Cérémonie honorifique du Moudjahid Okbi Abdelghani
«Ouvrons nos archives à nos historiens»

La Journée Nationale du Moudjahid
31 août 2016


Dans le cadre des festivités de la journée nationale du moudjahid,
l’association «Le flambeau du chahid» a honoré le moudjahid,
ancien ministre et ambassadeur, M. Okbi Abdelghani. La cérémonie
a eu lieu au siège du journal El Djoumhouria, où l’invité d’honneur
a tenu à souligner que l’Algérie a fortement besoin d’éthique.
«L’Histoire de notre pays appartient au peuple algérien et non
pas à une partie, ou des clans ou encore des tribus.»
Amel Bentolba-Oran (Le Soir)-Okbi Abdelghani est un ancien
moudjahid, qui a été nommé wali après l’indépendance, le 1er août
1962, suite à quoi il a occupé le poste de secrétaire général au
ministère de l’Intérieur. Il fut désigné deux fois ministre sous
les présidents Houari Boumediene et Chadli Bendjedid. Puis
ambassadeur à Rome, en Tunisie, en Chine et à Bamako.
En 1990 il est retraité et en 2004 il fut appelé par le président
Bouteflika qui le nomme membre du Conseil de la nation durant
deux mandats dont le dernier a pris fin au mois de janvier.
Prenant la parole, le moudjahid Okbi Abdelkader a appelé à
l’unité des rangs. «Depuis 1962 l’Algérie a connu des crises,
mais les a surpassées grâce aux Algériens eux-mêmes et à
l’unité des rangs.» L’intervenant a rappelé que sa génération de
moudjahidine a poursuivi la lutte de l’Emir AEK, celle de
Cheikh Bouamama ou encore la révolution menée par
Ouled Sidi Cheikh. L’écriture de l’histoire est un sujet toujours
d’actualité et toujours aussi sensible, mais expliqué clairement
et franchement par Si Okbi Abdelghani. «N’attendez pas de nous
les moudjahidine d’écrire l’histoire de la lutte pour l’indépendance
de manière académique. Nous y contribuons par nos témoignages
lors de participations à des conférences, de même que chacun
écrit ses mémoires à sa façon.»Toutefois le moudjahid a tenu à
apporter une précision «l’histoire nous l’écrivions au fur et à
mesure que se déroulait la lutte et nous refusons que pour
l’écriture de l’histoire on ait recours à des références de sources
françaises. La mémoire, l’histoire doivent venir des Algériens.»
Et de rappeler qu’à l’indépendance, les moudjahidine membres de
l’armée de libération ont remis à l’Etat des archives concernant
près de 6 millions 800 000 mines sur une partie de Mechria.
Pour qu’à la suite, dira l’intervenant, «on entend parler officiellement
que de deux millions ! Comment ont-ils pu nous démentir en
annonçant uniquement 2 millions ?! Il faut retranscrire l’histoire telle
que nous la relatons puisque c’est nous qui l’avons vécue.
Ouvrons nos archives à nos historiens».

A. B