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    Post Le général Toufik rompt le silence

    A la une Actualité_Mohamed Mediene dit Toufik
    le 04.12.15 | 16h49

    Le général de corps d’armée, Mohamed Mediene dit Toufik.jpg

    Le général Toufik rompt le silence

    Le général de corps d’armée à la retraite, Mohamed Mediene dit Toufik, a fini par sortir
    de son mutisme. Dans une déclaration parvenue, aujourd’hui vendredi, à El Watan,
    l’ex- patron du DRS a dénoncé la condamnation du général à la retraite,
    Abdelkader Aït Ouarabi dit Hassan, à 5 ans de prison ferme.

    Dans sa déclaration, la première pour cet homme qui a longtemps cultivé le mystère,
    il a donné sa version des faits concernant l’affaire du général Hassan, ancien chef
    du Service de coopération opérationnelle et de renseignement antiterroriste (Scorat).
    Toufik s’est dit « consterné » par le verdict prononcé
    par le Tribunal militaire d’Oran le 26 novembre dernier.

    Il a expliqué que : « le général Hassan était le chef d’un service érigé par le décret
    agissant sous l’autorité de mon département à ce titre il était chargé d’une mission
    prioritaire avec des prérogatives lui permettant de mener des opérations avec les
    objectifs fixés. Les activités de son service étaient suivies régulièrement
    dans le cadre réglementaire ».


    « Laver l’honneur des hommes »

    Au sujet de l’opération qui a valu au général Hassan l’accusation d’« infraction
    aux consignes générales», il a affirmé que l’ancien chef du Scorat a
    « traité le dossier dans le respect des normes et en rendant compte aux moments opportuns ».

    Toufik a estimé « urgent » de « réparer une injustice qui touche un officier qui a servi
    le pays avec passion et de laver l’honneur des hommes qui, tout comme lui,
    se sont entièrement dévoués à la défense de l’Algérie ».

    L’ex-patron du DRS a critiqué le traitement réservé par la presse à cette affaire.
    Les médias, dit-il, on fait preuve de « beaucoup d’à-propos ».

    « J’ose espérer que mon intrusion médiatique, même si elle constitue un précédent,
    ne suscite pas de commentaires qui risquent de la dévoyer
    et de la détourner du but recherché », a conclu Mohamed Mediene.


    Déclaration intégrale du général à la retraite Mohamed Mediene dit Toufik

    Consterné par l’annonce du verdict prononcé par le tribunal militaire d’Oran
    à l’encontre du général Hassan, et après avoir usé de toutes les voies
    réglementaires et officielles, j’ai estimé qu’il est de mon devoir de faire
    connaître mes appréciations à l’intention de tous ceux qui sont concernés
    par ce dossier, ainsi que tous ceux qui le suivent de près ou de loin.

    Le général Hassan était le chef d’un service érigé par le décret agissant
    sous l’autorité de mon département. A ce titre, il était chargé d’une mission
    prioritaire avec des prérogatives lui permettant de mener des opérations
    en relation avec les objectifs fixés. Les activités de son service étaient
    suivies régulièrement dans le cadre réglementaire.

    En ce qui concerne l’opération qui lui a valu l’accusation d’« infraction
    aux consignes générales », j’affirme qu’il a traité ce dossier dans le respect
    des normes et en rendant compte aux moments opportuns.
    Après les résultats probants qui ont sanctionné la première phase
    de l’opération, je l’ai félicité –lui et ses collaborateurs – et encouragé
    à exploiter toutes les opportunités offertes par ce succès. Il a géré
    ce dossier dans les règles, en respectant le code de travail
    et les spécificités qui exigent un enchaînement opérationnel
    vivement recommandé dans le cas d’espèce.

    Le général Hassan s’est entièrement consacré à sa mission. Il a dirigé
    de nombreuses opérations qui ont contribué à la sécurité des citoyens
    et des institutions de la République. Sa loyauté et son honnêteté
    professionnelle ne peuvent être mises en cause. Il fait partie
    de cette catégorie de cadres capables d’apporter
    le plus transcendant aux institutions qu’ils servent.

    Au-delà des questionnements légitimes que cette affaire peut susciter,
    le plus urgent, aujourd’hui, est de réparer une injustice qui touche
    un officier qui a servi le pays avec passion, et de laver l’honneur
    des hommes qui, tout comme lui,
    se sont entièrement dévoués à la défense de l’Algérie.

    Les médias ont traité abondamment cette affaire en faisant preuve
    de beaucoup d’à-propos, malgré l’absence d’éléments d’appréciation officiels.
    J’ose espérer que mon intrusion médiatique, même si elle constitue
    un précédent, ne suscite pas de commentaires qui risquent de la dévoyer
    et de la détourner du but recherché.

    Le général de corps d’armée à la retraite Mohamed Mediene
    Farouk Djouadi
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    Post Le discret recueillement du général Toufik

    A la une Actualité_Mohamed Mediene dit Toufik
    le 02.01.16 | 10h00

    Le général de corps d’armée, Mohamed Mediene dit Toufik.jpg


    Le discret recueillement du général Toufik

    Au moment où l’Algérie s’apprête à passer à l’année 2016, le général de corps d’armée
    à la retraite, Mohamed Mediène, pointe au siège national du FFS, à Alger.

    Sans faire de bruit et loin des regards et surtout des projecteurs de la presse nationale
    qui avait déjà quitté les lieux —, le général Toufik se «dilue» dans la foule pour
    se recueillir sur la dépouille de la grande figure historique et opposant Hocine Aït Ahmed.
    Devancé de quelques minutes par l’avocat Miloud Brahimi, l’ex-patron des Services secrets,
    en chemise bleue et veste noire, se glisse discrètement dans le chapiteau
    où le cercueil est posé, couvert de l’emblème national et d’une gerbe de fleurs.

    Après la Fatiha, il demande à voir les membres de la famille du défunt auxquels il présente
    ses condoléances, sans faire d’échanges avec la direction actuelle du parti ni une quelconque
    déclaration. Le général Toufik repart silencieusement comme il est venu. L’ex-patron
    du DRS avait appelé la direction du FFS au lendemain de l’annonce de la mort de
    Hocine Aït Ahmed pour présenter au parti et à la famille ses condoléances,
    tout en les informant de sa venue le jour du recueillement sur la dépouille mortelle. 

    R. P.
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    Post Fin de la police politique ou restauration d’une présidence régalienne ?

    A LA UNE/Département du renseignement et de la sécurité (DRS)
    le 23.01.16 | 10h00

    Fin de la police politique ou restauration d’une présidence régalienne ?

    Le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), la trop puissante police politique algérienne, a été marginalisé sans drame par un vieux président de 78 ans, malade et impotent, ouvrant la voie à la restauration de la présidence toute-puissante dans le style de Houari Boumediène et Chadli Bendjedid.
    Mais la crise économique et la fragilité de l’Exécutif lui interdisent
    d’aller trop loin contre le dernier rempart du régime.


    Le 13 septembre 2015, un communiqué de la présidence de la République annonçait la mise à la retraite du chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général de corps d’armée Mohamed Mediene,
    et son remplacement par l’un de ses anciens subordonnés, le général-major à la retraite Bachir Tartag.
    Cette annonce a été considérée, non sans raison, comme un événement majeur.
    Le DRS est l’héritier de ce qui s’appelait jusqu’à 1990 la sécurité militaire, issue elle-même des services secrets du Front de libération nationale (FLN) en lutte contre l’occupation française, qui furent la redoutable main de fer du régime après l’indépendance.

    L’autorité du DRS s’est renforcée davantage après 1992, dans le feu de la lutte contre la subversion islamiste.
    Toutefois, le départ de Mohamed Mediene n’a pas été une surprise.

    Agé de 76 ans, le dernier survivant des officiers dits «janviéristes» qui, en janvier 1992, avaient poussé le président Chadli Bendjedid à abdiquer et fait annuler le premier tour des élections législatives remportées par les islamistes, n’était pas voué à demeurer éternellement à son poste. Surtout, une série de décisions, prises les deux dernières années avant son limogeage, l’avaient affaibli, réduisant à la portion congrue l’immense pouvoir dont jouissait le DRS. Des décisions qui ont consisté à «dépouiller» méthodiquement ce dernier en vue de sa transformation en une structure
    chargée principalement du renseignement, sans poids militaire ni politique.


    Démantèlement méthodique du DRS

    Le démantèlement du DRS a commencé à la fin de l’été 2013 par le rattachement direct de trois de ses branches à l’état-major de l’armée (EMA) : la Direction de la communication et de la diffusion, la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) et le Service central de police judiciaire (SCPJ). La première structure jouait — et joue encore — un rôle important dans le contrôle du secteur de l’information, par des pressions plus ou moins «amicales» sur les journalistes algériens et les correspondants de la presse étrangère.
    La DCSA est chargée de la protection des forces armées contre les menées subversives. Le SCPJ, enfin, mène des enquêtes — notamment économiques — pour le compte de la justice, et c’est cette dernière qui, dès 2009, a lancé les investigations sur la gestion de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, un proche de Bouteflika aujourd’hui en fuite à l’étranger.
    Après une pause de moins de deux ans, l’opération contre le DRS a repris en juillet 2015, avec le rattachement direct à l’EMA de la Direction générale de la sécurité et de la protection présidentielle (DGPSP), puis peu après,
    par la dissolution du Groupe d’intervention spéciale du DRS et l’intégration du Service de coordination opérationnel et
    de renseignement antiterroriste (Scorat) à la DCSA, une structure précédemment rattachée à l’EMA en 2013.

    Entre ces deux grandes «restructurations» et/ou concomitamment avec elles, nombre d’officiers du DRS, dont le nom était associé à la décennie 1990 et à ses terribles tragédies (exécutions sommaires, disparitions forcées, etc.), ont été rendus à la vie civile.

    Bouteflika a réussi à ne pas rester un «trois quarts de président»

    On ne peut comprendre le limogeage de Mohamed Mediene sans l’insérer dans un long processus enclenché par Abdelaziz Bouteflika dès son élection en 1999 pour redonner son prestige d’antan à l’institution présidentielle, écrasée entre 1992 et 1999 sous le poids pris par l’armée, et plus spécialement par le DRS, dans la gestion directe de la vie politique. Dès son premier mandat, il a ouvert les hostilités contre les principaux chefs janviéristes qui lui avaient offert la présidence en 1999, à un moment où l’isolement international du pays était devenu intenable, aussi bien sur le plan diplomatique que sur le plan économique.
    Peu après son accession au pouvoir, le nouveau président a déclaré qu’il ne serait pas une «trois quarts de président», et, quelques années plus tard, en 2004, il a mis sa menace à exécution, limogeant le puissant chef de l’état-major de l’armée, le général de corps d’armée Mohamed Lamari, co-artisan avec Mohamed Mediene du putsch constitutionnel de 1992 contre Chadli Bendjedid, soupçonné de vouloir cohabiter avec les islamistes du Front islamique du salut (FIS).
    Son successeur, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, qui, à ce jour, occupe toujours le poste, compte parmi les fidèles de Bouteflika, à qui il doit sa promotion inattendue alors qu’il était en fin de carrière. Le départ de Mohamed Lamari a été suivi d’autres limogeages d’officiers janviéristes qui détenaient des postes-clés (commandements d’armes, de régions militaires...). Ainsi, bien qu’initialement il ait été coopté, Bouteflika a su devenir un président à part entière.
    Ses trois prédécesseurs depuis 1992 (Mohamed Boudiaf, Ali Kafi et Liamine Zeroual) avaient dû partager une partie de leurs prérogatives — de façon officieuse, bien entendu — avec des généraux rendus puissants par la place centrale occupée par l’armée dans le dispositif de lutte contre les groupes islamistes armés. Et même si aujourd’hui son locataire est physiquement diminué, la présidence est le centre de décision politique unique en Algérie.
    Ce n’est là, en vérité, qu’un retour à la période 1965-1992, pendant laquelle, tout en consultant les militaires sur les principaux dossiers politiques, diplomatiques, etc., le chef de l’Etat exerçait des prérogatives étendues dans tous les domaines, celui de la défense compris. Anciens officiers supérieurs cooptés par leurs pairs, les présidents Houari Boumediene et Chadli Bendjedid étaient de véritables Bonaparte, et s’ils arbitraient les conflits internes au régime, ils ne partageaient
    leurs pouvoirs à proprement parler avec aucun des groupes qui le composaient.

    Contrairement à ceux qui prédisaient une lutte acharnée entre les janviéristes dépités d’être marginalisés par un Bouteflika jaloux de ses prérogatives constitutionnelles, le renouvellement du commandement militaire s’est passé sans heurts. Ni le départ de Lamari en 2004 ni celui de Mediene en 2015 n’ont soulevé de vagues. Le chef de l’Etat a, sans doute, exploité contre ses adversaires les ambitions de jeunes officiers supérieurs empressés de refermer la parenthèse de l’instabilité politique et d’autant plus favorables à la «professionnalisation de l’armée» que les budgets militaires sont substantiels. Surtout, il a su tirer profit de la précarité politique, pour ainsi dire, des janviéristes, affaiblis face à lui par leur rôle dans les drames des années 1990. Sans sa protection, certains d’entre eux se seraient retrouvés devant le juge ailleurs qu’en Algérie. C’est à bord d’un avion officiel dépêché d’Alger que le général-major à la retraite Khaled Nezzar, parrain du coup d’Etat constitutionnel de janvier 1992, a été rapatrié d’urgence en avril 2001, échappant ainsi à des poursuites judiciaires en France après des plaintes pour torture déposées contre lui.
    Cependant, la principale raison du manque de combativité des anciens janviéristes devant le rouleau compresseur présidentiel est à chercher dans le contexte politico-économique des années 2000 et de la première moitié des années 2010. L’ère de Bouteflika a été caractérisée, d’une part, par un recul notable de l’insurrection islamiste — symbolisé, après le vote de la loi sur la concorde civile en 2000, par la reddition de milliers de djihadistes — et, d’autre part, par une prospérité financière relative, qui n’a commencé à prendre fin qu’à l’été 2014, avec la chute des cours mondiaux des hydrocarbures. Cette prospérité a permis, après une décennie 1990 bien austère, une importante dépense publique (500 milliards de dollars entre 2004 et 2013). Elle s’est aussi traduite par l’amélioration des revenus de larges couches de la population (les dépenses des ménages ont triplé entre 2000 et 2011).
    Pour avoir les coudées franches au niveau politique, le président Bouteflika a savamment œuvré à faire passer pour son œuvre personnelle la stabilisation relative du front sécuritaire et l’aisance que connaissaient les caisses de l’Etat. Et il y a réussi !
    Il est pourtant de notoriété publique que les redditions islamistes avaient été négociées en 1997 pendant le règne court et agité de son prédécesseur, Liamine Zeroual, et que l’amélioration des revenus de l’Etat est due à une conjoncture mondiale favorable plutôt qu’à la prévoyance de ses premiers ministres successifs.


    Un nouveau patronat «boutéflikien»

    Cette mirobolante dépense publique a constitué une manne providentielle pour nombre d’hommes d’affaires qui ont bénéficié non seulement de juteuses commandes étatiques, mais aussi de facilités foncières et bancaires considérables. Certains, grâce à la magnanimité du gouvernement et à leur soutien à Bouteflika (et nullement par la magie de leur esprit d’entreprise), se sont rapidement hissés du rang de businessmen sans envergure à celui d’influents nababs. Et c’est là que se trouve la deuxième cause de la facilité avec laquelle le chef de l’Etat a marginalisé ses adversaires : le monde des affaires n’était pas de leur côté, divisé entre une minorité agissante de pro-Bouteflika et une majorité circonspecte et passive.
    Selon un article du journal électronique algérien maghrebemergent.com publié le 11 mars 2014, Ali Haddad, l’artisan de l’alliance patronale autour du chef de l’Etat, a bénéficié depuis 1999 de 2,5 milliards de dollars de marchés publics : le «Groupe des frères Haddad», devenu un opérateur incontournable dans le secteur des travaux publics, n’était pourtant qu’une petite entreprise familiale à la fin des années 1990. Une autre PME, le groupe Kougc, du non moins bouteflikien Reda Kouninef, opère aujourd’hui dans des secteurs aussi divers que l’hydraulique, le bâtiment, l’électricité, les travaux publics et le génie civil pétrolier, et il a pour partenaire une société publique aussi puissante que Sonelgaz (gaz et électricité). Le groupe agro-alimentaire Laïd Benamor s’est pour sa part notablement enrichi en peu de temps, si bien qu’en 2013 il a pu acquérir 60% du capital des minoteries publiques Eriad.
    Presque inconnus en 1999, ces chefs d’entreprise président aujourd’hui aux destinées du monde des affaires : Ali Haddad dirige le Forum des chefs d’entreprise, Laïd Benamor est à la tête de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie. Comme pour le FLN, principale composante de la majorité présidentielle, l’Etat civil, aux yeux de ces nouveaux patrons, ressemble moins à une démocratie qu’à un Etat garantissant aux prédateurs civils l’impunité et les soustrayant à l’œil du DRS, qui, jusqu’à 2013 — c’est-à-dire avant que sa police judiciaire ne soit rattachée à l’état-major de l’armée — menait des investigations sur les scandales de corruption... Pour eux, l’ère Bouteflika ne doit pas se terminer avant qu’ils n’aient consolidé l’assise de leurs affaires et de leur influence politique. C’est pourquoi ils ont, de manière ostentatoire, financé sa campagne en 2014. Second motif de leur zèle, leurs privilèges peuvent s’avérer éphémères dans un pays où l’économie reste soumise au bon vouloir du pouvoir.
    L’ordre restauré
    L’affaiblissement du DRS et la remise au pas d’une armée surpolitisée peuvent difficilement être tenus pour des progrès sur la voie menant à un gouvernement démocratique. Si une phase est fermée, cela n’en
    n’ouvre pas pour autant une nouvelle qualitativement différente.
    Au fond, la période actuelle s’apparente à celle d’avant 1992 et à la suprématie de la présidence sur l’institution militaire, dont, paradoxalement, l’armée tirait une partie de sa légitimité «intérieure».

    Dans cet ordre restauré, les forces de sécurité civiles sont destinées à jouer un rôle plus important que par le passé, en prévision de révoltes à venir en raison de la crise économique. Les effectifs de la police sont passés de 106 000 en 2006 à 200 000 en 2013, soit un policier pour 200 citoyens contre 1 pour 270 en France. Cependant, l’armée reste le principal garant de la pérennité du régime, d’autant que les foyers d’instabilité aux frontières ne sont pas près de s’éteindre (Mali, Libye...)
    et que les relations avec le voisin marocain se sont gravement dégradées
    Rabat soutient désormais jusqu’à l’ONU la revendication d’autodétermination de la Kabylie.


    Yassine Temlali
    Journaliste, traducteur et chercheur en histoire et linguistique


    Yassine Temlali
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    Post Dissolution du DRS

    A la une/Dissolution du DRS, création d’une nouvelle structure
    le 25.01.16 | 10h0

    Est-ce la fin de la police politique ?

    Le Département du renseignement et de la sécurité (DRS)
    s’en va et un superministère de la Sécurité et du Renseignement arrive.
    La nouvelle restructuration des Services secrets accouche ainsi d’une nouvelle dénomination
    du défunt DRS héritier de la défunte Sécurité militaire (SM).

    Dissolution du DRS, création d’une nouvelle structure.jpg

    Les pleins pouvoirs en matière de sécurité — le GIS, la Garde républicaine
    et la fonction de police judiciaire — reviennent désormais au
    ministre conseiller Athmane Tartag, remplaçant de Mohamed Mediène,
    et ce, après un court passage dans à l’état-major. Les manœuvres ayant
    conduit à dépouiller le DRS de certains de ses champs d’action durant
    l’été 2015 pour les attribuer à l’état-major de l’armée n’auront été
    que le premier acte de la restructuration de la maison du Renseignement.

    Ce premier acte avait servi à dégager le général-major Mohamed Mediène
    dit Toufik en faisant pencher la balance du pouvoir du côté des Tagarins.
    Mais cette situation n’a pas duré longtemps. Le retour au schéma premier
    d’un DRS avec toutes ses «prérogatives» se précise, avec pour seule
    modification une nouvelle dénomination. Une séquence qui rappelle
    la restructuration opérée en 1990 dans les Services de renseignement
    et ayant donné naissance au DRS.

    Cette restructuration n’avait d’ailleurs pas changé les pratiques des
    Services. Au sortir du parti unique, la Sécurité militaire n’avait pas
    disparu mais avait opéré une mue afin de s’adapter à un paysage politique
    devenu pluriel. Le changement de sigle n’avait pas abouti au changement
    de pratiques et n’avait pas mis fin au contrôle de la vie politique par
    une police faiseuse de roi. 25 années durant, la police politique a pesé
    de son poids sur la vie politique en Algérie, à tel point que son patron
    était affublé du surnom de «Rab D’zaïr»...

    Qu’est-ce qui pourrait donc aujourd’hui garantir que cette nouvelle
    restructuration des Services de renseignement apportera la fin des pratiques
    de la police politique ? Les partis politiques, le mouvement associatif
    et les médias seront-ils épargnés par les infiltrations, les mouvements
    de redressement mécanisés et les fichages tous azimuts ? Les pratiques
    et actes extrajudiciaires cesseront-ils ? Y a-t-il réellement une volonté
    d’en finir avec la police politique ou s’agit-il de simples manœuvres
    de positionnement entrant dans le cadre de la lutte des clans ?

    Le doute est légitime tant ces «changements» sont faits dans l’opacité
    et loin de tout débat ou implication de l’avis des citoyens. S’il
    y a une réelle volonté d’en finir avec les pratiques de police politique,
    il est impératif de mettre les bases d’une réelle démocratie,
    où le peuple aura seul le choix de ses représentants et élus
    et ses droits de justiciables seront garantis
    et jamais foulés au pied par les décideurs.
    Nadjia Bouaricha

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