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Les devoirs de la mère en Islam
SES DEVOIRS EN TANT QUE MERE
Dieu a imposé aux parents l'obligation
d'élever leurs enfant, et de leur donner une éducation saine
jusqu'à ce qu'ils aient atteint leur maturité. L'importance de l'
éducation est soulignée par un célèbre hadîth du Prophète 
qui dit : "Chaque enfant, à sa naissance, naît selon le plan de
Dieu (tra). Ce sont les parents qui en font un juif, un chrétien
ou un mage. Il en est d'eux comme des bêtes à leur naissance ;
est-ce que vous trouvez chez eux quelque mutilation, tant que
vous ne les avez pas mutilés vous-mêmes ?" (Nawawî,
Sharh Sahîh Muslim, p. 512, Tome 5).
Ce hadîth attire l'attention des pédagogues et autres
psychologues sur l'importance primordiale de l'éducation
des enfants dès leur petite enfance. En effet, tous les
enfants sont créés à l'état d'innocence et d'originalité.
De fait, la mère, en tant que première nourrice et berceau
du bébé, est la première responsable de la voie que suivra
son enfant. C'est par sa grâce que celui-ci sera juif, chrétien
ou mage. C'est dans le moule de sa religion et de son
éducation que celle-ci le façonnera. En bref, c'est l'
éducation des parents qui déterminent déjà la voie et
la foi de l'enfant. C'est elle qui fait de lui un musulman
ou un infidèle. Les enfants sont un dépôt dans les mains
de leurs parents à qui incombe leur éducation. C'est une
responsabilité lourde de conséquences en ce sens que le
Prophète
a dit : "Dieu demandera des comptes à
tous ceux auxquels Il a donné une responsabilité."
(Tirmidhî, Sunan, p. 208, Tome 4). Eduquer et orienter
des enfants est, sans aucun doute, une tâche très
difficile, contrairement à ce que pensent beaucoup
de gens, dans la mesure où l'adolescent doit franchir
plusieurs étapes, chacune nécessitant un mode d'
éducation et d'orientation particulier.
Les enfants naissent au monde avec des prédispositions
pour le bien et le mal, et c'est aux parents qu'incombe
la mission de les orienter dans la voie du bien et de leur
donner une bonne éducation. Cette éducation doit
nécessairement englober les domaines physique,
intellectuel et spirituel, afin que l'enfant puisse devenir
un homme mûr et responsable.
Elle doit aussi être partagée entre l'homme et la femme,
entre l'époux et l'épouse, chacun accomplissant son
devoir en harmonie avec l'autre ou se substituant à
lui en cas d'absence momentanée ou prolongée de l'un
des deux. Il est, cependant, des devoirs que la femme
est tenue d'appliquer spontanément et dans tous les
cas, à tel point qu'il reste difficile de discerner ses
devoirs de ceux de l'homme.
Cela dit, j'essayerai de mentionner les devoirs qu'il est
permis à la femme d'accomplir, même si ceux-ci
relèvent du père. C'est un fait établi, par exemple,
que la première éducation de l'enfant incombe à la
mère. C'est sous son influence que l'enfant apprend
les premières armes de la vie, son premier langage et
son comportement initial. C'est dire l'importance du
rôle de la mère dans l'éducation des enfants, ce qui
n'amoindrit en rien le rôle du père bien que celui-ci
soit secondaire par rapport à celui de la femme,
surtout pendant la période où l'enfant ne va pas
encore à l'école. Parmi les devoirs de la mère envers
son enfant, citons :
A/ La protection du foetus
La mère est alors tenue de
faire attention au développement de son bébé, en
prenant soin de ne pas lui nuire d'une façon ou d'une
autre. Elle doit, bien au contraire, veiller à sa bonne
santé puisque Dieu lui a ordonné de ne point tuer
ses enfants. Al Qurtubî écrit, en se référant au verset
interdisant aux musulmans de tuer leurs filles : "C'est
à dire qu'elles ne doivent pas enterrer vivantes leurs
filles ni se faire avorter." (Al Qurtubî, Commentaire
du Coran, p. 72, Tome 18). Ibn Kathîr écrit à son
tour que "l'action de tuer englobe aussi bien le fait
d'enterrer vivantes les enfants par peur de la famine,
comme le faisaient les infidèles de l'époque
préislamique (jâhiliya), que le fait de pratiquer
les avortements comme le faisaient certaines femmes
dans l'époque préislamique (jâhiliya) pour se
débarrasser du fruit de leur péché." (Ibn Kathîr,
Commentaire du Coran, p. 354, Tome 4).
En faisant ceci, la femme s'expose au châtiment.
Dieu, le Très-Haut, dit :
"Et qu'on demandera à la fillette enterrée
vivante pour quel péché elle a été tuée."
Coran 81/8-9.
Il est donc rigoureusement interdit à la femme
d'avorter, à moins d'y être contrainte, si sa vie
se trouve en danger, par exemple. Dans ces cas,
nécessité fait loi, selon la règle juridique du moindre
mal. Cependant, la législation islamique exige que
l'avortement soit prescrit par un médecin digne de
confiance.
B/ L'allaitement
Dieu, le Très-Haut, dit :
"Et les mères, qui veulent donner à leurs bébés
un allaitement complet, l'allaiteront pendant deux
années complètes." Coran 2/233.
Ibn Kathîr écrit à ce sujet : "C'est là une directive
de Dieu pour les femmes afin qu'elles allaitent leurs
bébés deux ans durant, c'est à dire la durée d'un
allaitement complet." C'est au cours de cette
période, en effet, que l'enfant a le plus besoin du
lait de sa maman nécessaire à son développement
physique et psychique. Il faut signaler, dans cette
optique, que les ulémas sont divisés sur la question
de l'allaitement, certains estimant que c'est une
obligation (wâjib) pour la mère, d'autres une
forte recommandation (mandûb).
La parole du Très-Haut : "Qui veulent
donner à leur bébé un allaitement complet"
est tout de même une preuve qui atteste que
le sevrage avant terme est possible, l'essentiel
étant que le prolongement ou l'écourtement de
la période ne porte pas préjudice à l'enfant. En
tout état de cause, je n'entrerai pas dans les
détails de ces divergences. Ce qui nous intéresse
ici est que l'allaitement, qu'il soit obligatoire ou
laissé au choix de la mère, est une nécessité pour
l'enfant. D'ailleurs, dans la majorité des cas, la
mère accomplit ce devoir de façon innée et par
tendresse maternelle. Quoi qu'il en soit, la mère
est responsable de son enfant et redevable
devant Dieu. Pour ma part, je penche pour l'
hypothèse qui estime que l'allaitement est l'un
des premiers devoirs de la mère envers ses
enfants sauf en cas de force majeure ou d'
incapacité, d'autant plus que les études
scientifiques effectuées à travers le monde
ont montré l'importance de l'allaitement
maternel durant les deux premières années
de l'enfant et sa contribution à son
épanouissement. En outre, l'enfant a, dès son
premier jour d'existence, besoin de tendresse,
d'affection et de compassion, à plus forte
raison de la part de sa mère.
C/ La tendresse et l'affection
L'enfant en a besoin
autant que de la nourriture et l'eau. La femme,
naturellement tendre pour son enfant, est tenue
de lui apporter toute son affection. N'est-ce pas
le Prophète
qui dit : "Celui qui n'est pas
compatissant, Dieu ne sera pas compatissant à
son égard." Le sens de ce hadîth est le suivant :
Abû Hurayra a dit : "L'Envoyé de Dieu 
embrassa son petit-fils Al Hasan, alors que Al
Aqra' Ibn Hâbis était avec lui dans sa maison.
Ce dernier dit : "O Prophète de Dieu ! J'ai dix
enfants, et je n'ai jamais embrassé l'un d'eux."
Le Prophète
le regarda étonné puis lui
dit : "Celui qui n'est pas compatissant, Dieu
ne sera pas compatissant à son égard."
(Al Bukhârî, Al Jâmi' Sahîh, p. 75, Tome 7).
Dieu sait combien les enfants ont besoin de
tendresse, d'affection et de compassion pour
une croissance harmonieuse. C'est pour cela
qu'il recommandait aux compagnons d'être
compatissants envers leurs enfants. Al
Bukhârî rapporte d'après 'Aïsha ce qui suit :
"Un nomade qui était auprès du Prophète 
lui dit : "Vous embrassez vos enfants, tandis
que nous n'embrassons pas les nôtres." L'
Envoyé de Dieu
lui répondit : "Que
veux-tu que je fasse si Dieu a privé ton
coeur de compassion (rahma) !" (Al
Bukhârî, Al Jâmi' Sahîh, p. 75, Tome 7).
Le Prophète
reproche au nomade
de ne pas embrasser ses enfants et met ceci
sur le compte de sa dureté de coeur. Comment
en serait-il autrement, alors que l'Envoyé de
Dieu
ne se privait jamais de jouer avec
ses petits-enfants et ceux de ses Compagnons ?
Comme exemple de sa tendresse envers les
enfants, Al Bukhârî nous rapporte le hadîth
suivant : "Usâma Ibn Zayd raconte que le
Prophète
le mettait sur sa cuisse et
mettait Al Hasan sur l'autre cuisse, alors que
tous deux étaient encore enfants. Puis il les
étreignait en disant : "O Dieu, sois
compatissant avec eux car je le suis avec eux."
(Al Bukhârî, Al Jâmi' Sahîh, p. 76, Tome 7).
Ce qui est plus admirable encore, c'est que
Dieu
accorde Sa miséricorde
aux êtres humains qui sont compatissants
envers leurs enfants et ouvre les portes de
Son paradis aux mères qui prennent soin de
leurs filles et sont affectueuses avec elles.
C'est élevé dans la tendresse et l'affection
que l'enfant pourra grandir sainement et être,
à son tour, tendre et affectueux avec autrui.
D/ Le choix d'un prénom convenable
La mère doit participer
avec le père au choix du prénom masculin ou
féminin à donner à l'enfant ; un prénom doit être
agréable, beau et convenable. C'est ainsi que le
Prophète
dit : "Vous serez interpellés,
le jour de la résurrection, par vos prénoms et
ceux de vos pères. Choisissez donc de bons
prénoms pour vos enfants." (M. Abâdî,
'Awn Al Ma'bûd, Sharh Abû Dâwûd,
p. 296, Tome 13).
Le choix d'un joli prénom pour l'enfant est
un devoir pour les parents, même si seul l'un
des deux s'en charge. L'épouse d'Imrân n'a-
t-elle pas choisi le prénom de sa fille, comme
nous le rapporte le saint Coran ?
"Puis, lorsqu'elle eut accouché, elle dit :
"Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille."
Or Dieu savait mieux ce dont elle avait
accouché ! Le garçon n'est pas comme la
fille." Je l'ai nommée Marie, et je la place,
ainsi que sa descendance, sous Ta protection
contre le diable, le banni." Coran 3/36.
Si la femme veut choisir un prénom convenable
pour ses enfants, elle n'a qu'à suivre la sunna
en optant pour des prénoms agréables et en
évitant les prénoms abhorrés en Islam. Il a été
rapporté que le Prophète
a dit : "Les
meilleurs de vos prénoms auprès de Dieu sont :
'Abdallah et 'Abd ar-Rahmân." (Nawawî,
Sharh Sahîh Muslim, p. 113, Tome 14).
Dans un autre hadîth, le Prophète
a
dit, selon Abi Wahb : "Donnez-vous des
prénoms de Prophètes. Quant aux prénoms
les plus chers aux yeux de Dieu, ce sont
'Abdallah et 'Abd ar-Rahmân. Les plus
véridiques d'entre eux sont Harith et
Hammam, tandis que les plus vilains sont
Harb et Murra." (M. Abâdî, 'Awn Al
Ma'bûd Sharh Abû Dâwûd, p. 293,
Tome 13).
Harb veut dire "guerre" en français et
rappelle les laideurs de celle-ci, alors que
le prénom Murra (qui veut dire "amer")
rappelle l'amertume. Il résulte de ces hadîths
du Prophète
que les meilleurs prénoms
masculins sont 'Abdallah et 'Abd ar-Rahmân ;
viennent ensuite les prénoms des Prophètes.
En revanche, il est rigoureusement interdit
en Islam de se faire appeler Malik Al Amlâk
(le roi de royauté). D'après Abû Hurayra,
le Prophète
a dit : "Le nom le plus vil
aux yeux de Dieu est Malik Al Amlâk."
(Nawawî, Sharh Sahîh Muslim, p. 122,
Tome 14).
Le Prophète
a aussi déconseillé
de prendre le prénom d'Abû Al Qâsim,
comme nous l'apprennent les ouvrages
authentiques d'Al Bukhârî et de Muslim
qui contiennent de nombreux hadîths à
ce sujet. En effet, d'après Jâbir, "Un
homme eut un enfant qu'il prénomma
Al Qâsim. On lui dit : "Attends qu'on
demande l'avis du Prophète
."
Celui-ci leur dit : "Donnez-lui mon
prénom, mais pas mon surnom."
(Al Bukhârî, Al Jâmi' Sahîh, p.
116, Tome 7). Ce compagnon a voulu
prénommer son enfant Al Qâsim. Il
serait fait appeler, par conséquent,
Abû Al Qâsim (qui veut dire "père d'
Al Qâsim" qui était le surnom du
Prophète
). Le Prophète
le
lui déconseilla.
Muslim rapporte aussi d'après Ibn 'Umar
qu'une fille de 'Umar s'appelait 'Asiya (qui
veut dire "désobéissante", ne pas confondre
avec Asia, la pieuse femme de Pharaon)
jusqu'à ce que le Prophète
changeât
son prénom en Jamîla (belle). (Nawawî,
Sharh Sahîh Muslim, p. 119, Tome 13).
Les hadîths sont nombreux à ce sujet et
j'en ai cité quelques-uns, pour montrer à la
femme son devoir dans le choix des prénoms
de ses enfants. Quant à la question de savoir
quand l'enfant doit être prénommé, ceci revient
aux parent dès la première heure de la naissance
de leur bébé, comme le veut la sunna authentique.
Le Prophète
a dit à ce propos : "Un enfant
m'est né cette nuit et je l'ai prénommé Ibrâhîm, du
nom de mon père." (M. Abâdî, 'Awn Al Ma'bûd,
Sharh Abû Dâwûd, p. 398, Tome
.
Il est, par ailleurs, d'autres actes qu'il est
recommandé de faire pour les nouveau-nés comme
l'appel à la prière (al adhân) dans son oreille
et l'onction de son palais avec de la datte mâchée
ou du miel (al tahnik).
Sources extraites du livre ("Droits et Devoirs
de la Femme en Islam") à la lumière du Coran et
de la Sunna
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