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Discussion: L’opposition

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    Post Ali Fawzi Rebaïne (Président du parti Ahd 54)

    A LA UNE/ACTUALITÉ_ Ali Fawzi Rebaïne (Président du parti Ahd 54)
    12 Octobre 2015


    1. Ali Fawzi Rebaine
      téléchargement.jpg

      Ali Fawzi Rebaine, né le 24 janvier 1955 à Alger,
    2. est le président du parti Ahd 54.
      Il est marié, a deux enfants et est opticien de profession.


    «Ceux qui se sont fourvoyés avec le système
    ne peuvent être une solution à la crise»


    Ali Fawzi Rebaïne.jpg

    Avec le franc-parler que nous lui connaissons, Ali Fawzi Rebaïne évoque les événements politiques marquants et détaille ses propositions pour une sortie de crise.

    - Comment analysez-vous la situation politique de l’Algérie ?

    Elle n’a pas évolué. Nous n’avons pas avancé d’un iota. D’ailleurs, le pouvoir utilise la crise économique pour éviter d’aborder la crise politique du système. De fait, la chute du prix du pétrole n’a fait que mettre au jour les tares de ce système politique. Aussi il m’apparaît urgent d’agir et d’aller à l’essentiel. Pour cela, je préconise la mise en place d’un nouveau contrat social, pour remettre à plat la relation entregouvernant et gouverné.

    Dans la gestion des affaires publiques, le système politique doit comprendre qu’il ne peut pas, à lui seul, régler les crises que traverse le pays. Il faut qu’il comprenne que c’est à l’ensemble des Algériens de participer à la gestion de la crise. D’autant que le pouvoir a besoin, en cette période délicate, de partenaires fiables et non pas d’un personnel politique soumis et aux ordres. C’est pour cela que j’estime qu’il faut des solutions concrètes.

    Cela implique la mise en place d’un gouvernement d’union nationale comprenant les partenaires politiques à qui l’on confiera des postes ministériels. De même, il faudra s’entendre sur un calendrier afin de préparer les législatives de 2017 dans la transparence, l’équité et l’apaisement, ou alors pour mettre en place une présidentielle anticipée.

    - Vous êtes favorable à une présidentielle anticipée…

    J’ai proposé les deux options pour que Ahd 54 ne soit pas accusé d’être obnubilé par l’exercice du pouvoir. Je ne vous cache pas que ma préférence se porte sur la mise en place d’un calendrier pour la tenue des législatives de 2017 et sur une trêve sociale qui doit être approuvée par tous les acteurs sociaux. Cela me paraît le minimum politique que nous pouvons espérer dans l’immédiat.

    Ceux qui proposent d’autres solutions ne le font que pour gagner du temps, alors que l’Algérie est dans l’urgence. Par ailleurs, il est impératif que tous ceux qui seront associés à cette transition soient crédibles, légitimes et aient la confiance du peuple. C’est fondamental, si l’on veut obtenir l’adhésion de la population.

    - Vous affirmez être prêt à vous soumettre au choix du peuple, même s’il décide de descendre dans la rue…

    Le peuple est fondamental. Il est partie prenante de la problématique. Je me refuse d’envisager une sortie de crise en continuant à recourir au même système des appareils, tel qu’il a toujours existé en Algérie. Le peupleest à la base dema proposition. La culture politique de la rente a court-circuité les circuits et les représentations traditionnelles des citoyens. En agissant ainsi, le système politique a décrédibilisé toutes les institutions et doit aujourd’hui faire face aux Algériens. Les citoyens l’ont bien compris puisqu’ils utilisent la rue pour obtenir satisfaction. La rue est devenue le catalyseur des frustrations du peuple algérien. C’est l’une des raisons qui m’amène à appeler à un changement pacifique.

    - Assistons-nous à un effondrement du système ?

    Jusqu’à maintenant, le système n’a été maintenu que grâce à deux facteurs fondamentaux : le prix du pétrole et l’armée. Voilà à quoi se résume l’Algérie. Aujourd’huise pose la question de sasurvie. D’autant que les deux facteurs qui ont participé à son maintien connaissent une forte évolution. L’ANP est en mutation et le baril de pétrole plonge du nez. Il est normal, dans ces conditions, de manquer de visibilité et d’envisager tous les scénarios.

    - Y a-t-ilun risque de dérapage ?

    Il est permanent dans la mesure où les institutions ne sont pas représentatives. Le système a mis en place des coquilles vides qui ne peuvent pas garantir la stabilité du pays. D’autant que le personnel politique dans sa majorité a cru pouvoir s’en remettre à une seule personne, à un «zaïm», pour gérer le pays.

    - Vous visez quelqu’un en particulier ?

    Tout le personnel politique, qui a gravité autour de l’ex-parti unique, s’est reconverti dans le paysage économique et politique. Pour moi, tous ceux qui se sont fourvoyés avec le système et participé à l’exercice du pouvoir ne peuvent prétendre être une solution à la crise que traverse le pays, car ils représentent une partie du problème. C’est pour cela que je suis convaincu qu’il existe une autre alternative politique à celle préconisée par certains acteurs du système. Je crois à l’émergence de forces vives, comme cela a lieu dans les syndicats autonomes.

    - Comment expliquez-vous que l’opposition ne parvienne pas à s’émanciper du cadre fixé par le pouvoir ?

    L’opposition se fait en dehors du cercle du pouvoir et de son agenda. Bien évidemment que celle-ci doit se réapproprier la rue pour se rapprocher du citoyen. Cela me paraît une évidence. Mais en tant que leader de parti, j’ai fait le choix de privilégier la transition pacifique par les urnes, tout en étant conscient des méthodes employées par le pouvoir pour truquer les résultats des élections.

    - Dans ces conditions, l’opposition n’est plus un élément déclencheur de révoltes…

    Non, car le citoyen s’est émancipé du pouvoir et des partis de l’opposition, estimant que beaucoup d’entre eux se sont fourvoyés avec le système politique. Aucun parti politique n’est en mesure de mobiliser la population autour d’une revendication sociale. C’est pour cela que le citoyen a décidé de se prendre en charge.

    C’est ce qui se passe avec les revendications professionnelles, gérées par les syndicats autonomes. N’oublions pas que pour se faire entendre par la population, encore faut-il être crédible, légitime à ses yeux. Malheureusement, rares sont les personnalités politiques qui peuvent prétendre à ces critères. Aujourd’hui, le système en place est parvenu à inverser tous les systèmes de valeur. Du coup, le peuple s’est affranchi du système politique.

    - Qui gouverne aujourd’hui l’Algérie : Bouteflika ou ceux que l’on désigne par l’oligarchie ?

    Le système politique algérien, il lui est difficile d’évoluer. Il ne sait pas le faire. Si cela avait été le cas, il l’aurait fait dans le sens de l’histoire. On a vu des partis uniques qui se sont reconvertis, en Europe de l’Est par exemple. Des partis qui ont placé l’intérêt du peuple au-dessus de leurs intérêts partisans, contribuant au succès de la transition.

    En Algérie, il est impossible de réussir une transition politique avec ceux qui détiennent le pouvoir. La rente pétrolière a permis l’émergence de très nombreux milliardaires qui se sont greffés au système politique, sans que cela nous permette de déterminer qui gouverne ce pays. Même les ambassadeurs tentent de déchiffrer les acteurs qui possèdent les clés de ce pays, sans parvenir à en comprendre le fonctionnement. En réalité, les intérêts économiques et géostratégiques sont tellement importants qu’ils ne peuvent être l’apanage d’une seule personne ou d’un seul groupe.

    - Comment analysez-vous les derniers changements opérés au sein des services de sécurité ?

    Il faut rester prudent. Bouteflika, l’armée et le DRS sont les deux faces d’une même pièce. L’ANP et le DRS étaient favorables au quatrième mandat du Président. De même, ceux qui, aujourd’hui, sont au devant de la scène, étaient également pour un nouveau mandat du Président. Dans ces conditions, quel antagonisme peut-il exister au sein du système si, pour l’essentiel, on est d’accord ? Aucun. Je n’ai jamais cru à une lutte à l’intérieur du système ni à une concurrence entre la Présidence et les Services. Je peux imaginer unelutte d’intérêts, sans plus.
    La restructuration du DRS ne concerne pas le peuple, parce que l’armée présentée comme l’unique institution solide du pays est au service du pouvoir. C’est une institution qui fait et ne fait malheureusement que de la politique, alors que l’ANP n’est pas faite pour s’occuper de cela. Ce n’est pas son métier et elle n’ y connaît rien. Les militaires sont incapables de compromis politiques, ils ne savent pas se projeter politiquement ni projeter une économie ou une société.

    - Le chef de l’Etat vient de reconnaître la gravité de la crise économique que traverse l’Algérie…

    La politique économique envisagée après la chute du baril de pétrole est du ressort des experts. Par contre, le choix est l’apanage des politiques. C’est pour cela que ce choix politique doit se décider en concertation avec la société civile, les syndicats et les partis politiques. Il faut trouver un consensus pour parvenir à la mise en place d’une feuille de route au moment où il y a urgence. En tant qu’acteur politique, j’ai fait des propositions : un contrat social pour parvenir à une trêve sociale, mais également le développement en priorité de l’agriculture et des industries agroalimentaires pour parvenir rapidement à l’autosuffisance alimentaire.

    - Des experts militent pour plus de protonationalisme et une révision de l’Accord d’association signé avec l’UE…

    Encore faut-il avoir une vraie économie pour le faire, or ce n’est pas le cas. Nous n’avons pas d’industrie et nous importons tout ce que nous consommons. Sur quoi voulez-vous faire du protectionnisme… sur le concentré de tomate ?

    Mesbah Salim
    Dernière modification par zadhand ; 13/10/2015 à 00h46. Motif: Ali Fawzi Rebaïne (Président du parti Ahd 54)
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