A la une Actualité_Le professeur Chitour
le 18.11.15 | 14h54 | mis à jour le 18.11.15 | 17h06
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« Il faut que le citoyen algérien redevienne intelligent »
« Il est important d’inciter les citoyens à s’intéresser à la récupération
et le tri des déchets, leur transformation afin de fabriquer d’autres produits
à partir des déchets récupérés.Il faut sensibiliser et éduquer les citoyens pour
qu’ils respectent la valeur du travail, sans perdre de vue les réflexes exprimés
dans la culture éco-citoyenne ».C’est au niveau de la « Maison de l’environnement »
érigée au milieu de la forêt récréative, située à l’Est de la ville de Tipasa,
qu’une journée d’information et de sensibilisation sur l’économie verte avait été
organisée hier mardi.« Pour une Algérie du développement durable »,
« l’utilisation des engrais et l’environnement »,« le compostage », « les opportunités de création d’emplois
et des PME en énergies renouvelables »,
« la récupération du papier au sein de l’administration »,
« la récupération et le recyclage des déchets », « l’industrie des emballages plastiques »,
tels sont les thèmes des conférences animées par des experts et spécialistes devant une assistance
composée de fonctionnaires, opérateurs et universitaires.L’intervention du Professeur Chems Eddine Chitour
qui avait largement dépassé le temps accordé par les organisateurs,
avait été suivie religieusement par l’assistance. « L’Algérie n’a pas pris ses précautions
et nous n’avons pas pris nos responsabilités en matière de consommation quand il s’agit de gérer
le pays, lorsque le prix du baril du pétrole est arrivé à 130 dollars US », a déclaré l’orateur.
Le Pr Chitour a mis l’accent sur l’incohérence et l’absence de convergence entre
les différents ministères quand il s’agit d’importer des équipements et des produits rejetés
par les pays de l’Union Européenne, en raison de leur nocivité. Il s’étale sur l’exemple
des climatiseurs hautement dangereux, de basse qualité, de surcroît consommateurs
d’une grande quantité d’énergie - par rapport à d’autres climatiseurs de meilleure qualité-
et qui polluent et tombent en panne au bout de 02 à 03 ans.
Il recommandé aussi de « cesser l’importation des engins, des véhicules
et des équipements énergétivores ». Le coût de la consommation d’énergie en Algérie
ne cesse de prendre des proportions inquiétantes pour l’avenir du pays,
obligeant le pays à importer pour satisfaire les besoins locaux.
Le niveau de réserves financières s’effiloche d’une manière impressionnante
Tourner le dos aux énergies fossiles Une contrainte pour l’avenir économique du pays.
« Les dirigeants algériens doivent acheter le savoir-faire,
et non pas les produits clés en main », dira l’orateur. Rationaliser la consommation des énergies,
faire cesser cette longue étape de gaspillage qui a duré ces dernières années,
afin d’encourager toutes les populations du pays à revenir aux fondamentaux,
c’est-à-dire l’économie de partage, se mobiliser pour une transition énergétique
grâce à l’utilisation des énergies renouvelables disponibles en Algérie,
réinstaurer l’économie circulaire, se diriger vers un modèle vertueux de consommation d’énergie,
tels étaient les chapitres abordés par le Pr. Chitour.
« Il faut tourner le dos aux énergies fossiles, le pétrole, le gaz naturel et le gaz de schiste,
insiste-t-il, il faut que le citoyen redevienne intelligent en s’inspirant du comportement de ses aînés,
quand nous constatons que 20% de l’énergie consommée en Algérie n’est que du gaspillage,
il faut que les dirigeants algériens à tous les niveaux donnent l’exemple dans la consommation de l’énergie,
il est important d’inciter les citoyens à s’intéresser à la récupération et le tri des déchets,
leur transformation afin de fabriquer d’autres produits à partir des déchets récupérés,
par conséquent, il faut sensibiliser et éduquer les citoyens pour qu’ils respectent la valeur du travail,
sans perdre de vue les réflexes exprimés dans la culture éco-citoyenne », conclut le professeur Chitour.
D’autres conférenciers avaient animé les thèmes programmés lors de cette journée
consacrée à l’économie verte. « L’environnement constitue une issue inévitable pour
les dirigeants algériens, s’ils désirent sauver les meubles à présent, car la possibilité de créer
des richesses et des emplois est encore possible grâce aux gisements disponibles,
néanmoins il reste à prendre une décision politique réelle et impliquer les citoyens,
pour encourager l’éclosion d’un 1er novembre de l’intelligence en Algérie »,
précisent nos interlocuteurs.
M'hamed Houaoura