De l'Algérie à la France, les Miss face au racisme
Khadidja Benhamou, Miss Algérie 2019, est la cible d'attaques racistes depuis son sacre.
Le 4 janvier, pour la première fois, une candidate du sud du pays a remporté le titre de Miss Algérie 2019. Depuis, Khadidja Benhamou est la cible de nombreuses attaques racistes sur les réseaux sociaux. "Choqués", "déçus", ses détracteurs lui reprochent de ne pas avoir la peau assez claire pour pouvoir représenter la beauté algérienne.
L'organisation de Miss Algérie a rapidement réagi sur sa page facebook , déplorant "le comportement et les commentaires racistes de plusieurs personnes à la suite des publications de photos dévalorisantes et retouchées".
Le mythe de la beauté blanche
Pour le site francophone algérien TSA, l'élection de Khadidja Benhamou "soulève le couvercle du racisme. Le concours de cette année aura révélé dans son horreur un monstre qui enlaidit la société algérienne, aux cris duquel les réseaux sociaux ont donné une résonance planétaire. Malheur : le jury a distingué une fille à la peau un peu plus pigmentée que la moyenne nationale, venant du plus profond de l'Algérie." Une haine attisée par la mise en compétition, chaque région participante espérant tirer une fierté quelconque de sa candidate.
Des Miss françaises également victimes de racisme
En France aussi, plusieurs reines de beauté ont été victimes de négrophobie après leur sacre. Dans le documentaire Retour aux sources, diffusé en 2017 sur France 2, Sonia Rolland, Miss France 2000, expliquait avoir reçu plus de 2 000 lettres d'insultes et de menaces de mort. "Dans les enveloppes, je recevais des excréments. C'était très violent, à 18 ans seulement.
En 2016,Alicia Aylies , Guyanaise de 18 ans élue miss France 2017, avait dû faire face à un flot de commentaires racistes sur les réseaux sociaux. Elle avait également subi les critiques de son territoire d'origine, qui jugeait sa peau trop claire et ses cheveux trop "afro", avait-elle témoignée au micro de France info.
Khadidja Benhamou a pris la parole sur un plateau de télévision local : "Je ne regarde pas les réseaux sociaux. Que Dieu montre le chemin à ceux qui me critiquent et préserve ceux qui m'encouragent." Si la Miss préfère ne pas accorder de crédit à ces insultes, ces dernières soulèvent un autre point : la représentativité. "Ces comportements doivent trouver une réponse des pouvoirs publics qui nous renvoient sans cesse à l'identité nationale. L'Algérie est diverse. Mais cette diversité n'est pas incarnée dans la représentation politique, dans les médias et dans la production audiovisuelle", s'insurge l'éditorialiste Nidal Aloui sur le site de TSA.