Les origines du rugby




La légende veut que le Rugby ait pris naissance au Collège de Rugby
(Angleterre), ce jour de Novembre 1823 où un élève du nom de William Webb Ellis
se mit à courir avec le ballon dans ses bras, au cours d’une partie de Football.
Les origines du rugby sont sans doute plus lointaines.



Dans l’Antiquité: en Egypte, en Crimée, à Rome… ont existé des jeux de balle qui
peuvent être considérés comme les ancêtres du Rugby. Ainsi, les Romains
pratiquaient un jeu, l’HASPARTUM, qui se jouait avec une outre de cuir, bourrée de
chiffons, de paille ou de son. Les joueurs, divisés en deux camps, devaient se saisir
de l'outre, et la porter dans le camp adverse.
Les légions romaines introduisirent ce jeu en Grande-Bretagne.




En France, au Moyen Age, se déroulaient des jeux virils comme la Soule,
pratiquée surtout en Normandie. Village contre village, la Soule en vessie de porc
était disputée pour servir de projectile et détruire un objectif adverse, par exemple le
clocher du village. Ce jeu, dépourvu de règles précises, occasionnait beaucoup de
blessés.
Selon certains auteurs, les Normands lorsqu’ils envahirent l’Angleterre,
emportèrent la Soule dans leurs bagages. C’est ce jeu normand qui aurait fait
souche en Angleterre, pour donner naissance au Hurling et plus tard au jeu de
Rugby.
Le Hurling se pratiquait dans un espace limité, de 20 contre 20 jusqu'à 40
contre 40, et consistait à s’emparer du ballon, le porter ou le lancer entre les buts
adverses.
Tout était permis !



Tous ces jeux évoluèrent en Angleterre jusqu’au début du XIXe siècle, date à
laquelle le rugby prit naissance dans les collèges anglais qui formaient les jeunes
gens issus de la haute société.
(Dans le même temps une loi interdit le travail des enfants de moins de 9 ans et
limite les horaires à 48 heures par semaine pour les jeunes de 9 à 13 ans et à 69
heures pour ceux de 13 à 18 ans ! On comprend que les ouvriers ne fassent pas de
sport après de telles semaines de travail et que le rugby soit resté longtemps le
privilège d'une catégorie de personnes).


Dès 1846 on retrouve les premières traces écrites des règles, un effort de
codification imposé par les rencontres entre collèges. Encore nommé "RugbyFootball", ce jeu est souvent dominé par des mêlées interminables, le ballon est
porté à la main, même si le jeu au pied reste primordial pour marquer des points.
Le rugby se développe alors en Angleterre puis se répand dans l'Empire Britannique
et un peu partout où les anglais font du commerce (Argentine, France,…).
C'est ainsi que tous ces jeux évoluèrent en Angleterre jusqu’à la fin du XIXe
siècle, période à laquelle prit naissance le jeu nommé "RUGBY" !



Le ballon de rugby et son histoire.



D'abord, il y a eu le ballon. Le ballon vulgairement rond. Les premières traces de ballons remontraient à l'Egypte ancienne, ces ballons étaient d'abord constitué uniquement de végétaux pour ensuite être constitué de vessies animales. Ainsi, il devenaient plus légers, plus maniables, ils rebondissaient, mais ils étaient aussi plus fragiles.
Ensuite, en Grêce, on utilisait la vessie du boeuf, puis dans l'Italie de l'antiquité, où même le jeu commençait à se faire avec les mains... (Heee, c'est normal, c'est l'Italie! ;o)).
Et puis c'est en France, au Moyen-Age qu'apparut la choule ou soule. Sport où s'affrontait les villages de Bretagne, Picardie et Normandie. De très grandes traditions sont d'ailleurs nées de ce jeu qui ne cessait d'évoluer.
Et ensuite, 1823 William Webb Ellis étudiant dans la ville de Rugby en Angleterre s'empare du ballon (toujours rond) entre ses mains, perfore la défense adverse pour déposer la balle dans le but.
Et c'est là que nait le rugby, ou du moins c'est à ce moment que le football va se diviser et donner le “rugby football” avec de nouvelles règles qui ne cesseront d'évoluer.
A Rugby, la ville donc, il y avait aussi un cordonnier, un certain William Gilbert, nom bien connu des amateurs du genre. C'était ce Gilbert qui fournissait les équipes de l'école voisine en ballons (rond). Il s'agissait toujours de vessies de porc qu'il entourrait de quatre panneaux de cuirs cousus à la main.
L'ovale... On commence à en parler vers 1835, certains disent que c'est les formes de vessies qui amènent à l'écrasement du ballon. Et en 1851 William Gilbert exposait à l’Exposition Internationale de Londres son « Rugby School Football », un ballon ovale fabriqué à partir d’une vessie de porc.
Mais ce n'est qu'en 1877 que la forme ovale se généralisa parmi les adeptes, l'ovale se prêtant mieux à la forme du buste pour courir avec le ballon.
Et donc, l'histoire du ballon à encore pas mal changé aux cours des années, dernière date officielle connue, 1931, réduction et standardisation de la taille du ballon pour arriver à ce que l'on connaît aujourd'hui.


Le premier club de rugby est fondé en Angleterre, le Guy's hospital, en 1843.


Malgré l'année 1823 et la légende Webb Ellis, le rugby naît vraiment en 1846 avec l'ébauche des premières règles écrites.
Un comité constitué des meilleurs joueurs du Collège de Rugby se réunit en effet le 7 septembre 1846 afin de préciser quelques éléments du jeu permettant de distinguer le rugby du football. La règle du hors-jeu serait née ce jour là.
Le hors-jeu est une des règles fondamentales du rugby. Elle consiste à toujours se situer "derrière" le ballon, face à l'adversaire afin ne pas gêner la construction de l'attaque (ou l'organisation de la défense) de ce dernier.
La vessie de porc commence à être remplacée par une vessie
en caoutchouc en 1870.

En 1871, les 59 règles du rugby furent adoptées par tous. Une de ces règles disait qu'un joueur pouvait attraper la balle, courir avec et la passer à un autre joueur. La règle du hors-jeu est définitivement établie. La mêlée demeure la base même du jeu. Le rugby est définitivement né cette année là.
En 1871, toujours, le 26 janvier, la Rugby Union of England est créée. La même année sera joué le premier match "international" entre l'Écosse et l'Angleterre à Edinburgh.
Six ans plus tard, en 1877, le nombre de joueurs par équipes fut ramené de vingt à quinze. Le ballon, alors rond, devient oblong (pour mieux épouser la forme du buste durant la course).
Cependant, pendant une quarantaine d'années, les idées s'affrontent et l'on ne joue pas pareil à tous les endroits: il y a ceux qui pratiquent le "Dribbling Game" en jouant au pied et ceux qui autorisent l'attaque à la main. Aux alentours de 1870, la rupture devient "officielle" et ceux qui 'jouent aux pieds" fonderont la "Football Association" tandis que les autres créeront la "Rugby Football Union"en janvier 1871 dans un restaurant de Londres. Dans la foulée, on organisa la première rencontre internationale de l'histoire, entre l'Ecosse et l'Angleterre, disputée le 27 mars 1871 à Edimbourg, seulement deux mois après la fondation de la RFU. Puis le premier Tournoi, réunissant quatre nations, l'Angleterre, l'Ecosse, l'Irlande et le pays de Galles fut joué en 1884 et l'International board (IRB, autorité suprême) fondé en 1887.
La "Football Association" deviendra le foot que l'on connaît (et d'ailleurs beaucoup de clubs européens seront fondés entre 1870 et 1900). La "Rugby Football Union" quant à elle, se réunira en 1871 pour "fixer" des règles (et rendre le rugby plus homogène entre les clubs) qui évolueront plusieurs fois:

Sport d'essence bourgeoise et aristocratique, pratiqué dans les Public Schools et les universités, le rugby trouva également un terrain fertile dans les milieux ouvriers, en particulier dans le Yorkshire et le Lancashire, dans le nord de l'Angleterre. Rompus aux travaux physiques, notamment dans les mines, les ouvriers trouvèrent dans le rugby un terrain d'expression idéal, où ils imposèrent rapidement leur domination aux "white collars", les cols blancs, intellectuels du sud aux mains lisses, issus des universités. Ces deux mondes différents devinrent rapidement antagonistes.
Laissés libres par leurs employeurs le samedi pour pratiquer le rugby, les ouvriers du Nord furent rapidement taxés de professionnels.




La scission entre les deux parties fut entérinée le 22 août 1895, lorsque 22 clubs du Nord del'Angleterre, réunis au George Hôtel d'Huddersfield, créèrent la Northern Union, ancêtre de la Rugby League, professionnelle et treiziste.
A l'époque le ballon était rond puis il est devenu oblong. Les joueurs jouaient avec une vessie de porc entourée de cuir pour ne pas qu'elle s'abîme trop vite.
C'est en 1872 que fut créé le premier club français : "Le Havre Athlétic Club" et le jeu s'implante àParis : "English Taylors Club"


La RFU refusait toute référence à l'argent, estimant que le sport devait constituer un simple divertissement pour gentlemen.

Le rugby resta longtemps imprégné de cette philosophie puisque l'officialisation de la pratique professionnelle n'intervint qu'en 1995.





Le ballon de rugby Gilbert



William Gilbert (1799-1877) est cordonnier à Rugby, au sud de Leicester en Angleterre. Il tient un petit commerce baptisé Ladies and Gentlemen Fashionable Boot and Shoe Manufacture dans High Street, au centre du village. Sa clientèle se compose en grande partie des étudiants du collège situé à deux pas de sa boutique. Une position géographique idéale pour participer au développement du sport qui naît sous ses yeux.
Il se lance dans la confection des ballons et en devient vite un spécialiste. Son commerce prospère et en 1842, William Gilbert déplace son échoppe à St Matthew Street, à proximité de l'école bien sûr. Son travail est si réputé qu'en 1851, il présente l'une de ses oeuvres à l'Exposition Universelle de Londres. A celle de 1862, toujours à Londres, les ballons de rugby Gilbert remportent une médaille d'argent. Le petit commerce est devenu un atelier qui exporte sa production jusque dans les colonies britanniques.

A la mort de William, c'est son neveu, James Gilbert (1831-1906) qui lui succède à la tête de l'entreprise. A force de travailler chez son oncle, il est lui aussi devenu un expert. Il est réputé pour avoir des poumons si puissants qu'il arrive à gonfler bien tendus tous les ballons Gilbert même les plus gros.

Quand James meurt, son fils James John Gilbert (1856-1917) reprend les affaires de la famille. Il s'implique autant dans la fabrique de ballons que dans le rugby en lui-même. Il est un fin connaisseur de ce sport et un bon joueur du club de la ville.

James est le dernier de la famille Gilbert aux commandes de la société. Il sert l'armée britannique en France lorsque son père décède en 1917. La guerre terminée, il retourne en Angleterre tenir le commerce familial. James Gilbert s'implique autant de la tenue des comptes que dans la fabrication des ballons, garant de la bonne réputation de l'entreprise. Il écrit de nombreuses lettres afin de voir le nom de Gilbert rester au premier plan dans le rugby. Ses efforts sont récompensés. Ses balles s'exportent dans tous les pays majeurs de ce sport comme la Nouvelle-Zélande, l'Australie et l'Afrique du Sud. Il contrôle lui-même tous les ballons Match pour s'assurer de leur qualité. Fort de ses relations, il collecte de nombreux objets liés à l'histoire de l'Ovalie qui forment maintenant la base du James Gilbert Football Rugby Museum ouvert en 1987 à Rugby.

Après plus de 150 ans d'existence, les balles Gilbert sont utilisées par la plupart des nations du rugby, pour les plus grandes compétitions et à tous les niveaux de jeu. La marque a élargi son marché en produisant d'autres éléments de l'équipement du rugbyman. La saga Gilbert continue
.




Sports dans les Hautes-Pyrénées
Histoire du rugby en France

Le rugby est un sport très ancien, avec des règles mille fois modifiées. Des jeux de balle existaient au temps des Grecs, puis au Moyen-Age (soule). Les jeux de balle n'étaient pas encouragés car on pensait qu'ils détournaient les jeunes des activités plus militaires (tir à l'arc, escrime...). Malgré cela les jeux de balle se développèrent, surtout en Grande-Bretagne et en Irlande. Vers 1850, il existe différents types de "football" en Angleterre, les règles variant selon les écoles où il est pratiqué. C'est quelquefois un jeu d'une extrème violence, et il devient urgent de le codifier. Le code de l'école de Rugby est adopté par d'autres établissements et petit à petit, ce code s'imposera (possibilité de saisir la balle à la main et mêlée). La légende voulant que le rugby fut inventé par William Webb Ellis, qui le premier prit le ballon dans ses bras, ne semble pas exacte.

Match Stade Français-Londres le 18 avril 1892.

Le rugby est importé en France par les Anglais. En 1872 est créé le premier club au Havre par deux jeunes britanniques. Deux clubs sont créés à Paris : Le Racing Club de France (1882) et le Stade Français (1883). Puis viennent Bordeaux (1885) et Toulouse (1899). Le sport a été diffusé par deux canaux : les ports de commerce et surtout les universités.

1900 : une partie de foot-ball en France (c'est le premier nom du rugby). C'est par exemple pour cela que le club de Lourdes s'appelle toujours Football-Club-Lourdais XV.


à Toulouse vers 1910


Une partie à Caudéran-Bordeaux (carte de 1913)

Guerre 1914-1918 : une photo exceptionnelle de poilus jouant au rugby
Voici d'autres images des premières parties de rugby en France :



Le célèbre haka des All Blacks en 1918 contre l'Equipe de France.






Retour à l'histoire du RUGBY avec :



La légende de Brennus
Charles Brennus (source Gallica.fr)


C'est un rêve insensé, une quête, une épopée ! C'est notre Iliade pendant les durs combats d'hiver de la phase qualificative, puis notre Odyssée lors des flamboyantes et passionnées joutes des phases finales, toutes de sang et d'or, sous le soleil printanier ! Depuis plus d'un siècle, toute équipe de rugby rêve d'en être dépositaire pour une année ; ne l'avoir jamais brandi est synonyme de regret et d'amertume tenaces, c'est une tache sur le palmarès des clubs, une cicatrice sensible pour certains parmi les plus grands joueurs de l'histoire du rugby hexagonal . A contrario, d'autres s'en gavent avec gourmandise et délectation, sans jamais s'en rassassier, car symbôle d'une grandeur humaine passagère, mais surtout pérennisation historique, au- travers les âges et les générations, de la grandeur collective des valeurs et de la formation d'un club, qui transcende les destins individuels en une aventure collective historique qui les dépasse !Cet "obscur objet de désir" , ce mythe fou, ce "Graal" des temps modernes dont l'histoire a été maintes fois écrite par des journalistes de talent, n'a pourtant en tant qu'objet d'art qu'une valeur toute relative, contrairement à la charge symbolique pleine d'émotion qu'il revêt pour tout joueur de rugby.

Ce trophée prestigieux, c'est bien entendu le "Bouclier de Brennus", le "bout de fois", ou encore plus expressivement "lo planchot" occitan.
La statue de Brennus à Sens 89




Ce nom familier semble empreint de plus de deux millénaires d'histoire, renvoyant dans l'imaginaire aux gaulois, et plus précisément à la tribu des "Sénons" qui vers 380 -JC envahit l'Etrurie et Rome qu'elle pilla et incendia, avant de se retirer en échange du versement d'une forte rançon ; comme les gaulois avaient pour usage de soulever le chef qu'elles venaient de proclamer sur un bouclier, le rapprochement est d'autant plus irrésistible que le chef de cette tribu avait pour nom Brennus !Or, rien de tel dans la réalité ; non, le "Bouclier de Brennus" n'est pas le prestigieux trophée historique légué à ses descendants par un chef gaulois ayant vécu voici 2400 ans dans la région de l'Yonne et du sud de la Seine-et-Marne, mais porte prosaïquement le nom du graveur-ciseleur qui l'a crée, d'après un croquis réalisé par le Baron Pierre-de-Coubertin. Mais s'il n'a pas le prestige d'une antiquité vieille de 2400 ans, son concepteur, Pierre de Coubertin, comme son créateur, Charles BRENNUS sont des personnalités prestigieuses du sport mondial pour le premier, du rugby hexagonal pour le second, qui en fut un des pionniers et des dirigeants historiques les plus actifs et appréciés.Né beauceron à Chateaudun en 1859, il apprit très jeune son métier de maître-graveur et installa son atelier 17, rue Chapon à PARIS, se spécialisant dans la conception et la réalisation des trophées sportifs ; ce n'est qu'à plus de trente ans qu'il rencontre ce qui deviendra la passion dévorante de sa vie, le sport. D'abord par la pratique du cyclisme, en adhérant en 1893 à "l'Alliance Vélocvpédique du XIXe". La même année, poussé par ses amis, il fonde et devient le Président de l'éphémère CLUB DES ENTRAINES qui, comme il l'expliquera plus tard avec humour, se dilue en quelques mois dans les nuées !.
Mais il ne renonce pas, et dès 1895, il fonde le SPORTING CLUB AMATEUR, dont il devient Président, qui prendra en 1902 le nom de SPORTING CLUB UNIVERSITAIRE DE FRANCE, club omnisport où il put pratiquer le cyclisme, le cross-country et le rugby.. Durant deux saisons, il est même Capitaine de l'équipe de rugby mais ne laissera pas une grande marque en tant que joueur. Car c'est en tant qu'organisateur et dirigeant que ses qualités s'expriment le mieux ; cette époque où le sport balbutiant essaie de se donner de solides structures nationales et internationales va lui permettre d'exprimer toutes ses qualités.Il n'existe pas, hors pour la gymnastique, de Fédération nationale propre à chaque discipline ; ce sont des Fédérations Omnisports qui se mettent en place, et le SCUF appartient à la plus importante, l'UNION des SOCIETES FRANCAISES des SPORTS ATHLETIQUES, fondée le 20.XI.1887, qui regroupe en son sein le RUGBY à XV, le HOCKEY sur GAZON, l'ESCRIME, la NATATION et un peu plus tard, en 1894, le FOOTBALL. C'est de loin la plus connue et la plus importante. Pierre de Coubertin en fut le Président et le Secrétaire Général à de nombreuses reprises, et c'est à la Tribune de cette Fédération, lors du discours pour fêter les cinq ans de l'USFSA qu'il fit part de son voeu de rétablir les Jeux Olympiques de la Grèce antique sous une forme rénovée..BRENNUS fera évidemment partie de l'aventure, lui qui siégeait dès 1896 dans toutes les commissions sportives de l'USFSA (au sein de cette fédération omnisport, chaque discipline était dirigée par une commission), tout en restant à la tête du SCUF. Il préside dès 1898 la commission "athlétisme", et en 1900 devient Président de la commission rugby à XV, sans interruption jusqu'en 1919 lorsqu'il se retire, après avoir assuré la survie de l'USFSA pendant les années de guerre, mérites pour lesquels il sera décoré de la Légion d'Honneur. Lors des Jeux Olympiques de Paris en 1900, il est Juge arbitre des épreuves d'athlétisme.
Mais il n'avait pas pour antant déserté les terrains de rugby, puisque l'heure de la retraite sportive venue, il devient arbitre de haut-niveau et dirigea les plus grandes rencontres dans un championnat de France réduit à quelques unités dont les plus connus ont nom Stade Français, Racing Club de France, Stade Bordelais, Olympique de Paris, et Sport Olympique des Etudiants Toulousains (devenu Stade Toulousain en 1907). Il y acquit une notoriété certaine, mais aussi inévitablement l'impopularité liée à l'arbitrage, qu'il affronta toujours avec le calme et la tranquillité sereine d'un homme qui a accompli son devoir
Maillot équipe de France USFSA 1906

partir de 1910, le coq gaulois vient se percher sur les anneaux du blason de l'équipe de France La longue marche du coq s'achève ; toujours orgueilleux, il ne déploie plus ses ailes triomphantes
Mais grâce au bouclier, son nom et son souvenir restent très prégnants..
Son histoire remonte à la première finale du Championnat de France en 1892 (un seul match au total entre le STADE FRANCAIS et le RACING CLUB de FRANCE, championnat national auxquels ne participèrent jusqu'en 1898 que les clubs parisiens), organisée par l'USFSA et son Président, Pierre de Coubertin, qui arbitra la rencontre et assuma la charge financière du trophée remis à cette occasion, dont il avait dessiné l'esquisse et confié la réalisation au Maître-Graveur Ciseleur, Charles BRENNUS !

La première finale du 20-03-1892


A l'occasion des 120 ans de la première finale du championnat de France, la LIGUE NATIONALE de RUGBY a mis en ligne le très interessant fac-similé du compte-rendu de ce match, tel qu'il parut le 26-03-1892 dans la Revue de l'USFSPA, titrée LES SPORTS ATHLETIQUES.Il s'agit du superbe bouclier damasquiné, à l'origine posé sur un cadre recouvert de peluche rouge, portant en son centre, reposant sur reposant sur un rameau d'olivier, l'emblème de l'USFSA, deux anneaux entrelacés, traversés par un ruban portant la devise gravée : LUDUS PRO PATRIA (des jeux pour la Patrie !), que l'on doit à Jules MARCADET, alors Président du Stade Français. Ce bouclier eut tellement à souffrir des troisième mi-temps de victoire, que son socle en bois dut être complètement renové en 1990 et que c'est maintenant sa réplique qui est remise au Champion de France. L'original se trouve au musée de la Fédération Française de Rugby.
En 1902, BRENNUS arbitre le match entre le SOET et les Vetos sur la Prairie des Filtres à Toulouse Essai contesté ! A quelques mètres de Garonne, c'est délicat d'annoncer sa décision devant une foule nombreuse et passionnée BRENNUS, l'arbitre sait poser

Sous sa direction le rugby connut ses premiers succès internationaux ; en tant que Président de la Commission Rugby, il gère à la fois l'organisation des matches internationaux mais aussi l'équipe de France. Sous sa coupe vont se disputer les premières rencontres franco-britanniques, avant que la France n'intègre en 1910 le Tournoi des V Nations. Les équipes de France de l'USFSA opéraient alors, quelle que soit le discipline, en maillot blanc, avec sur la patrine, deux anneaux entrelacés, rouge et bleu, qui inspireront plus tard les anneaux olympiques, et seront complétés à partir des années 1913-1914 par le coq gaulois qui viendra enrichir le blason de l'USFSA.
Durant vingt années, BRENNUS fut donc l'initiateur et le grand stratège de l'essor du rugby international français, avant d'en assurer la survie durant la première guerrre mondiale. Au sortir de ce conflit, lorsque la commission "rugby" de l'USFSA devint la FEDERATION FRANCAISE de RUGBY AMATEUR, il en fut Président d'Honneur et Trésorier. Il resta d'une grande activité malgré son âge, et un conseiller respecté et avisé. Il ne se retira qu'au début de la seconde guerre mondiale, et mourut chez sa fille au MANS le 23.12.1943, à l'âge de 86 ans.


médaillon central du Bouclier de Brennus

une plaque commémorative rappelant l'oeuvre de l'enfant de la ville, inaugurée en grande pompe le 6 Juin 1998.Plaque commémorative de l'oeuvre de Charles Brennus installée au Stade Beauvoir à Chateaudun


On reconnaît dans la symbolique du médaillon du bouclier des archétypes chers à Coubertin qu'il utilisera pour sa grand oeuvre de rénovation des jeux olympiques : jusqu'aux Jeux de Londres en 1908, le rameau d'olivier, symbôle de paix et de force ,était le seul trophée remis aux vainqueurs, avant d'être remplacé par les médailles. Quand aux anneaux entrelacés, symbôle de paix et de bonne volonté, au nombre de cinq pour figurer les cinq continents, ils en deviendront le symbôle et le drapeau .

Equipe de France USFSA 1893 Equipe de France USFSA 1914En mémoire de Charles BRENNUS, ce sont deux jeunes joueurs revêtus du maillot du club qu'il a fondé et animé, le SCUF, qui viennent chaque année le remettre à la garde du vainqueur de la finale ; au grand dam du malheureux BRENNUS, son club, pourtant finaliste en 1911 et 1913 ne l'a jamais gagné..


1913 ; équipe du SCUF finaliste championnat de France Présentation bouclier par équipiers SCUFEnfin, n'oublions pas que le Club de sa ville natale, l'OLYMPIC CLUB CHATEAUDUN RUGBY a fait graver et installer sur un mur des tribunes du Stade Beauvoir - 4, Mail de Beauvoir à 28200 CHATEAUDUN -