Je commencerai cette conférence par une petite introduction, ensuite je parlerai de textes rapportés du Prophète à propos des chants et de la musique, des instruments de musique. Troisièmement, je parlerai des réponses données par certains savants qui ont autorisé l’utilisation des instruments de musique et quatrièmement, je parlerai de certains méfaits de la musique.
Plusieurs passages dans le Coran parlent des sens que Allâh nous a accordés, que ce soit la vue, l’ouïe et les cœurs qui sont un moyen de réflexion comme le dit le Coran, c’est le centre de la réflexion et du raisonnement.
Allâh dit :
« Dis : "C'est Lui qui vous a créés et vous a donné l'ouïe, les yeux et les cœurs".
Mais vous êtes rarement reconnaissants ! »[Sourate 67 - Verset 23] Le Prophète nous appelle, nous ordonne de protéger ces bienfaits et je cite en particulier l’ouïe (sama’) et même quand le Prophète dans un hadith authentique a dit que chaque être humain prend sa part de « zina », de fornication, même s’il n’arrive pas jusqu’à commettre l’acte, il peut faire les premiers pas par le regard illicite qui est un moyen qui mène vers l’adultère et la fornication.
Même les deux oreilles commettent la fornication en écoutant des choses qui mènent à la fornication, des mauvaises choses, des paroles illicites. Les mains, les pieds, commettent leur part de fornication comme dit le Prophète .
Alors le musulman doit, pour être reconnaissant envers son Seigneur, utiliser ces sens, ces facultés que lui a données Allâh dans le bien et pour le bien, dans le halal et pour le halal. Et quand on dit qu’il faut les utiliser dans le bien, le bien peut être interprété différemment selon chaque personne. Mais nous, nous devons prendre une référence ; pour nous, c’est La Révélation, c’est elle qui décide de ce qui est le bien et de ce qui est le mal.
Donc le premier pas, c’est d’être reconnaissant envers Allâh qui nous a donné l’ouïe pour écouter les bonnes choses et s’écarter des mauvaises.
Allâh dit dans un autre Verset que tu seras interrogé sur l’ouïe, la vue, le cœur, toutes ces facultés, le Jour du Jugement. Ne crois jamais que le péché, c’est seulement quand tu commets un vol ou quand quelqu’un commet du « shirk » ou quand il tue quelqu’un. Certainement ce sont des péchés à des degrés différents mais même ce que tu écoutes peut être un péché et, comme le dit Allâh , que ce soit l’ouïe, la vue, le cœur, tu seras interrogé sur ces bienfaits.
Le Coran, parlant des croyants dans la sourate al-Mou’minoune, dit :« Bienheureux sont certes les croyants, ceux qui sont humbles dans leur Salât, qui se détournent des futilités»[Sourate 23 - Versets 1/2/3] Ils s’écartent des paroles insensées, ils évitent « al-laghou », écouter n’importe quoi ne les intéresse pas, même si ces paroles sont des paroles halal. Le vrai croyant n’aime pas écouter des paroles halal qui n’ont pas de sens, qui ne servent à rien, qui sont inutiles. C’est une qualité de mou’minoune (croyants) qui ont réussi comme le dit al qur’an al karim.
Dans la sourate al-Anfal, Allâh décrit les croyants :
« Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur. »[Sourate 8 - Verset 2]
Le Prophète un jour demanda à un homme qui avait une belle voix de lui réciter quelques Versets du Coran.
Il ne lui a pas demandé « Tu n’as pas le dernier album que l’on ne trouve pas !!! Fais-moi écouter juste deux minutes, comme ça je serai le premier à avoir l’honneur d’avoir écouté ces chansons qui viennent à peine de paraître sur le marché ! Ma sha’a allâh ! Il y a des musulmans qui sont fiers : « Moi j’ai les dernières chansons de un tel et toi tu ne les as pas ! Moi, je les ai commandées à Taiwan. » !
Comme le dit Ibnu Taymiyya, , dans un long passage à propos de ceux qui écoutent les chansons, les vrais croyants à partir du temps du Prophète ont toujours écouté al qur’an al karîm. C’est la parole d’Allâh qui les intéresse, qui leur donne guérison, qui leur apporte la foi. Ceux sont les « alliés d’Allâh », les croyants. Ce qu’ils aiment écouter, c’est al qur’an al Karim et nous allons voir ce que ça fait la musique.
Le Prophète dit à un Compagnon : « Lis, fais-moi écouter quelques Versets du Coran ». Le Compagnon dit au Prophète : « Ô Prophète, c’est à toi que je ferai écouter des Versets du Coran alors que le Coran descend sur toi ? » Le Prophète répondit : « J’aime moi aussi écouter le Coran de la bouche de quelqu’un d’autre. »
Le Prophète qui reçoit le Coran d’Allâh , qui reçoit la Révélation, le Prophète à qui a parlé Allâh, le Prophète qui a été jusqu’au-dessus du 7ème ciel pour parler avec Allâh lors du Voyage Nocturne, dit qu’ilaime écouter le Coran, la parole d’Allâh .
A ce propos, d’un côté, on a la parole du Coran qui est la parole de la Vérité et de l’autre côté, on a la parole de shaytan comme il est cité dans l’exégèse de beaucoup des grands savants de tafsir qui ont expliqué le Coran. Dans le Verset qui se trouve dans la sourate 17, Allâh dit en s’adressant à Shaytan :
«Excite, par ta voix, ceux d'entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leur biens et leurs enfants et fais-leur des promesses".
Or, le Diable ne leur fait des promesses qu'en tromperie. »[Sourate 17 - Verset 64]
Les ulamas ont dit à propos de ce Verset que la « voix » de shaytan signifie le chant, « al-ghina’ », et c’est aussi la parole de l’Imam Ibnu sharir at-tabari, , que l’on appelle Cheikh al mufassirine, c’est le Professeur des Savants de l’exégèse du Coran.
Ibnu kathir dit la même chose de ce Verset.
Le croyant doit écouter ce qui est bon, doit prendre beaucoup de temps pour écouter la parole de Allâh car aujourd’hui, beaucoup de musulmans ont fait une coupure avec le Coran. Soyons objectifs, honnêtes et justes, mes frères.
Si on fait un sondage et que l’on demande aux frères qui passent beaucoup de temps à écouter la musique, aux frères et sœurs qui aiment la musique, à ceux qui chantent, combien connaissent-ils du Coran al Karim, vous serez étonnés.
Si vous leur demandez quel est leur lien avec la maison d’Allâh , avec la mosquée, avec les dourous (les cours), vous allez voir que beaucoup d’entre eux ne vont pas dans les mosquées. Ne faites pas une comparaison avec certains frères qui peut-être écoutent la musique mais viennent à la mosquée, au centre pour les cours etc.
On ne parle pas de certains, on parle de la règle générale, de ceux qui écoutent la musique. S’il y a des exceptions, il reste quand même 96%, 98% de musulmans qui, à cause de la musique, parmi d’autres causes,
s’éloignent d’Allâh .
Il faut se mettre d’accord tous et toutes sur des principes.
Si on n’a pas ces principes, on ne peut pas comprendre les hadiths du Prophète , ni les avis des ulamas qui disent que le fait d’écouter la musique est haram.
On ne peut pas comprendre cela. Parce que la première chose que l’on va te dire si l’on ne se met pas d’accord sur ces principes sur lesquels tous les musulmans doivent se mettre d’accord, lorsque tu diras que les instruments de musique c’est haram (excepté le tambourin comme on le verra après) et bien on te dira que « non mon frère, ça dépend des ulamas, c’est interdit d’après certains savants mais c’est autorisé chez d’autres comme un tel et un tel et un tel… ».
Ca, c’est la première réponse, comme on dit c’est l’échappatoire, c’est de se dire qu’il y a divergence et comme il y a divergence, tu peux choisir ton avis et moi je peux choisir le mien et tu ne dois pas me faire de critiques.
Et bien, il y a des principes sur lesquels nous devons nous mettre d’accord.
Le premier principe est que comme le musulman atteste qu’il n’y a point de divinité qu’Allâh, qu’il ne doit adorer que Allâh et que Muhammad est Son messager, il ne doit suivre que Muhammad.
Tu ne dois adorer Allâh que par la religion, qu’à travers la religion apportée par le Prophète . Il n’est pas permis au musulman d’adorer Allâh par une autre voie apportée par quelqu’un autre que le Prophète . Que ce soit un savant, un grand Imam, personne n’est infaillible ; donc, nous devons suivre le prophète Muhammad .
Allâh dit dans le coran que lorsqu’il y a une divergence entre les musulmans, il ne s’agit pas de choisir son propre avis ou celui qui t’arrange, parce que tu aimes la musique, parce que quand tu l’écoutes, tu planes au septième ciel. Tu dis alors : " Pour moi, l’avis de tel savant c’est bon, ma sha’a allâh, il est très très fort". Pourquoi ? Parce qu’il autorise la guitare électrique !!!
Allâh dit :
« … Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager… »[ Sourate 4 - Verset 59] Le Coran et la Sunnah du Prophète Muhammad ...
La divergence… on cherche chez les savants des avis appuyés par le Coran, la Sunnah ou bien d’autres sources de la législation islamique qui se basent sur le Coran et la Sunnah à savoir par exemple, le consensus, l’unanimité des savants. Donc si on a un problème, une question sur laquelle il y a divergence, on doit aller chercher en premier lieu ce que dit le Coran et la Sunnah du Prophète.
Ensuite, quand on a la réponse, un texte du Coran, du Prophète , quelle est l’attitude correcte, obligatoiredu musulman qu’il doit adopter vis-à-vis de ce texte du Prophète ?
Cette attitude est citée dans le Coran :
1) Juger entre nous d’après le Coran et la Sunnah. Cela est la première attitude du musulman.
2) N’éprouver, après avoir entendu la réponse venant du Coran ou un hadith du Prophète , nulle angoissepour ce que tu as décidé, même dans ton cœur tu ne dois éprouver de mécontentement quant à cette décision. Allâh jure par Lui-même dans le Coran en disant qu' ils ne peuvent être croyants qu’après avoir jugé d’après le Prophète .
3) Se soumettre complètement à la sentence du Prophète . Celle-là est l’attitude qu’il faut avoir lorsque l’on est devant un texte authentique du Prophète .
Ce qui est plus facile pour certains lorsqu’ils ont un texte authentique du Prophète , c’est de commencer à chercher dans les livres d’histoire, de philosophie et là ils trouvent un avis, un seul sur 14 siècles,un avis perdu, dans un livre perdu, dans un pays perdu, on rentre la main jusqu’au fond du sac, on sort cet avis sur lequel il y a deux tonnes de poussière et là on dit : « Attention, non ce n’est pas haram, il y a divergence entre les savants. Moi j’ai trouvé un avis d’un savant inconnu qui dit que c’est halal. Donc moi je suis libre de choisir ce que je veux s’il y a divergence des ulamas. »
Ca, c’est « al hawa »(les passions), tout cela pour fuir le texte, pour échapper au texte du Prophète. Tu essaies de trouver par tous les moyens comment chercher un argument, n’importe lequel pour arriver à dire qu’il y a divergence entre les ulamas.
Allâh dit avant la mort du Prophète lors du pèlerinage d’adieu :
« Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. »[ Sourate 5 - Verset 3] Donc la religion était complète avant la mort du Prophète . Pour le haram et le halal, il y a des textes explicites ou bien des textes qui sont des règles pour interdire le haram jusqu’au Jour du Jugement.
4) Se rappeler le hadith authentique du Prophète dans lequel il dit : « J’ai laissé pour vous deux choses. Si vous tenez fermement à ces deux choses, vous ne serez jamais égarés : Le Livre d’Allâh et ma Sounnah. Ils ne vont jamais se séparer jusqu’au Jour de la Résurrection »
En plus de cette sounnah, je vous rappelle un morceau du texte du Prophète qui rajoute que la voie qui mène vers la vérité et vers le Paradis c’est celle du Prophète et celle de ses Compagnons qui sont la meilleure génération jusqu’au Jour du Jugement, les plus aptes à comprendre la Révélation, eux qui avaient comme professeur le Prophète. Retenez ce point car nous allons voir comment de grands Compagnons du Prophète ont compris les textes du Coran qui parlent de la musique.
5) Chaque savant a ses erreurs. Il n’y a pour les musulmans sunnites aucune personne infaillible à part le Prophète . Après lui, tout le monde a ses défauts et ses erreurs. Donc chaque savant, qu’il soit cheikh ibnu Taymiyya, le grand Imam Malik, ash-shafi’i, Abu Hanifa, Ahmad, Ibn ul-Qayyim, Ibnu Kathir, Adh-dhahabî, An-nawawî, , chaque savant de l’islam a ses erreurs. Alors si cette chose est évidente, je la rappelle quand même pour vous dire que l’on ne peut pas suivre un savant aveuglément sans avoir des preuves à l’appui et des arguments forts.
On ne peut pas suivre un savant comme ça, juste parce que c’est un savant. Allâh nous a ordonné de suivre le Coran et la Sounnah. Et Allâh dans le Coran nous a ordonné de demander aux savants :
« Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. »
[ Sourate 16 - Verset 43 ] Si vous ne savez pas, demandez aux hommes de science. On leur demande et ils nous donnent la réponse qui est appuyée par des preuves du Coran et de la Sounnah. Mais si jamais le savant nous apporte un avis qui n’est pas appuyé par les textes ou s’il nous apporte un avis appuyé par des textes faibles, qui ne sont pas authentiques, ou bien s’il n’apporte aucun texte du tout, simplement c’est son avis à lui.
Il te dit par exemple : « Pour moi, il n’y a aucun problème à écouter de la musique en dessous de 110 Décibels. Si le bruit fait moins de 110 décibels, c’est halal mais si c’est plus et que ça dérange les voisins, c’est haram. » Est-ce que cela est un avis acceptable par l’islam ? Est-ce que cela est un argument, une preuve que l’on peut accepter ? Ou bien il te dit : « Pour moi la musique qui est douce comme la 9ème symphonie de Beethoven, c’est halal, mais s’il s’agit du rap alors c’est pas halal. »
Je rappelle dans cette introduction que je ne citerai pas de noms de personnes qui ont autorisé la musique et j’espère ne pas le faire sauf là où c’est nécessaire. Et si je cite certains noms, ce n’est pas pour attaquer la personne elle-même mais c’est pour parler de ce qui est dit dans cette introduction, à savoir comment les musulmans doivent réfléchir.
On a des principes sur lesquels nous devons nous appuyer, c’est d’aller faire appel au Coran et la Sounnah et de se soumettre à la Loi d’Allâh et d’éviter de suivre les erreurs et les défauts des ulamas. Et le fait que le savant commette des erreurs est quelque chose de tout à fait normal et cela ne diminue pas de sa valeur ni de son savoir, du moment qu’il a les compétences et les outils de l’ijtihad. Mais s’il commet des erreurs, on doit dire que ce sont des erreurs et nous devons les éviter. On ne peut pas suivre un savant dans ce qu’il fait comme erreur, dans ce qui est tout à fait opposé aux textes du Prophète .
Comment peut-on accepter l’avis d’un savant musulman qui a vécu au 4ème ou au 5ème siècle ou bien au 21ème siècle et laisser les avis des sahabas à propos du même sujet ? Qui a le plus de science ? Les Compagnons ou bien les autres ? Qui a le plus de piété, de foi ? Les Compagnons . Qui connaît plus la langue arabe ? Les Compagnons qui étaient des arabes de souche. Donc s’il s’agit de choisir entre les avis, loin des textes, soubhan allâh, je préfère choisir un sahaba mille fois plutôt que quelqu’un d’autre.
Donc, évitez de suivre les ulamas dans leurs erreurs.
6) Ne pas suivre les facilités instituées par les savants s’il n’y a pas de textes à l’appui. Vous devez éviter cette manière de penser. Cela est très fréquent aujourd’hui car il y a beaucoup d’ignorance entre les musulmans,beaucoup de passions, trop de gens à gauche et à droite qui parlent au nom de l’islam en disant ce qu’ils veulent et donc beaucoup de choses qui ne sont pas claires chez les musulmans.
On dit par exemple que les ulamas, al-hamdulillâh, ce sont des savants musulmans, ils ont divergé à propos d’un sujet ; si tu demandes à quelqu’un « Est-ce que c’est permis d’écouter la musique ? », il te répond que "oui, c’est permis parce qu’un tel savant a dit que c’est halal."
Retenez : la musique est halal selon cette première réponse.
Deuxièmement, quelqu’un d’autre te demande s’il peut acheter un maison à Bruxelles avec des intérêts. Tu réponds « C’est halal parce que un tel a dit que c’est halal ». Mais celui qui a dit que la musique est halal, ce n’est pas le même savant que celui qui a parlé pour les prêts à intérêt. Ca fait déjà deux !
Un autre vient te voir et demande s’il est permis pour la femme musulmane de retirer son hijab pour faire un stage. Tu lui réponds que "oui, il n’y a pas de doute" et tu lui cites un troisième nom de savant qui a permis cela.
Ensuite on pose la question de savoir si on peut prendre des intérêts sur l’argent que l’on a à la banque. Et on te répond d’après l’avis d’un autre savant : " oui ".
Alors on prend l’avis pour la musique d’un tel, pour « riba » (intérêts) d’un tel, pour le hijab d’un tel, et alors il te donne une liste qui ressemble à quoi ? Elle ressemble à un être humain qui n’est pas un être humain.Un être humain qui a la tête d’un tel, le pied d’un tel, le nez d’un troisième, l’œil droit d’un quatrième, l’œil gauche d’un cinquième, un œil bleu, un autre brun, des cheveux noirs, … c’est ce que ça donne ce genre de méthode de raisonnement.
C’est aller chercher dans les avis des ulémas ce qui t’arrange et, chez chaque savant, tu choisis ce qui t’arrange. Tu te retrouves alors avec une créature bizarre, avec une religion bizarre, qui en tous les cas ne s’appelle pas l’islam ; elle est bizarre.
Tu dis que l’islam est basé sur la facilité. Oui, mais quelle facilité ? La facilité qu'Allâh a déclaré facilecomme le fait de manger pendant le voyage pendant le mois de Ramadhane, ou bien si tu es malade, ou si tu n’as pas d’eau tu fais tayyamoum… Ca, ce sont les facilités instituées par l’islam, ce ne sont pas les facilités que moi je crois être des facilités, sans textes à l’appui. Il se passe que l’on suit les passions.
Soubhan allâh, ils disent que tel savant autorise l’achat de maisons avec intérêts en Occident mais le même savant , et je l’ai entendu de mes propres oreilles, lorsque on lui a demandé si les musulmans devaient quitter les pays non musulmans si jamais leurs enfants ne pratiquent pas l’Islam, a dit à la lettre : « Tout musulman qui a des enfants pour qui il craint qu’ils ne pratiqueront pas leur religion dans ce pays, tout père et mère qui ont des enfants qui ne pratiquent pas, qui sont égarés, doivent quitter le pays aujourd’hui et ne pas attendre jusqu’à demain. »
C’est la même personne qui a dit cela. Qui parle de cette fatwa ? Personne. Tu n’entendras jamais quelqu’un qui te dira qu’il a dit ça. Pour cette deuxième question, on ne parle pas.
Ceci pour te montrer que ce n’est pas parce que c’est un tel qui l’a dit mais parce que ça nous arrange, alors on le prend. Alors évitez de choisir un peu à gauche et à droite dans les sacs des savants ce qui vous arrange.
Les anciens savants disaient : « Celui qui suit ces avis marginaux des ulamas (il va chez chaque alim pour choisir un avis ou plus qui est marginal), il regroupe chez lui toutes sortes de mal qui existent sur terre. » Parce que chaque savant a des erreurs et des choses qui sont marginales dans ses avis. Alors quand toi tu les prends, tu deviens quelqu’un de marginal islamiquement, dans ce que tu penses.
Je termine cette introduction avec cette parole d’un Compagnon du Prophète :
Lors de la première génération, des musulmans venaient dire à Ibn al-Abbas qu’ils avaient entamé une discussion sur le pèlerinage : « Peut-on faire le pèlerinage et oumra ensemble ou pas ? Le Prophète les a faits ensemble. On peut les faire séparément mais pendant la saison du pèlerinage, ce que beaucoup de musulmans font aujourd’hui.
Ils discutaient de cette parole et Omar ibn ul-Khattab était d’un avis contraire et incitait les musulmans à ne pas faire la oumra et le hajj pendant la même saison car il préférait que la maison sacrée soit remplie de gens toute l’année. Ibn al- Abbas disait aux musulmans de faire les deux pendant la saison du pèlerinage comme le Prophète et certains lui disaient que Omar ibn ul-Khattab conseillait le contraire.
Il leur répétait que le Prophète faisait les deux et eux répétaient que Omar disait de ne pas faire comme cela. Alors, Ibn al- Abbas s’est énervé et a dit : « Allâhu akbar! Je vous dis que le Prophète Muhammad a dit ceci et cela et vous me dites que Omar et Abu Bakr ont dit ceci et cela ! Vous vous opposez à la parole du Prophète par la parole de Omar et Abu Bakr ? Je crains qu’Allâh ne vous lance des pierres du ciel. »
Cela pour leur montrer que, quand il y a la parole du Prophète , il n’y a pas à chercher ailleurs.
Je passe maintenant au sujet à proprement parler de la musique et je parlerai des instruments de musique et également des chants. Quelle est la différence entre jouer d’un instrument de musique et consommer ce que l’on appelle les bêtes mortes ?
En général, consommer ce que l’on appelle les bêtes mortes est interdit. Mais le Prophète nous a fait exception pour deux types de bêtes mortes : les poissons et les sauterelles.
Pour les instruments de musique, il en est de même. La règle générale dit que tout instrument de musique est interdit « haram ».
Cette règle est tirée d’un hadith du Prophète dans le sahih al-Boukhari et dont la chaîne de transmission est continue et va de Al-Boukhari jusqu’au Prophète .
Les savants qui ont autorisé les instruments de musique, parmi les choses sur lesquelles ils se sont basés, c’est la critique de ce hadith.
Ce premier hadith dit :
« Il y aura des gens de ma communauté qui déclareront licite l’adultère, le port de la soie pour les hommes, la consommation du vin et les instruments de musique »
Retenez le pluriel : les instruments de musique.
Le Prophète dit qu’il viendra des musulmans qui déclareront licite (cela veut dire que ces choses - là sont illicites) l’adultère, le port de la soie pour les hommes, la consommation du vin et les instruments de musique, tous, sans exception.
La critique qu’ils ont portée à ce hadith, c’est de dire qu’il y a une coupure entre Al-Boukhari et Hicham ibnu Amar car il se peut que Al-Boukhari n’ait pas entendu le hadith directement de Hicham car Al-Boukhari n’a pas dit que « Hicham m’a dit » mais « Hicham a dit ». Donc s’il y a coupure, le hadith est faible et ils l’ont mis à l’écart. C’est Ibnu Hazm qui a vécu au 5ème siècle de l’Hégire qui a critiqué ce hadith et a dit qu’il était faible alors qu’il se trouve dans le sahih Al-Boukhari.
Voici la réponse des ulamas :
1) Hicham ibnu Amar est un des professeurs de l’Imam Al-Boukhari .
2) Même si Al-Boukhari n’a pas entendu ce hadith de Hicham directement, ce hadith est rapporté par d’autres savants que Al-Boukhari et qui l’ont écouté directement de Hicham ibnu Amar. On le trouve entre autre dans le livre « Sounnan Abi Daoud »
3) Le même hadith est rapporté par d’autres chaînes de transmission authentiques que celle que j’ai citée.
L’Imam Ibnu-l-qayyim,, dit en réponse à Ibnu Hazm : « Ibnu Hazm, en critiquant ce hadith, n’a fait que renforcer son « batil » (le mensonge). Il a critiqué en voulant chercher à appuyer son mensonge ; pour autoriser les instruments de musique, il a prétendu que le hadith dans Al-Boukhari est coupé entre Hicham ibnu Amar et Al-Boukhari. Cette critique est tout à fait mensongère. D’une part parce que Hicham ibnu Amar est le professeur de Al-Boukhari et d’autre part parce que Al-Boukhari a mis comme condition avant d’écrire son livre de n’y mettre que les hadiths authentiques.
La deuxième critique que Ibnu Hazm a fait à ce hadith : à la fin de la chaîne de transmission, il est dit que le hadith est rapporté par un sahabi, soit Abû Amir, soit Abû Malik al-ashari . Donc si on ne sait pas s’il s’agit de Abû Amir ou Abou Malik, le hadith est à rejeter.
Soubhan Allâh ! Un sahabi ne peut pas mentir et puisque c’est un Compagnon cela ne change rien que ce soit Abou Malik ou Abou Amir. C’est une règle chez les savants musulmans que les Compagnons sont tous « udul », honorables, on ne vérifie pas au niveau du Compagnon. Les savants qui ont déclaré ce hadith sahih sont entre autres : Al-Boukhari, ibnu Hidam, al-Isma’ilî, ibnu Salah, An-nawawî, ibnu Taymiyya, ibn ul-Qayyim, ibnu Kathir, al-Hafiz ibnu hajar, al Imam Sakhawî,... Parmi les contemporains : Ibnu Baz, Al-albanî, Al-otheïmine .
Deuxième hadith qui interdit les instruments de musique :
Le Prophète a dit que Allâh , vers la fin des temps, transformera ces gens qui ont autorisé , l’adultère, la soie, le vin et les instruments de musique, en singes et en porcs.Ce hadith se trouve dans le sahih al-Boukhari (n°1888 du sommaire en français).
Anas ibnu Malik dit que le Prophète a dit : « Deux voix sont maudites dans cette vie et dans l’Au-delà : un instrument de musique dans les moments de joie ou bien un cri poussé dans les moments de malheur. »
Ce qui est bizarre, c’est que ibnu Hazm, , dit que l’on ne sait pas qui a rapporté ce hadith. Les savants lui ont répondu que ce hadith est rapporté dans beaucoup de livres de la sounnah du Prophète , par plusieurs Imams, d’après plusieurs savants et même deux Compagnons : Anas et Aberrahman ibn Awf.
Les savants ont ajouté : « Cette parole de ibnu Hazm, on la comprend. Il a commis beaucoup d’erreurs quand il a parlé de transmetteurs de hadith. Il a dit de At-tirmidhi que c’était un homme inconnu ainsi que d’autres. Soubhan Allâh !
Troisième hadith (sahih) qui interdit les instruments de musique :
D’après Ibn al-Abbas, le Prophète a dit : « Allâh m’a interdit la consommation d’alcool, les jeux de hasard et al-kouba (instrument de musique qui ressemble à un tambour). »
Quatrième hadith (sahih) qui interdit les instruments de musique :
D’après Abdillâh ibnu Amar , le Prophète a dit : « Allâh a interdit la consommation du vin, les jeux de hasard, al-kouba et al-khoubeira (une sorte de boisson fermentée) »
Un savant rapporte une parole de l’Imam Ahmad qui a dit : « Je n’aime pas le tambour car le tambour est ce que l’on appelle « al-kouba » et « al-kouba » est interdit par le Prophète .
Le cinquième hadith que je rapporte c’est celui de Imran ibnu Hussein :
le Prophète a dit : « Dans ma communauté il y aura des gens qui seront engloutis dans la terre, ils seront lancés du ciel, ils seront métamorphosés.
Donc, le hadith du Prophète dit qu' il viendra un temps où ils seront châtiés à cause de ce qu’ils boivent comme alcool et ce qu’ils font comme grands péchés à savoir l’utilisation d’instruments de musique.
Passons maintenant à la parole des Compagnons et à celle des grands savants de l’Islam en plus de ceux que j’ai cités, ibnu Taymiyya, ibnu l-Qayyim, al-boukhari… .
Dans le Verset 6 de la Sourate Luqman, Allâh dit :
« Et, parmi les hommes, il est [quelqu'un] qui, dénué de science, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin de Dieu et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant. » [ Sourate 31 - Verset 6 ] Que sont ces plaisants discours ?
Ibn al-abbas , un des plus grands savants musulmans dans l’explication du Coran parce que le Prophète lui a fait une invocation, dit que ce verset fut révélé pour parler d’al-ghina (chanter). Cette parole est rapportée par al-boukhari et le texte est authentique.
On a demandé à Ibnu Mas’oud , c’est lui qui a répandu la science du fiqh et du hadith en Iraq et c’est de lui qu’a pris Abou Hanifa une grande partie du fiqh, la signification de ce verset et il a dit : « Je jure par Allâh qu’il s’agit de « al-ghina » et il a juré cela trois fois.
Ikrima, élève de ibn al-abbas a été interrogé sur le même verset et il a répondu également que
c’était les chansons.
Moujahid, un autre élève de Ibn al-abbas dit la même chose.
On rapporte de Hassan al-baçri, , il a répondu que c’était les chants et les instruments de musique,ce sont les moyens qui égarent les gens.
Ibnu Mas’oud disait : « Les chansons font pousser l’hypocrisie dans les cœurs» et d’autres savants disaient que les chansons faisaient pousser l’hypocrisie dans le cœur comme l’eau faisait pousser les plantes.
Fin de la première conférence.
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