La fédération des boulangers affiche son hostilité
le 08.09.16 | 10h00
Contacté hier, pour solliciter son avis suite à l’annonce relative à la limitation du taux de sel
dans la confection de la baguette de pain, Réda Arkoub, président de la Fédération
des boulangers d’Oran, nous a d’abord manifesté son étonnement.
En effet, tout en avouant que sa fédération n’a pas eu vent de cette annonce
du ministère du Commerce, et qu’aucune directive ne leur soit parvenue,
M. Arkoub a montré d’emblée son hostilité quant à cette nouvelle mesure.
«Comment voulez-vous qu’on limite davantage le taux de sel dans la confection
d’une baguette de pain ? Notez que le pain qu’on confectionne n’est pas riche
en sel. Pour 100 kg de farine, on met seulement un kilo de sel. Le pourcentage
est donc seulement de 1%.Comme vous pouvez le constater, cela ne fait pas
beaucoup !» déclare-il, avant d’ajouter que le sel utilisé pour la fabrication du pain
est non seulement iodé, mais il s’agit d’un sel spécialement fait pour la fabrication
du pain. «On interdit qu’une boulangerie fasse du pain avec du sel acheté à droite
ou à gauche, notre sel est analysé, et justement fait pour la confection du pain.»
En revanche, se désole-t-il, ce sont d’autres problèmes auxquels font face, quotidiennement, les boulangers, sans qu’ils ne soient réellement pris en charge
par les instances compétentes : le problème de main-d’œuvre d’abord, dû à un
déficit en matière de formation, et enfin celui du prix de revient de la baguette, qui
n’a pas changé depuis 1996. A ce propos, le président de la Chambre de commerce d’Oran et de l’Union générale des commerçants et artisans algériens, M. Mouad,
a abondé en ce sens en nous déclarant qu’il a été décidé d’amoindrir la pesée de la baguette de pain, dont le grammage est actuellement de l’ordre de 250 g.
«Après études, on s’est rendu compte que le prix d’une baguette de pain qui
permettra au boulanger de rentrer dans ses frais est de 14 DA. Cependant, il a été
décidé de maintenir le même prix et de baisser la pesée de la baguette.Ça ne peut
être qu’une bonne chose, car en ces temps de takachouf, cela incitera ainsi les consommateurs à n’acheter que la ration de pain qui leur est nécessaire, et ne pas procéder au gaspillage, comme on a coutume de le voir malheureusement.»
Là encore, explique M. Mouad, cette décision n’est qu’au stade de projet, et elle sera officiellement concrétisée lors des prochaines semaines.
A. E. K