L’islam, c’est la foi et une loi.
La foi que Dieu existe et est un, les anges existent, les prophètes sont véridiques, et le jour du jugement est la vérité. Ce sont des articles non négociables de la foi.
Mais c’est aussi une loi. Et qui dit une loi, ne dit pas une réglémentation péremptoire. Une loi est, d’après le Coran, modifiable et abrogeable, notamment quand elle est en opposition avec la nécessité de la vie.
On entend trop souvent cette histoire de "la main coupée du voleur" chez les internotes. Mais on n’entend jamais parler de la métaphore du Coran.
Le Coran dit qu’Il contient deux classes de versets : une classe de versets clairs et limpides qu’Il nomme la " mère du Livre", et l’autre classe de versets constituée de versets "métaphoriques".
Que signifie un verset métaphorique ? Cela veut dire qu’il ne faut pas le prendre au premier degré. Un exemple typique : c’est ce verset qui parle de la main coupée du voleur.
Comment peut-on couper la main du voleur alors que c’est la misère qui l’a poussé à voler ? La société est injuste et c’est elle qui le pousse au vol. Autrement dit : comment peut-on amputer à vie un voleur alors que sa responsabilité dans le vol n’est pas totale ?
La réponse c’est que ce verset ne fait pas partie de la mère du Livre, il est à répertorier dans la classe des versets métaphoriques. Il s’ensuit qu’il ne faut absolument pas le prendre au pied de la lettre.

Le plus agaçant dans cette histoire, c’est qu’on fait sans cesse référence à l’Arabie Saoudite où, dit-on, le voleur court le risque de l’amputation. Mais ce pays ne représente que lui-même, il ne représente nullement tout le monde musulman. Ce pays est rattachée à une école spécifique qui n’est pas la nôtre. L’amputation du voleur n’exite pas pour autant que l’on sache dans les pays d’Afrique du Nord, et pourtant ils sont constitutionnellement musulmans, pour ne citer qu’eux.
L’islam n’est pas un, il est multiple. Seuls les esprits myopes disent qu’il est un. Il a donné naissance à des milliers d’écoles. Et une école qui a été adoptée par un pays X, elle n’est pas adoptée forcémnent par le pays Y.
Couper la main du voleur ne saurait être une loi. Une école spécifique ne saurait être une référence.