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    Post Pluralisme Politique en Algèrie

    A la une Actualité_Myriam Aït-Aoudia. Politologue
    le 27.11.15 | 10h00

    C’est la création du FIS et du RCD et l’annonce de l’armée de se retirer du FLN
    qui ont permis l’instauration du pluralisme

    Myriam Aït-Aoudia. Politologue.jpg

    Comment s’est construite l’histoire du pluralisme politique ? Quel a été le rôle réel des acteurs ?
    Chercheure en science politiques, Myriam

    Aït-Aoudia propose dans son livre L’expérience démocratique en Algérie (1988-1992)
    une analyse nuancée et démontre comment l’histoire d’Octobre 1988 a été reconstruite après coup.

    Dans votre introduction, vous expliquez avoir voulu changer de regard sur cette période
    de l’histoire du pays. Pourquoi ?

    J’ai été témoin des émeutes et j’ai été très marquée par ce qui se passait.
    Nous vivions dans un pays socialiste à parti unique sans grand éclat politique
    et les bouleversements qui surviennent alors ont été très impressionnants.
    Autour de moi, ces événements suscitaient beaucoup d’enthousiasme mais aussi de l’inquiétude.

    C’est aussi une période centrale pour comprendre l’évolution ultérieure du pays.
    Les travaux sur cette période, Algériens comme étrangers sont très politiques
    et s’opposent soit aux militaires, soit au FIS. Aucune enquête empirique d’envergure
    n’avait été menée. J’ai suspendu mes propres opinions politiques
    et j’ai notamment conduit des entretiens avec tous les acteurs
    les généraux, les responsables du FIS, du FLN, du RCD, du FFS…

    Cette nouvelle manière de travailler a-t-elle changé votre regard
    sur le déroulement des événements ?

    Oui. Je peux donner un exemple. Toutes les analyses faites jusqu’ici expliquent
    que la Constitution du 23 février 1989 est novatrice et reconnaît la démocratie.

    Or, lors de la campagne de 1989, le FLN tient un discours qui dit le contraire
    et parle de «continuité», il ne présente pas le texte comme novateur. Pour moi,
    c’est la création de deux partis, le FIS et le RDC, qui se fondent sur l’article 40
    de cette Constitution qui reconnaît les Associations à caractère politique
    et l’annonce de l’armée trois semaines plus tard de se retirer du FLN
    qui ont permis l’instauration du pluralisme.

    Car ce n’est qu’en juin que le FLN transforme la portée de la Constitution en
    reconnaissant officiellement le pluralisme partisan. Je pense que l’instauration
    du pluralisme partisan n’était pas un objectif à court
    terme pour les rédacteurs de la constitution.

    Ce changement n’était ni évident, ni planifié, ni prévu pour être instauré si rapidement.
    Les responsables du FLN étaient contre. Mouloud Hamrouche a conçu les associations
    à caractère politique (ACP) comme une étape intermédiaire. Lors de la création du FIS
    et du RCD, les militants de l’époque craignaient la réaction des autorités.
    Certains militants berbéristes que j’ai rencontré expliquent qu’ils avaient pris des pulls
    avec eux parce qu’ils craignaient d’être arrêtés. L’absence de répression
    après la création de ces partis a ouvert un espace des possibles extraordinaire.

    Vous expliquez dans votre thèse que les émeutes d’octobre 88 ont été politisées.
    Elles n’étaient donc pas politiques au départ ?

    Les violences de 1988 étaient inorganisées, il n’y avait pas de banderoles,
    pas de mot d’ordre. Elles étaient le fait de jeunes hommes
    dépolitisés, issus de quartiers populaires.

    Ces jeunes-là n’ont pas pris la parole. En revanche, d’autres ont pris la parole pour eux.
    Le FLN et les organisations de masse d’abord pour criminaliser les émeutiers,
    ce qui est un processus politique très classique pour décrédibiliser des émeutes.
    Mais des imams, des médecins, des journalistes, des étudiants, des avocats
    ou encore des militants berbéristes eux aussi ont pris la parole en affirmant
    que ces jeunes contestaient le pouvoir du FLN et demandaient la liberté politique.

    Comme ces « porte-parole » étaient nombreux, issus de différentes sphères de la société,
    qu’ils se sont mobilisés en même temps et qu’ils avaient le même message,
    la politisation a fonctionné et a trouvé un large écho dans la presse nationale
    et étrangère. Ils ont imposé un sens politique et contestataire à l’émeute.
    Selon moi, ce qui a poussé tous ces acteurs à politiser ces émeutes,
    c’est le fait qu’ils étaient tous engagés dans des contestations lors de la décennie précédente.
    Ils avaient une expérience de la mobilisation et des compétences militantes.
    Des journalistes qui ont pris position pour les émeutiers avaient par exemple
    milité pour la création d’un syndicat indépendant quelques années auparavant.

    Ces personnes se sont senties moins vulnérables que les émeutiers, elles avaient
    des situations sociales plus élevées. Finalement, quelques semaines plus tard,
    l’état a donné une réponse politique aux violences. Le gouvernement a finalement
    libéraliser le parti unique en partie grâce à cette politisation.

    Vous dites dans votre conclusion que depuis 88, plus aucune émeute n’a pu être politisée ?
    Il y a beaucoup d’émeutes en Algérie. Cependant, c’est la mobilisation multisectorielle
    qui conduit à une crise politique et qui pousse le pouvoir a réagir politiquement.
    En 2011 et 2012, les violences se sont limitées à un problème sectoriel.
    Les rares tentatives de politisation ont échoué notamment parce qu’elles n’ont pas
    été appropriées par d’autres secteurs sociaux.


    Pourquoi, selon vous, le FIS a-t-il eu un tel succès ?

    Jusqu’à présent, le discours des analystes est que le FIS comble un vide laissé par l’Etat.
    Mais un électorat n’est jamais homogène, il ne peut pas y avoir une seule raison à ce succès.
    En l’absence d’enquête électorale, je ne peux émettre que des hypothèses.
    D’abord, le FIS a su mobiliser des réseaux interpersonnels via son action caritative,
    avec une dimension de clientélisme politique. Ensuite, leur slogan,
    pour «la solution islamique» («El hal houwa el islam»),
    a probablement eu une résonance chez certains.

    Cette thèse du vide laissé par l’Etat est fragile puisque nous étions dans un Etat socialiste,
    il n’y avait pas de chômage, il y avait beaucoup d’organisations de masse, des syndicats…
    On peut également expliquer le succès du FIS par la faiblesse de l’implantation
    des réseaux des autres partis politiques, comme le RCD qui n’est pas parvenu
    à présenter des candidats dans tout le pays.

    Vous évoquez le concept de «démocratie militante» et estimez
    qu’il peut être utilisé dans la situation algérienne. Pourquoi ?

    Ce concept de « fighting democracy» ou « militant democracy » a été inventé pas un
    juriste Allemand réfugié aux Etats-Unis après la montée du nazisme.
    Selon lui, une démocratie doit pouvoir se protéger des mouvements anti-démocratiques.
    La démocratie a une substance et ne se réduit pas à des élections libres.
    Le parallèle peut être fait avec l’Algérie car ceux qui ont soutenu
    l’arrêt du processus électoral ont une conception similaire de la démocratie.

    Les restrictions introduites dans les lois sur les partis de 1997 et 2012 confirment
    cette conception d’une démocratie qui doit se protéger de ses « ennemis intérieurs ».
    Le régime algérien a mis en place des mécanismes de régulation de la démocratie.
    Chaque parti doit désormais notamment donner des gages
    de son acceptation du pluralisme politique.


    Pourquoi estimez-vous que la période 1988-91
    a été une période d’apprentissage de la démocratie ?


    Tous les travaux présentent de façon évidente le fait que des partis aient été créés,
    des élections menées, des campagnes organisées. Or, aucun des acteurs de l’époque
    n’a d’expérience du pluralisme politique. En 1990, les partis ont eu cinq semaines
    pour déposer des listes de plusieurs dizaines de
    milliers de candidats et rédiger des programmes.

    L’Administration qui organisaient des élections à un ou deux choix depuis 1962,
    a dut organiser une élection à 11 candidats. Il a fallu apprendre aux citoyens à voter,
    car cette fois, plus question de barrer le nom du candidat FLN non-désiré sur le bulletin,
    mais il fallait choisir un bulletin et le déposer dans l’urne.
    Le FLN a aussi du apprendre à se positionner par rapport à d’autres partis.

    Personne n’avait l’expérience du débat contradictoire. Lorsque j’ai rencontré
    des responsables du FFS, ils m’ont raconté que le boycott des élections de 1990
    s’expliquait aussi par le fait qu’ils n’étaient pas prêts
    pour ce scrutin d’un point de vue organisationnelle.

    Il n’avait pas de structuration, pas de programme politique, ni de textes récents.
    Toute cette période a été un apprentissage gigantesque.
    Il y a eu des difficultés, des hésitations et des erreurs.
    Myriam Ait Aoudia
    Myriam Ait Aoudia 39 ans , est maître de conférences en sciences politiques
    à Science-Po Bordeaux et chercheure au centre Emile Durkheim.
    Elle a soutenu sa thèse sur le changement démocratique en Algérie dont
    est issu cet ouvrage en 2008. Ses travaux portent aujourd’hui sur les processus
    de politisation, les régimes politiques et la représentation politique.
    Elle est la sœur du journaliste disparu Malik Aït-Aoudia.
    Son ouvrage devrait être édité en Algérie dans les prochains mois.

    Leila Berrato
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    Post Quand Saadani et Ouyahia polluent le débat politique

    A la une/Actualité_Pluralisme Politique
    le 08.05.16|16h16

    Quand Saadani et Ouyahia polluent le débat politique

    Les dégâts occasionnés par ce discours mensonger, qui écarte du débat
    des sujets cruciaux tels la démocratisation du système politique et l’indépendance de
    la justice, sont amplifiés par des médias audiovisuels assujettis.



    Les soldats du régime en place lancent l’offensive. Ahmed Ouyahia,
    fraîchement élu à la tête du RND, a arrosé l’auditoire politique de propos
    creux sur la sagesse du président, les complots des ennemis et la victoire
    contre le terrorisme….Les déclarations d’Ouyahia, ressassées depuis plus
    de 15 ans, n’ont d’effet à présent que sur de rares naïfs que compte encore
    la clientèle du système. Mais, faute d’alternative, Ouyhia continue à débiter
    ses phrases usées.
    L’autre fantassin du régime, Amar Saadani, a regagné
    cette semaine, son poste dans l’arène. Il a surtout répondu à Valls avec deux
    semaines de retard- et a, comme de coutume, chargé l’opposition.

    Il s’avère que le chef du FLN et son allié et rival du RND n’ont rien à offrir au
    pays, sauf des déclarations d’allégeance au président malade. Et de temps à
    autre, s’attaquer grossièrement à tous ceux qui critiquent les choix de la clique
    au pouvoir. Cette agitation porte les signes d’une tentative désespérée visant
    à combler le vide laissé par Bouteflika dont l’absence, depuis 2013, a plongé
    le centre de décisions dans l’obscurité.
    Saadani et Ouyahia perpétuent la pollution
    du débat politique algérien, en usant de discours foncièrement populiste.
    Les dégâts occasionnés par ce discours mensonger qui écarte du débat des sujets
    cruciaux, tels la démocratisation du système politique, l’indépendance de la justice
    et la sécurité économique, sont amplifiés par des médias audiovisuels assujettis.

    Dans le même temps, les voix qui apportent la contradiction semblent essoufflées.
    La Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) s’est éclipsée
    depuis son congrès, tenu en mars dernier. Les sorties individuelles des

    chefs de ce conglomérat politique ont du mal à contrecarrer l’offensive du pouvoir.
    Et les sorties du FFS et de Benflis n’ont pas fait mieux.
    Certes, le projet de changement
    politique en Algérie est contrarié par la nature despotique et les réflexes primaires du
    régime. Mais ce n’est pas assez pour justifier l’échec d’un combat engagé depuis des
    décennies. Tout comme les partis au pouvoir, les formations politiques qui se réclament
    de l’opposition n’arrivent toujours pas à se régénérer, après 25 ans de multipartisme
    marqué du sceau de la fraude et de la répression.
    Les soldats du régime en place lancent
    l’offensive. Ahmed Ouyahia, fraîchement élu à la tête du RND, a arrosé l’auditoire politique
    de propos creux sur la sagesse du président, les complots des ennemis et la victoire
    contre le terrorisme…. Les déclarations d’Ouyahia, ressassées depuis plus de 15 ans,
    n’ont d’effet à présent que sur de rares naïfs que compte encore la clientèle du système.
    Mais, faute d’alternative, Ouyhia continue à débiter ses phrases usées. L’autre fantassin
    du régime, Amar Saâdani, a regagné cette semaine, son poste sur l’arène. Il a surtout
    répondu à Valls - avec deux semaines de retard- et a, comme de coutume, chargé l’opposition.
    Le chefs du FLN et son allié et rival du RND n’ont rien à offrir au pays, sauf des déclarations
    d’allégeance au président malade. Et de temps à autre, s’attaquer grossièrement à tous ceux
    qui critiquent les choix de la clique au pouvoir. Cette agitation porte les signes d’une tentative
    désespérée visant à combler le vide laissé par de Bouteflika dont l’absence, depuis 2013,
    a plongé le centre de décisions dans l’obscurité.Saâdani et Ouyahia perpétuent la pollution
    du débat politique algérien, en usant de discours foncièrement populiste. Les dégâts
    occasionnés par ce discours mensonger, qui écarte du débat des sujets cruciaux tels
    la démocratisation du système politique et l’indépendance de la justice, sont amplifiés par
    des médias audiovisuels assujettis.Dans le même temps, les voix qui apportent
    la contradiction semblent s’essouffler. La Coordination pour la transition démocratique
    et les libertés CLTD s’est éclipsée depuis le dernier congrès de l’opposition, tenu en mars
    dernier. Les sorties individuelles des chefs de ce conglomérat politique ont du mal à
    contrecarrer l’offensive du pouvoir. Et les sorties du FFS et de Benflis n’ont pas fait mieux.
    Certes, la démarche de changement politique en Algérie est contrariée par la nature
    despotique et les réflexes primaires du régime.
    Mais il n’y a pas que cela. Tout comme les partis au pouvoir, les formations politiques
    qui se réclament de l’opposition n’arrivent toujours pas à se régénérer,
    après 25 ans de multipartisme marqué du sceau de la fraude et de la répression.

    Farouk Djouadi
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    Post Menaces sur le multipartisme

    Menaces sur le multipartisme


    Projets de lois liberticides

    le 27.06.16 | 10h0


    L’opposition parlementaire a dénoncé énergiquement les deux projets
    de loi qui vont déterminer l’avenir du multipartisme, à savoir le projet
    de code électoral et la loi organique relative à la haute instance
    de contrôle des élections soumis au vote aujourd’hui à l’APN.



    Cela était prévisible : les députés du Front des forces socialistes (FFS)
    ont annoncé, hier, le boycott des débats à l’Assemblée sur les projets de
    loi relatifs au code électoral et à l’instance de contrôle des élections.
    Lors de la réunion de samedi dernier avec les six autres formations
    politiques (MSP, Ennahda, Front de la justice et du développement,
    Al Islah, PT, El Karama), il a été question des actions à mener pour
    dénoncer les lois dites «liberticides», présentées par l’Exécutif
    «avec précipitation pour être adoptées sans aucun amendement».

    L’une des propositions retenue par les sept partis est de prendre part
    au débat en plénière, pour exprimer «les craintes» et expliquer
    «le danger» que comportent les nouvelles dispositions des lois organiques,
    notamment celles liées aux projets de code électoral et à l’instance de
    contrôle des élections. Les députés des sept partis s’accordent à dire que
    les dispositions du code électoral ont pour objectif de réduire le champ
    politique aux seuls partis au pouvoir et qu’elles portent atteinte aux libertés
    individuelles et collectives. Le représentant du FFS ne s’est pas opposé à
    l’idée d’exprimer cet avis au sein de l’hémicycle, lors des débats.

    Il a préféré s’en remettre à la direction de son parti, qui, elle, s’était engagée
    dans la logique du boycott de toutes les lois découlant de la nouvelle
    Constitution, qu’elle a rejetée dès sa promulgation. «C’est la continuation de la juridiciarisation du politique dans la fuite en avant autoritaire dans l’aggravation
    de la crise nationale», affirme Chafaa Bouaïche, président du groupe parlementaire,
    devant un parterre de journalistes. Et de préciser que depuis 2011, le pouvoir parle
    de réformes démocratiques mais ne fait que ruser et pousser le pays vers
    l’effondrement. Il poursuit : «En cinq ans nous avons vu se multiplier les émeutes,
    on a vu émerger et s’installer dans la durée des violences intercommunautaires et
    on a vu se renforcer des mouvements séparatistes.
    Nous avons assisté à une
    explosion de phénomènes de corruption impunis, à l’éclatement de violentes
    polémiques publiques mettant en cause des responsables institutionnels (…).
    Quand le pouvoir viole les lois et utilise le deux poids deux mesures dans
    l’application du droit en fonction des allégeances, il devient le premier pourvoyeur
    du désordre dans le pays.» Pour le représentant du FFS, «le pouvoir veut
    donner un tour de vis autoritaire en recyclant ses vieilles recettes et ses clientèles coutumières de la fraude et des coups de force contre une véritable
    représentation sociale et politique des Algériens».

    Dénoncer le coup de force de l’intérieur de l’hémicycle…
    Mais du côté des six autres formations politiques, avec lesquelles le FFS s’est allié
    pour contrecarrer les lois «scélérates», l’option est pour une autre action. Celle de
    prendre part aux débats en plénière et de dénoncer «le coup de force de l’Exécutif
    et de la majorité parlementaire».
    Ramdane Taazibt, du Parti des travailleurs (PT),
    explique la position de son parti : «Nous nous sommes inscrits dans une logique de
    contestation et de rejet de toutes les lois que nous estimons contraires au droit.
    Libre aux autres de le faire à leur manière.» Le député du PT revient sur les causes
    de cette contestation : «Les conditions d’un débat serein ne sont pas réunies, puisque
    plusieurs fois les députés ont été soumis à une pression intenable en courant d’une
    commission à une autre.
    Sept projets de loi d’une extrême importance sont
    programmés pour adoption demain (aujourd’hui, ndlr) dans une situation très difficile.
    Il y a un empressement de l’Exécutif à faire passer rapidement ces lois. Nous avons
    peur, parce que notre pays est en danger. Ces projets de lois liberticides et contraires
    à la démocratie risquent de réunir tous les ingrédients d’une explosion sociale.»

    Evoquant les deux projets de loi relatifs à l’obligation de réserve imposée aux militaires
    à la retraite et aux réservistes, Taazibt juge «inadmissible d’amputer la société de l’une
    de ses forces vives en lui imposant la censure». Pour lui, entre les intentions exprimées
    par l’Exécutif et la réalité, il y a tout un monde. «Nous sommes face à des lois
    contraires,y compris les conventions internationales.
    Nous disons au gouvernement
    que cette voie risque de provoquer des situations incontrôlables et qu’il est temps
    de se raviser avant qu’il ne soit trop tard.»
    Aujourd’hui, les sept partis de l’alliance
    du refus se rencontreront dans l’hémicycle pour voter sept projets de loi dont
    les amendements ont tous été rejetés. La majorité
    parlementaire sera là pour
    s’assurer que ces textes passent comme une lettre à la poste.

    Salima Tlemçani
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    Post La dictature de «la majorité» à l’APN

    La dictature de «la majorité» à l’APN



    Projet de loi électoral
    le 29.06.16 | 10h00

    Décrié et dénoncé par les députés de l’opposition qui y voient la fin du
    multipartisme, le projet de code électoral risque de passer demain
    comme une lettre à la poste. Les contestataires auront beau mettre
    en garde contre ce qu’ils qualifient de loi liberticide et quitter l’hémicycle,
    leurs actions ne résonneront pas tant que l’Assemblée est prise en otage
    par des partis qui ont mené le pays vers la paralysie.



    Si pour l’Exécutif, le projet de code électoral «offre les garanties d’une
    opération électorale intègre en adéquation avec les critères démocratiques»,
    pour l’opposition «il verrouille totalement le champ politique et constitue un
    danger pour les libertés». Articulé autour de 225 articles, le contenu de ce
    projet de texte n’a connu aucun changement lors de son examen par la
    commission juridique. L’argument : «Le texte est tellement important que
    la commission a préféré le faire passé tel quel et le remettre à débattre.»

    Un débat partagé entre les défenseurs acharnés de la coalition gouvernementale
    et les contestataires qui se comptent dans l’opposition, laquelle dénonce un
    coup de force pour faire passer rapidement la loi. Plus d’une trentaine d’articles
    font polémique. Parmi eux, les articles 73 et 94, qui exigent des candidats et
    partis n’ayant pas obtenu au moins 4% des suffrages lors des dernières élections
    de collecter 50 signatures pour chaque siège communal et 250 pour chaque
    siège de député.
    «Comment peut-on exiger un pourcentage de suffrages à des
    partis qui ont été créés après le scrutin de 2012 entaché par une large fraude ?
    N’est-ce pas une manière d’éliminer de la course une bonne partie de la classe
    politique ?» s’interrogent les députés de l’opposition. Un avis que ne partagent
    pas leurs collègues de l’alliance gouvernementale, dont les interventions étaient nombreuses.
    Certains députés du FLN ont proposé de ramener ce taux à 5 voire
    7% pour, disent-ils, lutter contre le commerce des voix lors des élections,
    ou encore de laisser l’article et de ne l’appliquer qu’après 2017. Les députés
    contestent également la disposition «discriminatoire» qui interdit aux fonctionnaires
    de la commune de se porter candidats aux élections communales.

    Le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, s’est opposé à tout amendement de
    cet article, sous prétexte que les collectivités locales ont besoin de ces fonctionnaires
    et qu’il ne peut pas laisser ces derniers échapper à l’administration communale.
    Les débats au sein de l’hémicycle n’ont pas été sans prise de bec, souvent entre
    députés de l’opposition et ceux de la majorité.
    Lié à la loi électorale, le texte sur la
    haute instance de surveillance a également été contesté, dans la mesure, où il a exclu
    les partis politiques de sa composante, essentiellement des commis de l’Etat désignés
    par le Président. Les pertinents amendements proposés par les députés contestataires n’ont pas été pris en compte.
    Ce qui a fait craindre à beaucoup un remake de l’adoption
    de la loi relative aux relations entre le Parlement et l’Exécutif, adoptée à la fin de la
    journée de lundi dernier en l’absence du quorum, suscitant la colère de quatre groupes parlementaires — FFS, PT, El Adala et l’Alliance de l’Algérie verte. En signe de
    protestation contre ce «coup de force contre la Constitution», ces derniers ont quitté
    la plénière et décidé de se concerter sur des actions contre ce qu’ils jugent être une
    «grave violation» de l’exercice du pouvoir législatif.
    Demain, les députés contestataires s’attendent au pire, puisqu’au programme de la plénière il y aura l’adoption du projet
    de code électoral et de celui de la haute instance de surveillance des élections.
    Ils savent tous que le sort de «ces projets de lois liberticides est scellé mais espèrent réveiller les consciences de leurs collègues des autres formations politiques pour
    défendre les droits et les libertés de ceux qui leur ont accordé leurs voix».

    Salima Tlemçani
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