A LA UNE/ACTUALITE_Affaire de la Résidence d’Etat de Zéralda
21 Septembre 2015
Limogeages, peines de prison et zones d’ombre
L’affaire des tirs d’arme à feu à proximité de la résidence
du président de la République à Zéralda, fin juillet dernier,
connaît de nouveaux rebondissements.
Le directeur de la justice militaire ainsi que l’inspecteur
de la même institution ont été «limogés» et des sources font le lien avec l’affaire
L’énigmatique affaire de la présumée «tentative d’attentat»
contre la résidence d’Etat de Zéralda connaît de nouveaux rebondissements.
Déférés devant le tribunal militaire de Blida, les six militaires poursuivis
dans le cadre de ce dossier ont été jugés la semaine dernière,
lors d’un procès «hâtif» dont le verdict a été une grande surprise.
Cinq des mis en cause ont été relaxés alors que le lieutenant
à l’origine des tirs entendus dans la nuit du 16 au 17 juillet,
aux alentours de la résidence, a été condamné à trois ans de prison,
apprend-on de sources judiciaires.
Moins de 24 heures après, le directeur de la justice militaire,
le général-major Guendouz, ainsi que l’inspecteur général de la justice militaire,
Ahmed Zerrouk, ont été limogés. Des décisions qui ont ajouté plus de flou
à cette affaire qui ne livre toujours pas ses secrets.
Selon nos sources, le jeune lieutenant aurait été formel ;
il aurait révélé avoir déjoué une tentative d’incursion à l’intérieur de la résidence
par un homme armé qui aurait tiré sur lui avant qu’il ne riposte
avec une salve de kalachnikov, suscitant la panique générale autour des lieux.
Des propos qui ne concorderaient pas avec les résultats
de l’enquête effectuée par les gendarmes, confortée par une expertise balistique.
Toutes les douilles récupérées sur les lieux sont celles
des munitions utilisées par… l’officier. Aucune preuve
sur l’utilisation d’une quelconque autre arme que celle de l’officier
n’aurait été trouvée par les enquêteurs.
L’énigme de la tentative d’incursion reste donc entière.
Néanmoins, se posent des questions aussi bien du côté de la Présidence
que du ministère de la Défense sur cette affaire qui a vite été suivie
de «purges» à la tête des services en charge de la sécurité présidentielle.
Aussi brutal que rapide, le limogeage de deux chefs
de la Garde républicaine et de la Garde présidentielle
avait été passé officieusement comme des sanctions pour
«incompétence et manque de vigilance».
Au même moment, il était mis fin aux fonctions
du patron de la sécurité intérieure. La théorie de la tentative d’assassinat
du Président (qui ne réside que rarement dans cette villa)
ou de son frère s’installe pour légitimer les changements opérés
au sein des Services, tandis que l’affaire est transférée au tribunal.
Mais la décision de ce dernier démontre que la «tentative»
n’a pas eu lieu. Car si cette charge avait été retenue
contre les mis en cause, des peines auraient été plus lourdes.
Est-ce la raisonpour laquelle le directeur et l’inspecteur
de la justice militaire ont payé de leurs postes ?
Pour l’instant, la réponse est très difficile à avoir.
Les jours à venir nous réservent certainement d’autres surprises.
Salima Tlemçani