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Discussion: Scandales Sonatrach

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    Post Scandales Sonatrach

    A LA UNE/ ACTUALITE
    16 Mars 2015
    Affaire Sonatrach 1
    La défense obtient le report du procès



    le 16.03.15 | 10h00

    sonatrach_2601965.jpg

    Après une longue bataille judiciaire, le procès de l’affaire Sonatrach 1 a été renvoyé, hier, par le tribunal criminel près la cour d’Alger, à la prochaine session en raison du retrait du collectif de défense de l’audience pour exprimer son refus «de cautionner un procès qui ne répond pas aux normes d’équité».



    Alors que tout le monde s’attendait à un report, le président du tribunal semblait, hier, décidé à examiner l’affaire Sonatrach 1, pour laquelle 19 accusés (sept en détention) dont trois sociétés privées – Saipem, CAD et Contel Funkwerk –, 10 cadres dirigeants de la compagnie pétrolière, parmi lesquels l’ancien PDG Mohamed Meziane, trois de ses anciens vice-présidents, mais aussi ses deux fils et quatre dirigeants de sociétés privées.
    Dans une salle archicomble, en dépit des nombreuses chaises ajoutées à la hâte, une cinquantaine d’avocats et autant de journalistes se disputaient les places sur les bancs les plus proches de la barre, afin d’entendre la voix inaudible du président, Mohamed Reggad. La présence de Mohamed Meziane parmi les accusés en liberté suscite des interrogations. «Pour des raisons de santé, Meziane n’a pas fait l’objet de la procédure de prise de corps. Le juge a estimé qu’il pouvait venir le matin à la prison pour avoir le numéro d’écrou», expliquent ses avocats, maîtres Hocine Chiat et Nabil Ouali.
    Le président appelle les accusés un à un. Dans la salle, des représentants des ambassades des USA et d’Allemagne suivent de près le cours du procès. Tout comme les représentants italiens et allemands des sociétés Saipem et Funkwerk Plettac. Dehors, la voix d’un avocat, Mohcine Amara, parasite les propos du magistrat. Il veut à tout prix entrer dans la salle d’audience, mais les policiers l’en empêchent. Il persiste.
    Le magistrat appelle Mohamed Meziane et ses deux fils et leur demande si Amara est leur avocat. «Nous l’avons déconstitué. Cela fait longtemps qu’il n’est plus notre avocat», répondent les accusés. Me Sellini se voit obligé de revenir sur ce qu’il a appelé le «cas Amara» qui, selon lui, fait l’objet d’une poursuite pénale et d’une suspension. Le magistrat lève l’audience et, une demi-heure après, revient pour annoncer que «le tribunal a décidé d’éloigner Mohcine Amara de l’audience, même s’il faut utiliser la force publique».
    Dehors, la police s’est déjà occupée de Mohcine Amara, lequel a été embarqué vers le commissariat le plus proche. L’audience reprend son cours. La constitution de l’agent du Trésor public en tant que partie civile met le feu aux poudres des avocats. «Comment peut-il être convoqué par le parquet général alors qu’à aucun moment de l’enquête il n’a été cité, et ce, depuis 5 ans ? Il ne peut avoir la qualité de partie civile. Sonatrach est une entreprise commerciale et non une administration.
    Elle relève du code du commerce. Ce que nous voyons ici est gravissime. En quoi le Trésor public peut-il être concerné ? Nous rejetons catégoriquement sa constitution», lance d’emblée Me Miloud Brahimi. Lui emboîtant le pas, Me Mokrane Aït Larbi estime que «les fonds de Sonatrach n’appartiennent pas au Trésor public parce que tout simplement il ne s’agit pas d’une entreprise étatique. Elle obéit aux dispositions du code du commerce, comme toutes les sociétés commerciales».
    Durant plus de deux heures, le débat entre la défense et le magistrat tourne autour de la nécessité ou non de la constitution, en tant que partie civile, de l’agent du Trésor public. «Le code de procédure est là pour donner la réponse. Sur la forme, n’importe quelle personne peut se constituer en tant que tel si elle estime avoir subi un préjudice.
    Dans le fond, c’est au tribunal de décider, à la fin du procès, si cet agent a subi un préjudice, de quelle manière, de combien et si effectivement il a cette qualité», explique le procureur général, M. Boudraa. L’audience est levée pour trancher la question. Une heure plus tard, le magistrat informe qu’elle le sera à la fin du procès, lorsque le tribunal examinera le volet lié à l’action civile.
    C’est alors que Me Nabil Ouali, agissant au nom des Meziane, demande le report du procès parce que «les conditions d’équité ne sont pas réunies. Les Meziane ont été jugés et condamnés sur les plateaux d’une chaîne de télévision. L’opinion publique a été préparée et orientée. Dans de telles conditions, le procès ne peut être juste et équitable. Aucun des témoins que nous voulions ramener à ce procès n’a répondu à nos appels. Ils ont eu très peur», lance l’avocat. Le président lui demande s’il a introduit une demande pour entendre ces témoins ; l’avocat répond : «Nous ne l’avons pas fait parce que les gens refusent de venir…»
    Me Arezki Aït Larbi n’est pas du tout du même avis : «Si nous attendons que l’environnement soit propice et que la presse arrête d’évoquer l’affaire, nous ne pourrons jamais voir ce procès. Cela fait 62 mois que les gens sont en prison, pourquoi les faire encore souffrir en prolongeant leur détention ? Le tribunal est là ainsi que toutes les parties, alors faisons en sorte que le procès se tienne.» Le président tente de comprendre les motivations juridiques sur lesquelles se basent ceux qui exigent le report.

    «Vous ne m’avez pas présenté d’argument juridique qui permettent de susciter le renvoi», dit-il, avant de donner la parole au procureur général : «Dans le monde entier, la presse parle des affaires. Nous ne pouvons interdire aux médias de s’intéresser à ce dossier. Ils sont libres d’en parler. Tout le monde est là, alors nous ne voyons pas l’utilité de renvoyer l’affaire.»
    Le magistrat décide d’appeler les membres du jury présents dans la salle, dans l’objectif de passer au tirage au sort. Les avocats se regroupent et exigent la présence de tous les témoins. Le président réplique : «Nous allons tirer au sort les membres du jury et, après, nous appellerons les témoins.» C’est le branle-bas de combat chez les robes noires. «Il n’est pas question de commencer par les membres du jury.
    La procédure veut que ce soit d’abord la vérification de la liste des témoins qui passe avant», déclare Me Chiat, suivi de Me Bourayou, puis de Me Brahimi et d’une autre brochette d’avocats. Le magistrat appelle les représentants de Saipem (Massimo Galicali) et de Funkwerk Plettac (Thomas Peter Salaman). Les traducteurs allemands sont présents, mais pas ceux qui parlent italien. L’audience est alors suspendue pour permettre de ramener un traducteur italien sur place, qui arrive une heure après.
    La défense ne fléchit pas et exige l’appel des témoins. Me Khaled Bourayou insiste sur l’importance de la présence de l’ensemble des témoins à ce procès, sans lesquels, dit-il, le jugement ne pourra faire éclater la vérité : «Comment expliquer qu’une bonne partie des 108 témoins ne soit pas ici dans la salle ?» Pour Me Fatma-Zohra Chenaif, il n’est pas normal qu’un témoin dont les propos ont été à la base de l’inculpation de son client ne soit pas présent à l’audience.
    Visiblement très en colère, Me Chiat s’avance : «Le procès ne peut avoir lieu. Nous réitérons notre demande de renvoi. Nous sentons que les Meziane vont être sacrifiés. Après les propos qu’il a tenus à El Watan, il a été convoqué par le procureur pour être entendu durant toute une journée sans la présence de ses avocats et, deux semaines plus tard, les procès-verbaux d’audition devant le juge d’instruction ont été lus sur une chaîne de télévision, pour le juger et le condamner en même temps.
    Le procès ne sera pas équitable.» Pris de court, le président prend la liste des témoins et commence l’appel ; sur les 108, 38 sont absents et deux ne font plus partie de ce monde. La défense revient à la charge et exige la présence des absents. Pour Me Bourayou, le témoin Benabbès Mohamed est capital pour la défense de son client. Quelques minutes plus tard, le témoin apparaît dans la salle. Le président explique que les absents pourront être convoqués durant le procès, mais la défense refuse que le tirage au sort des membres du jury se tienne.
    «Si vous voulez rendre justice aux accusés, n’acceptez pas un jugement dans ces conditions. Cela fait plus de cinq ans qu’ils sont en détention, c’est déjà une condamnation de fait. Alors, permettez-leur d’être jugés de manière équitable et juste. Ordonnez leur mise en liberté, de grâce», lance Me Miloud Brahimi au président. Me Chiat, d’une voix ferme, lui emboîte le pas : «J’ai ici la liste de 35 témoins qui sont absents et dont le témoignage est plus qu’important. J’ai demandé la présence du directeur de la sécurité interne et de l’environnement, ainsi que celle d’un autre témoin entendu par le juge de la 8e chambre, mais ils ne figurent pas dans la liste des 108.
    Cette affaire n’est pas celle des Meziane ou de Sonatrach, mais celle du pays et de la justice algérienne.» Me Chenaif revient elle aussi à la barre : «Nous demandons la présence de Yahia Messaoud, celui-là même qui avait impliqué notre client Benamar Zenasni, afin qu’il nous dise la vérité.» Des propos qui poussent le magistrat à se retirer encore une fois. Durant cette pause, les avocats se réunissent dans la bibliothèque du conseil de l’Ordre.
    Après une dizaine de minutes de discussion, ils sortent avec la décision de se retirer en cas de non-renvoi de l’affaire. Une heure plus tard, l’audience reprend. Le magistrat annonce que tous les témoins vont être convoqués, y compris par la force publique, pour être tous présents à l’audience qui, selon le président, se poursuit. C’est alors que Me Saddek Chaïb, au nom de ses confrères, annonce : «Le collectif de la défense a décidé de se retirer, avec tout le respect dévolu au tribunal et à la personne du président.» Ce dernier prend acte, mais se retire pour décider, une demi-heure plus tard, du report à la prochaine session de cette affaire.
    Une victoire, diront les avocats, qui ne voulaient pas que le procès se tienne. A signaler que dans cette affaire, les accusés doivent répondre de plusieurs chefs d’accusation dont «association de malfaiteurs», «passation de marchés contraires à la loi pour accorder des privilèges injustifiés à des tiers», «blanchiment d’argent», «augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique», «détournement de deniers publics», «corruption».

    Selon l’arrêt de renvoi (293 pages), les faits concernent cinq marchés frauduleux, totalisant une valeur de 1100 milliards de centimes accordés par l’ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d’un projet d’acquisition d’équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe national à travers le pays. Le groupe Sonatrach, toujours selon l’arrêt de renvoi, a conclu un marché frauduleux avec Saipem Algeria pour la réalisation du gazoduc liant l’Algérie à l’Italie, appelé GK3. Un autre dossier lié à ce procès concerne le marché d’étude de la réfection de l’immeuble de Sonatrach, situé boulevard Ghermoul, attribué, en infraction à la loi, au bureau d’études privé CAD.

    Dernière modification par zadhand ; 16/03/2015 à 19h00. Motif: Affaire Sonatrach 1
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    Post Affaire Sonatrach 1_Procès de l'ex-P-dg de Sonatrach, ce mercredi

    A LA UNE/ ACTUALITE
    06 Avril 2015
    Affaire Sonatrach 1
    Pour violation de la législation des changes
    Procès de l'ex-P-dg de Sonatrach, ce mercredi

    Le procès de deux ex-hauts responsables du groupe Sonatrach, poursuivis pour violation de la législation régissant les mouvements des capitaux, aura lieu mercredi devant le Pôle judiciaire spécialisé dans les affaires de corruption (Sidi M'hamed), a-t-on appris hier de source judiciaire.
    Il s'agit de l'ex-P-dg du groupe Sonatrach Mohamed Méziane, (sous contrôle judiciaire) et du vice-président du groupe chargé des activités amont, Belkacem Boumédiene (en détention depuis 2010), qui sont également poursuivis pour infraction aux changes et dont la partie civile est l'administration des douanes.
    Les deux inculpés sont aussi poursuivis avec 17 autres accusés dans l'affaire de corruption dite Sonatrach 1 pour «constitution d'une association de malfaiteurs, blanchiment d'argent, corruption et trafic d'influence».
    Ce procès aura lieu le 7 juin prochain à la Cour d'Alger, siège du tribunal criminel de la même juridiction, selon le rôle des affaires criminelles 2015. Pour ce qui est de l'affaire traitée par le Pôle judiciaire spécialisé de Sidi M'hamed, les faits concernent la passation d'un marché «douteux» avec une société étrangère, spécialisée dans le forage des puits de pétrole, et relatif à l'achat et l'importation de tubes pour gazoducs, selon une source judiciaire.
    Les investigations effectuées suite à une plainte déposée par l'administration des douanes, ont prouvé que ce marché est une violation «manifeste» de la législation régissant les mouvements des capitaux de et vers l'étranger, selon la même source. Le procès a déjà été reporté une première fois suite à la requête du représentant de l'administration des douanes pour finaliser les procédures de contrôle.
    APS
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    Post Affaire Sonatrach 1_cinq ans de prison ferme contre l’ex-PDG de Sonatrach

    A LA UNE/ ACTUALITE
    09 Avril 2015
    Affaire Sonatrach 1
    cinq ans de prison ferme contre l’ex-PDG de Sonatrach

    L’audience du pôle pénal spécialisé de Sidi M’hamed près la cour d’Alger a connu hier une effervescence particulière.

    mohamed-meziane_2602786_465x348.jpg
    Mohamed Meziane
    Dans la salle, de nombreux anciens cadres dirigeants du groupe Sonatrach, convoqués comme témoins, attendent depuis près de trois heures, l’ouverture du procès de leur ex-PDG Mohamed Meziane et son ancien vice-président chargé de l’activité amont, Belkacem Boumediène (en détention dans le cadre de l’affaire Sonatrach 1), poursuivis dans le cadre d’une affaire d’acquisition avec surfacturation de deux générateurs électriques auprès de la société Shlumberger. L’affaire avait démarré en 2010, quelques mois seulement après l’affaire Sonatrach 1, sur la base d’un procès-verbal de constat d’infraction établi par les services des Douanes.
    Ce n’est que vers 12h30 que le procès s’est ouvert. Après l’appel des parties et des témoins, les avocats – maîtres Hocine Chiat et Nabil Ouali pour Mohamed Meziane, maîtres Mohamed Sghir et Benaïssa pour le compte de Belkacem Boumediène – soulèvent de nombreux vices de procédure commel’inculpation de deux membres du conseil d’administration de Sonatrach sur les 18, parmi lesquels le directeur général des Douanes, ou encore les contradictions de l’expertise qui tantôt dit qu’il y a surfacturation tantôt dément celle-ci.
    Raison pour laquelle la défense demande tout simplement l’annulation des poursuites. Le juge fait savoir que les points soulevés seront étudiés lors de l’examen dans le fond de l’affaire.
    Le premier à être appelé à la barre est le représentant de l’administration douanière, Kouici Mabrouk. Il déclare que le contrôle a posteriori demandé n’a rien apporté de nouveau : «Nous nous contentons donc des procès-verbaux de constat établis par nos services.» Il cède la place à Mohamed Meziane, premier prévenu à être entendu.
    Très à l’aise, celui-ci déclare : «Je suis là parce que quand j’ai quitté Sonatrach en 2010, il aurait fallu changer les noms des membres du conseil d’administration. Je n’étais pas en poste lorsque l’affaire a éclaté.» Le juge recentre le débat sur le sujet. Et M. Meziane revient sur les circonstances du contrat avec Shlumberger : «En 2006, nous avions des problèmes avec la Libye, qui pompait le pétrole et le gaz du pays. Les informations que nous avions évoquaient des quantités énormes qui partaient. Il fallait trouver une solution parce que les autorités libyennes refusaient toute discussion sur cette affaire, que ce soit avec le ministre de l’Energie ou avec celui des Affaires étrangères. Nous nous sommes mis à travailler sur une option qui nous permettrait de préserver nos ressources.
    L’activité amont a été chargée de cette étude. La solution proposée était d’installer rapidement une usine de production de pétrole et de gaz dans la région d’Alghar, non loin de la frontière libyenne. La société Shlumberger était la plus compétente. Elle a fait une offre intéressante du point de vue délais, technologie et coût. L’offre est passée par le comité exécutif pour être retenue.
    Le contrat, d’une valeur de 126 millions de dollars non révisable, porte sur une usine clés en main dont la réalisation se fait en 36 mois. Comme le directeur régional de la production ne pouvait pas signer en raison du montant du contrat, j’ai donné une délégation de pouvoir de signature au vice-président qui était, en 2008, Belkacem Boumediène, lequel a apposé sa signature, au même titre que le directeur régional.»

    «La Libye pompait notre pétrole et notre gaz»


    Le juge l’interroge sur l’importation des deux générateurs. «J’ai quitté Sonatrach en janvier 2010. Je ne suis pas au courant de ce qui s’est passé après», répond le prévenu. «Avez-vous suivi ce contrat après sa signature ?» demande le juge. «Il y a eu de nombreuses retouches ayant trait à tous les volets, technique, financier, et de nombreux rapports ont été établis avant que le contrat ne soit exécuté.» Le juge : «Ce contrat est-il passé par le comité exécutif ?» Meziane : «Bien sûr, et j’étais moi-même président de ce comité.»

    Le magistrat revient au procès-verbal d’infraction établi par les services des Douanes faisant état d’une surfacturation. «L’importation concernait une usine clés en main et non pas des générateurs. Et l’essentiel dans ce contrat, c’est qu’il n’y ait pas un dépassement du coût arrêté. On parlerait de surfacturation, si on avait dépassé les 126 millions de dollars. Or cela n’a jamais été le cas», répond le prévenu. Le procureur s’y met : «Vous vous êtes entendu sur le mode de paiement ?» Le prévenu : «Tout a été négocié par la direction de l’activité amont, les prix, les modalités de paiement, les étapes de réalisation, etc.
    A notre niveau, seuls les bilans de l’avancée des travaux nous parvenaient.» «Est-ce que le paiement se faisait globalement ou par étape ?» Le prévenu : «C’était par phase. Par exemple, 15% comme avance, puis au fur et à mesure que les travaux avançaient, on payait 30%, puis 20% et ainsi de suite. Ce sont des modalités arrêtées dans le contrat. Je pense que la dernière opération de clôture a connu un peu de retard.» Le procureur : «Elle était de combien ?» Meziane : «1,8 million de dollars, mais il faut prendre ce montant dans sa globalité, c’est-à-dire dans le cadre du contrat.»
    Après ce questionnaire, c’est au tour de Belkacem Boumediène d’être interrogé. Lui aussi revient sur les circonstances de la signature du contrat avec Shlumberger : «Il s’agissait de la construction rapide d’une usine de production de gaz et de pétrole à proximité de la frontière libyenne, parce que la Libye pompait nos réserves. Après un accord politique, il y a eu la décision d’acheter, auprès de Shlumberger, une usine clés en main en mode EPC (Engineering, Equipment & Construction).
    En tant que vice-président de l’activité amont, je gérais une enveloppe d’investissement de 10 milliards de dollars.» Le juge le fait revenir au contrat avec Shlumberger. «Nous avions négocié ce contrat, qui devait nous permettre de gagner plus de 100 millions de dollars. Dans ce projet, il y avait une nouvelle technologie de production simultanée de gaz et de pétrole. L’étude a été confiée à des experts, les meilleurs dans leur domaine. Nous avions verrouillé le coût en l’arrêtant à 126 millions de dollars, après avoir économisé 150 milliards de centimes. Nous avions limité la durée de réalisation et imposé des garanties», dit Boumediène.
    Le juge : «Vous aviez une liste d’équipements ?» Le prévenu : «Le contrat a été signé pour une usine et non pas des éléments. C’était un ensemble de parties qui arrivaient après des essais.» Le magistrat : «Et les générateurs ?» Le prévenu : «Ils font partie de l’équipement électrique de l’usine.» Le juge : «C’est vous qui aviez signé ?» Boumediène : «Moi-même et le directeur régional de production.»

    «Le préjudice a été causé par la saisie des services des Douanes»


    Le juge : «Et le directeur juridique ?» Le prévenu : «C’est lui qui ficelle le contrat dans ses volets juridique, technique et financier. Le dépôt légal de ce contrat se fait à son niveau.» Le juge : «Que s’est-il passé après ?» Le prévenu : «Je ne sais pas. J’étais en prison.» Le procureur l’interroge sur l’étude technique du contrat et Boumediène répond : «Elle a été faite par des experts qui ont bien indiqué que l’usine permettra une production de 15 000 barils/jour, sans compter le gaz. Il y avait le contrat et un cahier des charges que Shlumberger a respecté.

    S’il y a eu transfert de fonds, il s’est fait dans le cadre du contrat.» Le juge : «Il y a eu surfacturation…» Boumediène : «Je suis pas responsable.» Le juge : «Lorsque vous avez signé, n’avez-vous pas remarqué que les sommes étaient trop importantes ?» Boumediène : «Je ne l’ai pas remarqué. J’ai signé un contrat pour une usine, pas pour des parties.» Le juge revient à la charge : «Il y avait une surfacturation de 161 millions de dinars…» Le prévenu rejoint le box et c’est au tour du représentant de Shlumberger des Emirats arabes unis de se présenter à la barre.
    D’emblée, il explique que sa société «ne vend pas de générateurs, mais une usine de production de gaz. Les deux générateurs sont des parties de cette usine et le montant de la facture est le solde de tout compte du contrat.» Puis c’est au tour de la représentante de Sonatrach de s’expliquer, en tant que témoin. Elle étonne l’assistance en disant que dans le cadre de la réalisation de l’usine par Shlumberger, il y a eu 14 expéditions d’importation, dont 5 concernaient l’équipement électrique et une les deux générateurs.
    A l’exception de celle-ci, arrivée au port d’Alger, les autres n’ont eu aucun problème au port de Mostaganem. Elle revient sur les modalités de paiement (crédit documentaire) et explique que le montant de la facture objet de la plainte est, en réalité, un solde de tout compte du montant du contrat, puisque c’était la dernière expédition qui concernait les générateurs et leurs accessoires.
    Elle déclare : «S’il y a préjudice, c’est celui causé par l’administration douanière qui a bloqué les équipements, engendrant des pertes énormes à Sonatrach, parce que l’entreprise était obligée de ramener des quantités énormes de mazout pour faire fonctionner l’usine dans l’urgence.» Medjkane Khaled, chef du service dédouanement au niveau de Sonatrach, revient sur la procédure qu’il a effectuée, précisant que lorsqu’il y a eu la visite de l’inspecteur des Douanes, il a établi le procès-verbal de constat d’infraction.
    Il souligne qu’il n’a pas été convoqué par les douaniers, lesquels ne lui ont pas proposé une transaction à l’amiable. Les autres témoins – d’anciens vice-présidents comme Hocine Chekired, Chawki Rahal, et l’ancien PDG par intérim Abdelhafid Feghouli – n’ont rien vu, alors que l’ex-chef de service des Douanes persiste à déclarer qu’il y a eu procès-verbal d’infraction.
    Les avocats ont quant à eux plaidé l’innocence des prévenus, en axant sur les vices de procédure et surtout sur les contradictions dans les expertises, mais aussi sur les graves conséquences que la saisie opérée par les services des Douanes a eu sur la réalisation de l’usine, avec une perte sèche d’un milliard de dollars, déclare un avocat. Tous sont revenus sur les déclarations de la représentante de Sonatrach, qui a reconnu qu’il n’y a pas eu de préjudice et qu’il n’y a pas eu de surfacturation.
    L’affaire a été mise en délibéré et le verdict sera connu le 22 avril. Le parquet, quant à lui, a requis une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 122 millions de dinars à l’encontre des deux prévenus.

    Dernière modification par zadhand ; 09/04/2015 à 20h00. Motif: Affaire Sonatrach 1_cinq ans de prison ferme contre l’ex-PDG de Sonatrach
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    Re : Affaire Sonatrach 1

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    Post A.Sonatrach 1_Le président du pôle pénal de Sidi M’hamed demande une enquête complém

    A LA UNE/Affaire Sonatrach 1
    01 Mai 2015

    Affaire de l’ex-PDG de Sonatrach
    Le président du pôle pénal de Sidi M’hamed demande une enquête complémentaire


    Le verdict de l’affaire pour «infraction à la législation des changes» et «passation de marchés contraires à la réglementation» dans laquelle sont impliqués l’ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et un vice-président du groupe a été rendu hier au tribunal de Sidi M’hamed.


    Le président du pôle judicaire spécialisé dans les affaires de corruption, Bensalem Abderrezak, a rendu son jugement dans lequel il préconise «une enquête complémentaire». Il a indiqué, dans le rendu d’audience au tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, «qu’avant de trancher dans le fond, il faut effectuer une enquête complémentaire au niveau des sièges de Sonatrach, de la BEA, des Douanes de Mostaganem et de Schlumberger pour voir les documents d’importation des pièces de l’usine de Stah».
    Lors du procès tenu le 8 avril, une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 122 millions de dinars avait été requise par le ministère public contre Mohamed Meziane et Boumediène Belkacem, vice-président du groupe chargé des activités amont. L’ex-PDG du groupe Sonatrach (sous contrôle judiciaire) avait comparu libre durant l’audience, alors que l’ex-vice président amont du groupe comparaissait en état de détention. Il est en prison depuis 2010.

    Dernière modification par zadhand ; 01/05/2015 à 15h58. Motif: A.Sonatrach 1_Le président du pôle pénal de Sidi M’hamed demande une enquête complém
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    Post Le procès programmé pour le 27 décembre

    A LA UNE/Affaire_Sonatrach 1
    22 Novembre 2015|14h41

    Le procès programmé pour le 27 décembre

    Affaire Sonatrach 1.jpg

    Le procès Sonatrach 1 aura lieu le 27 décembre prochain devant le tribunal criminel d'Alger
    avec, au box des accusés, 19 personnes dont des ex-responsables du groupe Sonatrach
    et de sociétés étrangères qui doivent répondre de faits liés à la "corruption",
    selon le rôle complémentaire de la deuxième session criminelle 2015.

    Parmi les accusés figurent l'ex Président directeur général (PDG) du groupe national
    Mohamed Meziane et le patron du groupe allemand Contel Algérie Funkwerk,
    El Smail Mohamed Réda ainsi que huit (8) directeurs exécutifs de Sonatrach
    dont Amar Zenasni responsable du transport par pipeline
    et le directeur des activités d'amont Belkacem Boumediène.

    Cette affaire a été reportée à deux reprises en mars et juin derniers pour plusieurs motifs,
    dont celui d"'absence de témoins". Sur la liste des accusés figurent également
    4 entreprises étrangères ayant bénéficié "frauduleusement"
    de marchés publics, au préjudice de Sonatrach.

    Parmi les chefs d'accusation retenus contre les accusés dont 7 en détention,
    figurent "association de malfaiteurs", "passation de marchés contraires
    à la loi pour accorder des privilèges injustifiés à des tiers", "blanchiment d'argent",
    "augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique",
    "détournement de deniers publics" et "blanchiment d'argent et corruption".

    Selon l'arrêt de renvoi, les faits concernent cinq (5) marchés "frauduleux" d'une valeur
    de 1100 milliards de centimes accordés par l'ex PDG de Sonatrach au groupe allemand
    Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements
    de télésurveillance et de protection électronique des complexes
    du groupe national à travers le pays.

    Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d'actions
    acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach, Fawzi et Réda Méziane,
    dans le groupe Contel, selon la même source Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc
    et son patron El Smail DJaafar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire,
    a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient
    plus élevées que celles des autres soumissionnaires.

    Le groupe Sonatrach, selon l'arrêt de renvoi toujours, a conclu un marché jugé douteux
    avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l'Algérie à l'Italie ( Sardaigne).

    L'enquête a révélé qu'un des fils de Mohamed Meziane travaillait comme conseiller,
    depuis 2006, auprès du patron de Saipem Algérie, Tullio Orsi. Ce dernier est poursuivi
    par le parquet de Milan dans le cadre d'une affaire de corruption impliquant
    le groupe pétrolier italien ENI dont Saipem est une filiale.

    Le marché, d'une valeur de 586 millions de dollars a été sous traité à une société
    française PIE CAPAG, par Saipem, sa rivale dans la consultation
    limitée ouverte par Sonatrach, fait ressortir l'arrêt de renvoi.

    APS
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    Post L’ombre de Chakib Khelil

    A la une/Actualités-OUVERTURE DU PROCÈS DE L’AFFAIRE SONATRACH 1
    28 Décembre 2015
    L’ombre de Chakib Khelil

    Après deux reports de suite, le procès de l’affaire Sonatrach 1 a débuté hier au niveau du tribunal criminel près la cour d’Alger. Un début de procès marqué par une véritable bataille de procédures engagées par les différentes parties concernées par cette affaire.
    Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Tant attendu par l’opinion publique, le procès de l’affaire Sonatrach 1 a débuté hier dans une ambiance sereine, soit moins houleuse que les deux dernières audiences. Des avocats, des journalistes, ou de simples citoyens
    étaient nombreux à prendre place dans la grande salle d’audience du tribunal.

    Un procès qui a débuté officiellement à 10 h précises par l’appel à la barre des dix-neuf personnes mises en cause dans cette affaire. Il s’agit notamment de l'ancien P-dg du groupe Sonatrach, Meziane Mohamed, ainsi que 8 directeurs exécutifs du groupe dont Amar Zenasni, responsable du transport par pipeline et le directeur des activités «Amont» Belkacem Boumediène.
    Sur la liste des accusés figurent également quatre entreprises étrangères ayant bénéficié «illégalement» de marchés publics,
    au préjudice de Sonatrach, selon l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation.

    Les mis en cause dont sept sont en détention provisoire doivent répondre des chefs d'inculpation de «commandement d'une association de malfaiteurs, passation de marchés en violation de la législation et du règlement, octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui et augmentation des prix lors de la passation des marchés». Ils sont également poursuivis pour «corruption,
    dilapidation de deniers publics, abus de fonction et blanchiment d'argent».

    Cela dit, le fait marquant ayant caractérisé ce premier jour du procès reste incontestablement la bataille de procédures ayant opposé les avocats de la défense aux avocats représentant le Trésor public qui s’est constitué comme partie civile dans cette affaire.

    Trésor public ou Sonatrach ?

    Une approche que rejettent «globalement et dans le détail» les avocats des mis en cause. Ainsi, tour à tour les Mokrane Aït Larbi ou Mustapha Bouchachi et Miloud Brahimi ont exprimé leur opposition à la demande du Trésor public de se constituer partie civile estimant que ce dernier n'a pas été affecté par les pertes subies par le groupe Sonatrach. Ainsi, Me Mustapha Bouchachi a estimé que le Trésor public peut se constituer partie civile contre les établissements publics administratifs et non les entreprises
    privées commerciales et économiques comme c'est le cas pour Sonatrach.

    Une plaidoirie soutenue par l’autre avocat de la défense, en l’occurrence Me Mokrane Aït Larbi. Pour ce dernier, «le Trésor public n'a pas été affecté dans cette affaire car les infrastructures en question ont été réalisées par les fonds de Sonatrach et non par ceux du Trésor public».
    Une approche que défend implicitement l’avocat du groupe Sonatrach qui indique pour sa part «que jusqu’à preuve du contraire l’entreprise Sonatrach jouit de tous ses droits et jusqu’à preuve du contraire, c’est cette entreprise qui doit défendre ses intérêts par une tierce partie».
    Pour sa part, le représentant du ministère public a indiqué que «toute partie qui estime être affectée par les faits cités dans l'arrêt de renvoi, a le droit de se constituer partie civile et l'acceptation et le refus de cette demande relève du tribunal», ajoutant que la demande du Trésor public de se constituer partie civile «est acceptable vis-à-vis de la loi, cependant le tribunal est seul habilité à trancher».

    Vingt-cinq témoins absents

    L’autre point d’achoppement qui a marqué ce premier jour du procès est celui relatif à la présence des témoins. Ainsi, il est important de noter que sur les 114 témoins cités dans l’arrêt de renvoi, vingt-six d’entre eux ont été signalés absents, ce qui a poussé
    la défense à revendiquer leur présence «et ce au vu de l’importance de leur témoignage dans cette affaire».

    A ce titre, le président du tribunal criminel a ordonné après délibérations la présence des témoins jeudi prochain pour prendre connaissance du calendrier des audiences où ils doivent témoigner dans le cadre de l'affaire en question. Le juge a également ordonné le recours à la force publique pour amener 3 témoins absents, dont un ressortissant allemand, et ce, à la demande de Me Hocine Cheyat, avocat du P-dg du groupe Contel Algérie, Al Smaïl Djaâfar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire qui est actuellement en détention préventive.
    Selon l'arrêt de renvoi, les faits portent sur 5 marchés frauduleux d'une valeur de 1 100 milliards de centimes accordés par l'ex-P-dg de Sonatrach, Mohamed Méziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des Complexes du groupe pétrolier à travers le pays.
    Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d'actions acquises au profit des deux fils
    du patron de Sonatrach Fawzi et Réda Méziane dans le groupe Contel, selon la même source.

    Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc et son patron Smaïl Djaâfar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire, a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires, selon l'arrêt de renvoi de l'affaire.
    Les investigations ont également révélé que Mohamed Méziane avec la complicité du responsable des activités «Amont» Belkacem Boumediene aurait mis au point un plan pour subdiviser le projet de télésurveillance électronique de Sonatrach
    en 4 parties afin d'attribuer trois marchés au groupe allemand.

    Enfin, il est à noter que la lecture du volumineux arrêt de renvoi a débuté tard en fin d’après-midi de ce dimanche.
    A. B.
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    Post Les accusés enfoncent Chakib Khelil

    A LA UNE/Affaire_Sonatrach 1
    04 Janvier 2016|10h00


    Les accusés enfoncent Chakib Khelil

    Tribunal.jpg

    Le procès Sonatrach 1 entame sa deuxième semaine avec la poursuite de l’audition des accusés par le tribunal criminel près la cour d’Alger. L’ex-vice-président de l’activité Amont persiste à affirmer que l’ex-ministre Chakib Khellil savait tout
    et qu’il a assuré assumer son entière responsabilité dans les contrats de télésurveillance.

    Mohamed Réda Meziane, fils de l’ex-PDG de Sonatrach, nie en bloc et tente de disculper son père qui, selon lui, ne savait rien de ses activités. Il reconnaît néanmoins avoir demandé un contrat de consulting aux Allemands.
    Après deux journées de repos, le tribunal criminel près la cour d’Alger a repris hier l’audition des accusés, poursuivis dans le cadre de l’affaire Sonatrach 1 et dont le procès s’est ouvert il y a une semaine. Il rappelle l’ex-vice-président de l’activité amont, Belkacem Boumedienne, et lui demande pourquoi n’avoir pas publié les offres dans le bulletin des appels d’offres du secteur de l’Energie et des Mines (Baosem). «Le PDG a décidé de passer par des consultations restreintes dont les offres sont passées par le comité exécutif et validées par le ministre», répond l’accusé qui,
    acculé, finit par lâcher : «J’assume ma responsabilité.

    Le 16 avril 2006, la commission des marchés a ordonné le lotissement des contrats et l’attribution de gré à gré.» Le juge insiste sur le choix du gré à gré. «Sonatrach a travaillé dans le cadre d’une stratégie politique qui ne concerne pas les experts. C’est le travail de 27 commissions régionales, validé par le comité exécutif, pour le ministre», souligne Boumedienne. Le juge : «Il s’agit d’une technologie de pointe et les prix sont un peu élevés.
    N’était-il pas plus judicieux de passer par une large consultation ?» L’accusé : «Je ne peux refuser l’exécution d’une stratégie politique… » Le président lui rappelle les règles de passation des marchés, dont la R14. L’accusé : «La R14 était la première instruction de Chakib Khelil. Après il y a eu la R15 et aujourd’hui, nous sommes à la E22.» Selon lui,
    «le comité exécutif a validé les marchés. Ses membres savent très bien ce qu’ils font».

    Le président insiste pour connaître «l’urgence» qui aurait justifié le gré à gré. «L’urgence n’était pas un choix. Elle a été décrétée. Il fallait sécuriser les installations», répond Boumedienne. Le juge : «Vous étiez un cadre dirigeant...» L’accusé : «Je n’avais pas le pouvoir de dire non au ministre. Si je l’avais dit, on m’aurait désigné la sortie. Il avait même donné instruction par écrit de lui transmettre les noms des cadres refusant de s’exécuter.
    Toutes ces commissions régionales ont travaillé sur la base de ses instructions.

    Nous n’avions pas le choix. Alors, le ministre ou le PDG décide, moi je dis non, et lorsque ça éclate quelque part, comme cela a été le cas à Tiguentourine, où la compagnie a perdu des milliards, c’est moi qui porte le chapeau. Même si j’avais dis non, il y aurait eu un autre pour exécuter à ma place.» Concernant les deux délégations de pouvoir que l’accusé a signées, il affirme qu’elles ont été autorisées par le PDG. Le juge appelle Hassani Mustapha, ex-directeur de la division production qui avait obtenu quatredélégations, ce dernier indique : «Une seule m’a été donnée par Boumedienne et par le PDG.»

    «Des ordres verbaux pour ne pas faire passer les marchés par le Baosem»

    Le juge se tourne vers Boumedienne : «Hassani a parlé d’un ordre verbal pour ne pas passer par le Baosem.» L’accusé conteste. Le juge rappelle Hassani, qui explique que cet ordre provenait «probablement» de Boumedienne, «étant donné qu’il était mon prédécesseur à la tête de la division production». Boumedienne ne cesse de répéter que les sept sociétés consultées, dont Contel, avaient été retenues par la commission des marchés et que le PDG l’avait instruit pour étudier les offres. Interrogé sur les enfants de Meziane, l’accusé réplique
    «La vie privée du PDG ne m’intéresse pas.» Le juge : «Ils étaient liés aux sociétés.

    Cela devrait vous intéresser.» L’accusé : «Je ne l’ai su qu’en 2009, lorsque les agents du DRS m’en ont parlé.» Le juge : «Al Smaïl a affirmé que tout le monde savait puisqu’ils étaient portés sur le statut de la société.» L’accusé : «Ce statut a été remis au directeur des affaires juridiques.» Le président appelle Al Smaïl et lui demande si les dirigeants de Sonatrach étaient au courant du lien avec les enfants de Meziane. Al Smaïl répond : «Ils étaient tous au courant, puisque le statut a été déposé.» Le magistrat se tourne vers Boumedienne, qui déclare : «Depuis mars 2005, je n’étais plus le maître d’ouvrage. Le statut a dû être remis au service juridique. Lorsque les agents du DRS m’ont dit
    qu’ils figuraient dans le statut, je leur avais dit que c’est impossible.

    Parce que les contrats de performance signés entre les cadres dirigeants de l’activité amont et le PDG interdisent tout lien direct ou indirect avec les partenaires. Même le PDG avait signé un tel contrat.» Boumedienne affirme avoir tenté de vérifier les révélations du DRS : «J’ai parlé avec le directeur de la division juridique et les directeurs de la commission des offres et des études en leur demandant de vérifier si un des Meziane est actionnaire. Ils m’ont confirmé le lien, en me disant qu’ils ne savaient pas qu’il s’agissait de son fils. J’ai été reçu par le ministre qui m’a répété ce que le DRS m’a révélé.
    A propos des enfants de Meziane, il m’a dit qu’il ne savait pas. Mais pour les marchés de télésurveillance il m’a exprimé son entière responsabilité.» Le juge : «Trouvez-vous normal que les enfants Meziane soient actionnaires ?» L’accusé nie avoir rencontré Al Smaïl, à part une seule fois, lors d’une réunion dans le Sud en présence du directeur de la sécurité interne, sur autorisation du ministre de l’Energie : «C’était après qu’il ait réalisé 90% des installations.
    Je l’ai vu à Hassi Messaoud, avec mes cadres.»


    Les pressions du ministre

    Le président demande à Boumedienne s’il avait donné l’ordre de faire passer les marchés par le Baosem. Il confirme : «Mais tout de suite après j’ai été rappelé à l’ordre par le secrétaire général du ministère de l’Energie, puis par le ministre, qui a transmis une instruction dans laquelle il a écrit : ‘‘Certains responsables s’arguent de la lenteur
    du Baosem pour retarder la signature du contrat.’’».

    En fait, révèle-t-il, les marchés avaient été attribués le 16 août 2006, mais la signature a tardé. «J’ai remarqué un écart de 40% plus élevé, nous n’étions pas dans la logique du moins-disant mais plutôt de celle du mieux-disant, par rapport à la technologie.» Le président évoque les pressions subies par Hassani et l’accusé déclare : «Si le directeur de la division production avait eu une délégation de signature et que le marché était resté bloqué, cela m’aurait inquiété.
    Mais je n’ai jamais compris pourquoi il l’a bloqué. Je pourrais considérer cela comme un chantage…» Le juge s’adresse à Hassani : «Vous aviez évoqué des pressions.» L’accusé : «Nous avions tenu une réunion, à laquelle ont pris part des cadres de Hassi Messaoud, pour faire le point de la situation des marchés. Le projet du CIS avait un retard de deux mois et un autre marché venait d’être accordé. Belkacem Boumedienne m’avait contacté pour me dire de faire vite et de signer le contrat de la base du 24 Février. Je n’ai aucune animosité envers lui.» Boumedienne réplique
    «Les contrats de la généralisation des installations ont été signés en 2006.

    Lorsque nous avions eu le problème de Rhourd Ennous, j’ai été dépêché par le PDG et sur place on m’a fait part de graves informations sécuritaires. Il fallait sécuriser rapidement le site du 24 Février. J’en avais parlé au PDG et il était d’accord pour aller vite.» Le juge évoque un courrier adressé au PDG en juillet 2008, pour lui demander d’accorder la signature d’un contrat de gré à gré, d’un montant de plus de 220 millions de dinars. «Cette lettre est venue
    après l’accord politique et la demande du maître d’ouvrage.

    Le PDG a donné son accord. J’assume ma part de responsabilité dans l’envoi de ce courrier», dit-il. Le magistrat l’interroge sur une autre lettre, faisant état d’une délégation de signature et l’accusé répond : «Elle a été faite sur demande du maître d’ouvrage. C’est la direction juridique qui gère les seuils des montants qui définissent l’ordonnateur des délégations de pouvoirs. Le vice-président a un seuil autorisé de signature arrêté à 50 millions de dollars.»

    «Le contrat de consulting m’a été refusé parce que je me suis présenté en tant que fils du PDG»

    Le juge appelle les deux frères Meziane Mohamed Réda et Fawzi Meziane, poursuivis pour «organisation d’association de malfaiteurs», «délits de blanchiment d’argent», «participation dans la passation de contrat en violation de la réglementation», «complicité dans dilapidation de denier public», «corruption et trafic d’influence».
    D’emblée, ils nient tout en bloc. Sur sa relation avec Al Smaïl, Réda dit l’avoir connu à Blida, en 1992, étant son camarade de lycée. «En 1996, j’ai été en France pour poursuivre mes études. En novembre 2003, mon frère m’a appelé d’Alger pour me dire qu’un ancien camarade voulait obtenir mes coordonnées. Quelques jours après, Al Smaïl m’a appelé de France. On s’est rencontrés. Mon père venait d’être nommé à la tête de Sonatrach», dit-il. Selon lui, c’est Al Smaïl, qui l’a convaincu de revenir au pays, en lui proposant de créer, avec lui, une société de transport.
    En novembre 2004, il l’a contacté pour intercéder auprès de son père, afin de présenter à la compagnie les équipements de télésurveillance. Deux jours plus tard, Al Smaïl a pu accéder à Sonatrach et faire sa présentation.Sur la société, il explique : «Il m’a demandé de ramener les papiers à Alger. Mais je ne pouvais pas me déplacer. J’ai chargé mon frère Fawzi, qui m’a dit qu’il s’agissait d’une cession des parts.» Le juge : «Il vous a demandé d’entrer dans la société ?»
    L’accusé : «Il m’a demandé de créer avec lui la société de transport.

    Il m’a expliqué qu’il vaut mieux être dans une société connue que dans une nouvellement créée. L’idée m’a intéressé, mais ça a pris du temps. En juillet 2005, avec mon frère, nous avions créé la société SMTC de transport.» Le juge : «Votre déplacement en Allemagne avec Meghaoui ?» L’accusé nie en bloc. Le juge l’accule. Il déclare : «Ils m’ont obligé à signer sous la menace.» Le juge : «Vous niez tout ?» L’accusé s’énerve, hausse le ton et parle avec des gestes.
    Le juge : «Vous êtes ici en tant qu’accusé. Vous n’êtes pas le fils du PDG.

    Vous devez vous calmer.» L’audience est levée. A la reprise, l’accusé s’excuse. «Au mois de juin 2006, j’ai décidé d’aller à Amsterdam avec Meghaoui Yazid, qui m’a été présenté par Al Smaïl. Nous avons fait escale en Belgique. Al Smaïl nous a proposé de le rejoindre en Allemagne, où se déroulait la Coupe du monde de football. Puis nous sommes revenus à Paris. Nous n’avons jamais rencontré les responsables de Funkwerk, comme cela a été rapporté dans les PV.» L’accusé nie avoir été informé des contrats de consulting avec les Allemands. Il confirme les propos rapportés par le DRS sur les PV.
    Le juge : «En 2007, votre frère Fawzi s’est retiré de Contel et vous, vous avez intégré le holding.» L’accusé : «Mon frère a eu un problème, il s’est retiré. Al Smaïl s’est emporté quand il a su que nous avions créé une société de transport alors que mon frère était toujours à Contel. Nous nous sommes entendus pour monter, avec lui, l’activité de transport dans le holding. Je suis entré comme actionnaire dans le holding.» Revenant sur les contrats de consulting, il confirme avoir révélé les mensualités au DRS et explique : «En avril 2008, on m’en a parlé. J’étais hors de moi parce que je n’avais pas
    été informé. Al Smaïl savait que j’avais des charges en France.

    Je ne comprenais pas pourquoi il ne m’avait pas proposé cet argent. Je lui en ai parlé. Le 16 juin 2008, il m’a appelé pour me dire de le rejoindre en Allemagne afin de signer le contrat. Nous nous sommes rencontrés sur place en présence de Ali Benthabet Dorbani (fils d’un ancien colonel du DRS actionnaire dans les filiales du holding, ndlr), Al Smaïl, moi et deux Allemands. Nous avions discuté et l’un des Allemands a refusé de me signer le contrat. Je ne sais pas pourquoi.
    Peut-être parce que je me suis présenté en tant que fils du PDG.» Le juge : «Est-ce normal ?» L’accusé : «Si j’étais un employé de Shlumberger en France, devrais-je démissionner parce que la société travaille avec Sonatrach ?» Le juge : «Oui, pour protéger votre père.» Il lui demande si les Allemands lui ont proposé de mettre un autre nom, et l’accusé confirme, en précisant avoir refusé l’offre. Il revient sur le voyage en Allemagne, le 17 juin 2008, avec Yazid Meghaoui. «Je me suis demandé pourquoi m’avoir fait déplacer jusqu’en Allemagne pour obtenir un refus.» Le juge l’interroge sur la présence de contrats dans le bureau d’Al Smaïl, rédigés mais non signés. L’accusé affirme n’être pas au courant
    mais qu’il avait demandé à Al Smaïl de voire le contenu des clauses de son contrat à lui.

    Sur l’appartement acheté en France, au nom de Mme Meziane, au prix de 650 000 euros, payés par Al Smaïl, il déclare qu’en 2008, sa mère lui avait demandé un appartement pour être à l’aise. «Certes, elle était prise en charge par Europ Assistance, mais à l’hôtel, elle n’était pas à l’aise. J’ai demandé à Al Smaïl de m’aider.Il l’a fait et le notaire
    lui a demandé de rédiger une reconnaissance de dette», dit-il.

    Sur l’origine de l’argent, il dit l’ignorer. «Au mois de décembre, il m’a demandé de rembourser pour créer sa société. Je lui ai revendu mes 450 actions dans le holding et je me suis retiré.» L’accusé déclare que son père ignorait que son frère et lui avaient des liens avec la société jusqu’en janvier 2009, lorsqu’il l’en a informé. De même qu’il ignorait, dit-il, l’achat de l’appartement, qu’il aurait caché par respect de la volonté de sa mère. Il exprime son «étonnement» quant aux propos d’Al Smaïl concernant les 10 000 euros remis à son père : «C’est moi qui ai demandé 10 000 euros
    et non mon père. Et je les ai remboursés.»

    Le juge appelle Fawzi Meziane à la barre poursuivi pour les mêmes faits que son frère. De 1995 jusqu’en 2007, il exercait en tant que cadre informatique à Sonatrach. Son premier contact avec Al Smaïl était en novembre 2004, deux mois après l’installation de son père. Il cherchait les coordonnées de son frère. Il tient les mêmes propos que son frère. Le juge : «En 2007, vous étiez à Sonatrach ? » L’accusé : «Oui, mais la loi interdit le cumul de fonctions pas l’actionariat. J’ai une famille. Je ne pouvais pas quitter mon travail... Mon père n’était même pas au courant.» A propos des contrats de consulting, l’accusé révèle qu’il en a pris connaissance qu’en 2008. Pour lui, ces contrats étaient «une énigme»...
    Salima Tlemçani
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    Post L’ombre de Réda Hemch…

    A LA UNE/Affaire_Sonatrach 1
    09 Janvier 2016|10h00


    L’ombre de Réda Hemch…

    Le procès Sonatrach 1 s’est poursuivi jeudi dernier, au tribunal criminel d’Alger,
    avec l’audition de plusieurs accusés, poursuivis dans le cadre du dossier de réfection
    et de réalisation du bâtiment de Ghermoul à Alger.

    La Cour de justice d’Alger.jpg

    Celle de Nouria Meliani, patronne du bureau d’études privé CAD, a le plus retenu l’attention de l’audience. Poursuivie pour les délits de «passation de contrat en violation de la réglementation pour bénéficier d’un pouvoir et d’une influence sur les agents de l’entreprise dans le but d’augmenter les prix», «complicité dans la dilapidation des deniers publics», «blanchiment d’argent» et «trafic d’influence», elle commence par «corriger» certains propos d’accusés relatifs au montant du contrat lié à l’étude de réfection du bâtiment de Ghermoul : «Des chiffres erronés ont été rapportés par la presse.
    Nous utilisons des barêmes définis par un arrêté interministériel. Le montant du contrat est de 45 millions de dinars et non pas de milliards de dinars.» Le magistrat lui fait savoir que «la presse est libre d’écrire», avant de la faire revenir aux modes de soumission.
    Elle explique qu’elle a obtenu de nombreux marchés, notamment auprès de BRC, une filiale de Sonatrach, avec de «petits» montant allant de 3 à 6 millions de dinars. «Ce n’est pas à moi de vérifier ou de remettre en cause un marché que m’attribue Sonatrach.» Le juge lui demande comment elle a obtenu le gré à gré. «Lorsque j’ai appris par mes confrères architectes que Sonatrach lançait un avis d’appel d’offres, j’ai été retiré le cahier des charges. Il comportait des vides et des articles contradictoires. J’ai soumissioné au nom de CAD. C’est la commission d’ouverture des plis qui a commis l’erreur de mentionner le nom de Promed.
    Je me réfère toujours au code des marchés publics», explique-t-elle avant que son avocat, Me Miloud Brahimi l’interrompe : «C’est ma cliente, mais je dois lui dire que Sonatrach n’obeit pas au code des marchés publics.» Le président demande à l’accusé de poursuivre. Elle revient sur la procédure des soumissions. «Nous avions déposé les
    offres techniques et commerciales en même temps.
    Ce qui prouve notre honnêteté. Il y avait plusieurs soumissionnaires, dont des étrangers, alors que l’article 8 stipule qu’il faut être agréé auprès de l’ordre des architechtes», poursuit Mme Meliani. Elle affirme avoir recu, par la suite, un fax de Abdelaziz Abdelwahab, l’informant qu’elle était attributaire du projet.
    Ce fax, dit-elle, constitue pour elle un bon de commande qui lui permet d’entamer la première étape de l’étude qui est la réalisation d’une esquisse. Le juge lui fait savoir que le marché lui a été attribué de gré à gré. L’accusé : «Je l’ignore.» Réponse qui fait bondir le magistrat : «C’est mentionné dans le contrat…» L’accusée reprend le contrat. Elle lit la mention «gré à gré». Le juge : «N’avez-vous pas lu ce contrat avant de le signer ? » L’accusée se tait.
    Elle semble destabilisée mais se reprend : «Ce n’est pas moi qui l’ai signé. J’étais absente ce jour-là, pour des raisons de santé. Un de mes ingénieurs l’a signé à ma place.» Le juge l’accule. Elle déclare : «Pour moi, j’étais avec une grande entreprise. Si c’était une société privée j’aurais tout vérifié.» Le juge : «Qui a signé avec vous ?» L’accusée : « M. Senhadji. L’estimation du montant a été faite sur la base de ce qui se fait sur le marché. La liste des plans déposée en octobre 2008 était conforme au contrat.
    Les ingénieurs ont émis des réserves formelles. J’ai vu Abdelaziz Abdelwahab, directeur chargé de la gestion du siège Ghermoul, auquel j’ai posé le problème, mais je n’ai pas eu de réponse.» Le juge lui fait savoir que certains cadres ont jugé son bureau d’études non qualifié pour le projet. L’accusée : «J’ai respecté toutes les clauses du cahier des charges. Aït El Hocine a saisi mon bureau par mail, nous demandant d’analyser l’offre de la société allemande Imtech pour la réalisation de Ghermoul. La conclusion lui a été transmise. Elle disait que les prix d’Imtech étaient très élevés.»
    Le juge appelle Abdelaziz Abdelwahab qui dit ignorer totalement cette étude. Puis c’est au tour de Mouloud Aït El Hocine, président de la commission technique de la direction des activités commerciales, d’être confronté aux propos de Meliani. Il confirme avoir sollicité par mail deux bureaux ACT et CAD, pour leur demander une analyse des prix d’Imtech : «Leurs réponses disent que le montant paraît un peu fort.» Le juge lui précise : «La conclusion ne dit pas que les prix sont acceptable.» Il appelle Chawki Rahal, ex-vice-président des activités commerciales, qui confirme avoir reçu cette analyse.
    Le juge revient à Nouria Meliani et lui précise qu’elle est «la seule à avoir cité ce document». Il rappelle à la barre les autres accusés. Abdelaziz Abdelwahab, persiste à affirmer que Mme Meliani «avait été informée officiellement» du gré à gré, Mouloud Aït El Hocine dit «ne pas être au courant», alors que Chawki Rahal indique qu’il ne pouvait le savoir, puisque le dossier était déjà transféré à la direction des activités centrales. Mme Meliani : «Nous avons reçu la lettre rattachée à un PV de réunion, un mois après la désignation de mon bureau. Ils évoquent tout sauf le mode de passation.»
    Abdelaziz Abdelwahab : «La reunion s’est tenue au siège de la commission des marchés de l’activité commercialisation et non pas à celui des activités centrales. Mme Meliani était au courant à partir du moment où
    elle a présenté l’esquisse, et qu’il y a eu des modifications.»
    Le juge passe aux contrats de gré à gré obtenus par l’accusée et le bureau CAD avec BRC et Sonatrach. Nouria Meliani tire de son cartable une liste qu’elle présente comme étant la plus conforme. Il s’agit de la villa d’hôte de Djanet 1, d’un montant de 2,5 millions de dinars, de la villa d’hôte d’Oran pour 21 millions de dinars, mais dont elle dit n’avoir perçu que 7 millions de dinars.
    Le contrat de la villa d’hôte de Djanet 2, passé avec Sonatrach, d’un montant de 3,9 millions de dinars, signé avec Mohamed Senhadji, le contrat du Village touareg à Zéralda, pour 44,430 millions de dinars, le contrat de la restauration du club des pétroliers à Zéralda pour 2,403 millions de dinars, le contrat d’aménagement d’un jardin à Hydra, 1,4 million de dinars avec un avenant de 1,4 million de dinars, le contrat de restauration de la villa d’hôte de Timimoun pour 31,343 millions de dinars....

    «Hemch est un ami de la famille»
    Gêné par le parasitage du micro, le juge lance : «Ce micro est étourdi par les montants.» L’accusée : «Je n’ai pas été payée pour ces marchés à part celui lié à la réfection du jardin de Hydra. La pratique à Sonatrach est de verser 50% du montant au lancement des travaux et le reste à la réception. Je n’ai recu que la première tranche.» Le juge : «Vous aviez parlé aussi du contrat relatif à la villa d’hôte de Tamanrasset d’un montant de 10 millions de dinars, signé le 24 janvier 2009
    et affirmé que c’était sur instruction du ministre ; pourquoi ?»
    L’accusée : «L’objet du contrat était la préparation du cahier des charges. Je l’ai signé avec le directeur général des mines. Le maître de l’ouvrage est le ministère de l’Energie.» Le juge confirme avec Abdelaziz Abdelwahab qui déclare : «Elle a signé avec le secrétaire général des mines, et il y avait ma signature en tant qu’ordonateur des opérations de sponsoring.» Le juge demande à l’accusée si Réda Hemch, (le chef de cabinet du PDG de Sonatrach et homme de confiance de Chakib Khelil) l’a aidée à obtenir tous ces marchés. Meliani : «C’est un ami de mon défunt père.» Le juge : «Quel poste occupait-il à Sonatrach ?» L’accusée : «Je l’ignore. Je sais juste qu’il était cadre à Sonatrcah. Il n’a aucun lien avec les contrats. Ces derniers ont été hérités de BRC.»
    Après une suspension d’audience d’une heure, l’accusée revient à la barre. Elle déclare : «S’il y a erreur, c’est à Sonatrach de l’assumer. Je ne peux être responsable de cette situation.» Le président lui rappelle ses aveux au juge d’instruction, selon lesquels c’est grâce à Réda Hemch qu’elle a obtenu ces marchés. L’accusée : «Hemch était un diplomate. Il avait travaillé avec un oncle paternel et est ami de mon défunt père. Je l’ai connu en 2001. Je l’ai revu lorsque la filiale BRC a été créée. Si j’avais l’aide de Hemch, il m’aurait aidée à récupérer mon argent auprès de Sonatrach.» Le magistrat lui rappelle que c’est elle qui a évoqué Réda Hemch lors de l’instruction. Elle répond : «J’ai dit qu’il m’aidait quand j’allais me plaindre pour non-paiement des créances.» Le président : «Hemch n’est pas n’importe quel cadre.» L’accusée : «Malgré cela, Sonatrach ne m’a pas payée. Je sais qu’il était au cabinet. Je l’ai sollicité pour qu’on me paie les 110 millions de dinars que me doit Sonatrach et qui ne m’ont pas été donnés à ce jour.»
    Le juge appelle Chawki Rahal et l’interroge sur les déclarations de Nouria Meliani à propos de Réda Hemch. Il déclare : «Lorsque j’ai été nommé vice-président, Hemch était au 10e étage, avec le PDG. D’après ce que je sais, il était chef de cabinet de Mohamed Meziane.» Il précise néanmoins qu’il ne s’est jamais réuni avec le bureau CAD et que Hemch ne l’a jamais appelé pour les contrats.

    Mercedes et milliers d’euros
    Le juge insiste avec Mme Meliani sur le rôle de Réda Hemch, elle conteste. Il la confronte à une longue liste de biens immobiliers et de fonds en devise qu’elle détient en France, dont des appartements avec sous-sol et parking, d’une valeur de 1,5 million d’euros, 820 000 euros et 720 000 euros, en plus des comptes bancaires avec plusieurs centaines de milliers d’euros, ainsi que des actions dans une société en France, dissoute en 2011. L’accusée confirme. Le juge : «Pourquoi avoir transféré à deux reprises 5000 euros vers le compte de Hemch en France ?» L’accusée : «Il était en préretraite.
    Il était en France et avait besoin d’argent pour obtenir une résidence.
    Il devait faire soigner son épouse malade. Je l’ai fait sans aucune contrepartie.» L’accusée persiste à dire que Hemch n’était plus en Algérie en 2008, alors qu’il était encore en poste à Sonatrach qu’il a quitté en septembre 2010. Le juge : «Vous avez effectué un virement de 16 000 euros pour l’achat d’une Mercedes en France au nom de Hemch. Pourquoi ? » L’accusée : «Il avait besoin d’une voiture. Je l’ai dépanné en lui en achetant une. Où est le problème ? Si on veut faire un cadeau à un homme de son statut, on ne lui achète pas un véhicule d’occasion.» Le juge : «Reconnaissez-vous que c’est un cadeau ?»

    L’accusée : «Pour moi, c’est un ami qui avait besoin d’aide. Je l’ai aidé.» Le juge lui demande si c’est Hemch qui lui en a fait la demande. L’accusée déclare : «C’est lui qui me le demandait. Il m’a toujours remboursé. Ces faits sont dans le dossier de Sonatrach 2. Je ne peux donner les détails.» Le juge : «C’est vrai que Hemch n’est pas dans le dossier. Mais nous voulons juste savoir qui vous a aidée à avoir ces contrats.» L’accusée : «Quand je veux offrir un cadeau à une personne d’un statut important, je ne lui achète pas un parfum de mauvaise qualité.» Son avocat, Me Brahimi, explose : «Ce Réda Hemch n’a pas été inquiété par la justice.
    Et vous venez demander à ma cliente s’il l’a aidée. C’est honteux.» Le juge tente de calmer l’avocat, qui revient à la charge : «Je ne vois pas pourquoi le tribunal veut trouver des liens entre une personne qui n’est pas inquiétée avec l’accusée. Pourquoi n’a-t-il pas été inculpé ? Y a-t-il des supercitoyens et des sous-citoyens dans ce pays ? Si je dis cela, c’est pour vous aider. Vous savez très bien de quoi je parle Monsieur le président.» Le juge : «Nous voulons voir s’il y a des liens avec les contrats.» Me Brahimi : «Il faut convoquer la personne et lui poser la question.» Le juge : «Je suis lié au code de prodécure pénale.» Il lève l’audience pour quelques minutes, avant de revenir sur Réda Hemch. L’accusée
    «Ce point a été soulevé dans le dossier Sonatrach 2 et j’ai donné les preuves.»
    Le juge : «Ce point se trouve dans le dossier Sonatrach 1. Il est mentionné dans les déclarations de l’accusée que j’ai entre les mains.» Meliani : «Il ne m’a pas aidée pour l’obtention des contrats. Il est un ami de la famille. Il était déjà parti de Sonatrach quand je lui ai transféré l’argent.» Elle affirme avoir quitté l’Algérie en 2009 pour s’installer en France, où elle a obtenu des contrats de travail qui font l’objet d’enquête dans le cadre de Sonatrach 2.


    Salima Tlemçani
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

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