C'est un moine Bénédictin qui est à la base de ce Dogme ; il s'appelle Eadmer. Anselme, Pierre Lombart, Thomas d'Aquin, Bonaventure et Bernard de Clairvaux s'opposèrent farouchement à cette innovation. Ensuite, c'est Duns Scot qui élabora la Théorie complète et au 19 siècle elle obtint le fameux certificat : le sceau Papale.
En 1140, quelques chanoines de Lyon avaient institué une fête en l'honneur de l'Immaculée conception. C'est là qu'intervint Bernard de Clairvaux qui les repris ardemment et à juste titre puisqu'il déclara que si nous exemptions Marie (as) du péché originel, alors ils devraient exempté ses parents puis ses grand parents et ainsi de suite. (E. Saillens "Nos Vierges Noires, leurs origines", Paris 1945, p.246, cité dans le livre d'Alfred Kuen p.101-102).
En 1477, le Pape Sixte IV évoque l'Immaculée conception dans sa Constitution.
En 1661, le Pape Alexandre VII confirme et officialise ce Dogme sur la demande de Philippe IV, Roi d'Espagne. Thomas d'Aquin, lui, exprime son objection dans sa "Somme Théologique". Les Franciscains et les Dominicains se battaient sur ce point pendant des siècles, chacun accusant l'autre d'hérésie. Les visions de Sainte Brigitte appuyaient les Franciscains, tandis que les visions de Sainte Catherine de Sienne appuyaient les Dominicains. Forcément l'un des deux à tord et l'un des deux est dans l'hérésie donc l'un des deux est en Enfer selon la logique. Cette doctrine se répandait grâce à l'appui d'Alexandre VII et de Clément XI. Benoit XIV chercha la conciliation en conjecturant sur ce dogme.
En 1854, le Pape Pie IX définit le Dogme de l'Immaculée conception dans son "Ineffabilis Deus" (ce dogme sera promulguée définitivement au Concile Vatican Ien 1870) :
"Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine de la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur du Dieu Tout Puissant. En vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservé intact de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu et qu'ainsi elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles." - "S'ils en étaient, ce qu'à Dieu ne plaise, qui aura la présomption d'avoir des sentiments contraires à ce que nous venons de définir, qu'ils sachent très clairement qu'ils se condamnent eux-mêmes par leurs propres jugements, qu'ils ont fait naufrage dans la foi et se sont séparés de l'unité de l'Église, et que, de plus, par le fait même, ils encourent les peines portées par le Droit s'ils osent manifesté par la parole, par écrit ou par quelques signes extérieur, ce qu'ils pensent intérieurement."
Pour ce Pape, l'Infaillible, selon le Dogme Catholique de l'infaillibilité Papale définit en 1870 au Concile de Vatican I, celui qui n'y croit pas est un hérétique qui a perdu le Salut (naufrage dans la foi). Avant 1854, il était sauvé en n'y croyant pas, après 1854 il ne l'était plus ! (sic !)
Qu'en dit l'Ecriture ? En référence à Lévitique 12,6, Marie (as) a offert un sacrifice pour le péché après la naissance de Jésus(as). Pourquoi avait-elle besoin de celui-ci si elle était impeccable et sans péché ? Ce seul point suffit à démonter ce Dogme proclamé récemment. Il y a aussi Luc 1,47 où Marie (as) appela Dieu "son Sauveur", c'est qu'elle-même en avait besoin...