France Télévisions va doper sa fiction
Le groupe public augmente ses investissements dans la création.
Il va ouvrir de nouvelles cases dans la fiction.
France Télévisions va mettre un coup d'accélérateur sur la création française et, en particulier, sur la fiction. Le groupe audiovisuel public, qui représente la moitié des investissements dans la création en France (documentaire, fiction, animation, etc.), avait annoncé l'été dernier vouloir porter ses engagements annuels d'investissement à 420 millions, contre un peu moins de 400 millions auparavant. Le soutien au cinéma (environ 60 millions d'euros) sera, lui, stabilisé.
Le groupe va aussi consacrer dès cette année un budget de 10 millions d'euros au numérique. Ses différentes antennes vont ainsi avoir des moyens dédiés au digital, ce qu'elles n'avaient pas jusque-là.
Alors que ses concurrents privés comme TF1 et M6 (qui s'est mis à la fiction longue récemment) cherchent à « pousser » de plus en plus la fiction e t que ce genre connaît un succès grandissant à la télévision , France TV ne sera pas en reste. Le groupe va ouvrir de nouvelles cases : en prime time et deuxième partie de soirée, en week-end avec des comédies familiales, mais aussi avec le lancement d'un feuilleton quotidien. Cette nouvelle série qui aura pour cadre Montpellier sera diffusée sur France 2 à partir de janvier 2018. Produit par MFP, la filiale de production du groupe public, il devrait avoir un coût de production légèrement inférieur à celui de « Plus belle la vie » (30 à 35 millions d'euros par an), le feuilleton de Newen diffusé tous les soirs sur France 3 depuis plus de dix ans. Enfin, dernier axe : France TV veut lancer chaque année au moins une coproduction internationale d'origine française, ce qui devrait permettre de doper les exportations de séries.
Imprimer sa marque
A travers ce plan création, le groupe s'affirme en faisant plus de volume et en prenant ainsi plus de risque. « S'il produit plus, il y a logiquement plus de chances que des choses cartonnent », souligne un spécialiste. Alors que France TV a été quelquefois perçu, dans le passé, comme un pourvoyeur de chèques pour les producteurs, le média cherche de plus en plus à imprimer sa marque.
Cette politique, combinée avec les projets des groupes audiovisuels privés - comme TF1 qui a aussi un projet de fiction quotidienne -, pourrait contribuer à faire décoller un volume de production de fiction désespérément bas par rapport à nos voisins européens. France TV souhaite améliorer la visibilité de tous ces projets sous différents formats, notamment en replay ou SVoD (lire ci-dessous), mais aussi sur les réseaux sociaux.
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France Télévisions : la SVoD sera lancée à l’automne avec les producteurs
France Télévisions va lancer son service de vidéo par abonnement avec les producteurs. Le projet, initialement prévu au printemps, se fera à l’automne.
France Télévisions va bel et bien lancer son nouveau service de SVoD (vidéo à la demande par abonnement) avec les producteurs (« Les Echos » du 12 décembre) . Une dizaine de producteurs et distributeurs ont été contactés - les plus gros etc. - pour un projet commun, qui doit être lancé à l'automne prochain. Ces derniers ont reçu, au moment des fêtes, un engagement de confidentialité.
Projet reporté
Comme on pouvait s'y attendre, le démarrage de la SVoD, initialement prévu fin mars, a été reporté. En septembre, la présidente du groupe, Delphine Ernotte, avait reconnu elle-même que le projet était « compliqué », et que la SVoD nécessitait d'importants investissements.
Un nouvelle plate-forme replay en mai
D'autant que le groupe va d'abord rénover sa plate-forme de replay et de VOD, qui sortira le 2 mai dans une version plus ergonomique, avec un parcours simplifié (permettant notamment des recherches par genre), et de nouveaux contenus. Il prendra un nouveau nom. Un enjeu réel, alors que pour certaines fictions comme « Chef » l'audience délinéarisée peut représenter autour de 20 % du total. Cette nouvelle plate-forme sera disponible sur tous les écrans (TV, mobile, etc.) et les box.
A l'automne, le nouveau service SVoD, qui se veut concurrent de Netflix, avec l'ambition de promouvoir la création française, sera donc intégré à cette plate-forme. Les téléspectateurs auront donc accès à des contenus gratuits et payants.
Le groupe audiovisuel public semble toutefois bien conscient que le chemin va être long pour trouver, en SVoD, son modèle et son public. Mais si le projet fonctionne, F rance TV table sur 800.000 abonnés d'ici 5 à 6 ans, soit autant que les acteurs déjà présents, selon ses estimations de l'été dernier. « Ca n'a pas vocation à gagner beaucoup d'argent dans un premier temps », dit un observateur.
Partage des revenus
Pour se lancer, France TV avait d'abord tenté de s'associer avec des groupes audiovisuels étrangers mais aussi français - même si plusieurs assurent n'avoir jamais reçu de proposition formelle - avant de se tourner vers les producteurs.
Tous les détails du projet ne sont pas encore définis, mais il semble que l'on se dirige vers un partage des revenus entre France TV et les producteurs. Ceux-ci pourraient également avoir une participation au capital, mais auquel cas elle serait a priori « symbolique », selon un spécialiste. France TV n'y semble toutefois pas très enclin. « Ca va nous permettre d'avoir de vraies relations de partenariats, et pas seulement un rôle de fournisseur comme pour d'autres plates-formes. Les accords seront non exclusifs : cela ne nous empêchera pas de travailler avec d'autres », dit un producteur.
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