ]



    Quelques temps après la mort d'Abou Talib (les biographes divergent sur le temps écoulé entre ces deux évènements) Khadija Bint Khouwaylid décéda .
    Elle était alors âgée de 65 ans, alors que le Prophète avait à l'époque 50 ans.
    Khadija était l'une des grandes faveurs qu'Allah accorda à Son Messager.
    Elle resta avec le Prophète pendant un quart de siècle, le couvrant de sa tendresse dans ses moments d'inquiétude, collaborant avec lui dans ses moments les plus critiques, l'aidant à communiquer son message, participant aux durs efforts nécessités par cet engagement et le réconfortant d'elle-même et de ses biens.
    Ces deux événements douloureux qui se succédèrent dans un faible intervalle de temps remplirent le Prophète de tristesse et d'affliction.
    Pourtant, pour celui-ci, les épreuves s’enchaînèrent ensuite, en provenance de son peuple. En effet, ses ennemis devinrent audacieux à son égard et l'attaquèrent ouvertement comme ils ne l'avaient jamais fait du vivant de son oncle.
    On rapporte par exemple qu’un insolent parmi les Qouraichites a même osé le rencontrer pour lui jeter de la poussière sur la tête. Lorsque le Prophète rentra chez lui la tête couverte de poussière, une de ses filles se mit à le nettoyer, en pleurant.
    L’Envoyé d’Allah lui dit : « Ne pleure pas ma fille car Allah protège ton père ». Et il ajoutait : « Qouraïch ne m'avait pas traiter de la sorte, jusqu'à la mort d'Abou Talib ».




    Le Prophète se rend à Taif pour trouver un appui
    Après ce que les Qouraïchites firent subir comme outrages au Prophète , ce dernier décida de se rendre à Taïf pour y trouver un soutien, espérant que les membres de la tribu de Thaqif croiraient en sa mission.
    Arrivé à Taïf, il se dirigea vers trois frères parmi les chefs de la tribu de Thaqif à savoir ‘Abd Yalil, Mas’oud et Habib, les enfants de ‘Amr Ibn ‘Omaïr. Il s'installa parmi eux et les appela à croire en Allah , à soutenir la propagation de l'Islam et à l’aider contre ses opposants parmi son peuple.
    Le premier répondit alors qu'il allait déchirer le voile de la Kaaba si Allah l'avait envoyé.
    Le deuxième dit : « Allah n'a-t-il pas trouvé un homme mieux que toi comme messager ? »
    Le troisième dit : « Je ne te parlerai jamais. Si tu étais un Messager tu serais trop important pour que je puisse te répondre, et si tu mentais sur Allah, il ne conviendrait pas que je te parle ».
    Sur ces mots, le Messager d'Allah se leva et leur demanda de ne rien révéler de cette entrevue à Qouraïch.
    Mais ils ne gardèrent pas le secret. Au contraire, ils excitèrent contre lui les idiots parmi eux et leurs esclaves qui le chahutèrent et l’injurièrent au point d'ameuter les gens autour de lui. Ils se mirent tous à lui jeter des pierres et à lui adresser des grossièretés.Zayd Ibn Haritha , qui le protégeait de son corps, fut blessé à la tête.
    Le Prophète trouva finalement refuge dans un jardin appartenant à ‘Otba et à Chayba, les deux enfants de Rabi’a.

    La Rencontre avec 'Addas
    Après que le Messager d'Allah se fût réfugié dans ce jardin, les gens s'en retournèrent. Alors, il s'assit à l’ombre d’une vigne et fit, après avoir retrouvé son calme, une invocation qui dénotait que son cœur était rempli de tristesse pour la violence déjà subie et aussi de regret que personne ne crût au message.
    Il dit :
    « Seigneur ! Je me plains auprès de Toi de ma faiblesse, de mon impuissance et du mépris des gens pour moi. Ô Toi, le plus Clément des cléments ! Tu es le Seigneur des jugés faibles. Tu es mon Seigneur.
    A qui me confies-Tu ? A un étranger hostile ou à un ennemi qui serait mon maître ? Tout cela
    importe peu, tant que je ne m'attire pas Ta colère car, pour moi, Ta faveur est plus vaste que tout.
    Je cherche refuge auprès de la lumière de Ton visage par laquelle les ténèbres brillent et par
    laquelle les affaires de ce monde et celles de l'au-delà marchent bien, contre toute décharge de
    Ta colère sur moi. C’est toi que l’on doit satisfaire jusqu’à ce que Tu sois satisfait.
    Il n'y a de force ni de puissance en dehors de Toi »

    Lorsque les deux enfants de Rabi’a le virent et s’aperçurent qu’il souffrait, ils appelèrent un domestique chrétien du nom de ‘Addas et lui dirent : « Cueilles de ce raisin, mets-le dans un plat et portes-le à cet homme ».

    ‘Addas s'exécuta. Il posa la grappe devant le Messager d'Allah , qui, tendant alors la main dit : « Au nom d'Allah » avant de manger.
    Le garçon dit : « Les gens de ce pays ne prononcent pas une telle parole ». Le Prophète dit : « Et toi, de quel pays viens-tu ? ». ‘Addas répondit : « Je suis chrétien, originaire de Ninive ». Le Messager d'Allah reprit : « Tu es originaire du village d'un homme vertueux : Younous Ibn Matta ». Le garçon dit : « Comment connais-tu Younous Ibn Matta ? ». Le Prophète répondit : « C’est mon frère. C'était un Prophète et moi aussi je suis Prophète ». Cela dit, ‘Addas se mit à embrasser la tête, les mains et les pieds du Prophète .
    Les enfants de Rabi’a se dirent alors l'un à l'autre : « Voilà, il a corrompu ton domestique ». Au retour de ‘Addas, ils lui dirent : « Malheur à toi ! Pourquoi as-tu embrassé la tête, les mains et les pieds de cet homme ? » Le garçon répondit : « Maître ! Il n'existe pas sur terre meilleur homme que lui. Il m'a informé d'une chose que seul un Prophète peut savoir ». Ils lui dirent : « Malheur à toi ! Qu’il ne te détourne pas de ta religion car ta religion est meilleure que la sienne ».
    Le Messager d'Allah prit la route du retour à la Mecque après avoir quitté ce jardin.

    Le groupe de djinns
    Le Prophète partit de Taïf en direction de la Mecque, déçu par la tribu de Thaqif. Il passa par la vallée de Nakhlah, située à environ un jour de marche de la Mecque, où il se mit à prier.C’est alors qu’un groupe de djinns vint à passer par là. Ils se mirent à l’écouter. Quand le Messager d’Allah eut fini, ils retournèrent à leur peuple pour les avertir.
    Allah en a fait mention dans le Coran :
    « [Rappelle-toi] lorsque Nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour qu'ils écoutent le Coran. Quand ils assistèrent [à sa récitation], ils dirent : « Ecoutez attentivement ». Puis, quand ce fut terminé,
    ils retournèrent à leur peuple, en avertisseurs.
    Ils dirent : « Ô notre peuple ! Nous venons d'entendre un Livre qui a été descendu après Moïse, confirmant
    ce qui l'a précédé. Il guide vers la vérité et vers un chemin droit.
    Ô notre peuple ! Répondez au prédicateur d'Allah et croyez en lui. Il (Allah) vous pardonnera une partie de
    vos péchés et vous protégera contre un châtiment douloureux »
    [ Sourate 46 - Versets 29-31 ]
    « Dis : Il m'a été révélé qu'un groupe de djinns prêtèrent l'oreille, puis dirent : « Nous avons certes
    entendu une lecture (le Coran) merveilleuse,
    qui guide vers la droiture. Nous y avons cru et nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur »
    [ Sourate 72 - Versets 1 et 2 ]
    II ressort du contenu de ces versets et des commentaires faits au sujet de cet événement que le Messager d'Allah ne savait pas que ce groupe de djinns était venu l'écouter. Il ne l’apprit que lorsque Allah le lui fit savoir en lui révélant ces versets.

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    Re : Mouhamad, le Prophčte


    On désigne par Al-Isra le voyage de nuit qu'Allah fit entreprendre au Prophète de la mosquée sacrée de La Mecque à celle de Jérusalem;Al-Mi'raj désigne l'ascension du Prophète à travers les différents cieux.
    La date de cette faveur divine est controversée. Toujours est il que la majorité des musulmans croit que le Prophète a effectué ce voyage corps et âme, d'où le miracle. Son récit a été rapporté en détail par Al-Boukhari et Moslim. Nous ferons, in sha'a Allah, un bref rappel en ce sens.
    Le Prophète fit le voyage nocturne corps et âme, de la Sainte Mosquée à Jérusalem, monté sur Al-Bouraq. Il descendit à Jérusalem, attacha sa monture à la porte de la mosquée et y fit la prière.
    Ensuite, accompagné de Jibril , on le fit monter de Jérusalem au ciel le plus proche. Arrivé au premier ciel, Jibril demanda qu'on lui ouvre la porte. Celle-ci leur fut ouverte et le Prophète vit Adam, le père des hommes. Ce dernier lui souhaita la bienvenue et invoqua Allah en sa faveur.
    Puis, selon le même procédé, on le fit monter au deuxième ciel où le Prophète trouva Yahya Ibn Zakariya et 'Issa Ibn Mariam.
    Au troisième ciel, se trouvait Yousouf à qui a été attribué la moitié de la beauté humaine. Au quatrième ciel le Prophète rencontra Idris . Ensuite, au cinquième ciel, il trouva Haroun Ibn 'Imran .
    On le fit monter ensuite au sixième ciel où le Prophète rencontra et salua Mousa Ibn 'Imran qui lui répondit en lui souhaitant la bienvenue. Quand Mohammed l'eut dépassé, Moussa se mit à pleurer.
    Quand il fut interrogé au sujet de ses larmes , il répondit : « Je pleure parce qu'on a envoyé après moi un jeune homme dont le peuple comportera un nombre d'entrants au paradis plus grand que le mien ».
    Ensuite, au septième ciel, le Prophète rencontra lbrahim . De là, il vit la Maison Peuplée -Al-Bayt Al-Ma'mour- dans laquelle pénètrent journellement un nouveau groupe de soixante-dix mille Anges.
    Laissons le Messager d'Allah nous relater la suite de ce récit, dans un hadith rapporté par Moslim d'après Anas Ibn Malik .
    « [...] Allah me révéla, alors, ce qu'Il voulut, et prescrivit l'accomplissement de cinquante prières par jour. Je retournai voir Moussa qui me demanda : « Qu'a prescrit le Seigneur à ta Communauté ? » - Une cinquantaine de prières, lui dis-je. - Retourne vers ton Seigneur et demande-Lui la réduction de ce nombre, car ta Communauté ne supportera point cette prescription [..] ».
    Le Prophète poursuivit : « Je retournai vers mon Seigneur et je Lui demandai de réduire le nombre des prières pour la faveur de ma Communauté. Il m'exauça en les amoindrissant de cinq prières. J'allai ensuite trouver Moussa pour l'informer de la réduction des cinq prières. Toutefois, il me répéta : « Retourne vers ton Seigneur et demande-Lui la réduction de ce nombre, car ta Communauté ne le supportera point ».

    Je ne cessai alors de faire la navette entre mon Seigneur et Moussa pour demander plus de réduction encore jusqu'à ce qu'Allah me décréta :
    « Ô Muhammad ! Je prescris irrévocablement cinq prières jour et nuit, dont chacune équivaut à dix, cela
    fait alors cinquante. Quiconque a dessein de faire une bonne action et ne la fait pas, on lui inscrira une récompense à son actif; s'il l'exécute, une récompense équivalente à dix bonnes actions lui sera inscrite. Tandis que quiconque a l'intention de perpétrer une mauvaise action et qu'il ne l'accomplit pas, rien ne sera inscrit à son passif ; si au contraire il l'accomplit, on lui inscrira la punition d'une seule mauvaise action ».
    Je redescendis et arrivai auprès de Moussa pour l'informer de la chose, mais il me dit : « Retourne vers ton Seigneur et demande-Lui une nouvelle réduction.» - « Je suis déjà retourné plusieurs fois vers mon Seigneur , jusqu'à ce que j'ai trouvé inconvenant de Lui adresser encore une fois cette demande, répondis-je à Moussa . »
    Certains rapports mentionnent que le Prophète a vu énormément de choses durant ce voyage, dont vous pourrez avoir le détail dans les hadiths relatifs au voyage nocturne et à l'ascension.

    Les réactions face à l'évènement
    Le lendemain matin, le Prophète se dirigea vers les gens de Qouraïch et leur raconta cette nouvelle. La plupart des gens le traitèrent de menteur et l'interrogeaient sur ce qu'il avait vu. Il leur détailla certains faits et ceux-ci ne pouvaient rien réfuter de ce qu'il avançait.
    Le Prophète les informa sur la position d'une caravane chargée de marchandises, en marche vers la Mecque. Il raconta aux Qouraïchites comment le bruit léger de Al-Bouraq (sa monture) les effaroucha, si bien qu'un de leur chameau prit la fuite.
    Le Prophète leur indiqua l'endroit où se trouvait leur animal échappé.Ensuite, il décrivit le chameau qui était à la tête de cette caravane. Une fois celle-ci en vue, on s'aperçut que le chameau qui ouvrait la marche était tel que l'avait décrit le Messager d'Allah. Interrogés par les gens de la Mecque, les caravaniers confirmèrent les faits mentionnés par le Prophète.
    Lorsqu'ils rencontrèrent Abou Bakr , qui n'était pas encore au courant, les gens lui dirent :
    « Que penses-tu de ton compagnon qui prétend être allé cette nuit à Jérusalem, y avoir prié, et être de retour aujourd'hui à la Mecque ? ». Abou Bakr leur répondit : « Vous dîtes un mensonge à son égard ». Ils dirent : « Non, certes, le voilà là-bas dans la mosquée, il raconte cela aux gens ». Abou Bakr dit : « Je jure par Allah que s'il dit cela, il dit la vérité [...] ».
    Il se dirigea alors vers le Prophète et lui demanda : « Ô Messager d'Allah ! Est-ce vrai que tu as dis à ces gens que tu es allé à Jérusalem cette nuit ? ». Le Prophète répondit par l'affirmative et décrivit cette ville à Abou Bakr qui l'avait déjà visitée. A chaque fois que le Prophète décrivait quelque partie de Jérusalem, Abou Bakr répliquait : « Tu as dit vrai, tu es le Messager d'Allah ». Quand il eut finit sa description devant Abou Bakr, le Prophète lui dit : « Et toi Abou Bakr , tu es As-Siddiq -le sincère- ». Depuis ce jour, l'Envoyé d'Allah l'appelait As-Siddiq.

    les serments d'Allegence





    Le Premier Serment d'allégeance à Al-'aqaba
    En l'an 11 de la prophétie, six hommes de Yathrib (Médine) venus pour le pèlerinage, se convertirent à l'Islam. Ils avaient promis au Prophète de communiquer son message à leur peuple.
    A l'occasion du pèlerinage suivant, douze hommes de Yathrib vinrent à la Mecque. Cinq d'entre eux faisaient partie des six qui avaient déjà pris contact avec le Messager d'Allah l'année précédente. Il s'agissait de : As'ad Ibn Zourarah, 'Awf Ibn Al-Harith, Rafi' Ibn Malik Ibn Al-'Ajlan, Qoutba Ibn 'Amir Ibn Al-Hadidah et 'Ouqba Ibn 'Amir Ibn Nabi .
    Le sixième qui ne s'était pas présenté cette année là était Jabir Ibn 'Abdillah Ibn Ri'ab. Quant aux sept supplémentaires, ils étaient : Mou'adh Ibn Al-Hârith, Thakwan Ibn 'Abd Qays, 'Oubada Ibn As-Samit, Yazid Ibn Tha'laba, Al-'Abbas Ibn 'Oubada Ibn Nadla, Abou-l-Haytham At-Tayyahan et 'Ouwaym Ibn Sa'ida .
    Ils rencontrèrent donc le Prophète à Al-'Aqaba (à Mina) et firent acte d'allégeance à la manière dite :« allégeance des femmes » qui est mentionné dans la sourate Al-Moumtahana verset 12. Ainsi prirent-ils l'engagementde n'associer personne à Allah, de ne pas voler, de ne pas commettre l'adultère, de ne pas tuer leurs enfants, de ne commettre aucune infamie et de ne pas désobéir en ce qui est reconnu convenable -ma'rouf-.
    Lorsque les nouveaux convertis repartirent, le Prophète envoya avec eux un premier ambassadeur à Yathrib, le chargeant d'enseigner le Coran aux musulmans de cette localité, de les instruire sur la religion et de répandre l'Islam chez ceux qui pratiquaient encore l'associationnisme. Il choisit pour ce poste un jeune appartenant aux premiers convertis à savoir : Mous'ab Ibn 'Oumaïr Al-Abdari .

    La mission de Mous'ab à Medine
    Mous'ab Ibn 'Oumaïr s'installa chez As'ad Ibn Zourara , surnommé Abou Oumama, en compagnie duquel il commença à diffuser l'Islam au sein de la population de Yathrib. Mous'ab était connu sous le nomd'Al-Mouqri (l'initiateur à la récitation du Coran).
    Au sujet de la réussite de sa mission, on raconte qu'un jour As'ad Ibn Zourara sortit avec lui pour aller chez Bani 'Abdil-'Ashhal et chez Bani Dhafar. Ils entrèrent dans l'un des jardins de Bani Dhafar et s'installèrent près du puits appelé Marq. D'autres musulmans les y rejoignirent.
    A l'époque, Sa'd Ibn Mou'adh et 'Ousayd Ibn Houdaïr, les deux chefs de leur tribu Banou 'Abdil-'Ashhal étaient encore polythéistes. Dès qu'ils furent informés de la présence d'As'ad et de Mous'ab , Sa'd dit à 'Ousayd : « Va voir ces deux hommes qui viennent d'arriver pour rendre stupides nos faibles ! Chasse-les et interdis-leur de venir chez nous ! As'ad est un cousin du côté maternel, sinon c'est moi-même qui irai ».
    Ainsi, 'Ousayd se saisit de sa lance et se dirigea vers les deux hommes. As'ad l'aperçut et dit à Mous'ab :« Celui qui arrive est le chef de sa propre tribu. Méfies-toi de lui ». Mous'ab répondit : « S'il prend place, je lui parlerai ».
    'Ousayd arriva, se tenant devant eux avec nervosité, et leur dit : « Qu'est-ce qui vous amène ici ? Rendre stupides nos faibles ? Déguerpissez si vous tenez à vivre ! » Mous'ab répondit : « Assieds-toi plutôt et écoute ! Si quelque chose t'agrée, tu l'acceptes, sinon tu le rejettes ». 'Ousayd dit : « Je suis d'accord », planta sa lance et s'installa avec eux. Alors, Mous'ab lui parla de l'Islam et lui récita le Coran. As'ad et Mous'ab racontèrent plus tard : « Par Allah ! Nous avons lu l'Islam sur son visage épanoui et rayonnant avant même qu'il ne parle ». 'Ousayd reprit : « Qu'y a-t-il de plus beau ? Comment faire pour embrasser cette religion ? ».
    Mous'ab et As'ad lui dirent : « Tu te laves, tu purifies ton vêtement, tu attestes de la vérité, et tu accomplis deux unités de prière ».
    Sur ces mots, 'Ousayd se leva, partit se laver, purifia son vêtement, attesta qu'il n y a de divinité qu'Allah et que Mohammed est le Messager d'Allah, fit deux unités de prière, et dit ensuite : « II y a derrière moi un homme (Sa'd Ibn Mou'adh) qui, s'il embrasse votre religion, aucun homme de sa tribu ne manquera de la suivre. Je vais de ce pas le chercher ».
    Après avoir embrassé l'Islam, 'Ousayd reprit sa lance et retourna voir Sa'd qu'il trouva assis, entouré de sa tribu. En l'apercevant, celui-ci dit : « Je jure par Allah que 'Ousayd vous revient avec un visage qu'il n'avait pas à son départ ». A l'arrivée de 'Ousayd, Sa'd lui dit : « Qu'as-tu fait ? » Il répondit : « J'ai parlé aux deux hommes mais, par Allah, je ne vois aucun mal en eux. Je leur ai interdit de rester et ils ont dit : « Nous ferons ce que tu veux ». On m'a raconté que les Banou Haritha sont allés rencontrer As'ad qu'ils savent être ton cousin pour le tuer et cela pour te déplaire ».
    Furieux de la nouvelle, Sa'd se dressa, prit sa lance et se dirigea vers Mous'ab et As'ad. Lorsqu'il les vit sereins, il comprit que 'Ousayd ne voulait que l'amener à écouter leurs propos. Alors, se tenant devant eux avec nervosité, il dit à As'ad : « Ô Aba Oumama ! Si entre nous deux il n'y avait pas de parenté, tu ne me ferais pas une telle chose : dissimuler chez nous ce que nous détestons ».
    As'ad, le voyant venir avait dit à Mous'ab : « Voici venir un chef obéi par sa tribu. S'il te suit, toute la tribu te suivra sans exception ». Alors, Mous'ab dit à Sa'd : « Assieds-toi plutôt et écoute ! Si les propos t'agréent, tu les acceptes, sinon, tu les rejettes ». Sa'd dit : « Je suis d'accord ». Alors Mous'ab lui présenta l'Islam et lui récita le Coran. As'ad et Mous'ab dirent plus tard : « Nous avons lu l'Islam sur son visage épanoui et rayonnant avant même qu'il ne parle ».
    Alors Sa'd demanda : « Comment faire pour embrasser cette religion ? ». Ils lui répondirent : « Tu te laves, tu purifies ton vêtement, tu attestes de la vérité, et tu accomplis deux unités de prière ». Sa'd fit tout cela, puis il reprit sa lance avant de se diriger vers le lieu de rassemblement de sa tribu. Lorsque ses contribules le virent, ils dirent : « Nous jurons devant Allah que Sa'd revient avec un visage qu'il n'avait pas à son départ ».
    Dès son arrivée, celui-ci dit : « Ô enfants de 'Abdil-Ashhal ! Comment percevez-vous la position que j'occupe parmi vous ? ». Ils dirent : « Tu es notre chef, celui dont l'avis est meilleur que le nôtre, le plus intelligent parmi nous ». Sa'd reprit : « J'interdis aux hommes et aux femmes parmi vous de me parler jusqu'à ce qu'ils croient en Allah et en Son Messager ». Cela dit, toute la tribu embrassa l'Islam.
    Mous'ab resta chez As'ad Ibn Zourara pour mener sa mission d'appel à l'Islam au point qu'il n'y eût pas une seule maison de Médine où l'on ne pouvait retrouver des musulmans et des musulmanes, à l'exception de celle de Bani Oumayya Ibn Zayd, de Khatmah, de Wâ'il et Waqif. Parmi eux, se trouvait le poète Qays Ibn Al-Aslat, à qui ils obéissaient et qui les empêchait d'embrasser l'Islam. Qays se convertit après la bataille d'Al-Khandaq (le fossé), en l'an 5 de l'Hégire.
    Avant l'avènement du pèlerinage suivant, c'est-à-dire le pèlerinage de la treizième année, Mous'ab Ibn 'Oumaïr revint à la Mecque apporter au Prophète les nouvelles de son succès et lui décrire les bonnes dispositions et la force des tribus de Yathrib.

    Le deuxieme serment d'allégeance à Al-'aqaba
    En l'an 13 de la prophétie, environ soixante-dix des musulmans de Yathrib partirent en compagnie des pèlerins associateurs de leur peuple en vue d'assister au pèlerinage annuel, à la Mecque. Ils donnèrent rendez-vous au Messager d'Allah durant les jours de tachriq, dans la discrétion la plus complète, à la passe située à Al-'Aqaba.
    Laissons Ka'b Ibn Malik Al-Ansari , l'un des dirigeants des Ansârs, nous décrire cette réunion historique qui changea le cours des choses dans la lutte entre le paganisme et l'Islam :
    « Venus effectuer le pèlerinage, nous donnâmes rendez-vous au Messager d'Allah au beau milieu de l'événement. La nuit du rendez-vous, nous avons pris avec nous 'Abdallah Ibn 'Amr Ibn Haram, un chef d'entre nos chefs et un noble d'entre nos nobles. Nous cachions notre affaire à nos compatriotes associateurs en compagnie desquels nous étions venus au pèlerinage. Ensuite nous nous adressâmes à lui ('Abdallah Ibn 'Amr) en ces termes : « Ô Aba Jabir ! Tu es un de nos chefs et un de nos nobles. Nous désirons te voir sortir de ce que tu pratiques comme religion, sinon demain tu te retrouveras comme du bois au feu ».Nous l'invitâmes à l'Islam et l'informâmes de notre rendez-vous avec le Messager d'Allah à Al-'Aqaba. Alors il embrassa l'Islam et se présenta à Al-'Aqaba en notre compagnie.
    Cette nuit-là, nous dormions avec nos compatriotes au sein de notre caravane. Après que la nuit se fût écoulée d'un tiers, nous sortîmes pour aller au rendez-vous avec le Prophète , nous faufilant de manière secrète et prudente, jusqu'à ce que nous soyons réunis dans un défilé, près d'Al-'Aqaba. Nous étionssoixante-treize hommes et il y avait avec nous deux de nos femmes, à savoir : Nousayba Bint Ka'b, surnommée Oum 'Oumarah, de la tribu de Bani Mâzin Ibn An-Najjar, et Asma Bint 'Amr, surnommée Oum Mani', de la tribu de Bani Salimah.
    Nous nous regroupâmes dans la masse, dans l'attente du Prophète qui ne tarda pas à venir accompagné de son oncle Al-'Abbâs Ibn 'Abdel-Mouttalib qui professait encore à l'époque la religion de son peuple mais qui désirait assister à l'affaire de son neveu et le soutenir. On eut confiance en celui-ci qui fut, du reste, le premier à prendre la parole :
    « Ô gens de Khazraj ! Mohammed occupe chez nous la place que vous savez. Nous l'avons toujours protégé contre quiconque lui veut du mal, et il est bien protégé dans son peuple, bien défendu dans sa ville. Cependant, il tient absolument à conclure cette alliance avec vous et à vous rejoindre. Si vous pensez que vous serez en mesure de respecter votre engagement vis-à-vis de lui et de le protéger contre ses ennemis, alors, prenez vos responsabilités. Par contre si vous pensez qu'après l'avoir emmené chez vous, vous refuserez de l'aider et le livrerez à ses ennemis, alors renoncez à l'alliance et laissez-le en paix, car il est bien protégé dans son peuple et bien défendu dans sa ville ».
    Nous lui dîmes : « Nous avons compris ce que tu viens de dire, mais parle, ô toi Messager d'Allah! Tu obtiendras de nous ce que vous voulez, toi et ton Seigneur ».
    Le Messager d'Allah prit la parole, récita le Coran, appela à croire en Allah et à embrasser l'Islam, puis il dit : « J'accepte l'acte de reconnaissance à condition que vous me protégiez comme vous protégez vos femmes et vos enfants ».
    Al-Bara Ibn Ma'rour lui prit alors la main et dit : « Oui, par Celui qui t'a envoyé comme prophète, muni de la vérité, nous te protégerons de la même manière que nous protégeons nos femmes. Conclus donc un pacte avec nous, ô Messager d'Allah ! Par Allah, nous sommes vraiment un peuple de guerre et d'arme, nous avons hérité de cela de père en fils ».
    Abou Al-Haytham l'interrompit et dit : « Ô Messager d'Allah ! Nous entretenons des rapports avec des hommes (les juifs), mais ces rapports nous allons les rompre. Cependant, si nous le faisons et si Allah te fait triompher, vas-tu nous laisser tomber pour retourner auprès de ton peuple ? ».
    Le Messager d'Allah sourit et dit : « Certes non, le sang est le sang pour lequel on ne paie pas. Je suis de vous et vous êtes de moi. Je combattrai quiconque vous combat et ferai la paix avec quiconque fait la paix avec vous ».
    Le Prophète dit ensuite : « Désignez-moi parmi vous douze responsables -naqib- qui se chargeront des affaires de leur peuple ».
    Aussitôt, le choix fut fait. Il y avait neuf responsables du côté d'Al-Khazraj et trois de celui d'Al-'Aws.

    Fin de la rencontre de Al-'aqaba
    Au terme des entretiens sur les conditions du pacte et après que tout le monde se fût accordé sur la nécessité de la conclusion de celui-ci, Al-'Abbas Ibn 'Obada Ibn Nadia , se leva pour rappeler aux gens la lourdeur de leur engagement, soucieux d'amener ceux-ci à agir en toute connaissance de cause et de savoir dans quelle mesure ils étaient prêts au sacrifice. Il dit :
    « Savez-vous sur quoi vous prêtez serment d'allégeance à cet homme ? » Les gens dirent : « Oui ». II reprit : « Vous lui prêtez serment d'allégeance sur la base d'une acceptation de combattre le monde [littéralement : les rouges et les noirs parmi les hommes]. Si vous pensez que vous allez devoir le trahir lorsqu'un malheur aura frappé vos biens ou que la tuerie aura sérieusement réduit le nombre de vos nobles, alors, renoncez dès maintenant, car je vous préviens que si vous le trahissez, vous serez humiliés ici-bas et dans l'au-delà. Par contre, si vous pensez que vous respecterez votre engagement quoi qu'il arrive de mal à vos biens et à vos nobles, alors allez-y car cela vous rapportera le bien ici-bas et dans l'au-delà ».

    Ils dirent :
    « Oui, nous prenons l'engagement même au prix de la perte de nos biens et de l'éventuel meurtre de nos nobles. Si nous restons fidèles, quelle sera notre récompense, ô Messager d'Allah ? »

    Le Prophète répondit : « Le paradis ». Les gens lui dirent : « Tends ta main ! » Il tendit la main et ils lui prêtèrent allégeance.
    C'est alors qu'un diable, du haut de Al-'Aqaba, poussa un cri strident qu'on avait jamais entendu : « Ô vous autres dans les maisons ! Savez-vous que Mohammed est avec les hérétiques ? Ils se sont réunis pour vous faire la guerre!».Le Messager d'Allah dit : « Entends-tu, ô ennemi d'Allah ? Je jure que je m'occuperai de toi ! ».Ensuite il ordonna aux gens de se disperser et de regagner leur campement.
    Ayant entendu la voix de ce diable, Al-'Abbas Ibn 'Obada dit : « Par celui qui t'a envoyé avec la vérité ! Si tu veux, nous descendrons sur ces gens de Mina demain avec nos épées ! » Le Messager d'Allah dit : « Il ne nous est pas ordonné de faire cela. Plutôt, retournez à votre caravane ».
    Les gens repartirent et dormirent jusqu'au matin.
    Le lendemain matin, dès qu'ils eurent appris la nouvelle du pacte, les Qouraïchites se rendirent auprès des gens de Yathrib pour les questionner à ce sujet : « Ô gens de Khazraj ! On nous a informé que vous étiez venus voir notre homme (Mohammed) dans le but de le sortir de chez nous et de conclure une alliance avec lui pour nous faire la guerre. Or, nous jurons par Allah que la tribu arabe avec laquelle nous sommes le moins enclin à faire la guerre est la vôtre ».
    Les associateurs Khazrajites ne savaient encore rien de l'alliance, celle-ci ayant été conclue dans la plus grande discrétion, au milieu de la nuit. Ils se mirent donc à jurer par Allah en disant que cela n'avait pas eu lieu et qu'ils n'étaient pas au courant. Quant aux musulmans ils se regardaient les uns les autres et gardaient le silence. Aucun d'eux ne réagit par confirmation ou infirmation.
    Les dirigeants Qouraïchites finirent par faire foi aux déclarations des associateurs de Yathrib, ils rentrèrent déçus. Toutefois, ils ne cessaient de mener des investigations et d'approfondir la question, au point de s'assurer que la nouvelle était fondée et qu'effectivement l'alliance avait été conclue et cela, après le retour des pèlerins dans leurs pays respectifs.
    Alors, leurs cavaliers se dépêchèrent de poursuivre les gens de Yathrib, et rattrapèrent Sa'd Ibn 'Oubada et Al-Mounthir Ibn 'Amr , qui étaient deux des douze naquib.
    Al-Mounthir leur échappa mais ils capturèrent Sa'd et lui attachèrent les mains au cou avec la courroie de selle de son chameau. Ils le menèrent jusqu'à la Mecque tout en le frappant et en le tirant par sa chevelure abondante.
    Alors, Joubayr Ibn Mout'im Ibn 'Adi et Al-Harith Ibn Harb Ibn Oumayya vinrent lui détacher les mains et le libérer carSa'd protégeait les marchands qui étaient à leur service. Sa'd partit et rejoignit ainsi Médine quelques temps après le reste du groupe

    UNE REMARQUE SUR CET EVENEMENT (Par l'équipe Sajidine)
    Nous avons donc vu le récit du deuxième serment d'allégeance d'Al-'Aqaba, un événement majeur de l'histoire de la communauté musulmane, dont nous verrons les conséquences prochainement, incha Allah.
    Il s'est réalisé dans une atmosphère dominée par l'amour, l'amitié, l'assistance mutuelle entre les différents croyants, la confiance, le courage et l'esprit de sacrifice dans la voie de l'Islam. Chaque musulman de Yathrib éprouvait de la sympathie pour son frère persécuté de la Mecque, le soutenait inconditionnellement, en voulait à ses offenseurs, débordait, dans son for intérieur, d'affection et de tendresse pour ce frère qu'il connaissait en Allah, même s'il ne le connaissait pas de visu.
    Ces sentiments et ces penchants n'étaient pas le fait d'une tendance passagère appelée à cesser avec le temps. Au contraire la source en était la foi en Allah et en son Messager , la foi dans le livre d'Allah , foi qui ne saurait s'estomper devant aucune des forces de l'injustice et de l'agression, une foi capable de merveilles dans le dogme et le travail. Grâce à cette foi, les musulmans ont pu enregistrer des actions dans les pages de l'histoire et y laisser leurs marques indélébiles à l'épreuve du temps.

    Que cette foi nous rapproche aujourd'hui de nos frères et soeurs qui souffrent à travers le monde...

    L' HEGIRE





    Les prémices de l'Hégire
    Après la conclusion du second serment d'allégeance d'Al-'Aqaba, le Prophète autorisa les musulmans à émigrer vers Médine, pour rejoindre leurs frères parmi les Ansars (habitant de Médine) etfuir les persécutions des Qouraïchites.
    Cette émigration fut synonyme de sacrifice des biens et mépris des intérêts, mais surtout elle fut une délivrance de la personne pour les musulmans qui y prirent part. Néanmoins, il fallait s'attendre aussi à être pillé et capturé, à périr au départ ou à l'arrivée, à aller vers un avenir incertain dont on ne savait pas ce qui en découlerait en fait d'inquiétude et de tristesse.
    Les musulmans commencèrent à émigrer, en toute connaissance de cause. Les Qouraïchites, eux, se mirent à les empêcher de partir du fait qu'ils se sentaient en danger. Les biographes ont relaté plusieurs récits illustrant ce que les associateurs infligeaient à ceux qui voulaient émigrer. Malgré tout, les gens s'en allaient en secret, par petit groupe, si bien que deux mois et quelques jours après la conclusion du second serment d'allégeance, il ne restait à la Mecque que le Messager d'Allah , Abou Bakr, 'Ali Ibn Abi Taleb et ceux retenus (enfermés) par les associateurs.
    Abou Bakr demanda à maintes reprises au Prophète l'autorisation d'émigrer. Celui-ci lui répondait : « Patientes ! Peut-être qu'Allah te donnera un compagnon de voyage ». Abou Bakr espérait que ce compagnon soit le Messager d'Allah .

    La réunion du conseil Qouraïchite
    Les Qouraïchites se sentaient dangereusement menacés par l'installation des musulmans à Médine. En effet, ils savaient que Mohammed avait une personnalité très marquante et que ses compagnons étaient déterminés et prêts au sacrifice pour la défense de sa cause. De plus, les deux tribus de Médine (Al-'Aws et Al-Khazraj), qui étaient depuis longtemps en conflit, s'apprêtaient à se réconcilier, offrant leur soutien au Messager d'Allah . Et c'est bien cet homme qui pour les Qouraïchites représentait à lui seul la source de tous les dangers.
    Deux mois et demi après la conclusion du second serment d'allégeance d'Al-'Aqaba, les notables de Qoraïch se réunirent donc à Dar An-Nadwa (le siège de leur Conseil) pour se concerter au sujet de l'Envoyé d'Allah. Parmi les personnalités qui assistaient à cette réunion, se trouvaient : Abou Soufyan, Abou Jahl, Oumayya Ibn Khalaf et d'autres... A la porte de Dar An-Nadwa, ils furent interceptés par un vieillard.
    Quand ils lui demandèrent qui il était, il répondit : « Un vieillard du Nejd. J'ai appris ce qui vous menace. Je suis venu pour écouter ce que vous allez dire, et j'espère donner mon avis et mon conseil ». Ils lui dirent : « Mais entre donc ! » et il entra. Ce diable à l'apparence d'un vieillard n'était autre qu'Iblis...

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    Re : Mouhamad, le Prophčte



    Les Qouraïchites, rassemblés à Dar An-Nadwa, commencèrent à exposer leurs propositions pour mettre fin à la prédication de Muhammad .
    Abou Al-Bakhtari Ibn Hicham dit : « Mettez-le aux fers, enfermez-le et attendez qu'il lui arrive ce qui est arrivé aux poètes qui l'ont précédé : Zouhayr, An-Nabigha et d'autres, qui sont morts. Qu'il lui arrive donc ce qui est arrivé à ceux-là ».
    Le vieux du Nejd leur dit : « Non, ce n'est pas une bonne solution, car si vous l'enfermez, ses compagnons en seront informés. Ils ne manqueront pas de vous attaquer et de vous l'enlever ; Ils se fortifieront alors jusqu'à ce qu'ils prennent le dessus sur vous. Ce n'est pas une bonne solution cherchez-en une autre ».
    Un autre dit : « Mettons-le en quarantaine, expulsons-le de notre pays. Peu importe où il ira et où il campera. Nous serons débarrassés de lui et nous pourrons retrouver notre unité et notre amitié comme avant ».
    Alors le vieux du Nejd dit: « Non, ce n'est pas non plus une bonne solution. N'avez-vous pas vu son éloquence, son style agréable de persuasion et son emprise sur les coeurs des hommes par ce qu'il apporte? Par Allah , si vous faites cela, vous lui donnerez les moyens de descendre dans une des tribus arabes, qu'il conquerra par sa parole de sorte qu'elle le suivra Puis il marchera avec eux contre vous, il s'emparera de vos biens et les arrachera de vos mains, pour ensuite faire de vous ce que bon lui semblera. Cherchez donc une autre solution ».
    Alors Abou Jahl Ibn Hicham dit : « J'ai une solution que personne n'a encore exprimée ». Les autres lui dirent : « Quelle est cette solution, ô Abou Al-Hakam ? » Il répondit : « Je propose de prendre de chaque tribu un jeune homme vigoureux et noble. Nous donnerons à chaque jeune homme une épée tranchante, ils se dirigeront vers lui, le frapperont tous en même temps comme s'ils étaient un seul homme et ils le tueront. Ainsi, nous serons débarrassés de lui.
    Son sang ayant été versé par toutes les tribus, les Bani 'Abd Manaf ne pourront pas les combattre toutes. Ils se contenteront de nous demander le prix du sang (par une somme d'argent) et nous leur verserons ». Alors le vieux du Nejd dit : « Ce qu'a dit cet homme est ce qu'il faut retenir. Voilà la vraie solution et il n'y pas d'autre solution à suivre que celle-là ».
    L'assemblée se dispersa ayant adopté cette proposition à l'unanimité.

    L'encerclement de la maison du Prophète
    Après que les dirigeants des Qouraichites eurent pris l'inique décision d'assassiner le Prophète , Jibril vint informer celui-ci, par révélation de son Seigneur, et lui dit : « Cette nuit, ne dors pas dans le lit où tu dors d'habitude ». A midi, le Prophète alla voir Abou Bakr pour lui annoncer qu'il avait reçu l'ordre de partir et aussi définir avec lui les étapes de l'émigration. Le Messager d'Allah rentra ensuite chez lui attendant la tombée de la nuit.
    Quant aux Qouraichites, ils passèrent leur journée à préparer la mise à exécution du plan monté et approuvé par le parlement de la Mecque, le matin même. Au premier tiers de la nuit, ils se regroupèrent devant la porte de la chambre du Messager d'Allah et veillèrent, dans l'attente de l'heure prévue pour l'attaquer. Quand il s'aperçut de leur présence, le Prophète dit à 'Ali Ibn Abi Talib : « Dors sur mon lit, couvre-toi de mon manteau vert hadramite que voici, et dors bien couvert de ce manteau ; aucun mal de leur part ne t'atteindra ».
    Ensuite, l'Envoyé d'Allah sortit devant eux, prit une poignée de sable qu'il se mit à verser sur leur tête, sans que ceux-ci ne le voient. En effet, Allah leur avait ôté la capacité de le voir à cet instant. Le prophète se rendit chez Abou Bakr d'où ils partirent ensemble en direction du Yémen.

    L'échec de la tentative d'assassinat
    Les malfaiteurs continuèrent à attendre l'heure prévue pour commettre leur forfait. Peu avant ce moment, ils se rendirent compte de leur échec et furent frappés de déception. Quelqu'un n'appartenant pas à leur milice les avait trouvés en train d'attendre devant la porte et leur demanda : « Qu'est-ce que vous attendez ? » Ils répondirent : « Mohammad ». L'homme reprit : « Qu'Allah déçoive vos espérances ! Par Allah ! II est sorti devant vous et a répandu du sable sur vos têtes. Il s'en est allé vaquer à ses affaires. Ne voyez-vous pas ce qui vous est arrivé ? ». Alors chacun d'eux mit sa main sur sa tête et y trouva du sable.
    Toutefois, ils lorgnèrent par le trou de la porte de la chambre, virent 'Ali sans pouvoir le reconnaître et dirent : « Par Allah ! Voici Mohammad en train de dormir. Il s'est couvert de son manteau ! ». Ils restèrent ainsi jusqu'au matin. Quand 'Ali sortit du lit, ils dirent : « Ah ! Celui qui nous a parlé tout à l'heure a dit la vérité ».
    Au sujet de ce complot, Allah révéla :
    « (Et rappelle-toi) le moment où les mécréants complotaient contre toi pour t'emprisonner ou t'assassiner ou te bannir. Ils complotèrent mais Allah a fait échoué leur complot, et Allah est meilleur en stratagèmes »
    [ Sourate 8 - Verset 30 ]
    La grotte de Thawr
    Lorsque le Messager d'Allah décida de partir (dans la nuit du 27 Safar de l'an 14 de la prophétie), il se rendit chez Abou Bakr , l'homme le plus sûr pour sa compagnie et pour ses biens. Ensemble ils quittèrent la Mecque avant le lever du jour. Sachant que, pour le chercher, les Qouraichites allaient d'abord s'orienter sur le chemin principal de Médine allant vers le nord, le Prophète emprunta le chemin diamétralement opposé, à savoir, celui situé au sud de la Mecque et allant vers le Yémen.
    Ils firent une distance d'environ neuf kilomètres sur ce chemin, atteignirent une haute montagne connue sous le nom de montagne de Thawr. A ce niveau, le chemin était escarpé, pierreux et difficile à escalader. Ils firent des efforts jusqu'à atteindre une grotte située au sommet de la montagne : « la grotte de Thawr ».
    Les deux compagnons se cachèrent dans la grotte pendant trois nuits. Abou Bakr avait ordonné à son fils 'Abdallah de se mettre à l'écoute de ce que les gens disaient d'eux durant la journée et de venir à la grotte le soir leur rapporter ce qu'il avait entendu. Il avait également ordonné à son domestique, 'Amir Ibn Fouhayra , de faire paître ses moutons pendant la journée et de revenir à la grotte le soir, avec le troupeau, afin de traire du lait durant la nuit. Asma , la fille d'Abou Bakr, leur apportait aussi de la nourriture. A l'aube, lorsque 'Abdallah Ibn Abi Bakr quittait la grotte, 'Amir Ibn Fouhayra le suivait avec ses moutons afin d'effacer ses traces. Ainsi faisait-il dans chacune des trois nuits.

    Quant aux Qouraichites, ils étaient fous de rage lorsqu'ils apprirent que le Messager d'Allah s'était échappé. Ils se rendirent alors chez Abou Bakr et frappèrent à la porte. Asma sortit à leur rencontre. Ils lui dirent :
    « Où est ton père ? ». Elle répondit : « Par Allah ! Je ne sais pas où il est ». Abou Jahl leva la main et lui asséna une terrible gifle qui fit tomber sa boucle d'oreille...





    Le Départ pour Médine
    Après trois nuits, l'ardeur des Qouraïchites à retrouver les deux fugitifs s'estompa.
    'Abdallah Ibn 'Arqat, un polythéiste que le Prophète et Abou Bakr avaient engagé comme guide et à qui ils avaient confier leurs montures, se présenta alors à la grotte avec les chameaux.
    Asma leur apporta des provisions dans un sac en cuir, mais elle avait oublié de se munir d'une corde pour l'attacher. Elle délia sa ceinture, la coupa en deux parties : l'une pour attacher le sac et l'autre pour se ceindre. Elle fut surnommée à cette occasion : Dhat Al-Nitaqayn (la femme aux deux ceintures).
    Lorsque Abou Bakr approcha les deux montures du Messager d'Allah , il lui présenta la meilleure et dit : « Monte-là, que mes parents te servent de rançon ! ». Celui-ci répondit : « Je ne monte pas un chameau qui ne m'appartient pas ». Abou Bakr dit : « Il est à toi, que mes parents te servent de rançon ». Le Prophète répliqua : « Non, mais à quel prix l'as-tu acheté ? »
    Abou Bakr lui indiqua la somme et le Prophète lui acheta au prix qu'il l'avait payé. Ils montèrent leur chameau ; Abou Bakr fit monter 'Amir Ibn Fouhayra son domestique derrière lui afin qu'il les serve durant le voyage.
    Ils étaient donc quatre à entreprendre ce voyage : le Prophète (paix et bénédiction d'Allah sur lui), Abou Bakr, 'Amir Ibn Fouhayra et 'Abdallah Ibn 'Arqat.

    Sur la route vers Médine
    Ibn Ishaq a détaillé dans son ouvrage toutes les étapes parcourues par le Prophète et ceux qui l'accompagnaient, de la grotte jusqu'à leur arrivée à Qouba. Nous nous contenterons de relater l'anecdote de Souraqah Ibn Malik qui partit à leur poursuite, dans le but de capturer le Messager d'Allah ( ou Abou Bakr, et ainsi de toucher la prime offerte par les Qouraïchites.
    Alors qu'il était assis au sein du conseil de sa tribu qui tenait séance, un homme arriva et déclara : « J'ai vu tout à l'heure des silhouettes sur le littoral. Je pense qu'il s'agissait de Mohammad et de ses compagnons ». Souraqah sut tout de suite que c'était eux mais voulait être le seul à les poursuivre, aussi dit-il à cet homme : « Tu as vu untel et untel qui sont partis à la recherche d'une chose perdue ». Il resta un moment puis rentra chez lui, où il demanda qu'on lui prépare ses armes et sa monture qu'il enfourcha, se lançant à la poursuite des fugitifs.
    Il ne tarda pas à les rejoindre mais, alors qu'il se rapprochait d'eux, son cheval trébucha et il tomba à terre. Souraqah remonta sur son cheval, repris sa course et s'approcha jusqu'à ce qu'il put entendre le Prophète réciter le Coran sans tourner la tête, Abou Bakr, quant à lui, ne cessait de regarder par-dessus son épaule.
    C'est alors que les jambes du cheval de Souraqah s'enfoncèrent dans le sable jusqu'aux genoux et celui-ci fut de nouveau désarçonné.
    Il se releva aussitôt pour inciter son cheval à se redresser. A peine le cheval était-il remis sur ses pattes qu'un nuage de poussière apparut, tel un tourbillon de fumée.
    Aussitôt, Souraqah se rendit compte qu'il ne pouvait nuire au Prophète . Il les interpella, lui et ses compagnons, en leur assurant qu'il ne leur voulait pas de mal. Ils échangèrent quelques propos et lorsque Souraqah repartit vers la Mecque, il se fit un devoir de détourner l'attention des gens qui cherchaient toujours, leur disant : « Retourne ! J'ai déjà cherché par ici, il n'y a rien »

    Le passage à Qouba
    Après plusieurs jours de voyage, le Prophète et ceux qui l'accompagnaient arrivèrent à Qouba, une ville située à quelques miles de Médine.
    'Orwa Ibn Az-Zoubair raconte que les musulmans de Médine avaient appris que le Messager d'Allah avait quitté la Mecque. Aussi, tous les matins ils se rendaient sur la route où ils se mettaient à l'attendre jusqu'au moment où la chaleur de midi les renvoyait dans leurs demeures.
    Un jour, ils s'en retournèrent après avoir longuement attendu. Cependant, dès qu'ils eurent regagné leurs maisons, un juif aperçut le Messager d'Allah et ses compagnons. Alors celui-ci cria de sa voix la plus forte : « Ô Banou Qayla ! Voici votre grand père qui arrive ». Ainsi, les musulmans sortirent pour recevoir le Messager d'Allah . La plupart des gens n'avaient jamais vu le Prophète . Ils ne purent le distinguer d'Abou Bakr qu'au moment où celui-ci usa de son habit pour protéger le Messager d'Allah (paix et bénédiction d'Allah sur lui) contre le soleil.
    A Qouba, le Messager d'Allah descendit chez Koulthoum Ibn Al-Hidm (d'autres disent au contraire qu'il descendit chez Sa'd Ibn Khaythama, et Allah est plus Savant). Abou Bakr , lui, résida chez Khoubayb Ibn Isaf. Quant à 'Ali Ibn Abi Talib , il resta pendant trois jours à la Mecque, pour rendre aux gens ce qu'ils avaient confié au Prophète (paix et bénédiction d'Allah sur lui). Ensuite, il rejoignit les deux compagnons à Qouba et descendit également chez Koulthoum Ibn Al-Hidm.

    Le Prophète
    passa quatre jours à Qouba : lundi, mardi, mercredi et jeudi. Il fonda la mosquée de Qouba, première mosquée construite sur la crainte d'Allah après l'avènement de la prophétie. Ensuite, le jeudi ou le vendredi selon différentes versions, il se mit en selle pour ce diriger vers Médine.

    L’entrée à Médine
    Le Prophète allait vers Médine lorsque, à l’heure de la prière du vendredi, il passait par les maisons de Bani Salim Ibn ‘Awf. Alors, restant avec ceux-ci, il dirigea la prière au sein de la mosquée située au fond de la vallée nommée Ranouna. Ce fut la première prière du vendredi.
    Ensuite, le Prophète entra à Médine. Depuis ce jour, la ville de Yathrib fut connue sous le nom de Madinatour-rasoul (la ville du Prophète), en abrégé : Médine.
    C'était un jour historique. Les médinois affluèrent à la rencontre du Messager d’Allah ), les rues et les terrasses des maisons vibraient de louanges et de vénération dédiées à Allah.
    Les filles de Médine chantaient le poème « Tala’a-l-badrou », envahies de joie et de gaieté.
    Le Prophète continua à avancer au milieu de cette foule compacte. Chaque fois qu’il passait devant une maison des Ansars (partisans du Prophète à Médine), ceux-ci l’interceptaient et disaient : « Séjourne chez nous, ô Envoyé d’Allah ! Nous sommes forts et nombreux pour te défendre ». Ce à quoi le Messager d'Allah , faisant allusion à sa chamelle, répondait : « Laissez-la, car elle est sous l’ordre d’Allah ».
    La monture poursuivit sa marche jusqu'à l'endroit actuel de la mosquée du Prophète ; alors, elle s'agenouilla, mais ensuite se releva, marcha un peu, fit volte face, revint et s'agenouilla au premier endroit, c’est-à-dire devant la maison de Abou Ayyoub Khaled Ibn Zayd, de la tribu des Bani Najjar, oncles maternels du Messager d’Allah .



    La première démarche que le Prophète accomplit, après s’être installé chez Abou Ayyoub, fut l'édification de la mosquée dont il ordonna la construction à l'endroit où sa chamelle s’était agenouillée. Il acheta le terrain à deux garçons orphelins qui en étaient les propriétaires.Lui-même participa à la construction cette mosquée afin d’inspirer aux musulmans le désir de travailler. A cet égard, transportant des briques et des pierres, il disait :« Seigneur ! Il n'y a d'autre vie que celle de l'Au-delà. Alors, pardonne aux Ansars et aux émigrés ».
    Les compagnons redoublaient d'efforts. L'un d'entre eux dit : « Si nous restons assis tandis que le Prophète travaille, cela sera de notre part un acte insensé ». Le Messager d'Allah donna l'ordre de niveler les décombres et de couper les arbres qui se trouvaient sur ce terrain, ainsi que d'orienter la mosquée vers Jérusalem. Les deux pilastres de la mosquée furent faits de pierres, les murs bâtis à partir de briques et d'argile, le toit réalisé avec des feuilles de palmier et les colonnes perpendiculaires avec des troncs d'arbres. On dalla Ie plancher et ouvrit trois portes.La mosquée mesurait, de la Qibla à l'autre bout, 100 coudées. Le Prophète construisit des chambres à côté de la mosquée, des chambres en briques ayant une toiture recouverte de feuilles de palmier et de troncs d'arbres à l'intention de ses femmes. Une fois ces chambres construites, il quitta la maison d'Abi Ayyoub pour y déménager.La mosquée n'était pas seulement un endroit où l'on accomplissait les prières ; c'était aussi une université où les musulmans se rencontraient pour recevoir les enseignements et orientations islamiques, un forum où se rencontraient dans l'harmonie et la concorde différentes tribus jadis opposées par les conflits et les guerres de l'époque antéislamique, une base pour la gestion, l'administration et la diffusion des affaires, un parlement pour la tenue des conseils consultatifs et exécutifs.Malgré tout cela, c'était une maison où habitaient bon nombre de pauvres appartenant aux émigrés et aux réfugiés qui n'avaient à Médine ni maison, ni argent, ni famille, ni enfant.Dès les premiers moments de l'hégire, fut institué l'appel à la prière, cette mélodie supérieure qui, cinq par fois jour, retentit jusqu'à l'horizon et dont l'harmonie fait vibrer toutes les parties de l'univers. A cet égard, l'histoire du rêve de ‘Abdallah Ibn Zayd est bien connue.

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    Re : Mouhamad, le Prophčte



    Le prophète observait les bonnes manières suivantes :

    - Il détournait le regard dès qu'il notait la chose, il ne fixait personne des yeux. Il regardait la terre plus longtemps qu'il ne regardait le ciel.

    - Lorsqu'il était accompagné d'un groupe d'amis ou d'un ami, il cédait toujours la priorité aux autres et ne prenait pas les devants. Il était le premier à saluer autrui.

    - Lorsqu'il parlait, ses paroles étaient décisives. Il ne s'adonnait pas au bavardage et ne disait que le strict nécessaire.

    Il disait : « Le bon musulman ne se mêle pas de ce qui ne le concerne pas » et aussi « Celui qui croit en Allah et au jour dernier doit dire du bien ou garder le silence ». Il articulait ses paroles pour être compris de ses interlocuteurs et gardait le silence pour de longues durées.

    - Il se montrait toujours chagriné, méditait en permanence, ne se reposait point, était gentil, n'était ni rude, ni humiliant. Lorsqu'il recevait un bienfait, il le magnifiait, minime fut-il ou énorme.

    - Les choses de la vie ne suscitaient point sa colère. Quand il s'agissait d'une injustice, il s'emportait de sorte qu'on ne le connaissait pas, et il ne se calmait qu'une fois les choses remises en place. Il ne s'emportait pas pour lui-même et ne se vengeait pas.

    - Lorsqu'il se mettait en colère, il se détournait. Lorsqu'il ressentait une joie, le sourire était le seul signe de bonheur.

    - Lorsqu'il parlait, il répétait ses paroles par trois fois ; lorsqu'il saluait, il répétait la formule par trois fois, lorsqu'il demandait une permission, il l'a faisait à trois reprises. Il visait ainsi à se faire comprendre des autres habitués à son éloquence.

    - Il participait aux conversations de ses amis, s'ils évoquaient la vie présente, il l'évoquait également. S'ils évoquaient la vie de l'au-delà, il en parlait aussi. S'ils parlaient de la nourriture et de la boissons, il faisait de même.

    - Lorsqu'il s'asseyait, il dressait ses genoux et les serrait de ses mains. Lorsqu'il s'installait pour manger, il dressait son pied droit et s'asseyait sur le pied gauche.

    - Il n'exprimait aucun dégoût pour la nourriture, quelle qu'elle fût. S'il appréciait le plat, il en mangeait. Dans le cas contraire, il le laissait sans un mot.

    Nous venons de passer en revue les convenances observées par le Prophète dans la vie quotidienne. Tout croyant pourrait les adopter également.




    La générosité du prophète était l’exemple à citer. Il répondait en effet, à la demande de tout mendiant.
    Un jour un homme lui demanda de lui faire don de l’habit qu’il portait. Pour ne pas le décevoir, il entra dans sa maison, enleva l’habit et sortit pour le lui donner.
    Dans les sahih, Boukhari et Mouslim rapportent que Anas bin Malek a dit :
    « Le prophète, n’a jamais refusé de donner une aumône à celui qui la lui demande. Un homme lui avait demandé une aumône, et il lui avait accordé des moutons qui se trouvaient entre deux monts. L’homme accourut chez son peuple et leur dit : « O gens, embrassez l’Islam car Mouhamed est un homme généreux qui fait des dons tel un homme qui ne craint pas la pauvreté »

    Lorsqu’un homme se présentait après du Prophète et lui demandait une des choses de la vie, il sortait de chez lui transformé : sa religion devenait plus aimée et plus chère que la vie et ses jouissances.
    Citons également le hadith de Boukhari rapporté par Ibn ‘Abbas .
    On avait demandé à ce dernier de parler de la générosité du Messager de Dieu, il avait dit : « Le messager d’Allah que Dieu le bénisse et le salue, était le plus prodigue des hommes. Sa prodigalité atteignait son culminant au mois de Ramadan, lorsque Gabriel venait à sa rencontre et lui apprenait le Coran. »

    Sa générosité ne cessait jamais , confirmons-la par des exemples suivants

    On lui offrit quatre vingt dix dihrams qu’on avait posé sur un tapis. Il les distribua, tous,
    et ne refusa pas d’accorder quelque chose à celui qui le lui demandait.
    Il donna à Al’Abass, une si grande quantité d’or qu’il ne put la porter.
    Un homme vint à lui et demanda son aide. « Je n’ai rien à te donner », lui dit-il, « mais vas acheter ce que tu veux à mon compte. Je rembourserai le vendeur lorsque j’aurai de quoi le payer. »

    Comment le prophète de Dieu ne peut-il pas être le plus prodigue de tous alors qu’il est celui qui avait dit :
    « Chaque jour, deux anges descendent le matin au bas monde, l’un d’eux dit :
    « Seigneur, donne à celui qui dépense (en aumône) en compensation » et l’autre dit :
    « Seigneur, inflige une perte à celui qui retient son argent. »
    Il est celui qui a rapporté ce hadith à provenance divine : « Le Seigneur tout puissant a dit : Fils d’Adam, dépense et je dépenserai pour toi. »
    Allah a également révélé à cet égard :

    « Dis : "Mon Seigneur dispense avec largesse ou restreint Ses dons à ce qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et toute dépense que vous faites [dans le bien], Il la remplace, et c'est Lui le Meilleur des donateurs. » ( Sourate 34, verset 39)




    « Tu es d’un caractère élevé » paroles prononcées par le Seigneur au sujet du Prophète . Il a dit aussi :

    « En effet, vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle à suivre [...] » [ Sourate 33 - Verset 21 ]

    Le premier verset comporte une attestation divine sur la perfection de la moralité du Prophète . Celui-ci avait les valeurs morales les plus éminentes et les meilleures de toutes.
    Comment pourrait-il ne pas être ainsi alors qu’il avait dit : « Mon Seigneur m’a éduqué, il m’a fort bien éduqué » et aussi « J’ai été envoyé pour parachever les bonnes valeurs morales. »
    Allah ajoute :

    « En effet, vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle à suivre pour celui qui espère en Dieu et au jour dernier et qui invoque souvent le nom de Dieu » [ Sourate 33 - Verset 21 ]

    Allah veut inciter les croyants à prendre le prophète en exemple. Etant donné que sa moralité est parfaite, qu’il provient d’une noble lignée et occupe un rang des plus éminents, aucun des hommes ne pourrait refuser de le suivre et l’imiter en vue de se rapprocher du Seigneur Tout Puissant.

    Aussi la perfection du Messager - qu’Allah le bénisse et le salue - est-elle de deux sortes

    La première est inimitable car personne ne peut l’avoir de par sa seule volonté.
    C’est le cas de la noblesse de sa lignée, de la beauté de sa nature, de son éminence et d’avoir été
    choisi pour prêcher l’Islam et recevoir la révélation du message divin.
    La deuxième pourrait être prise en exemple et devenir cible des compétitions.
    Celui qui emportera la victoire sera récompensé dans l’au-delà.


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