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Discussion: Altice

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  1. #1
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    Re : Altice

    Altice au cœur d’une tempête boursière, quelles raisons et conséquences ?


    L’entité de Patrick Drahi affronte sa première grande crise. Afin de mieux appréhender les conséquences sur le milieu des droits sportifs, revenons sur la construction de ce groupe, sa situation actuelle et ses possibilités futures.
    La croissance d’Altice semblait illimitée. Depuis plusieurs mois, le groupe de Patrick Drahi ne cessait d’accumuler les investissements. En France, après l’achat de SFR auprès de Vivendi en 2014 pour 13,3 milliards d’euros, c’est le groupe de médias Next Radio TV (BFMTV, RMC), fondé par Alain Weil, qui a été acquis par la société luxembourgeoise.Le modèle financier de ces achats repose sur de la dette : les banques ont confiance en Altice, prêtent les fonds pour financer l’acquisition, et se feront rembourser plus tard. Altice de son côté intègre l’entreprise acquise à son groupe, réalise des économies d’échelles grâce à la fusion, d’autres économies sur l’entité absorbée, et utilise les bénéfices obtenus pour rembourser les créances quelques années plus tard. Ainsi dans le cas de SFR, l’une des premières décisions stratégiques pour l’opérateur a été de se séparer d’un tiers des effectifs, la fusion avec Numéricable, fondé par Drahi et propriété d’Altice, permettant les synergies.Une offensive tous azimuts dans les contenusParallèlement, Patrick Drahi est persuadé que l’une des principales pistes pour l’avenir des télécoms est la convergence. En résumé, l’idée de fusionner au sein d’une même offre et d’un même groupe les tuyaux (la fourniture d’accès au téléphone et à internet) et les contenus (les programmes de divertissements tels que le sport, le cinéma et les séries). Il y a une quinzaine d’années, Jean Marie Messier alors patron de Vivendi a théorisé et mis en œuvre ce concept, à l’époque en liant principalement Canal+ et l’opérateur Cégétel, avant d’ajouter au conglomérat SFR et Universal. En 2002, les actionnaires sifflent la fin du jeu, du fait de pertes colossales et d’un effondrement de la valeur de l’entreprise. Cette stratégie a par ailleurs plus récemment inspiré Orange. En s’attaquant aux droits de la Ligue 1 principalement, l’opérateur leader en France a subi un sévère échec au début des années 2010, avec plus de 800 millions d’euros de pertes dans le projet Orange Sport.Dans l’application de la stratégie, l’idée est de regrouper au sein d’une seule entité, Altice Médias, l’opérateur téléphonique SFR, les chaines payantes thématiques de l’opérateur que seront Altice Sport et Altice Studio, elles-même en relation directe avec le pôle gratuit (RMC/BFM). L’ensemble, regroupé dans un complexe immobilier au cœur de Paris, étant également accompagné des rédactions des journaux repris par Patrick Drahi tels que L’Express et Libération.Pour rendre les chaines exclusives thématiques du groupe attractives, Altice s’est lancée dans une politique offensive d’achat de contenus. C’est ainsi que la Premier League a permis de lancer les actuelles chaines SFR Sport, que la Ligue des Champions et l’Europa League viendront l’an prochain, et qu’un contrat a été signé avec Universal notamment pour remplir Altice Studio de premières exclusivités en matière de cinéma. Sur les plates-bandes de Canal+, le groupe a lancé la production de plusieurs séries et envisage d’investir dans le cinéma français. Sur le modèle de Canalsat, des exclusivités sur certaines chaines thématiques (13ème rue, Discovery) ont été signées dans l’idée d’offrir aux clients Triple Play l’offre la plus complète possible.SFR, le « donneur universel » de clients à la concurrenceMalheureusement, les effets peinent à se faire voir sur les abonnements. Il faut dire que SFR est un opérateur malade, par manque d’investissements passés au niveau des infrastructures et du réseau. La fuite d’abonnés était massive et peine à être jugulée. Alors que les 3 concurrents dans le secteur recrutent sans problème, SFR continue encore de perdre des clients. La tendance est à l’amélioration, surtout dans le mobile, mais le retard à combler vis à vis de la concurrence est encore important.Comment expliquer cette situation ? D’un côté, les clients ont vu pour grand nombre leurs factures augmenter en même temps que les contenus. De l’autre, la Premier League et la Pro A qui devaient faire venir de nouveaux clients n’ont visiblement pas produit l’effet voulu. Le public ciblé est-il trop peu important ? A-t-il consenti à ne plus suivre ces compétitions ou de manière détournée ? Ou bien s’est-il contenté des offres digitales plus abordables mais moins intéressantes pour SFR ? Certainement un peu de tout cela.Il est encore trop tôt pour juger de l’impact des investissements hors sport en matière de contenus, mais le constat est que la croissance et les clients peinent à venir. Par ailleurs, SFR devra faire face dès 2018 à un manque à gagner lié à SFR Presse. Le service de lecture illimitée de nombreux titres de presse française a été intégré sans surcoût aux abonnements. L’idée était de faire passer une part de chaque abonnement dans le régime de la TVA super réduite (2,1%, réservée à la presse) et non celui de la TVA applicable aux services téléphoniques (20%) ou de télévision (10%). L’astuce ne sera plus possible, générant un manque à gagner estimé entre 200 et 300 millions d’euros annuels.Les investisseurs doutent des capacités de remboursement de la dettePlus récemment, engagé dans des discussions à propos des investissements dans la Fibre en France, l’industriel a annoncé vouloir créer son réseau propre sur l’intégralité du territoire pour plusieurs milliards d’euros d’ici à 2025, le tout intégralement sur fonds privés. Actuellement, avec l’aide financière de l’Etat, les opérateurs se partagent zones à fibrer, chacun louant le réseau du concurrent là où il n’est pas implanté. Altice remet en cause le fait qu’Orange dispose de la plus grande part du gâteau partagé il y a plusieurs années entre les parties.Au delà de ces considérations françaises, Altice s’est développé au Portugal mais surtout aux États-Unis, avec les acquisitions de Cablevision et Suddenlink l’an dernier, toujours soutenues par la bourse. Depuis l’introduction réussie en 2014, les investisseurs ont soutenu la capitalisation à la hausse, accompagnant le développement très rapide du groupe.La conjonction de ces paramètres n’a pas rassuré les investisseurs en bourse. La publication de résultats de SFR, qui pèsent pour moitié du chiffre d’affaires du groupe, a provoqué en Novembre une véritable chute du cours de la firme à la bourse d’Amsterdam. L’incertitude règne à propos des capacités de SFR à produire assez de revenus à moyen et long terme pour rembourser les créances. Avec 51 milliards d’euros de dettes, si l’opérateur n’est pas redressé lorsque arriveront les prochaines grandes échéances de paiement, le désastre industriel guette. Sur ce point, le patron tente de rassurer en rappelant qu’elles sont plutôt lointaines, pas avant 2021.L’effet concret et immédiat de l’effondrement du titre est que la bourse n’accompagne pour le moment plus d’éventuels nouveaux investissements. Drahi l’a compris, le directeur financier du groupe annonçant leur gel lors d’une conférence destiné aux acteurs de la bourse. Au point même que le rebranding complet de la marque SFR en Altice prévu courant 2018 serait repoussé. Pour tenter de rassurer les marchés, le message est clair : priorité à la diminution de la dette.La Ligue des Champions, acquise sur la période 2018-2021 pour près d’un milliard d’euros sera l’élément majeur de la stratégie de reconquête des abonnés, qui aurait initialement du être accompagnée de la disparition de la marque SFR. Quelque soit la marque mise en avant, l’automne prochain sera l’instant critique pour déterminer de la réussite ou non de la stratégie actuelle. D’ici là, il est compliqué d’envisager voir Altice s’engager dans un pari tel que celui de la Ligue 1.Incertitudes autour de l’appel d’offres pour la Ligue 1Car notre championnat aurait pu être le feuilleton de l’automne en matière de Droits TV. En effet, de nombreuses voix au sein de la ligue et des clubs professionnels souhaitaient que l’Appel d’offres pour le prochain cycle qui débutera en 2020 soit lancé le plus rapidement possible, pour bénéficier de la situation actuelle combinant des actifs de valeur dans notre championnat (Neymar, Mbappé, Falcao) et un plateau de prétendant à priori alléchant (Canal+, Altice, beIN, Discovery et pourquoi pas les GAFA). Cette stratégie d’anticipation dans l’attribution plait aux présidents de clubs, soucieux d’assurer une stabilité financière à long terme, mais peut s’avérer frustrante lorsque l’actif prend de la valeur (l’arrivée de Neymar impactera peu les prochains droits internationaux signés en 2014) ou que le marché est orienté à la hausse de manière rapide avant même l’exécution du contrat.Ce ne sont pas tant ces considérations qui ont provoqué la décision de retarder l’échéance, mais les diffuseurs eux-mêmes comme nous l’apprenait L’Équipe il y a quelques semaines. D’un côté, beIN et Canal voyaient d’un mauvais œil le risque de perdre leur plus bel actif à 3 ans de l’issue du contrat actuel, avec les retombées médiatiques négatives induites. De l’autre, SFR a demandé du temps pour préparer la consultation. Une volonté qui fait sens. Difficile en 2017 de miser plusieurs milliards à partir de 2020 alors que le véritable test de la stratégie interviendra en 2018. La situation actuelle ne fait que conforter cette idée.Cela ne signe pour autant pas la fin de toute ambition d’Altice sur ce dossier, comme ont pu l’extrapoler de nombreux médias suite à l’annonce du gel des investissements. Si la situation de SFR vient à s’améliorer dans l’année, voire mieux, si l’exclusivité de la Ligue des Champions se traduit rapidement sur le plan commercial, Altice aura tout intérêt à s’impliquer activement dans l’Appel d’offres pour la Ligue 1 qui reste le meilleur produit d’appel sur notre marché. Une réussite de la convergence pourrait au passage faire revenir un acteur comme Orange actuellement persuadé, pour avoir essayé, que cette stratégie est vouée à l’échec.L’enjeu pour la ligue sera de trouver la période la plus propice pour dégainer, sachant qu’elle peut le faire jusqu’à la mi-2019. Aux dernières nouvelles antérieures à la crise boursière, le printemps 2018 tenait la corde. Mais au delà du cas Altice, d’autres paramètres sont à prendre en compte :
    Les droits intérieurs de la Série A (2018-2021), de la Premier League et de la Liga (2019-2022) seront attribués d’ici au printemps. Ce sera également le cas pour les droits en France de ces compétitions. Avant l’été, la Série A et la Liga devront être renouvelés pour les saisons 2018-2021 alors que le championnat anglais, prise de guerre de SFR Sport, le sera à l’automne sur la période 2019-2022.Des conséquences en internePour en revenir à Altice, le gel annoncé des investissements devrait cependant bien induire certaines économies. Le groupe qui sélectionnait déjà ses cibles n’ira pas sur toutes les consultations. On peut questionner l’utilité de continuer à surpayer la Premier League qui n’a pas eu l’impact initialement espéré.Des cessions d’actifs sont par ailleurs évoquées, afin de générer des revenus immédiats et de créer un matelas pour protéger la firme : Les poteaux de SFR en France ont été évoqués, tout comme la branche du groupe en République Dominicaine. Tout ceci pourrait être le dernier seuil avant des sacrifices plus symboliques pour le groupe.Mais c’est peut-être la question des offres qui occupera le plus le nouvel état-major du groupe mis en place par son fondateur comme première réponse à la dégringolade boursière. Pour permettre la réussite de SFR Sport auprès de ses clients, l’option a été largement encouragée en contrepartie de hausses de tarifs, et mise par défaut pour les nouveaux arrivants. Une stratégie remise en cause par Patrick Drahi en interne, avec ces propos rapportés par Challenges :
    C’est une très grosse erreur de donner du contenu à quelqu’un qui n’en veut pas. Ce qu’il faut, c’est vendre du contenu à celui qui en veut
    Reste à savoir si ces paroles offertes aux syndicats dans un contexte de vive inquiétude se traduiront dans l’élaboration des futures offres. Le rendez-vous est toujours pris au printemps prochain.
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  2. #2
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    Re : Altice

    Altice vend deux actifs.

    Pour une fois, Altice n'est pas acheteur, mais bien vendeur ! Le groupe de Patrice Drahi annonce la vente de son unité de solutions de télécommunications green.ch AG et de son unité de centre de données Green Datacenter AG au groupe InfraVia Capital Partners.



    La première citée fournit aux clients privés et commerciaux des connexions internet, des services hébergés, des services cloud et multimédias et des solutions de sauvegarde de données. Green Datacenter AG fournit des services de centres de données pour les moyennes et grandes entreprises en Suisse, en Europe et dans le monde entier.

    La transaction, qui doit être conclue au début de l’année prochaine, est estimée à 214 millions de francs suisses
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