Protestations contre le système de retraite, projet de LF 2017
et baisse du pouvoir d’achat
La paix sociale menacée
le 01.11.16 | 10h00
Plusieurs centaines de travailleurs affiliés au Syndicat national autonome
des personnels de l’administration publique (Snapap), dont des représentants des fédérations des différents secteurs de wilayas (Tizi Ouzou, Bouira, Alger, Oran, Batna) ont pris part, hier, à une marche de protestation pour exiger l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles.
Ils réclament un salaire décent, le maintien du régime de retraite sans
condition d’âge, l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90/11, la révision
du statut particulier des corps communs et du code du travail, ainsi que
l’intégration des contractuels et autres vacataires en poste. Les mesures
d’austérité contenues dans la loi de finances 2017 sont aussi un sujet de
préoccupation pour les protestataires. Tout au long du trajet de la
manifestation, de l’ancienne gare routière au siège de la wilaya, les
marcheurs, dont des dizaines de femmes, ont crié leur ras-le-bol quant à
la politique du gouvernement qui n’est pas dans l’intérêt des travailleurs,
selon eux.«Non à la loi de finances 2017», «Y’en a marre de ce pouvoir»,
«Non à la retraite anticipée», «Intégration en priorité de tous les contractuels
et vacataires en poste», sont les principaux slogans inscrits sur les banderoles
du Snapap. «Les augmentations de salaire de 2008 n’ont eu aucun effet sur le
vécu du travailleur. L’inflation a tout consommé. Le pouvoir d’achat se dégrade
et le pire est à venir. Si nous avons opté pour ces marches, c’est parce que notre mouvement de grève n’a pas eu l’effet escompté auprès des décideurs.L’action
de rue est le seul moyen pour changer ce pouvoir qui nous affame. La société
civile doit se défendre pour arracher ses droits», a déclaré le président du
Snapap, Rachid Malaoui. Et d’ajouter : «La situation doit changer. Seule la
mobilisation paye. C’est la rue et les actions pacifiques qui changeront le pouvoir
en place, comme ce fut le cas en Tunisie et ailleurs.» Le représentant des
travailleurs communaux a dénoncé la précarité de l’emploi des vacataires, les
atteintes aux libertés syndicales et la dégradation continue du pouvoir d’achat.
Des syndicalistes des fédérations de la santé, de l’éducation et des travaux publics
ont abondé dans le même sens. «Le code du travail et le statut général de la
Fonction publique ne sont pas dans l’intérêt du travailleur.Non aux lois abusives !»
s’est écrié un syndicaliste de la santé de la wilaya d’Oran.Le porte-parole de la
fédération des travaux publics a déploré la situation des ouvriers, dont le salaire,
dit-il, ne dépasse pas la modique somme de 16 000 DA. «Le secteur informel
brasse un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dinars.
Le gouvernement ne fait rien pour arrêter ces pratiques frauduleuses mais oblige
le travailleur sous-payé à prendre sa retraite à 60 ans», a relevé le représentant des
corps communs de l’éducation nationale.
Ahcène Tahraoui