Un retrait� a l�habitude, tous les matins, d�aller � la p�che au bord du petit lac � l'entr�e du village.
De l�autre c�t�, un autre p�cheur fait de m�me.
Depuis dix ans, ils n�ont pas song� � s�adresser la parole, mais ils se sentent pourtant amis.

Un matin, le retrait� arrive et ne voit pas son � copain � d�en face.


Midi arrive sans que l�ami soit venu. Alors, le retrait� rentre :
- Qu�as-tu ?lui demande sa femme, je te trouve tout curieux�
- Rien�Rien�Enfin, c�est � dire�Tu sais, le copain, de l�autre c�t� du canal�Ce matin, il n��tait pas l��
- Quelle affaire�Il aura �t� chercher quelque chose � la ville.

Le lendemain matin, personne.

Le surlendemain, toujours personne. Le retrait� en perd l�app�tit.
Aller � la p�che ne lui pla�t m�me plus.
- Il est peut-�tre malade, dit la femme, il reviendra.

Le temps passe, puis, un matin, en arrivant de son c�t�, il voit son copain dans sa barque.

Il lui vient l�envie de lui parler, et, de sa main en porte-voix, il lance :
- Alors, �a va?
- Ca va.
- Vous �tiez malade?
- Non. Ma femme.
- Ah ? Elle va mieux?
- Non. Elle est morte. Il y a huit jours. Mais, j�attendais�
- Quoi?
- Les vers�