Des biologistes allemands viennent de découvrir une nouvelle espèce de fourmi. L’insecte utiliserait des techniques semblables à celles d’un ninja pour capturer certains de ses semblables et en faire des esclaves.
En voilà une qu'il ne vaut mieux pas titiller. Une nouvelle espèce de fourmi a été repérée dans l’Est des États-Unis par des scientifiques allemands de l'Université Johannes Gutenberg de Mayence et du Museum d'Histoire naturelle Senckenberg de Görlitz. Surprenante, la petite bête aux allures deninja capture ses cousines pour les réduire à l’état d’esclaves. Les travaux des chercheurs ont été publiés le 8 janvier dans la revue ZooKeys (AFP).
La fourmi ninja attaque en douce son adversaire

L’espèce découverte appartient au genre Temnothorax, qui regroupe à elle seule des centaines d’espèces de petites fourmis. Les insectes de ce groupe évoluent dans les arbres ou sur le sol des forêts. Elle a été baptisée « pilagens » (du latin « pillarde ») en raison de son comportement quelque peu tyrannique. L’insecte a pour habitude d’incruster les fourmilières des autres espèces et de chiper quelques consœurs pour en faire leurs esclaves.
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On retrouve la même attitude chez les fourmis esclavagistes d’Amazonie mais les techniques employées ne sont pas les mêmes. Les insectes amazoniens sortent la grosse artillerie lors de leurs attaques, débarquant par milliers chez leurs proies. Leurs homologues états-uniens, eux, la joue ninja. Ils économisent au maximum leurs moyens et accomplissent leur mission de manière furtive. Un rapt est généralement réalisé par quatre esclavagistes, parmi lesquels un éclaireur, qui repère la proie. Petites – elles mesurent 2,5 millimètres en moyenne -, les fourmis pilagens infiltrent en toute discrétion l’habitacle de leurs ennemis.
Un camouflage chimique pour s’infiltrer sans souci chez l’ennemi

Les cibles de la pillarde sont deux espèces de fourmis proches de la sienne qui vivent dans des glands ou des noix. Habituellement, la lutte entre les deux groupes de fourmis est très violente et entraîne de nombreuses morts. D’après les observations des biologistes allemands, le scénario est complètement différent avec les pilagens. Les victimes, qu’elles soient larves ou adultes, ne prennent pas la peine de se défendre et les témoins laissent les assaillants faire leur « marché ». Les esclaves sont ensuite contraints de travailler pour leurs bourreaux.