Dusautoir: "Nous sommes toujours vivants"
Thierry Dusautoir n'a plus rejoué en compétition depuis maintenant 3 mois : l'appréhension existe forcément, "peu importe le match", estime le capitaine toulousain. (ICON SPORT)
Le Stade Toulousain joue samedi, à Ernest-Wallon, un véritable 8e de finale, qui ne dit pas son nom, face à Grenoble. L’occasion pour Thierry Dusautoir, son capitaine, écarté des terrains depuis 3 longs mois, de renouer probablement avec à la compétition. Un retour de poids, dont l’équipe de Guy Novès espère profiter à plein pour disputer une 21e phase finale de rang
.Bien sûr il y a Guy Novès qui, fort de sa colossale expérience, aborde cette dernière journée comme si de rien n’était. Ou presque. "Il faut le prendre comme un match qui ressemble aux autres, que nous allons jouer à domicile. Je ne pense pas qu’il faille le considérer comme un huitième de finale", assène sur le site du club le manager toulousain qui, du haut de ses vingt demi-finales, série en cours, en a vu d’autres. Sans doute. Sauf qu’il y a belle lurette que le Stade n’avait plus été dans une situation aussi précaire à l’heure du dénouement de la saison.Sixième et dernier qualifié avant cette 26e et dernière journée de la saison régulière qu’il a toujours gagné, quel que soit le terrain et l’adversaire, depuis le passage du championnat sous son format actuel, le club de la ville rose peut connaître encore des destins bien contraires entre une place de barragiste à domicile, un barrage à l’extérieur ou une élimination pure et simple. Un scénario catastrophe, mais plausible qui ne priverait pourtant pas forcément les Toulousains de l’Europe en cas de septième place (voir par ailleurs), synonyme d’un autre barrage, inédit celui-là. Autant de conjectures inhabituelles pour un club de ce calibre qui, toutefois, à la différence de certains de ses concurrents directs (Stade Français et UBB), conserve l’immense avantage de maîtriser son destin.#Rugby A lire sur @rugbynews_fr, trois bonnes raisons de suivre la 26e journée du #Top14...
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Une réalité qui n’a pas échappé à Thierry Dusautoir. De retour la semaine dernière dans le groupe toulousain après trois mois d’absence et sa blessure au biceps à l’occasion d’un stage à Canet-en-Roussillon, le capitaine des Rouge et Noir mesure toute la valeur et la portée de ce match à venir face à des Grenoblois sans victoire depuis la 19e journée et dont l’avenir dans l’élite n’est pas assurée, mais dont les résultats à Toulouse ces cinq dernières saisons ont plutôt de quoi provoquer l’optimisme chez les Stadistes (*). Il n’empêche : "On peut considérer que ce match est un véritable huitième de finale", estime le flanker dans le Mag du Stade. N’en déplaise à Novès, même si « Titi » reconnaît que la finalité reste la même. "Ce qui est certain, c’est que nous avons besoin de cette victoire pour continuer l’aventure et exister dans le championnat. Il y a un avantage, c’est que nous n’avons pas à nous poser de questions. Nous allons jouer ce match, comme les autres, pour le gagner.
"Et Grenoble n’est pas sauvé...
Quand on reprend après une blessure, il y a toujours de l’appréhension. Et ce peu importe l’enjeuThierry Dusautoir (flanker et capitaine du Stade Toulousain)A l’évocation du devoir que représente pour son équipe la nécessité de se qualifier pour une 21e phase finale de rang, Dusautoir, conscient que cette saison Toulouse a perdu son temps d’avance sur la concurrence, assume : "Aujourd’hui, nous n’en sommes vraiment pas là, puisque nous ne parlons pas de demies, mais de qualification pour les barrages… Il est important avant tout de passer cet écueil, d’abord pour nous les joueurs, pour le bien-être du groupe dans son ensemble. Après le devoir rentrera peut-être en jeu quand nous évoquerons la qualification pour les demi-finales."Toulouse ne peut plus se payer le luxe de se projeter au-delà du match suivant qui, en cas de malheur, pourrait donc être le dernier. On a connu des contextes plus confortables pour un retour à la compétition. Dusautoir en prend son parti : "Quand on reprend après une blessure, il y a toujours de l’appréhension. Et ce peu importe l’enjeu ! Mais il faut bien se lancer. Et si je passe l’écueil des entraînements cette semaine avec succès, je serais très heureux de reprendre et de contribuer au travail de l’équipe. Peu importe le match, la pression sera toujours aussi importante." Et de conclure : "Nous sommes toujours en course, nous sommes toujours vivants, malgré toutes les embûches que nous avons vécues."(*) Le FC Grenoble a perdu ses cinq derniers déplacements à Toulouse avec plus de 45 points de moyenne concédés, dont une dernière défaite (57-7) la saison dernière.
Usap: 3 motifs de... désespoir
C’est une situation désespérée que vit cette semaine l’Usap, dont l’avenir en Top 14 ne tient plus qu’à un fil avant la 26e et dernière journée de la saison régulière. Après 103 ans de présence ininterrompue du club sang et or dans l’élite, même un exploit samedi, à Clermont, pourrait ne pas suffire aux Catalans pour se sauver et éviter une relégation historique.
Parce que l’Usap s’est prise pour une autre…
Il se dit au pied du Castillet qu’une partie des recettes de la Coupe d’Europe, avant même d’être jouée cette saison, avait été dilapidée en primes de qualification versées lors de la dernière intersaison aux joueurs, dont certains ont depuis quitté le club. Symptomatique. L’Usap a longtemps cru cette saison pouvoir se mêler à la lutte avec les meilleurs. Pour se réveiller cette semaine, à la veille du dernier acte de cette saison régulière, en position de relégable : une première au cours de cet exercice. Au plus mauvais moment. Cette illusion dans laquelle a vécu le club sang et or, Marc Delpoux et son staff, en s’entêtant à vouloir pratiquer un jeu ouvert et enlevé, n’ont pas collé aux exigences de la lutte pour le maintien qui s’est dessinée au rythme des défaites. L’arrivée de François Rivière, nouveau président mécène, venu éponger l’ardoise de l’ère Paul Goze et claironnant imprudemment son ambition : "On vise le titre dans 3 ans", finira d’entretenir ce miroir aux alouettes. Le réveil n’en est forcément aujourd’hui que plus brutal.
Parce que l’Usap a égaré ses valeurs ancestrales…
De toute façon dans le rugby professionnel, il n'y a pas beaucoup de miraclesL’utopie du jeu a bercé d’illusions tout un club. Même si pour Sylvain Deroeux, cité par L’Indépendant, "cela fait trois ans qu'on joue le maintien", les vertus du combat ont été négligées. Les guerriers ont laissé la place à une équipe, certes pas épargnée par la guigne avec les blessures de Lopez ou Guitoune, mais surtout fragile en défense comme en mêlée, où la perte d’un Nicolas Mas fut loin d’être compensée. Une inconsistance qui, forcément, s’est exprimée plus durement encore loin d’Aimé-Giral, où furent concédées 28 des 47 essais encaissés cette saison par l’Usap et 19 de ses 25 cartons jaunes. Comme les expressions d’un manque évident de caractère. Pourtant, le Directeur sportif continue d’accréditer l’idée d’une faillite de circonstances : "On est simplement passé à côté cette année. Les mois de décembre et janvier ont été très compliqués." Et d’enchaîner : "Le mot d'ordre, ce sera de se battre jusqu'au bout. Comme se sont toujours battus les joueurs de l'Usap et comme se sont toujours battus les Catalans. On va se battre et on fera les comptes après. (…) De toute façon dans le rugby professionnel, il n'y a pas beaucoup de miracles. A nous d'en espérer un petit et d'aller à Clermont avec l'envie d'aller chercher un peu de points."
Sylvain Deroeux (Directeur sportif de l'Usap)
Parce que l’Usap n’est plus invitée…
"C'est dur à dire, l'Usap a joué le haut de tableau pendant très longtemps, mais aujourd'hui on n'est plus invité." L’aveu est celui de Sylvain Deroeux à l’issue de la défaite de Montjuic face à des Toulonnais intouchables pour des Catalans à ce point dégradés, qui n’ont plus qu’un lointain rapport avec l’équipe sacrée championne de France en 2009. L’Usap n’a plus voix au chapitre face aux cercle des cadors du Top 14, dont Clermont, même après sa déroute à Twickenham, reste l’un des membres éminents. Clermont, où l’équipe de Marc Delpoux va chercher un impossible exploit ce samedi. Dans un stade Marcel-Michelin, inviolé depuis 76 matches, où les Catalans ne l’ont emporté qu’une seule fois lors des 35 dernières années. Le dernier revers de l’ASM sur sa pelouse face aux Sang et Or remonte ainsi à mars 2006 (15-20) et Vern Cotter, depuis sa prise de fonctions en… juillet 2006, n’a jamais perdu à domicile face à cet adversaire. C’est dire l’ampleur de la tache… Deroeux ne se fait d’ailleurs guère d’illusions. Comme s’il tenait la relégation pour acquise : "Je ne vais pas pleurer. Demain il fera jour, on va se battre et on va se reconstruire. Toulon est passé deux fois en Pro D2, Grenoble, le Racing et Montpellier y ont été. Si on doit descendre, ça voudra dire qu'on le méritait."
Cotter a-t-il encore la cote ?
Top 14
Aurélien Rougerie, forfait et réduit au rôle de porteur d'eau à Twickenham, est un relais crucial pour Vern Cotter au sein du groupe clermontois. (ICON SPORT)
Futur sélectionneur de l’Ecosse, Vern Cotter vit ses dernières à la tête de Clermont. Après la déroute de Twickenham en Coupe d’Europe, le manager néo-zélandais s’est immédiatement projeté sur le Top 14, où l’ASM n’est pas assurée de sa qualification directe pour les demi-finales. Mais le Kiwi est-il encore en phase avec un vestiaire que l’on dit vieillissant et rassasié ?
"Ça fait mal au cœur pour Vern Cotter après tout le travail exceptionnel qu’il a accompli pendant toutes ces années avec Clermont. J’avais vraiment mal pour lui…" Croisé dimanche, dans les couloirs d’un stade Vélodrome, où son équipe du Munster venait de s’incliner face à Toulon (24-16), Simon Mannix avait une pensée pour son compatriote. Une solidarité kiwi pour un manager clermontois qui ne méritait en effet sans doute pas une sortie aussi calamiteuse en Coupe d’Europe, lui qui quittera l’Auvergne en fin de saison pour s’emparer des commandes de l’équipe d’Ecosse.A chaud et probablement encore sous le choc de la déroute concédée face aux Saracens (46-6), l’intéressé lui-même semblait, à l’image de tout un club, comme groggy par l’ampleur du score
."Perdre est évidemment une grosse déception, mais les explications sont difficiles à fournir au moment où la Coupe d'Europe est terminée pour l'ASM et pour moi. Rien n'est allé dans notre sens et j'ai du mal à accepter le score", avouait-il, cité par La Montagne.Cotter : "Le côté compétiteur des joueurs reste"
Cotter ne remportera pas la Coupe d'Europe avec Clermont. C’est acquis. Le futur sélectionneur du XV du Chardon doit se faire une raison après ce cuisant échec et le manager néo-zélandais de l'ASM a d'ailleurs dès l'issue du match basculé sur le Top 14, son dernier objectif à la tête du club auvergnat. Et si l'idée de fin de cycle, liée à son prochain départ, peut laisser à penser que son discours porte moins auprès d'une génération de joueurs vieillissants et dont la soif de victoire ne serait plus la même,
Cotter se pose en premier défenseur de ses leaders : "Le côté compétiteur des joueurs reste. Regardez Julien (Bonnaire) et quelques autres, ils sont encore tous en capacité de jouer à un très haut niveau, ce n'est pas une question d'âge."
Il y a un an, pourtant, à l’issue d’une saison toute en frustration, conclue sur une finale de H Cup perdue face à Toulon et une élimination dans la foulée face à Castres en demi-finales du Top 14, le Néo-Zélandais n’avait pas hésité dans un entretien accordé à La Montagne, qui faillit à l’époque précipiter son départ, à pointer du doigt la faillite de certains de ses leaders, parmi lesquels un Brock James qu’il n’avait pas hésité à désavouer d’une semaine sur l’autre entre la finale perdue de Dublin et l’élimination à Nantes en lui préférant Mike Delany face au CO.Malheureux et victime de l’intransigeance de l’arbitre M. Owens sur le premier essai des Saracens, James, à l’image de tous les leaders clermontois, n’est pas parvenu samedi à sonner dans un match à sens unique la révolte d'un groupe, où a pesé l'absence du capitaine historique, Aurélien Rougerie, forfait sur blessure et réduit au rôle de porteur d'eau.
Mais aujourd’hui Cotter en est persuadé : "Je sais que les joueurs n'aiment pas perdre. Après notre défaite en quarts (en 2010) à Dublin contre le Leinster, ils avaient eu du mal avant de se retrouver (Clermont avait été sacré cette année-là champion de France, ndlr). Leur soif de rachat est forte et nous allons nous retrouver dès demain(lundi) pour tourner la page de la Coupe d'Europe et nous remobiliser sur le Top 14." Cotter aura-t-il su cette fois trouver les mots ? Et ses joueurs l’entendront-ils ? "Je prends du plaisir depuis maintenant huit ans avec ce groupe", déclarait-il sur Sports.fr la semaine dernière. Reste à savoir si ce plaisir est aujourd'hui encore partagé par tous... Premier élément de réponse ce samedi, à Marcel-Michelin, face à l’Usap.