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Discussion: M'zab

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    Post M'zab

    Folie meurtrière au M'zab 25 morts

    Le 08.07.15 | 12h39
    mis à jour le 08.07.15 | 16h35


    Le bilan des derniers affrontements intercommunautaires dont le Mzab est le théâtre depuis plus
    de 72h fait état de 25 morts dans la seule daïra de Guerrara.

    ghardia_2605816_465x348.jpg


    Cette ville qui vit depuis l’aube de ce mercredi des violences inégalées lance un cri de détresse à la communauté nationale pour la sauver de la folie meurtrière qui y règne. Les témoignages les plus surnaturels parlent de hordes encagoulées sillonnant la région à bord de grosses motos et qui sèment la terreur à travers les quartiers ajoutant à la peur de la population encore sous le choc des derniers événements.Des témoins oculaires parlent de multiples découvertes macabres depuis ce matin, des cadavres auraient en effet été découvert ca et là à travers les chantiers et habitations vidées de leurs habitants sous la menace d’armes à feu. Pour l’heure et au moment ou une importante délégation officielle présidée par le ministre de l’intérieur tient une réunion au niveau du siège de la wilaya de Ghardaïa, aucun bilan officiel n’a été rendu public.Le nombre de blessés frôle la centaine, beaucoup de traumatismes crâniens mais surtout des blessures par balles réelles tirées sur différentes parties vitales du corps. Même les enfants ne sont pas épargnés par cette folie meurtrière et ce sont les communes ou il y a une forte concentration des deux communautés qui soufrent de ces violences.Les zones plus cosmopolites vivent sous tension, les villes du Mzab sont désertes, l’administration est vide, les rares fonctionnaires à s’être déplacés ce matin ont vite regagné leurs domiciles. Les mesures annoncées hier par l’armée n’ont pas eu d’effet immédiat puisque la nuit dernière a connu une recrudescence terrible des affrontements dans les zones tampons.22 morts et plusieurs blessés, selon un bilan officielle de la wilayaVingt-deux (22) personnes sont décédées et plusieurs autres ont été blessées à Ghardaïa dans des heurts entre jeunes rivaux, depuis la reprise, début juillet, des incidents dans la région, selon un nouveau bilan fournit par la wilaya, rapporte l'APS. Une source de la wilaya a déploré le décès de "quatre personnes qui ont succombé à leurs blessures mercredi en milieu de journée à la suite de ces incidents". Selon le bilan rapporté par l'APS, le plus grand nombre de décès a été enregistré à Guerrara avec 19 victimes dont une déplorée mardi suite à des projectiles lancés par des inconnus. Deux autres victimes ont été déplorées également mardi à Berriane et une autre à Ghardaïa, dans des échauffourées similaires, selon la même source. Ces affrontements entre groupes de jeunes se sont propagés à plusieurs quartiers des localités de la vallée du M'Zab, Berriane et Guerrara où des actes de vandalisme et des incendies d'habitations, de palmeraies, de mobilier urbain, de magasins et de véhicules ont été perpétrés par des groupes de jeunes cagoulés, précise l'APS.

    Houria Alioua


    Dernière modification par zadhand ; 08/07/2015 à 20h35. Motif: M'zab
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    Post De la responsabilité du pouvoir algérien Dans la crise du M’zab (Partie 1)

    A LA UNE/La crise du M’zab
    le 08.07.15 | 14h20 | mis à jour le 08.07.15 | 21h05

    De la responsabilité du pouvoir algérien Dans la crise du M’zab (Partie 1)

    La présente contribution s’inscrit dans le cadre d’un effort de recherche de vérité sur les graves évènements que vit le M’zab depuis plus d’une année (depuis Décembre 2013 à ce jour). Elle tente de comprendre les multiples raisons ayant concouru, à un moment précis de l’histoire de l’Algérie indépendante, à l’émergence de la violence comme ultime forme d’expression entre les deux communautés qui y vivaient ensemble depuis quelques siècles : la communauté amazighe mozabite adepte du rite Ibadite, d’une part, et d’autre part le arch des Chaambas, d’origine hilalienne, et autres tribus alliées constituant la communauté arabe autochtone, de rite malékite.



    Cette modeste contribution constitue en fait un support pour un débat clarificateur sur la base de faits et données pris dans leurs dynamiques sociales dans un contexte socio-politique déterminé. La mise en exergue des méthodes utilisées, des mécanismes mis en œuvre et des responsabilités dans la crise du M’zab devra aider à la mise en place d’une politique basée sur une démarche d’intégration citoyenne, où les valeurs de reconnaissance mutuelle entre toutes les communautés dans le respect des différences, et le rejet de l’exclusion et la stigmatisation, sous l’œil vigilant d’un Etat républicain fort et juste, devront constituer le socle du savoir vivre entre tous les citoyens.
    Notre intention est d’exprimer à partir de notre position de simple citoyen appartenant à la communauté mozabite, un point de vue de citoyen algérien recherchant à travers la clarification, la définition et la franche délimitation des responsabilités, non pas la stigmatisation et les dénonciation stériles, mais le heurt des consciences à tous les échelons de la base populaire, de la société civile et du mouvement associatif, des organisations politiques et humanitaires, des pôles culturels et médiatiques, et l’interpellation solennelle des centres décisionnels du pouvoir pour susciter et assurer à la civilisation du M’zab et sa communauté la simple reconnaissance, le respect républicain, le rejet des dénis, et l’égal accès aux libertés et droits démocratiques et sécuritaires.
    En d’autres termes, notre objectif n’est pas de stigmatiser, quelque soit la formulation utilisée, le pouvoir algérien en tant que totalité homogène, sachant que de multiples courants et cercles, et de larges milieux au centre ou à la périphérie immédiate de ce pouvoir sont porteurs de profonds sentiments de rejet, sinon de gêne devant le douloureux scénario du M’zab qui se déroule sous leurs yeux fuyants, dégageant une certaine impuissance. Mais le fait est là : ce scénario a engendré la mort et le chaos. La mise en branle des outils et instruments d’analyse des faits et actes, des plans et opérations de ce scénario nous conduisent immanquablement à parler d’une seule responsabilité : la Responsabilité du Pouvoir en tant que tel. Toutes les autre ‘’parties’’ en action ne sont en fait que des instruments de la mise en scène de ce scénario.
    Dans ce contexte dramatique et violent, où, tel que nous le ressentons, le mépris, l’impunité et le laisser-faire coupable à l’égard de toute une communauté s’érigent en système de gestion de la crise, sa mise à nu procède de la recherche de réaction féconde et salvatrice porteuse de solutions justes, rejetant les tentations simplistes de répression policière et d’étouffement de toutes les voix critiques.
    Notre méthodologie d’approche pour l’élaboration de ce document s’appuie sur la présentation des faits caractéristiques des évènements du M’zab, la genèse de la crise, les contours de ses évolutions, sa gestion et ses conséquences.
    Ainsi, le plan de cette contribution se présente comme suit :

    I)-Evénements du M’zab et leurs significations :
    *- Drames du M’zab
    *- Exploitation politique des évènements
    *- Apports du M’zab à la nation
    *- Atteintes aux mozabites
    II)-De quoi la haine des mozabites est-elle le nom ?
    *- Aspects économiques
    *- Manipulation des suppôts
    *- Echanges inter communautaires

    III)-Repères historiques :
    *- Evènements de 1985
    *- Le M’zab après 1988
    * - Problèmes socio-économiques du M’zab

    IV)-Pourquoi cet acharnement contre les Mozabites ?
    *- ‘’Printemps du Sud’’ et ses retombées
    *- Complot anti mozabite
    *- De la gestion sécuritaire
    *- Le pouvoir et le jeu communautaire

    Conclusion.

    ---------------------------------------
    Le M’zab vit, depuis Décembre 2013, des évènements dramatiques et une crise sans précédent de ses milles (1000) ans d’histoire.
    Le pouvoir s’est impliqué, directement à travers les institutions qu’il manipule, dans une logique hargneuse à l’endroit de la communauté mozabite et fortement hasardeuse pour l’unité de l’Algérie qu’il est censé défendre.
    I)- EVENEMENTS DU M’ZAB ET LEURS SIGNIFICATIONS :
    - Drames du M’zab :
    En effet, depuis plus de douze (12) mois, plus d’une année entière de ses jours interminables et ses nuits infernales, Ghardaïa et toute la Vallée du M’zab brûlent, dans une implacable logique d’atteinte aux vies humaines, et de tentatives de mise à terre de tous les vestiges de la vie sociale, cultuelle, culturelle, économique et commerciale. La mort et l’horreur, le sang et la terreur, la folie meurtrière et la furie incendiaire, les atteintes aux symboles et aux croyances et les exactions morales se conjuguent au quotidien.
    Le M’zab est à feu et à sang. La violence devient la seule forme d’expression sociale pour asseoir leur domination pour certains, et le seul recours pour demeurer en vie pour d’autres. La violence a atteint son paroxysme avec ses contours abjects.
    C’est dans le froid hivernal de cette terre si généreuse, irriguée par l’humanisme d’une civilisation où les valeurs du travail et du sens du devoir (envers Dieu et ses créatures) lui dictent sa démarche et son orientation, et c’est dans la chaleur caniculaire de cette contrée rocailleuse du ‘’désert de tous les déserts’’ où la vie, elle-même, se confond immanquablement et irrésistiblement avec son sens le plus intime : la paix, la sérénité et la stabilité, que s’est alors effrontément et effroyablement incrustée, par la force du diktat, la violence insolente et impudente. Cette violence incarnait et exploitait le comportement hideux de la bêtise humaine.
    Comme nous l’enseigne l’Histoire, les logiques implacables des despotismes lâches et agonisant s’appuient toujours, outre sur leurs invétérées clientèles, sur les divisions manipulatrices des incompréhensions frustes, des faiblesses mesquines, des prédispositions maladives, et des intérêts étroits de groupes sociaux pour tenter de briser tous les maillons de résistance au diktat en commençant par le plus faible. Et l’histoire se répète.
    Dans ce XXI (21iéme) siècle, le M’zab et sa communauté mozabite subissent et affrontent un sérieux processus évolutif de dérives violentes et d’élargissement des espaces d’exclusion et du non droit. Des citoyens mozabites algériens ont été atrocement torturés, massacrés, mutilés, et tués de sang froid, par d’autres algériens, pourtant depuis bien longtemps leurs voisins. Des blessés ont été irrémédiablement atteints, des familles entièrement déracinées de leurs quartiers sous la menace et la terreur, et sous le slogan témoin ‘’irhal’’ (‘’partez’’), inscrit sur les façades des murs des maisons et commerces mozabites.
    C’est là l’expression d’une politique de séparation ethnique, faisant suite aux campagnes de stigmatisation communautaire, soubassement d’un processus à double voie. Chaque voie étant portée par l’un des deux protagonistes de la conspiration anti nationale car anti mozabite : d’une part le pouvoir en place, et d’autre part ses suppôts de la communauté arabe autochtone.
    Pour le pouvoir, la voie consisterait à dicter à la communauté mozabite, sous la menace et la terreur savamment dosées, distillées et sous-traitées, les termes de sa soumission, du rejet de toute émancipation républicaine ou aspiration démocratique, du renoncement à sa différenciation, de l’application du processus de sa désintégration, et l’extinction historique de sa civilisation.
    L’autre voie qui relève des suppôts de la communauté arabe autochtone, porterait sur la poursuite sans relâche de la violence, ‘’légalisée et dûment entretenue’’ par ceux censés la combattre, devenus des parrains qualifiés à travers différents groupes de corps de sécurité disqualifiés.
    Une violence toute violente, considérée comme expression de valorisationsociale, et fait nouveau, de volonté d’affermissement politique de rapports de domination sur la communauté mozabite. N’est-ce pas l’apanage du scellement d’un partenariat clair-obscur des forces du pouvoir avec ses suppôts de la communauté arabe autochtone, en vue d’une historique mise à genoux par tous moyens du M’zab ; ou seulement d’une mission ponctuelle (d’un relais-fusible) tendant à terroriser les mozabites pour les contraindre de revenir au droit chemin de leur ‘’sage et habituelle soumission’’ ?
    Le niveau de concrétisation de cette mission s’est accéléré. On procède à l’encerclement total de tous les espaces d’habitation mozabites. Les k’sars et alentours immédiats sont isolés. Entre ces k’sar, dans toute l’étendue de la vallée, les hordes des assaillants ont toute latitude de se déplacer sans contrainte aucune, et ils se portent assistance. Dans cette légale facilité de déplacement, des attaques surprises sont menées ici et là, incendiant après pillage systématique tout bien à identité mozabite :

    - Biens matériels :
    Des centaines de maisons avec équipements, des centaines de jardins et de plantations et équipements agricoles d’irrigation, des dizaines de véhicules, des centaines de magasins, tous les magasins sis sous la zone d’occupation de ces hordes, des magasins bien achalandés dans la pure tradition du commerce mozabite.
    En outre, et fait inédit, en une seule demi journée, tous les magasins de gros et détails, les mieux fournis et les plus équipés, avec des stocks colossaux en marchandises : de la grande et petite quincaillerie, de l’électroménager, de la grande parfumerie et articles de beauté, de la lingerie aux vêtement de haute qualité, des articles de décoration intérieure, de la faïencerie aux dalles de sol de luxe et à la plomberie sanitaire de haut standing, de la grande épicerie aux articles d’électricité générale, et sans omettre les pharmacies et autres enseignes, sans exception aucune, sis dans la grande avenue du 1er Novembre, traversant le quartier dit Théniet el makhzen, ont été systématiquement pillés.
    Tout cela a été entrepris au sein de cette avenue alors qu’elle est attenante à la wilaya et au groupement de la gendarmerie nationale, et au sein de laquelle sont implantés le Centre du Secteur Opérationnel de l’Armée, le lieu le mieux surveillé de toute la vallée du M’zab, ainsi que des agences bancaires, de toutes les agences de téléphonie mobile, certaines Directions de wilaya et autres administrations. Avenue sous haute surveillance.
    Un pillage effectué dans une cohue indescriptible d’adultes, jeunes et vieux, de femmes voilées, semi voilées ou non, d’enfants surexcités par leurs découvertes, dans un ballet de va et vient marathonien ininterrompu pour assurer à l’aller les bonnes prises et au retour les bonnes cachettes. Puis enfin rassasiés, les pyromanes, dans un élan gigantesque de levée des torches, s’adonnent ardemment à la furie incendiaire de l’un après l’autre de ces magasins tristement éventrés et éviscérés puis enfin carbonisés.
    Ainsi, comme si de rien n’était, des centaines de milliards de DA évaporés (sans aucune information, à ce jour, sur l’entame d’enquêtes ou de poursuites policières et judiciaires ?) par la grâce des extorqueurs devenus des héros sanctifiés et respectés aux yeux des leurs, et par la grâce des forces de sécurité qui se sont, sur injonction de leurs hiérarchies directes et indirectes (?), évaporées elles aussi. Ne fallait-il pas que leurs suppôts, en mission ponctuelle commandée, soient largement rémunérés?

    - Biens agricoles et fauniques :
    Au périmètre agricole Laâdira, tout en amont de la palmeraie de Ghardaïa, des jardins arrosés par les sueurs d’hommes échinés à longueur d’année à vivifier péniblement, parcelle après parcelle, sous après sous, dans la rudesse des hivers grelottants, des canicules suffocantes et des vents de sable étouffants et aveuglants, sont incendiés par des groupes agissant souvent à visage découvert.
    Dans une intention stupidement maladive de tuer l’effort et la vie, ces groupes n’épargnaient ni plants, arrachés des racines ; ni légumes, piétinés ; ni arbres fruitiers et palmiers, brûlés ; ni vaches, éventrées ; chèvres et moutons, volés ou brûlés vifs ; et poulaillers, vidés ; ni moyens de pompage et d’arrosage, détruits ou jetés aux fonds des puits…. Cela sous les yeux vigilants de gendarmes tirant leurs bombes lacrymogènes sur les jeunes mozabites accourus défendre les biens des leurs. Ces hordes pavanaient allègrement au milieu des gendarmes, à l’intérieur des plantations mozabites.

    - Biens cultuels :
    - Profanation de plusieurs mosquées et moçallas, (Cheikh Ammi Saïd, cheikh Baba Ouldjemma – Cheikh Baba Salah – Mélika bas..). Cet acharnement d’incendier et de profaner intervient toujours après le traditionnel rituel du pillage, devenu pour cette circonstance précise, un pillage hallal et sacré car profanant des lieux de culte des ‘’mécréants ibadites doublés de kharidjisme’’.
    - Profanations immorales et ignobles des cimetières, avec déterrement d’ossements humains, et destruction de mausolées, où la police encore une fois supervise l’opération en bon instructeur. Ces scènes filmées avaient fait le tour du monde.
    - Tentatives maintes fois repoussées d’effraction et d’incendie d’instituts coraniques et de Dar El Corâane. Cela se déroule sous le silence assourdissant de leurs imams, dont certains, en imposteurs, se prévalent de titre d’encadreurs attitrés des imams.

    - Biens culturels :
    Monuments historiques : le moçalla cheikh Ammi Saïd, le mausolée cheikh Ammi Moussa, et le haut lieu de la mémoire collective du M’zab : Ba Abderrahmane El Kourti, patrimoine de l’Humanité, classés comme tels par l’Unesco, détruits ou endommagés, ou profanés; et l’établissement public de protection et de promotion de la vallée du M’zab partiellement incendié.
    La liste des scandales est interminable ! Silence ! On laisse faire ! Il faut entretenir et attiser les violences, toutes les violences ! Il faut les multiplier ! Il faut assurer la sécurité de l’impunité ! L’ordre de l’impunité !
    Le M’zab est exclu de la République !
    Par ailleurs, et comme par hasard, tous les approvisionnements et les services sont coupés aux seuls Mozabites: interdiction aux mozabites d’accès à l’hôpital, aux stations de carburants, aux multiples services administratifs, aux approvisionnements, et même aux services des agences de téléphonie mobile,….Des ‘’vrais-faux barrages anti mozabites’’ sur certains tronçons de la route nationale N° 1 ont été rapportés. C’est un véritable plan élaboré d’asphyxie de toute une population, doublé d’une démarche calomnieuse et machiavélique bien structurée visant l’isolement moral, politique et médiatique de celle-ci.

    Exploitation politique des évènements :
    En effet, les évènements de la vallée du M’zab sont fondamentalement et exclusivement présentés sous l’angle communautaire dans tous les discours officiels et les relais médiatiques du pouvoir. Le pouvoir devrait être au dessus de tout soupçon ! Son image ne devrait trahir aucune suspicion.
    Outre cette vision centrale et ‘’officielle’’, les suppôts du pouvoir de la communauté arabe autochtone, à partir de leur position de sous-traitant dans une logique de division des rôles, ont, quant à eux, principalement et continuellement évoqués et présentés ces affrontements sous l’angle religieux Ibadite – malékite.
    Cette approche cache mal leur malhonnêteté intellectuelle et leur tartuferie religieuse. Ces suppôts visent à s’attirer et gagner la sympathie et le soutien de ceux attachés à leur rite malékite. Il fallait à tout prix ratisser large. C’était sans compter sur la perspicacité et la hauteur de vue du peuple algérien. En outre, le comportement légendaire de retenue et de rejet par nos aïeux des formes religieuses expansives, ostentatoires ou provocatrices a largement contribué à l’émergence et à l’affermissement de cette grandeur du peuple algérien. Ce comportement se perpétue.
    Sur un autre registre, une certaine presse et médias audiovisuels se sont même évertués à invoquer des complicités étrangères, impliquant le Maroc, à travers des connivences qui existeraient avec une personnalité locale dirigeante du nouveau ‘’mouvement autonomiste’’.
    Cette presse prend appui sur la position politique de cette personne publique, pour porter atteinte à toute la communauté mozabite. C’est là un amalgame pernicieux qui tend à superposer et identifier à une personne ou groupe politique, toute une communauté dans sa grande diversité, pour l’invectiver et la stigmatiser.
    Il s’agit d’un vertigineux raccourci pour présenter fallacieusement les multiples institutions ourfia (traditionnelles) mozabites comme étant nécessairement derrière un indirect soutien à ce mouvement autonomiste. A partir de là, ces suppôts pourraient mieux faire endosser la responsabilité des événements à ces structures ourfia qualifiées ‘’d’occultes qui ont enfanté la haine des malékites, des arabes et de l’unité nationale’’.
    Le mensonge caractérisé et la calomnie grossière se conjuguent à la manipulation odieuse !
    Le travail de sous-traitance étant finalisé, il ne restera donc au pouvoir qu’à prendre les dispositions qui s’imposeraient.

    Apports du M’zab à la Nation:
    En ciblant ces structures ourfia, ce sont les valeurs sociales et humaines qu’elles portent qu’ils veulent détruire. On vise le M’zab dans sa richesse et ses apports civilisationnels. Des apports qui sont le produit historique d’une expérience originale dans laquelle le M’zab s’est construit dans le sillage d’actions combinées et multiples de recherche de survie à travers la domestication d’un environnement des plus hostiles. Le M’zab voulait assurer son développement et conséquemment le développement de l’Homme, dans une spiritualité renouvelée et enrichie par l’expérience tumultueuse et mouvementée de l’ibadisme d’avant la création des cités du M’zab.

    - Le M’zab s’est émancipé sur la base interactive de valeurs : les valeurs de travail, de l’action, de l’effort humain, du compter sur soi; de solidarité soutenue par une organisation sociale appropriée; de recherche continue d’équilibres sociaux et d’atténuation des conflits pouvant surgir par l’anticipation et la mise en place de codes, de règlements, de structures et les moyens de cette politique; favorisant l’intégration sociale et la captation de toutes les énergies (définition des règles de vie commune, de citadinité, des codes de l’urbanisme, de la construction, de la propriété foncière, des eaux et leur équitable partage…); en suscitant aussi l’initiative individuelle et l’accumulation de la richesse tout en lui dressant des obligations et des devoirs; bannissant la richesse ostentatoire source de conflits, et l’indigence passive porteuse de déviations; soutenant la simplicité, l’austérité, la prévoyance, le rejet de l’esprit et du comportement dépensier; et une morale sociale très élevée, basée sur les grandes valeurs appliquées de l’Islam; une morale acceptée et soutenue, car respectant les règles de justice, d’égalité, d’équité, de modestie individuelle et collective, le rejet des titres de noblesse, et de tous les privilèges indus.
    Outre cette originalité qui, en soi, constitue un apport à la nation, le M’zab a toujours aussi contribué et activement à la culture de la Paix :
    - Depuis sa création, le M’zab est devenu une terre de repli, de paix et une fin en soi. Et les mozabites s’abstenaient de tout prosélytisme pour leur rite. Ils n’ont pas tenté ‘’d’ibadiser’’ les adeptes d’autres rites. Ils vivaient profondément leur propre rite en toute humilité, et pratiquaient la liberté du culte.
    A l’installation, dans les siècles derniers, des premières tribus arabophones au M’zab, le libre exercice du rite malékite était consacré, et l’édification de lieux de culte malékite s’inscrivait naturellement dans la logique du respect des rites autres qu’ibadite. Il ne faudrait aucunement s’en étonner lorsqu’on sait que les juifs installés au M’zab depuis le quinzième siècle avaient déjà leur synagogue.
    - Le M’zab n’a jamais été une source de conflits, mais une œuvre recherchant fondamentalement et irrésistiblement la stabilité, la sérénité, la créativité et le laisser cour à son génie créateur dans une sollicitation et un amour sans fin envers Dieu et ses créatures. Dans toutes leurs relations avec les populations de l’ensemble des régions du pays, les mozabites ont toujours recherché à établir des relations de respect et de confiance. Leur repli sur soi est dicté plutôt par ce souci permanent de retenue, pour éviter les comportements expansifs à travers lesquels le reproche de propagation ou simplement de faire connaître l’ibadisme pourrait leur être fatal.

    Comme gage à la Paix, le prosélytisme pour leur rite, comme mentionné ci-dessus, a été proscrit. La Paix devient une fin en soi, et s’érige en Culture : La culture de la Paix.
    Les mozabites, à aucun moment de leur histoire n’auront été la source d’une quelconque fitna au peuple algérien: ni politique, ni religieuse, ni culturelle, ni,...

    - Dans ce sillage d’enracinement de la Paix, Ghardaïa a toujours été une ville ouverte et rejetait l’autarcie. Les mozabites voulaient l’imposer comme carrefour des échanges commerciaux où l’éthique et les préceptes de moralité dûment codifiés et strictement observés à travers une organisation appropriée, constituaient le fondement de la loyauté entre les intervenants. C’était là la richesse de Ghardaïa.
    Lors de l’afflux des tribus arabophones pour s’installer au M’zab, des terrains avaient été mis à leur disposition par les mozabites pour leur faciliter leur implantation.
    Ils leur assuraient les conditions de vie paisible, discutaient les grands principes de leur intégration dans la vie de la cité, leur réservaient des segments d’activité pour leur assurer les conditions idoines de l’accumulation de la richesse et donc leur émancipation économique et sociale, et définissaient avec eux, et dans la transparence, l’organisation des droits et devoirs réciproques et les fondements du vivre-ensemble.
    A l’ouverture d’esprit, s’adjoignent les valeurs de citadinité, d’intégration, de règles nouvelles de vie en société et donc de bonne coexistence.
    Dans la multitude d’autres apports à la nation, nous pourrons citer :
    - Les aïeux des mozabites ont créé le premier Etat musulman indépendant d’Algérie, (les Rostémides), donnant à ce grand pays la stature d’un Etat qui empruntait l’Islam libérateur venu de l’orient du prophète, et l’incrustait aux aspirations et ressorts sociologiques des Imazighens qui l’ont en retour enrichi, et élevaient par la même la contribution propre de notre pays à la grande culture musulmane à travers le monde.
    - L’apport indéniable des mozabites avant et après l’indépendance de l’Algérie à la défense de l’Islam et de la langue arabe, et la sauvegarde de la langue mozabite.
    L’islam défendu est l’islam de valeurs et de moralité profondément assimilées, ressenties et vécues à travers des comportements individuels et sociaux où seules la sincérité dans la foi et sa traduction sur le terrain de la vie, au quotidien, en sont ses repaires. C’est là toute la plénitude de cet islam qui force le respect car il est tout proche de la voie divine que tout musulman recherche. C’est l’Islam humble, attractif, non démonstratif, serein, et loin de tout positionnement social, politique ou autre. C’est l’exemplarité du comportement duquel elle découle, et non le discours enflammé ou la promulgation de stéréotypes, qui constitue le véritable enjeu de l’Islam.
    C’est aussi cette sérénité dans la défense et la prise en charge de la langue arabe qui fait du mozabite un excellent manieur de cette languetout en adulant sa langue maternelle n’tmazight. Leurs apports dans cette langue arabe sont forts nombreux et de qualité. Leur approche vis-à-vis de ces deux langues n’exclut pas l’une ou l’autre. Et toutes les deux ont évolué dans le sillage du développement de la langue française et des autres langues vivantes. Des relations de complémentarité qui traduisent des choix fondamentaux qui combinent la prise en charge dynamique de l’Islam, de l’Identité Amazigh, de l’arabité, et des grandes valeurs humaines.
    La langue tamazigh est perçue et vécue par le mozabite comme une composante essentielle de sa personnalité et de son histoire, un référent incontournable. Elle constitue une richesse jalousement sauvegardée dans un environnement qui devenait de plus en plus hostile, teinté d’arrogance affichée, qui la contraignait dans un espace de repli strictement réduit.
    Langue maternelle de ressourcement, le tamazigh est la première langue parlée; puis l’arabe est rapidement appris à travers l’influence de l’environnement extérieur. D’où cette différenciation dans une complémentarité bien assumée qui constitue la synthèse d’une approche équilibrée et respectueuse des droits à la promotion de chacune des deux langues. Une approche qui dépasse les antagonismes réducteurs imposés par les tenants des exclusions.
    - L’attachement sans fin des mozabites au M’zab n’a jamais été exclusif de leur enracinement profond dans leur Algérie à travers les siècles, durant lesquels leur disponibilité totale pour la servir est indiscutable. Dès le début des premières tentatives d’intervention étrangère à partir du seizième (16ème) siècle jusqu’à la colonisation française et depuis jusqu’à l’indépendance, leurs combats avec leurs frères algériens n’ont cessé sous différentes facettes, parfois sanglants et meurtriers, parfois sourds et silencieux, mais toujours résistants : De l’attaque de la garnison espagnole, sous le commandement de Hugo de Moncada, installée sur les hauteurs d’Alger, face à la Casbah, venue en vain occuper Alger, défaits ce commandant et les quelques groupes restants se sont enfouis.
    C’était en 1518. Au débarquement français que ce soit à Staouéli, puis après la capitulation du Dey, à partir de la colline de Sidi Bennour surplombant Alger, puis dans les alentours de la Mitidja, avec l’émir Abdelkader, et sur les remparts de Constantine en 1837,…Ils étaient de toutes ces grandes batailles. Leur rôle a été non négligeable, parfois déterminant. Leur résistance sourde est multiforme : de la difficile négociation de la Convention de 1853 entre la France et le M’zab, à l’annexion du M’zab par une France conquérante, au refus catégorique de la conscription militaire obligatoire, en recourant de 1912 à 1947, outre aux requêtes, rapports, démarches, pétitions, multiples délégations en France comme auprès du Gouverneur Général à Alger, plusieurs recours auprès du Conseil d’Etat, aux grandioses manifestations de masse à Ghardaïa particulièrement en 1919, puis en 1925 devant le Gouverneur Général en visite à Ghardaïa, émaillées d’enlèvements et d’emprisonnements, arrachant à chaque fois quelques acquis et des assouplissements jusqu’à son abrogation en 1947.
    Ensuite, et dans le creuset de la grande lutte de libération, la participation des mozabites avait revêtu toutes les formes que le génie de tout le peuple algérien avait imaginé à travers ses héros, ses moudjahidines, fidaiyines, moussabilines, réseaux de soutien et autres, aussi humbles et anonymes soient-ils. En outre, dans ce Sahara vaste et nouvellement riche, le ‘’NON’’ ferme et constant du M’zab et des autres grandes contrées sahariennes a définitivement signé l’arrêt de mort du maintien du rattachement du Sahara à la France, de la République Saharienne, et la confirmation de l’intégrité du territoire algérien, Sahara compris.
    Aussi, l’apport original et la touche propre, spécifique et caractéristique que le M‘zab voulait, en outre, présenter à l’Algérie combattante sont parvenus des profondeurs des tressaillements de la Vallée du M’zab, déclamant, en écho aux actions héroïques des résistants des djebels, dans la solennité la plus absolue, les vers retentissants d’un Kassamen fort et sublime du poète mozabite d’envergure : Moufdi Zakaria.
    Le M’zab venait de faire généreusement don au peuple algérien de l’un des Symboles de tout Etat indépendant : l’Hymne National.
    C’est pour le M’zab, un témoignage es-qualité de son identification à cet être (l’Algérie) qui est le sien. En l’adoptant dès sa création comme hymne national et hymne de la Révolution, les maquisards anonymes et leurs leaders, le peule debout, ont signé pour le M’zab historique, le M’zab résistant, son attestation de symbole de la Révolution et de la lutte libératrice.
    - Sur le plan culturel, les Mozabites ont pu offrir à l’Algérie une consécration universelle à travers le classement historique de la vallée du M’zab patrimoine de l’Humanité. C’est une fierté de l’Algérie de se voir inscrire sur le mémorable tableau référentiel des merveilles de ce Monde. L’architecture du M’zab est une référence mondiale. Le M’zab ‘’une leçon d’architecture’’; une source d’inspiration et de ressourcement pour Le Corbusier et autres sommités du monde architecturel.
    Aussi dans ce chapitre, nous devons ne pas omettre la place du minaret dans la symbolique religieuse de l’architecture musulmane, pour mentionner spécifiquement l’originalité du minaret du M’zab. Il se distingue de tous les autres minarets d’Algérie et de tout le Maghreb, outre la centralité de son emplacement, par sa forme architecturale exclusive qui lui donne son caractère propre et unique à l’Algérie. Dans son élan effilé, debout, imposant et droit, puis légèrement courbé au sommet, dans une originalité au bout de laquelle sedressent quatre petits témoins angulaires qui s’élancent puis pénètrent le bleu horizon vers l’infinité des cieux, le minaret du M’zab marie magistralement l’emblématique utilité, l’imposant caractère de l’édifice et l’énigmatique beauté de la simplicité ensorcelante.

    - Sur le plan de l’effort et du sacrifice humain: Dans le néant du désert aride, où les eaux pluviales sont d’une grande rareté, et les sécheresses se relaient de manière cyclique, atteignant souvent jusqu’à sept ans d’absence de crue, surgit, dans une incroyable aventure de la création humaine, une oasisartificielle, verdoyante et défiante, mettant au pas les ingratitudes des terres et des cieux dans un élan de courage et d’abnégation qui dépassent l’entendement. Cette oasis, témoin vivant du génie humain, est l’expression conjuguée du labeur, de la persévérance, de la patience, et de l’endurance, fruit de l’amour n’tmourt. C’est par touches successives, opiniâtrement, plants après plants, lopins après lopins, puits après puits, parcelles après parcelles que les palmeraies du M’zab ont jailli.
    En outre le système du partage des eaux, rajoute au génie humain et au travail valeur suprême, l’admirable ingéniosité de l’esprit imaginatif et l’équité du partage du don de Dieu que sont les pluies pourtant rares.

    - Même aux temps modernes, le sens du sacrifice garde toujours son intensité. En effet, et dès l’indépendance, le M’zab était résolument décidé à s’impliquer dans l’Algérie de la modernité et du progrès. C’est ainsi qu’ à partir du plateau rocailleux et défoncé (à ce jour d’ailleurs) d’une colline désertique surplombant la vallée du M’zab et aux termes de sacrifices surhumains où il fallait tout imaginer et tout faire soi-même, du raccordement électrique, au branchement de la conduite d’eau, à l’installation des tours et machines-outils et à la formation du personnel, Ghardaïa a offert à l’Algérie, au moment où personne ne croyait, ni ne s’impliquait hardiment dans l’aventure de l’initiative privée, et ce dès le début des années 1970, l’une des premières dynamiques et prospères zones industrielles de l’Algérie.
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    Ainsi, du petit métier à l’entreprise artisanale historiquement acquise, le M’zab entre désormais dans l’entreprenariat industriel et dans la culture d’entreprise industrielle.

    - Atteintes aux Mozabites :
    C’est tout ce M’zab historique, riche de ses apports, bien trempé dans ses référents culturels et ses repères sociologiques et historiques, résolument tourné, en dépit à la fois de pesanteurs bloquantes et de fausses apparences, vers le progrès, la modernité et le rejet des despotismes, que ses détracteurs veulent faire cesser.
    C’est un harcèlement moral, humain et civilisationnel d’une grande ampleur. Ses détracteurs instrumentalisent les survivances des frictions et des malentendus liés à des pesanteurs sociologiques, et manipulent le désarroi de la jeunesse arabe autochtone, pour arriver à la déstabilisation historique de la communauté mozabite.
    Pour bien cacher son rôle d’instigateur-ordonnateur-comploteur, le pouvoir semble pousser ses suppôts de la communauté arabe autochtone à susciter et à porter haut et fort cette entreprise de déstabilisation.
    Ces suppôts ont en définitive mené leur communauté vers l’impasse et la compromission historique au détriment des intérêts fondamentaux bien compris de sa base populaire. Plusieurs siècles de vie commune entre les deux communautés, ont volé en éclat faisant le bonheur des diviseurs qui règnent sur tout, les ordonnateurs de cette même mission, les tenants du pouvoir.
    Tout a été tenté, le terrain semble bien préparé pour casser du mozabite en toute quiétude. La jonction historique entre le régime qui recherche le nivellement socio politique généralisé de la société algérienne et les suppôts de la communauté arabe autochtone qui en sont le produit, a bien fonctionné.
    En effet, l’ensemble des indicateurs suivants, en l’occurrence :
    - l’impunité qui s’érige en système ;
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    - les agressions physiques au faciès et au costume, au grand jour, devant les services de sécurité ne pouvant intervenir car ‘’n’ayant pas reçu d’ordre’’ ; outre le rôle passif du maintien du statut quo que le pouvoir impose aux services de sécurité au détriment d’une approche plus dynamique conforme à la nature des missions d’anticipation et de détection actives des agressions et des comportements suspects;
    - le laisser-faire et la gestion sécuritaire sélective et catastrophique à travers la terreur et le harcèlement continu et bien entretenu ;
    - la consécration des limites territoriales et des espaces de déploiement propre à chaque communauté ;
    - les ‘’interdits de circuler’’ de facto qui en découlent, contribuant ainsi à entretenir la fracture intercommunautaire, vivier et source d’alimentation d’autres affrontements ;
    - les transferts obligés des activités commerciales et les casernements imposés ;
    et depuis fort longtemps :
    - les attitudes timorées des autorités et l’absence d’engagement dans la prise en charge des préoccupations immenses des citoyens entretenant le pourrissement et leur colère;
    - les politiques de replâtrage et ‘’du tout va pour le mieux’’ ;
    - la crainte pour les citoyens des incertitudes des lendemains ;
    - l’instabilité sociale et économique dont le caractère devient de plus en plus chronique ;
    - les retombées sociales, psychologiques et économiques de cette crise qui perdure, dont le rétrécissement des champs d’activité économique et commerciale et la morosité angoissante du climat général des affaires ; et surtout l’absence de perspectives pour la paix et la sécurité, accouplée à l’entrave au travail et à la créativité qui sont des éléments fondamentaux de la vie de chaque individu et déterminants dans l’appréciation de son équilibre psycho-socio économique….. 18/61
    L’ensemble de ces indicateurs attestent de la profondeur de la crise qui règne depuis assez longtemps, mais ayant connu le pic fatal durant cette année 2014.
    Cette profonde crise constitue en fait l’anti chambre à un processus à terme visant à pousser vers l’émigration progressive forcée des mozabites, à la recherche de nouveaux horizons plus cléments, créant ainsi un fatal déséquilibre démographique dans un contexte affaiblissant, de plus en plus hostile et tirant vers le bas, générateur d’un grand enfermement sur soi, puis du découragement, la soumission et la résignation à la fatalité de la négation de soi.
    Le mozabite ressent douloureusement que les conditions semblent être réunies pour mettre un terme à toutes ses institutions et son modèle de vie et de valeurs. Il constate avec amertume le poids de la calomnie, la diabolisation et la recherche de l’adhésion ou le silence complice de la communauté nationale.
    Les suppôts du pouvoir de la communauté arabe autochtone agissant dans le sens de cette émigration, croient, dans une naïveté déconcertante, qu’en remplaçant ainsi les mozabites, les cieux les combleront. Ils font miroiter ces mirages à leurs progénitures pour entretenir la flamme de la violence haineuse, et leur faire oublier le désarroi, la détresse, la marginalité et la frustration qui les terrassent.
    Au lieu d’inciter leur jeunesse à s’approprier un tant soit peu les valeurs à l’origine du bien être mozabite, ces suppôts les ont, au contraire, incité après l’étape de jalouser le mozabite, à l’étape de casser ou s’approprier criminellement ce bien être. C’est dommage pour tout le monde, sauf pour ceux qui ne veulent pas, un jour, payer le prix de leurs actes criminels et politiques ruineuses et désastreuses pour le pays. Ceux-là agissent dans le cadre d’un plan.
    Un scénario bien stupéfiant, diaboliquement imaginé dans les bureaux des officines obscures d’Alger la blanche, dont l’application a commencé, et son rythme dépendrait de plusieurs facteurs locaux et nationaux et des urgences qui se dressent devant le pouvoir.
    Mais les résistances héroïques multiformes, autant fermes que mesurées, de la communauté mozabite ont su faire face jusqu’à présent au machiavélisme du pouvoir qui s’est couplé à l’inculture de ses suppôts.


    Mais comment et pourquoi cet acharnement du pouvoir à l’encontre spécifiquement de la communauté mozabite appuyé par les suppôts de la communauté arabe autochtone ?

    II- De quoi la haine des Mozabites est-elle le nom ?
    - Aspects économiques :
    Le M’zab, à l’instar de toutes les régions d’Algérie a connu et subi après l’indépendance les profonds impacts des différentes politiques et programmes de développement local et nationale. Outre une avancée indéniable (qui pourrait être qualifiée de très insuffisante aussi par rapport aux opportunités existantes et aux énormes gaspillages induits) en matière d’infrastructures économiques et socio culturelles, des distorsions criardes et des processus de gestion populistes, générateurs de comportements rentiers sont apparus.
    Ils engendrent des positionnements sur le plan politique basés sur le clientélisme, la course aux privilèges du système et au statut social induit. Ils sont soutenus par une politique d’uniformité de la pensée, de rejet de toute voix discordante et critique, de dictature de la pensée unique, de folklorisation des diversités culturelles, et de bannissement des différences sociologiques, culturelles et identitaires, d’exclusion des compétences, et d’institutionnalisation de l’idéologie des violences institutionnelles, politiques, culturelles,…
    C’étaient les conditions nécessaires pour asseoir l’hégémonie politique du jeune régime. Cela avait engendré aussi son corollaire de frustrations, de mépris, d’exclusions, de contradictions et d’animosités sociales, mais aussi d’arbitraire, d’emprisonnement, d’enlèvement, de confiscation des biens, de répression policière, de torture…
    Si sur le plan économique la communauté mozabite a pu échapper aux pièges de la rente et du clientélisme politique en s’assurant, aux termes de sacrificessurhumains, une base économique, industrielle et commerciale, qui faisait du M’zab la plaque tournante de tout le Sud, et surtout un sérieux interlocuteur commercial vis-à-vis du Nord, ce qui a engendré une relative accumulation et l’élévation du niveau de vie global; par contre, sur le plan superstructurel elle a vécu profondément les affres de la politique de l’exclusion, de la sous estimation et du mépris.
    Des tentatives d’étouffement des structures et institutions communautaires ont été menées, outre les pressions continues, et particulièrement l’alimentation récurrente de la crainte de toucher au rite, aux mosquées, aux habous et biens wakf, aux medersas et instituts coraniques, à l’organisation sociale de la communauté mozabite. Cela frise le chantage. L’épée de Damoclès permanente sur la tête de la communauté.
    En tous cas, le pouvoir politique ne pouvait s’accommoder de cette émancipation économique source de son autonomie ‘’institutionnelle’’ par rapport aux référents de base de l’époque : la primauté en tout de l’idéologie du FLN, c'est-à-dire l’inféodation totale au pouvoir et l’effacement de toutes différences.
    Pour la communauté arabe autochtone par contre, ses élites, sur le plan économique, étaient tournées principalement vers le Grand Sud à travers un éventail d’actions liées au commerce, le transport et à partir des années cinquante les activités entourant l’exploration puis l’exploitation pétrolière par la France. De grandes fortunes ont été accumulées mais sans effets sur la grande masse de leur communauté.
    La richesse n’est pas considérée sous l’angle de la mise en branle des capacités dynamiques de la communauté. Le processus d’accumulation sociale ne s’est pas opéré faute d’apprentissage historique de la culture d’entreprise. La culture dominante au sein de cette communauté se résume dans ce dicton populaire fort évocateur de l’état d’esprit dominant et structurant de la vie sociale qui dit : القطران والزلط ليه السودان ''''الجرب ليه. Il traduit à ce jour encore la tendance dominante, en dépit de quelques exceptions qui n’ont pas fait d’émules, du recours à l’informel, et l’absence ou l’incapacité d’auto-développement et donc d’accumulation de richesses à l’échelle communautaire. Leur classe moyenne était à un stade d’ascendance inachevée.
    Les élites de cette communauté n’entrevoyaient pas de perspectives à partir de leurs propres énergies; pourtant l’expérience vivante du sacrifice surhumain de l’homme mozabite pour créer dans ‘’le désert du désert’’ une civilisation qui force l’admiration, outre sa rapide entrée en force dans la sphère de la production industrielle, étaient devant elles un modèle qui devrait plutôt inspirer.

    Rostom El Djazaïri Ghardaïa, Janvier 2015
    Dernière modification par zadhand ; 09/07/2015 à 00h09. Motif: De la responsabilité du pouvoir algérien Dans la crise du M’zab (Partie 1)
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    Re : M'zab

    Donc, ce bon vieux tiers monde ne sais pas gérer ses conflits QUE PAR LA violence, et c'est la faute AUX AUTRES, jamais la sienne..............
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    Post De la responsabilité du pouvoir algérien Dans la crise du M’zab (Partie 2)

    A LA UNE/La crise du M’zab
    le 08.07.15 | 14h31

    De la responsabilité du pouvoir algérien Dans la crise du M’zab
    (Partie 2)


    Metlili, ville berceau des Chaambas, (la plus grande tribu de la communauté arabe autochtone,) située à 40 km seulement de la vallée du M’zab, vivait dans une léthargie totale, et ses habitants n’entrevoyaient de perspectives qu’à travers principalement (on parle des lourdes tendances) deux solutions :
    1- Intégrer le M’zab où en tous cas de grandes opportunités s’offrent à eux : le travail, l’habitat, l’accès à la vie décente pour ceux qui se sacrifient et même à la richesse. Le processus n’est pas linéaire, mais il est palpable. C’est ainsi que leur mot d’ordre à l’époque était très significatif : ‘’il faudrait mieux posséder un gourbi à Ghardaïa qu’une grande palmeraie à Metlili.’’ C’est la grande ruée vers la vallée du M’zab avec comme zone d’implantation principale : Théniet el makhzen et Hadj Messaoud –Dadda Ali, devenus d’immenses quartiers ceinturant la ville de Ghardaïa, avec tout son corollaire de déracinement, de difficultés d’adaptation liées au difficile passage de la vie semi-nomade à la vie citadine, de promiscuité, de sous emploi par manque de qualification, etc….

    2- La course à la rente et aux privilèges du système, usant et abusant des titres liés à la cause sacrée de la lutte de libération nationale, accaparant dans une course effrénée les structures jouissant d’hégémonie politique (à Metlili, mais aussi au M’zab) en l’occurrence le parti unique et les organisations de masse, particulièrement celle des Moudjahidines, ainsi que les établissements publics de production et de commercialisation des produits sous monopole de l’Etat, source de bien être et d’enrichissement rapide et sans effort pour certains.
    Cette absence de perspectives et d’auto-développement interne, résultat de l’absence de culture de développement économique et de solidarité sociale se perpétuent à ce jour en dépit des évolutions des possibilités offertes les dernières décennies, durant lesquelles les entreprises créées, outre celles liées à l’informel, sont particulièrement centrées dans le domaine du bâtiment et ses activités connexes, des travaux publics et accessoirement de l’hydraulique, et de quelques services. Elles sont toutes liées et dépendantes de l’Administration en tant que pourvoyeuse des marchés. Il y a une connivence avec l’Administration locale de la wilaya de Ghardaïa (que cette communauté a totalement accaparée) et des liens bien entretenus à l’échelle d’autres wilayas du Sud et au niveau central. Ces nouveaux riches sont dépendants du système politico-économique en place et deviennent obligés de servir plutôt les multiples réseaux de ce système que de servir le développement de leur communauté, exclue et abandonnée à son sort.
    Dans ce cadre, il y a lieu de relever que Metlili, ville des Chaambas, dispose d’une grande zone industrielle quasi-vierge.
    Zelfana, sise à soixante km de Ghardaïa, habitée aussi par les Chaambas, est une station thermale de renommée, en état d’abandon, alors que bien prise en main, elle aurait pu faire vivre décemment l’ensemble de la communauté chaambie.
    Cela a engendré de flagrantes contradictions sociales et une exacerbation des frustrations au niveau de la grande masse chaambie de la communauté arabe autochtone. La nouvelle caste accaparant les commandes de cette communauté (quelques élites économiques, rentières et politiques), garante de la représentation politique et idéologique du régime et son socle au niveau du M’zab, devait, en s’appuyant sur ce dit régime, s’ingénier à gérer ces frustrations. Mais, cette caste n’ayant, comme explicité ci-dessus, aucune perspective à offrir faute d’auto-développement, a laissé les jeunes s’abandonner à leurs penchants. Elle n’attendait que ce que peut donner la vache à traire ; elle craignait pour ses privilèges et ses positionnements carriéristes. Leurs intérêts politiques et idéologiques (du régime et de ceux de la nouvelle caste de la communauté arabe autochtone) deviennent liés et s’autoalimentent.
    Les éléments de cette nouvelle caste deviennent dès lors les suppôts du pouvoir. (C’est le terme, tel qu’il vient d’être défini ci-contre, que nous avons repris tout au long de ce document.)

    - Manipulations des suppôts :
    Le pouvoir politique soucieux de sa stabilité, surtout dans cette région d’Algérie d’une grande sensibilité, le M’zab, une spécificité particulière, une différenciation qui le distingue, d’une relative ‘’autonomie’’ économique et organisationnelle de sa communauté comme mentionné ci-dessus, mais que ce pouvoir ne pouvait s’en accommoder ni l’admettre, a pu, sans s’y impliquer directement, trouver la solution miracle usuelle, la recette la plus vieille du monde, d’orienter les frustrations des autres dans la direction de la communauté mozabite, désignée responsable de l’enrichissement sur leurs dos, et d’embourgeoisement exclusif. Le pouvoir et ses suppôts de la communauté arabe autochtone orientent ces frustrations vers l’anti mozabitisme, comme si, ce sont les mozabites qui en sont la cause.
    En réalité, les mozabites, ont-ils empêché, un jour, quelqu’un de se réaliser ?
    En outre, le pouvoir échaudé, soucieux de son image, ne s’impliquait pasdirectement dans cette démarche d’exclusion et de stigmatisation, comme il l’avait maladroitement fait lorsqu’il a tenté, dès les premières années de l’indépendance, de disqualifier Cheikh Bayoud, alors leader de la communauté mozabite et son autorité morale.
    Il est utile d’ouvrir ici, une parenthèse, pour rappeler que, lors de ces derniers évènements de 2014, le cheikh Bayoud, a été fortement vilipendé, encore une fois, par les suppôts de la communauté arabe autochtone, sans aucun égard, ni retenue, éructant d’insolentes diatribes qui dénotent d’une haine exécrable vis-à-vis d’un érudit religieux, et de l’ignorance assumée de sa contribution historique, spécifique, claire et notoirement reconnue du rejet du maintien du rattachement du Sahara algérien à la France, appuyant de la manière la plus catégorique la position du FLN.
    La position des suppôts de la communauté arabe autochtone s’inscrit en réalité dans la logique de l’anti-mozabitisme résultante de ses choix rentiersnécessairement et objectivement à la solde des dictées ordonnées par le pouvoir qui agit donc par procuration pour ne pas s’y impliquer.
    Voyons les faits : A l’indépendance du pays, Le pouvoir politique d’alors avait, en date du 13.10.1964, enlevé et séquestré le cheikh Bayoud, puis l’avait emprisonné arbitrairement et sans aucun procès, durant quatre vingt (80) jours environ, dans la prison d’El Harrach après un passage à la ‘’Maison du Palmier’’ sur les hauteurs de Bab el Oued.
    Une fois libéré, il ne put rejoindre immédiatement le M’zab. Le pouvoir lui avait confisqué ses biens, y compris sa maison familiale, (avant de les lui restituer par la suite), et l’avait assigné à résidence. Ses prêches religieux à la mosquée ainsi que ses cours du ‘’tafsir complet du coran’’ furent suspendus. Tout un chapelet de pressions, des atteintes flagrantes à sa dignité, et des intimidations ininterrompues, et ce jusqu’en 1976.
    Le cheikh, membre élu du premier comité directeur de l’Association des Oulémas, ex ministre de l’Exécutif Provisoire, homme religieux et politique d’envergure, de forte personnalité, de grande intelligence et expérience, étaitsoucieux, à la veille de l’indépendance, de la légalité pour garantir l’examen de passage pacifique du Pouvoir en Algérie . La crise de l’été 1962 était là : notre jeune pays se trouvait au bord de la dislocation et du chaos.
    Le cheikh Bayoud, à l’instar d’autres dirigeants nationalistes n’avaient pas appuyé la confiscation du pouvoir. Et comme ceux qui l’avaient clairement condamnée (cette confiscation), ont tous subi la répression, les emprisonnements et/ou l’exil. Ce n’est pas un hasard qu’un Ferhat Abbas avait rendu visite au cheikh dans sa ville natale en 1964, (année de l’emprisonnement du cheikh), durant laquelle le premier président de l’Algérie combattante, déjà démissionnaire de la présidence de l’assemblée nationale, déchu et mis à l’index, a reçu un immense accueil populaire, le cheikh Bayoud en tête. N’était ce pas, de la part du cheikh, un défi de trop pour le pouvoir ?
    Le cheikh est fondamentalement victime de ses choix pour la légalité et le refus du diktat des armes et des schémas politiques imposés. D’autres personnalités politiques et religieuses, et elles étaient malheureusement fort nombreuses, ont subi le même sort. Nous citerons le cas de trois personnalités de bords différents : Mohamed Boudiaf, le premier coordonnateur du FLN naissant, emprisonné dans le sud algérien puis exilé ; comme d’ailleurs Ferhat Abbas, prisonnier au Sud avec confiscation des biens et passeport ; et le cheikh Brahimi, président de l’Association des Oulémas mis en résidence surveillée jusqu’à son décès en Mai 1965.
    C’est dans ce contexte, et par rapport à ce contexte qu’il y a lieu de situer les atteintes politiques et morales à l’encontre du cheikh Bayoud. Il a été arbitrairement malmené pour ses positions politiques post indépendance.
    Ici, au M’zab, les suppôts du pouvoir de la communauté arabe autochtone, dans leur logique de confiscation des instances politiques locales pour asseoir à tout prix leur domination et celle de leur communauté, ont dans un premier temps, joué le mauvais rôle en taxant le cheikh d’ennemi des orientations politiques du pays (il fallait plaire tout d’abord). Puis profitant de la disqualification du cheikh par le pouvoir anti démocratique de l’époque pour les raisons sus évoquées, ces suppôts ont tenté dès lors de préfabriquer des accusations de traitrise. Ils cherchaient à le briser politiquement et définitivement, avec à l’évidence le consentement d’un pouvoir qui sait apprécier le travail des prédateurs, à travers la remise en cause de son statut de leader incontesté de la communauté mozabite.
    La culture de la légalité et la culture de la démocratie ont été foulées aux pieds. La lutte de ces suppôts de l’anti démocratie pour l’accaparation des instances locales au M’zab, dans le sillage du despotisme du pouvoir central, vise la stigmatisation de la communauté mozabite, communauté qui a démontré à travers son long parcours historique ses capacités et ses apports généreux et ses répulsions de la position d’éternel assisté que ces suppôts recherchent.
    Que ces gens courent derrière la rente, ils ne sont pas les seuls; mais c’est leur anti-mozabitisme qui pose problème. Il devient source de haine et des violences.
    Face donc à la montée des revendications et des luttes sociales et politiques au niveau du M’zab, le pouvoir répond par la culpabilisation et la divisioncommunautaires, sève nourricière des violences communautaires.
    A vrai dire, si cette démarche s’appuie aussi sur d’anciennes frictions et pesanteurs sociologiques entre les communautés arabe autochtone et mozabite liées à des évolutions, des modes de vie et des expériences historiques fondamentalement différents, la base populaire arabe ne s’était pas impliquée dans cette logique durant la première décennie post – indépendance et ce pour de multiples raisons. Le processus du rejet brutal de la communauté mozabite a été un processus graduel, évolutif et globalement lié à l’intensité des frustrations sociales et économiques, au degré de rétrécissement du système classique de la rente, à l’approfondissement de la crise globale à l’échelle nationale et ses répercussions au plan local, à la saturation des capacités du M’zab, et politiquement au niveau de l’évolution des acquis démocratiques dans le pays. Les haines étaient beaucoup plus exprimées et mises en avant, dans un premier temps par les suppôts sus indiqués, poussant et accentuant, sous l’impulsion du pouvoir local et central, et sous l’effet de la crise politico-économique de plus en plus dûment ressentie par les bases populaires, la haine du mozabite et donc sa stigmatisation.

    Le pouvoir a, grâce à la contribution de ses suppôts, réussi son pari d’orienter la haine vis-à-vis du pouvoir, responsable de la situation de détresse de la base populaire de la communauté arabe autochtone, vers la haine de la communauté mozabite, avec évidemment des nuances en fonction des périodes et des conjonctures.

    - Echanges inter-communautaires :
    En réalité, durant les siècles de vie commune, dans la vallée du M’zab, entre la communauté arabe autochtone, composée essentiellement des tribus des Chaambas, (la plus importante en nombre et influence), des M’dabih, des Beni Merzoug et autres, et la communauté mozabite, il n’y a pas eu un front arabe contre un front mozabite; l’Histoire à notre humble connaissance n’a pas signalé un tel cas. C’est l’actuelle crise (2013-2014-2015), que nous qualifierons d’historique, que pour la première fois un tel scénario se produise, et à l’échelle de tout le M’zab (à l’exception d’El Atteuf).
    C’étaient globalement des guerres entre deux camps, où au sein de chaque camp les deux communautés étaient représentées. C’était là des jeux d’alliances plus ou moins structurés, de guerres de çoffs ; et plus ou moins conjoncturels lorsqu’il s’agit d’intérêts de groupes, de fractions, de cités, ou fraction de cités. Ces guerres éclataient aussi entre les tribus arabes autochtones, dont nous citerons la grande fitna, dans le passé, entre les Chaambas et les M’dabih sur des questions d’espaces de pâturage dans les alentours de la chebka du M’zab.
    Sur la base de ces données historiques, nous pouvons affirmer qu’il n’y a jamais eu de conflit ou guerre sur une base religieuse ou déclarée comme telle entre malékites-ibadites.
    Par contre, des exemples édifiants de solidarité et de complémentarité ont été rapportés, comme les accords conclus ou les conventions établies entre les mozabites et les tribus des Beni Merzoug, des M’dabih et des Chaambas, définissant les conditions de leur intégration dans la Cité, leurs devoirs et leurs droits. Les Beni Merzoug étaient répartis sur certaines fractions mozabites et bénéficiant même jusqu’aux premières années d’indépendance des solidarités sociales que recevaient les membres mozabites. Avec les Chaambas, c’est l’expérience originale, enrichissante mais inaboutie d’échange de familles entre le k’sar mozabite d’At M’lichet (Mélika) et Métlili des Chaambas avec comme corollaire le rôle essentiel des mozabites dans la construction du k’sar de Metlili et le développement de sa palmeraie.
    En outre, des études mentionnent, par ailleurs, le ‘’congrès’’ des commerçants mozabites d’Alger de 1642 durant lequel les commerçants mozabites et les malékites du M’zab et ses environs (particulièrement les Chaambas et M’dabih) se sont entendus sur l’organisation de caravanes mixtes d’Alger vers le M’zab et retour, leur participation aux réunions de la Djemaâ mozabite à Alger, l’entraide entre les parties, et la venue en aide aux nécessiteux dans leur retour au bled…..
    A l’indépendance, les crispations communautaires s’accentuaient sous l’effet des retombées des luttes pour le pouvoir au niveau central, et particulièrement les luttes autour de l’axe démocratique (comme rapporté auparavant) et les luttes autour du projet d’option de développement économique et d’ouverture politique de l’Algérie : ‘’socialiste’’ ou libérale, prenant au niveau local, bien que d’une manière assez confuse, les contours de positions communautaires.
    C’étaient néanmoins des positions des élites qui s’affrontaient au sein du FLN et de ses organisations satellitaires, où le dessus fut du côté des suppôts de la communauté arabe autochtone du système dominant, qui glissaient de plus en plus vers la dégustation délectable des privilèges acquis et attendus des surenchères qu’ils affinaient sur les ‘’désastreuses conséquences’’ de l’influence des mosquées, des médersas et Azzabas sur la société mozabite (voir à ce sujet le fameux rapport de la Fédération FLN de Ghardaïa de 1967 qui incriminait avec force ces institutions, et le rapide envoi, à cet effet, par Alger d’une commission centrale d’enquête présidée par le cheikh Kheireddine. Le rapport de cette commission d’enquête indiquait clairement dans ses conclusions, le fondement subjectif des problèmes et litiges soulevés par le rapport de la Fédération, qui sont le résultat de comportements de certains des affiliés au Parti qui cherchaient, en son nom, à s’accaparer tous les centres d’influence au M’zab y compris sur le domaine religieux. Ces affiliés, sous prétexte de l’application des orientations du Parti, tentaient de mettre un terme aux us, coutumes et pratiques religieuses locales.
    Le rapport mentionnait également le comportement de certains de ses responsables (du Parti) marqué par l’arrogance, l’absence de souplesse et la juste appréciation des situations.
    Il faisait mention aussi de l’absence chez les Mozabites de toute idée de séparatisme ou d’atteinte à la souveraineté nationale et relevait la sagesse et l’attitude mesurée des habitants du M’zab.
    Cet extrait du rapport du cheikh Kheireddine est fortement édifiant : «… ceuxincapables de construire préfèrent la facilité de détruire »).
    La communauté mozabite commençait dès lors à ressentir de réelles pressions, mais continuait imperturbablement à ‘’suivre son bon chemin’’ de la participation active à l’édification du pays et son développement. Des personnalités influentes de la communauté arabe autochtone ont suivi lemême chemin de l’investissement, tandis que d’autres plaçaient leurs fortunes entre les mains propres de mozabites pour les fructifier. Des ponts d’échanges et de complémentarité à une échelle élevée commençaient à surgir, confortant les rapports déjà existants au niveau des métiers et marchés populaires entre artisans, différents métiers, commerçants, agriculteurs, maquignons….
    En dépit des quelques accros, des hauts et des bas, et certaines expériences malheureuses, les deux communautés tentaient de consolider leur rapprochement. Les actions d’entraide et de solidarité n’ont pas cessé. Les relations humaines et sociales étaient réciproquement acceptables et respectables y compris dans les quartiers dits mixtes. Le bon voisinage y régnait. En outre, des actions communes sont menées. Ainsi, pour la réalisation du premier centre de dialyse à Ghardaïa, les contributions financières parvenaient des deux côtés. Les apports financiers et matériels des Mozabites à la réalisation de mosquées pour les malékites sont nombreux et conséquents en dépit de ces salafistes qui déterrent les haches de guerres religieuses qui n’existent que dans leur imagination. C’est le même comportement pour les mariages collectifs pour lesquels les sollicitations des mozabites ont reçu des réponses bien favorables. En outre, beaucoup de Mozabites accomplissaient des prières communes avec les arabes autochtones. Lors de leurs déplacements au Nord, surtout pour des soins, les mozabites leur accordaient l’aide, l’assistance et la sollicitude exigées.
    Même durant ces derniers évènements, et au cœur des affrontements, des exemples d’un extraordinaire humanisme ont défié les ignobles atrocités. Nous nous limiterons à deux cas uniquement, pour citer ce mozabite qui, dans le feu de l’action, a frayé pour son voisin, un arabe, un chemin pour le ‘’sauver de la mort’’, un arabe enseignant universitaire qui en avait, les yeux humides de larmes, témoigné lors d’une émission télévisée, (durant laquelle, nous devons à l’obligation de ne pas passer sous silence ses appréciations malsaines, qui n’honore pas son titre d’enseignant universitaire, liées à la ‘‘justification’’honteuse et anti républicaine et en direct de l’incendie des quatre premiers magasins de Théniet el makhzen -d’avant la grande opération- (aspect non relevé par les participants et les animateurs), ainsi que ses propos inconsistants sur l’absence de mariage mixte entre communautés). Nous citerons en outre, le cas de cet arabe qui, voyant des jeunes de sa communauté commencer à défoncer les portes, incendier les habitations de leurs voisins mozabites et les agresser physiquement, a eu ce magnifique geste de demander à son épouse de faire immédiatement évacuer par la terrasse vers son domicile ses voisines mozabites (leur mari et père étant absent, travaillant au Nord du pays) pour les sauver vers son second logement situé dans un lointain quartier paisible.
    Les fondements de la coexistence sociale et de l’entraide humaine tenaient encore bien, même sous le feu brûlant de la violence aveugle et haineuse.


    III- Repères historiques :
    - Evènements de 1985 :
    Le premier grand clash a eu lieu durant le ramadhan de 1985 entre les mozabites de Ghardaïa et les M’dabih. C’était sous l’ère Chadli, caractérisé par le glissement, après les années de l’omniprésence du pouvoir fort et intransigeant de Boumèdienne, vers la déliquescence de l’Etat. L’année 1985 représentait aussi l’année d’annonce de la grande crise économique en Algérie durant laquelle le niveau de la cagnotte des devises a déjà atteint la côte d’alerte rouge, et les importations du pays s’effectuaient avec le recours aux crédits fournisseurs à des taux d’intérêts exorbitants, enfonçant donc davantage son endettement, outre les taux élevés des assurances à l’exportation des pays fournisseurs pour couvrir leurs risques, grevant les prix d’acquisition.
    En outre, le recours durant la première moitié des années 80 du siècle dernier aux importations de masse des produits et équipements électroménagers et des produits de consommation (PAP Programme Anti Pénurie) après des années d’interdiction et de frustrations ont suscité de forts engouements au niveau populaire engendrant d’énormes dépenses qui ont érodé ses revenus.
    Aussi, dans le cadre des dispositions portant mise en valeur des terres, et l’encouragement de l’Etat à l’agriculture saharienne, des parcelles ont étéattribuées à des Mozabites, ainsi d’ailleurs qu’à des M’dabih de la commune de Daya, dans le périmètre appelé Laâdira. Ce périmètre est mitoyen de Daya, mais il est en même temps situé dans le prolongement naturel de la palmeraie de Ghardaïa. Cette décision n’a pas été admise par les mandataires et le lobby sectaire des M’dabih. En réalité, ils refusent la venue de Mozabites ‘’accaparer leurs terres’’ car situées dans ce qu’ils considèrent comme leur espace vital. Ils craignent de subir la concurrence des Mozabites en matière agricole, et par conséquent le rétrécissement attendu du quasi monopole des M’dabihs sur le marché des légumes produits localement, source principale de leurs revenus, outre l’élevage pastoral.
    Encore une fois, au M’zab, le foncier devient un enjeu capital animé par les enjeux économiques et socio-culturels dont il devient le réceptacle. Faute de régulation et d’anticipation de ces enjeux, en l’absence de l’Etat fort et entreprenant, ces enjeux poussent aux violences communautaires, au lieu et place des luttes et revendications socio-économiques et politiques en direction du pouvoir censé gérer la société dans ses différentes composantes et assurer la prise en charge de ses préoccupations.
    Le pouvoir représentant l’Etat est en première et dernière instance le premier responsable de ces violences. Ainsi, outre la crise économique qui pointe, ces enjeux ont été exploités pour faire violemment réagir le peuple abusé des M’dabihs, pour lesquels le mozabite est désigné comme point de fixation, celui qui va être la source de leur appauvrissement.
    Dans ce cadre, des attaques et saccages ont eu lieu. L’horreur s’est pointée avec fracas avec son lot de destructions, d’incendie des exploitations, des animaux éventrés et tués et, par extension, des magasins et biens des mozabites incendiés en plein ville transformée en champ de bataille. Les M’dabihs avaient en quelque sorte déjà étalé, en ce temps là, un vif et bref aperçu des capacités de violence et de nuisance enfouies auxquelles ils peuvent, sous la direction et l’impulsion de leurs suppôts manipulateurs, sans retenue, sans égard aucun, sans discernement y recourir. C’était un scénario à une échelle réduite de ce qui se reproduira en grandeur nature vingt huit ans après (soit à partir de fin 2013) dans toute la vallée du M’zab.
    Cette violence stupéfia les mozabites, attendu que sous l’Etat national la violence communautaire ne pourrait exister et s’exprimer avec autant de force pour la solution de problèmes qui relèvent de son autorité. Croyance naïve en l’Etat de Droit ?
    L’un des premiers pionniers de ces exploitations, Kacem CHEKEBKEB tomba en chahid. Il fut atrocement torturé et mutilé. Ce fut en 1985.
    Aussi, le premier martyr mozabite des évènements actuels (2013-2014-2015) est tombé sous leurs mains assassines à Touzouz lors de leur attaque en règle de ce quartier ; quartier, encore une fois, qui pose problème pour eux car directement mitoyen de leur localité Daya. Aussi, le périmètre bien précis de Laâdira (cité auparavant lors des évènements de 1985) subira encore une fois la même furie incendiaire et destructrice avec cette fois-ci le ‘’soutien’’ complice et affiché de certains groupes des forces de gendarmerie.
    La culture du Droit, du bannissement de la violence et le socle de la garantie de leur application sur le terrain des réalités à travers l’exercice de l’autorité de l’Etat dans toute son impartialité n’ont pas évolué d’un iota durant toute cette période, en dépit des dramatiques événements (Octobre 88 et décennie rouge) qui ont ébranlé l’Algérie toute entière, dont le M’zab.
    Encore une fois, c’est l’absence de gouvernance de ce grand pays, l’absence d’anticipation et de gestion prospective et la limitation du rôle du pouvoir à seulement assurer sa régénération, qui assurent la reproduction de plus en plus dramatique des scénarios décrits ci-dessus. La violence communautaire devient le réceptacle qui éponge la lutte sociale et revendicative; l’inverseur de cible. Le pouvoir ‘’joue sur du velours.’’
    Mais cette politique de démission et de gestion archaïque si payante pour le pouvoir au niveau du M’zab a coûté par ailleurs très cher à l’Algérie qui a été surprise par l’ampleur des événements d’Octobre 1988.
    - Le M’zab après 1988 :
    A partir de cette date symbole, et dans toute l’Algérie, les ressentiments, les étouffements et les brimades choquantes, profondément vécues par lesmasses populaires vont faire éclater la chape de plomb. Les dénonciations du régime et les violences verbales qui en découlent se transforment en programme politique superbement agencé et édulcoré par la phraséologie religieuse d’un parti qui voulait à tout prix le pouvoir, le pouvoir seul. En face de lui, le régime même affaibli tenait bien et sans partage le pouvoir, tout le pouvoir. L’Algérie entière est prise dans la tourmente de ce dilemme insoluble et imposé. Pour choisir l’un des deux, le pays était contraint d’aller à des élections qui avaient davantage aggravé la crise. Les évènements qui ont suivi sont des plus dramatiques pour le peuple et le pays entier.
    Le M’zab pensait pouvoir y échapper en se frayant sa propre voie, croyant que l’ère démocratique a bien commencé. En présentant ses propres listes, tout en osant soutenir d’autres listes partisanes (PRA par exemple) aux élections locales, la communauté mozabite a subi, dans une alliance sacrée, surprenante et ‘’presque contre nature’’, les foudres des anciens suppôts du pouvoir de la communauté arabe autochtone qui continuent néanmoins à résister aux assauts du nouveau parti, mais aussi de ses nouveaux maîtres, conquérants et décidés, qui empruntent aux premiers cités, leurs méthodes punitives et leur dirigisme outrancier.
    C’est la ville de Berriane, une des sept cités du M’zab, qui a concentré et laissé exploser les fortes tensions qui s’exprimaient. Mené par le nouveau parti en lice en 1990, et l’appui des suppôts vaincus mais revanchards, et sous le couvert de marches de protestation et de dénonciation des résultats des élections à partir d’une mosquée, sous les cris ‘’d’Allah Akbar’’, des expéditions punitives et des agressions ont été menées à l’encontre des mozabites, leur reprochant ainsi leurs choix démocratiques. De sanglants heurts intercommunautaires ont dramatiquement coûté la vie à deux mozabites.

    Cela met en relief :
    - la grande sensibilité du M’zab aux événements se déroulant au niveau central, mais aussi
    - la triste profondeur de la assabia et la haine anti mozabite des élites de la communauté arabe autochtone qui transcendent leurs propres clivages politiques pourtant si importants, du moins en apparence,
    - la nature anti démocratique des tenants de ces deux partis et précisément des suppôts du pouvoir et des nouveaux maîtres qui veulent suppléer ces derniers. Tous les deux refusent le choix libre de la majorité. Le choix devrait demeurer entre eux.
    - la responsabilité du pouvoir et de ses représentants locaux qui n’ont pas été à la hauteur de la gestion de ces graves évènements. Ils n’ont pas fait preuve d’anticipation, et n’en ont pas tiré les conclusions qui s’imposaient. Bien au contraire, tout porte à croire qu’ils veulent que ces évènements les confortent dans leurs thèses : sans eux point de salut. C’est pourquoi les manœuvres de coulisses et les manipulations ne sont peut être pas étrangères à ces évènements. Quelques années plus tard, des affrontements encore plus sanglants et étalés sur plusieurs années vont avoir lieu.
    Nous ne pouvons aborder ici dans le détail, le volet hautement dramatique et cyniquement violent des affrontements meurtriers, à partir de 2008, de la grande cité de Berriane qui a de nouveau subi, seule, dans l’isolement et le relatif désintéressement local et national, des années entières de terreur et d’horreur durant lesquelles les gens d’ici et d’ailleurs ne se contentaient que de complaintes fatalistes et de soupirs angoissés. En tous cas l’expérience de Berriane est un chapitre qui est de nature tout a fait identique aux événements de Ghardaïa et de la vallée du M’zab de tout point de vue, avec à l’évidence des acteurs, des points de départs et des trames différents, des problématiques qui se ressemblent et un fondement qui nous paraît être toujours le même : la mise au pas par le Pouvoir de la communauté mozabite, et lui faire payer le prix de ses ‘’égarements démocratiques’’ en instrumentalisant ses suppôts de l’autre communauté, pour mettre en branle la machine des divisions, puis des violences communautaires, tout en demeurant soft.
    A Berriane, dans les années 2000, comme en 1990, le libre choix de la communauté est à bannir. Le choix du parti du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) lors des élections locales n’est pas admis par le pouvoir. Les suppôts de la communauté arabe autochtone ont été ameutés et sous des prétextes presque fortuits les scènes de violence éclatent.
    Ce cycle de violence a été accompagné et non traité. La communauté mozabite entière devra chèrement payer ses choix, du moins le choix d’une partie d’entre elle.
    L’émancipation démocratique n’est pas encore à l’ordre du jour au M’zab. Le pouvoir semble craindre pour le M’zab ‘’la contamination kabyle’’. Pourtant le RCD, comme le FFS (source des problèmes de Ghardaïa semble-t-il) sont jusqu’à nouvel ordre des partis agréés qui agissent dans le cadre de la légalité républicaine. Il a été fort dommageable et très chèrement payées les incompréhensions et la non capitalisation à temps de la douloureuse expérience de Berriane qui depuis 2008 continue à ce jour. Mais les récents évènements de Ghardaïa et de toute la vallée du M’zab vont y apporter un éclairage certain. Les zones d’ombres se sont globalement dissipées.

    - Problèmes socio-économiques du M’zab :
    Ainsi, vint huit ans après le ramadhan rouge de Ghardaïa (évènements du ramadhan de 1985 cités ci-dessus), et après les sanglants heurts de Berriane sus évoqués, et ceux de Guerrara (une autre cité du M’zab) de 1975, puis de 1989 et de 2013, de multiples affrontements dans plusieurs localités (Beni isguen - Théniet el makhzen ; Melika - théniet el makhzen ; Ghardaïa – Mermed -Ain Lebeau-Bouhraoua…) et ce particulièrement depuis le début des années 2000, et qui se sont gravement multipliés au fil des ans pour plusieurs raisons qui nécessitaient l’obligeante intervention des services de l’Etat, nous relevons leurs non prises à bras le corps, et l’insuffisance du suivi. Des demi- solutions et des reports de décision dénotant d’une absence de volonté ferme de prise en charge, comme si ces problèmes ne concernaient pas les autorités responsables. Pourtant c’était un ensemble de problèmes concrets liés principalement :
    - Au foncier:
    * Absence d’une politique de gestion de ce volet, pourtant crucial du fait de la totale saturation de la vallée du M’zab et ce depuis fort longtemps. Les politiques et programmes de décongestion de l’espace urbain existant ont été menées soit dans l’hésitation et l’indécision qui ont longtemps retardé les projets, soit dans la précipitation qui n’assure pas leur maturation, outre la prééminence de l’approche bureaucratique. L’exemple édifiant demeure la première cité d’Oued Nechou, un ilot de logements implantés en plein désert inhabitables durant plusieurs longues années, alors que la crise du logement était à son comble.
    * Absence de lotissements pour l’auto construction qui a poussé les jeunes à envahir tous terrains proches, sans se préoccuper de la nature de leur propriété juridique avec les conséquences attendues : affrontements ente jeunes et forces de l’ordre, et le plus souvent entre jeunes des deux communautés. En outre, cette situation de blocage de distribution de terrains qui perdure est à l’origine de création ou tentative de création de lotissements de fait, engendrant des tensions multiples. Les tentatives d’accaparation de terrains à bâtir ne s’arrêtent pas, et les heurts aussi. Pourtant rien n’y fut.
    * L’Absence de délimitation concertée et d’affectation de terrains pour la création de nouveaux cimetières et/ou l’éventuelle extension de certains ; Cette question était à l’origine de multiples incidents et demeure encore pendante.
    En outre, les problèmes sociaux s’aggravent au niveau de tous les secteurs: Le problème des coupures d’électricité qui trainait depuis des lustres, n’a connu de solution que lorsqu’il est devenu ces deux dernières années un problème national. L’alimentation sélective en eau potable (certaines cités sont alimentées 24h/24, pendant que d’autres, mitoyennes de ces cités privilégiées et situées dans le centre urbain de la vallée ne sont alimentées et irrégulièrement, que durant quelques petites heures, et faute de pression, l’eau n’arrive pas à couler du robinet lorsqu’il est situé à un mètre environ du niveau du sol) et les coupures totales de plusieurs jours sont courantes.
    La surcharge intenable des classes au sein de la plupart des établissements éducatifs des différents échelons, outre le désengagement des administrations concernées en matière de prise en charge des besoins de chauffage, climatisation-ventilation, et autres besoins que les associations des parents d’élèves tentent tant bien que mal de les satisfaire à partir de contributions financières de parents; alors que la qualité des enseignements et de l’encadrement pédagogique et administratif est dans l’ensemble déplorable parrapport aux potentialités et l’héritage culturel de la région. Le domaine de la santé s’est dégradé au fil du temps avec l’apparition d’épidémies que nous croyons à jamais irradiées, alors que la qualité des soins et l’environnement hospitalier s’enfoncent chaque année dans la dégradation et le laisser faire. (A l’hopital, comme au centre de maternité, ce sont des nuées sans fin de petits cafards qui frayent leur chemin entre les patients et les petits bébés dans l’acceptation totale de cette situation comme une fatalité admise).

    En outre, après de multiples manifestations et heurts avec la population, la question de l’assainissement, de la remontée des eaux de la nappe, et le déversement des eaux usées dans le lit de l’oued M’zab, qui constituaient une catastrophe écologique et sanitaire, a connu une solution, bien que partielle encore ; elle nécessite encore un suivi particulier car des blocages importants persistent. D’autres secteurs enregistrent les mêmes difficultés : l’état des rues et ruelles à l’intérieur du tissu urbain, les routes inter cités de la vallée, absence de route surplombant le second versant de la vallée avec des bretelles de raccordements à ses différents quartiers et cités en vue de décongestionner le centre ville de Ghardaïa, la ville où un seul axe routier relie EL Atteuf à Daya, outre les routes et pistes agricoles. Dans le domaine agricole les manques à gagner pour les périmètres existants découragent les plus téméraires. Dans les TIC, le réseau internet et la téléphonie fixe enregistrent des perturbations multiples et continues. La culture demeure toujours le parent pauvre, alors qu’en matière sportive les associations s’adonnent au bricolage faute d’infrastructures de proximité. Il demeure fort déplorable que pour les dizaines d’équipes de football évoluant au niveau de l’espace du Touzouz, aucune attention ne leur soit accordée, (même pas de vestiaires)…..
    Ce sont ces multiples problèmes auxquels il y a lieu d’ajouter la ‘’mal vie’’, le chômage, la bureaucratie étouffante, l’administration sélective, le mépris et l’absence de dialogue, l’inertie des responsables…qui ont jeté la jeunesse dans la revendication de la rue. La jeunesse de la communauté mozabite, conformément à ses traditions, privilégiait auparavant le contact, l’écrit et la sollicitude des responsables des secteurs à problèmes pour aboutir aux solutions recherchées. Mais, les réponses ne parvenaient pas et les problèmes s’aggravaient. L’absence de réactivité des responsables exaspère les jeunes.
    Dans toute l’Algérie, l’expérience des émeutes et des méthodes violentes a été payante. Les actions et démarches pondérées auprès des autorités ont prouvé leur inefficacité. Les gens avaient compris que pour aboutir à une issue positive à leurs revendications, il faudrait se déplacer en groupe dès le premier contact. Les méthodes évolutives des formes de luttes classiques sont tristement devenues inopérantes.
    Ici, au M’zab, les structures traditionnelles et les hommes qui en sont issus n’ont pu s’adapter à ces méthodes, ni se mettre au diapason des besoins socio culturels et économiques et des aspirations pour plus de respect, de dignité et de reconnaissance de ses particularismes. La jeunesse mozabite de Ghardaïa (du moins une partie) s’est assumée et a choisi de nouveaux cadres d’activités pour y trouver à la fois des solutions et une vision. Le FFS, le Front des Forces Socialistes, émerge alors avec force sur la scène locale. Les jeunes mozabites qui y militaient ont su encadrer des actions d’envergure. Ce parti leur avait donné le cadre d’expression et d’action.
    Des mouvements ininterrompus de protestations ont été engagés avec de plus en plus d’appui populaire. Aux élections locales de 2007, le FFS avait obtenu un score respectable. Alors que la communauté mozabite découvrait l’ampleur des luttes et des actions multiformes, pacifiques mais aussi très souvent frontales avec des heurts, des échauffourées et des affrontements avec les forces de l’ordre, suivis d’arrestations et d’emprisonnements, qui ont véritablement secoué et mis dans la stupeur une partie de la communauté non habituée aux phénomènes de violence d’où qu’elle vienne, l’autre partie appréciait néanmoins les résultats obtenus.
    Mais depuis longtemps, les manipulations et le jeu des coulisses s’activaient, s’ingéniaient, et organisaient la contre offensive. Et comme pour Berriane avec le RCD, c’est aussi toute la communauté de Ghardaïa qui devrait payer le prix du soutien d’une partie de la communauté au FFS et du choix démocratique effectué.
    Ainsi, pour les tenants du pouvoir, le prétexte est tout indiqué, et le faire valoir pour se justifier est trouvé, comme si, avant, il leur en fallait ! Alors les amalgames sont fort insidieux. La communauté devrait-t-elle répudier le FFS ou la démocratie, ou les deux à la fois ? Et la contrepartie ? La référence était-ce la période de l’après indépendance jusqu’à la décennie rouge ?
    La grande Histoire a déjà enregistré les petites histoires douloureuses de cette période faussement calme. Nous en sommes des témoins sans le vouloir. En tous cas, c’est ’’bonnet blanc et blanc bonnet’’ ; et les tenants du pouvoir ont ‘’la tête près du bonnet’’ : ils sont, dans tous les cas de figure, prompts à sévir.
    Alors la réponse au ‘’Que Faire’’ par les maîtres des coulisses tombe: C’est le temps du laisser faire et la recherche du pourrissement. D’ailleurs les autorités locales les avaient, selon beaucoup d’avis, excellemment bien appliqués. C’était une démarche bien pensée d’accumulation des haines et des violences, qui se sont davantage cristallisées ces quelques dernières années. Le prélude à des actions d’envergure,
    dont la date coïncidait avec la période de flottement pré-électorale pour le quatrième mandat présidentiel.
    Un alibi de plus pour justifier la nécessaire stabilité et continuité du pouvoir en place,
    seul capable, selon eux d’assurer la maîtrise du pays.

    Dernière modification par zadhand ; 09/07/2015 à 00h22. Motif: De la responsabilité du pouvoir algérien Dans la crise du M’zab (Partie 2)
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    Evénements du Mzab

    le 10.07.15 | 00h38

    Kameleddine Fekhar arrêté à Ghardaïa





    Le Dr Kameleddine Fekhar, ex-militant du FFS à Ghardaïa vient d’être arrêté ainsi que
    plusieurs des ses camarades dans une mosquée du quartier Houache à Ghardaïa.



    Ce militant des droits de l’homme ayant proclamé l’autonomie du Mzab venait d’adresser au Secrétaire Général de l'ONU "un appel de détresse et demande d'une intervention urgente" suite aux evenements de Ghardaia.
    Cette arrestation fait suite au mandat d’amener signé jeudi matin par le procureur général de la cour de Ghardaia.
    C'est au cours d'une opération coup de poing menée par les forces combinées de l’armée et de la gendarmerie au niveau des quartiers chauds de Ghardaia, que ces arrestations ont eu lieu.


    Houria Alioua

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    le 11.07.15 | 10h00

    Une vingtaine de morts dans Les affrontements de mercredi

    Ce qui s’est passé à Guerrara

    Guerrara (Iguirraren). La «montagne tabulaire» a accouché de la bête immonde. vendredi, 10 juillet.
    Des lendemains de boucherie et de furie incendiaires qui dégoulinent de sordide.

    Guerrara.jpg


    Un calme plat préside à la destinée de Guerrara, la ville du M’zab sise à 120 km au nord-est de Ghardaïa
    plongée dans l’enfer des interminables affrontements intercommunautaires.

    Sa population, plus de 60 000 habitants, a frôlé l’irrémédiable et l’ethnocide rwandais. Sans Tutsi ni Hutu. Deux nuits (celles de lundi et du mardi à mercredi derniers), immanquables nuits des longs couteaux et des fusils de chasse, ont précipité la vallée dans l’horreur et les vertiges des massacres à grande échelle.
    Les Algériens de Ghardaïa ont fait parler la poudre. Pour la première fois. L’Etat et sa police s’étant mis en retrait, notamment après la mort d’un policier à Berriane. Résultat macabre : 25 morts, 22 selon la version officielle, et des centaines de blessés.
    Les routes menant de et/ou vers Guerrara (la RN1, le CW33 et la RN49) par Zelfana au Sud ou Berriane à l’Ouest, sont devenues de véritables coupe-gorges, parsemés de guet-apens. Caillassage de véhicules, faux barrages et agressions y sont devenus légion.
    Chaque mètre d’asphalte est synonyme d’aventure porteuse de gros risques. Les routes sont désertes, quasi désertes, systématiquement contournées par les automobilistes.
    Il en est ainsi de l’axe Guerrara-Berriane, très fréquenté en temps de paix par les gros tonnages et transporteurs de marchandises, qui est devenu le terrain de chasse de bandes de «cagoulés». A l’hôpital Cherifi de la daïra, 18 dépouilles d’Algériens refroidis gisent encore dans les armoires de la morgue, attendant un visa d’inhumation.
    Celles notamment d’une douzaine de Mozabites dont les funérailles sont prévues aujourd’hui. L’enterrement des cinq Chaâmbi morts des suites de leurs blessures, programmé pour hier, a été annulé. Une fournée de policiers à cran garde l’édifice.
    La mise sur internet de vidéos montrant des corps criblés de chevrotines exacerbe la paranoïa générale. «Je ne vous dirai rien du tout, s’emporte le directeur de l’hôpital. Sans autorisation express de la direction de la santé, je ne vous laisserai approcher ni les blessés ni le personnel médical.» Inconsolable.
    La tête entre les mains, le visage en suie, Ouiri El Hadj Ali, le boulanger quinquagénaire mozabite de haï Mahmoud pleure comme un môme. Sa boulangerie, ses magasins, sa superbe villa ont été ravagés par les flammes.
    Pour la seconde fois en moins de trois ans.

    La carcasse de son fourgon flambant neuf trône dans le garage dont la porte a été arrachée. A genoux dans le hall de ce qui fut autrefois sa superbe demeure, il pleure ses 35 ans de labeur partis en fumée.
    «Au téléphone, j’implorais l’officier de police pour qu’il intervienne ne serait-ce que pour sauver mes enfants et la dizaine de femmes réfugiées chez moi, mais rien. Eddoula, l’Etat nous a abandonnés.»
    Sa famille n’a eu la vie sauve que grâce aux renforts des gens de sa communauté.

    A l’odeur de brûlé des meubles consumés par les flammes, s’ajoutent des relents fétides provenant de la terrasse où gît le chien de garde abattu et dont le cadavre est partiellement carbonisé. Le jeune Younès, 16 ans, a du mal à raconter la nuit d’épouvante.
    Ses mots sont comme cisaillés par la terreur laissée par l’assaut violent, le sauve-qui-peut à travers la forêt de palmiers, les cris des femmes et des enfants terrorisés. «Ils (les assaillants) sont venus à 2h nous attaquer avec des cocktails Molotov, dit-il. Hadou machi Ibade…ce ne sont pas des êtres humains.» Le pâté de maisons est désormais hanté, déserté par ses occupants.
    Quelques silhouettes, celles de revenants furtifs et de pompiers, tentent de vider les caves et sous-sols des eaux d’extinction ou pour récupérer ce qui peut l’être et a échappé à la mise à sac. «Nous ne sommes intervenus que bien plus tard, affirme un pompier, soit lorsque le calme est revenu, et ce, pour éviter notamment les reprises d’incendie.» Hamou Oudjana, membre du comité local de suivi et de coordination, dénombre quelque 73 maisons incendiées rien qu’à haï Mahmoud. Sur les grands boulevards éponymes, les façades d’habitations ont changé de teinte, léchées par les flammes.
    De la pierraille, des milliers de douilles de cartouches lacrymogènes jonchent les rues et trottoirs. A l’entrée de la ville, une colonne de fourgons cellulaires de la gendarmerie. Au rond-point, les traces de trois véhicules. Au quartier Asmar, l’école primaire donne asile à quelques familles de néo-SDF venant de Mouden et autres quartiers martyrs.
    Le quartier voisin à haï Mahmoud, celui de Ouled Aïssa (haï Aïssat Iddir), les pères de famille chaâmbi racontent, non sans effroi aussi, les longs quarts d’heure de démence accusant, pour certains, la police pour son «parti pris».
    Au-dessus de Sakiet El Aïn, l’oued (de sang) séparant depuis toujours les deux communautés, fait danser les mirages sous une chaleur suffocante et grand cagnard. «Ce n’est pas une question malékite-ibadite, ni arabe-amazigh.
    Ces gens-là nous ont donné l’assaut et on s’est défendus», rétorque Mohamed, membre du comité de vigilance chaâmbi. Il nous montre l’endroit où un jeune de son quartier fut surpris par une salve de fusil de chasse. Cette nuit-là, dit-il, les Mozabites étaient plus de 3000 à donner l’assaut à partir de leur palmeraie.
    Il est 13h. Par petites grappes, les fidèles de haï Ouled Aïssa rejoignent leur mosquée portant le nom d’un illustre calife. La mèche est partie lundi dernier de la mosquée Al Masdjid Al Attik, la mosquée malékite située non loin de l’enclave du vieux ksar. Les fidèles auraient été empêchés de rejoindre leur mosquée, ce qui a déclenché les hostilités.
    Les deux communautés s’observent sans se regarder.

    Ghardaïa. Jeudi, dans l’après-midi. Alors que les chaâmbas s’affairent à enterrer un jeune de 17 ans ravi à la vie, le cortège du Premier ministre quitte sur les chapeaux de roues la pentapole. Sa réunion avec les âyanes, les notables, a été expéditive.
    Il a laissé quelques «menaces», des mises en garde, la promesse d’une «poigne de fer», et un échafaud dressé pour Fekhar, l’autonomiste du M’zab, affublé du statut de «Ras El FItna». «Je sais qu’ici il y a le MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie)», disait-il sous les applaudissements de notables arabes. «Mais, il y a aussi les autres», ajoutait-il. Fekhar et ses compagnons furent arrêtés quelques heures après, les coupables, eux, courent toujours ou rentrent chez eux par avion !
    Mohand Aziri

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    A LA UNE/Evénements du Mzable
    12.07.15 | 23h00




    L’ambassadeur d’Algérie à Paris ferme la porte aux délégués des Mozabites d’Europe !

    Drame meurtrier dans le M’zab.jpg
    Sit-in de soutien des Mozabites devant l'ambassade d'Algérie en France.

    Samedi 11 juillet à 14h, j’ai répondu à l’appel du "collectif des Mozabites en Europe" pour un sit-in devant l’ambassade d’Algérie à Paris. J’y ai retrouvé le docteur Malika Baraka et les journalistes de BRTV mais point d’autres Algériens pour les soutenir dans cette action et encore moins des Français !L’émotion était grande à la vue de ce groupe (80 environ) d’hommes et d’enfants déterminés et dignes devant les événements dramatiques qui frappent leur région, la vallée du M’zab. J’ai été immédiatement happé au milieu de cette foule quasi silencieuse et brandissant des pancartes dénonçant les graves abus dont sont victimes leurs familles restées au pays. Disciplinés, respectueux des règles de l’ordre public, solidaires, ils étaient là pour dire fermement non à la politique de la terre brûlée pratiquée à leur encontre par leurs voisins châambis, population nomade que le sombre colonel Boumédiène a sédentarisé là depuis les années 1970 pour qu’à terme soit submergée et éradiquée le peuple Mozabite, sa culture marquée par le rite ibadite, la langue amazighe, le culte de l’effort, la modestie inégalable. Mille ans après avoir été chassés du royaume de Tihert par les Fatimides, les voilà confrontés à la même volonté meurtrière des sunnites wahhabites encouragée par l’Etat algérien qui veut les expulser d’une terre qu’ils ont fertilisée à la force des bras et harmonisée de leur intelligence collective admirable.Le président du collectif, Abdellah Zekri, a fait un discours puis accordé une interview à BRTV pour crier au secours, pour appeler à la solidarité nationale avant d’égrener le nombre de morts et de blessés graves depuis quelques mois, de rappeler la multitude inouïe de maisons et commerces partis en fumée, d’indiquer les traumatismes graves et multiformes subis par les femmes, les enfants et les hommes de cette vallée du M’zab qui a fait durant des siècles la fierté de notre pays.Il a rappelé avec force le silence complice des autorités et indiqué que «certaines troupes des forces de l’ordre refusent d’intervenir. Certains éléments des ces dernières participent aux pillages et aux agressions. Devant des terroristes tirant à balles réelles, les Mozabites sont contraints de défendre leur vie et leur biens à mains nues». Puis il a fait part de sa consternation de voir des Mozabites innocents comme le docteur Fekhar se faire arrêter au mépris de tout bon sens et du comportement scandaleux de l’ambassadeur qui a fermé les portes de sa chancellerie pour ne pas recevoir une délégation.Devant l’ampleur de ces drames, que fait le gouvernement de Bouteflika, comment réagit son service de sécurité ? Comme à son habitude, il participe massivement à la répression, encourage les meurtriers et pillards, protège ceux qui, imams ou simples idéologues arabocentriques à la solde de l’Arabie Saoudite, appellent publiquement à la haine raciale ou religieuse par le truchement des prêches ou des "télévisions" Ennahar ou Echourouk et procède à l’arrestation des victimes en emprisonnant leurs leaders ! C’est ainsi que le docteur Kameleddine Fekhar, médecin pacifiste, reconnu pour son engagement permanent en faveur des droits de l‘homme, victime de cette politique de diversion, est arrêté manu militari depuis jeudi 9 juillet avec plusieurs de ses compagnons alors que les plus hautes autorités de l’Etat parlent de la responsabilité d’une main de l’étranger mais qu’elles n’ont pas le courage de nommer celle-ci et de la neutraliser, avouant du coup, la faiblesse de l’Algérie officielle devant ses ennemis avérés.Cette manœuvre confirme, si besoin était, la volonté politique du pouvoir Bouteflika de poursuite la politique ethnocidaire qui frappe les communautés amazighophones d’Algérie depuis 1962, parce que sûr de son impunité au niveau international. En effet, la France et l’Amérique qui ne cessent de rappeler le drame de la place Tienanmen à Pékin, qui vilipende avec constance la politique de Poutine en Ukraine, observent un silence complice pour tout engagement meurtrier du pouvoir algérien contre son propre peuple.L’heure est à la mobilisation de nous toutes et tous, particulièrement les Amazighs et leurs amis, pour dire non au racisme d’Etat, non à la violence institutionnelle qui frappe nos frères du M’zab, libération immédiate du Dr Fekhar et de ses compagnons,
    arrêt sans condition des actions meurtrières des Châambis
    et des forces de l’ordre et indemnisation immédiate et conséquente des graves préjudices subis par les Mozabites.
    Hacène Hirèche (universitaire Paris)

    Dernière modification par zadhand ; 13/07/2015 à 00h34. Motif: L’ambassadeur d’Algérie à Paris ferme la porte aux délégués des Mozabites d’Europe !
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    Post Recherche de solutions au conflit dans la vallée du M’zab

    A LA UNE/Evénements du Mzab
    le 13.07.15 | 23h00
    Ahmed Benbitour.jpg

    Recherche de solutions au conflit dans la vallée du M’zab


    Par le docteur Ahmed Benbitour


    AvertissementJ’avais reçu, durant l’été 2014, un groupe de citoyens de la vallée du M’zab, qui ont sollicité ma contribution pour un projet de sortie de crise dans cette région.Voici le texte du travail que j’ai réalisé en août 2014, que je propose aujourd’hui, sans modification, à tous ceux qui ont la volonté et l’engagement réels pour collaborer à la mise en œuvre d’une solution juste et durable :En cette époque d’interventions étrangères belliqueuses, sous le fallacieux prétexte de la protection des minorités, le drame vécu depuis plus d’une année par la région du M’zab présage de faits plus graves pouvant mettre en péril la sécurité nationale et la souveraineté de l’Algérie sur l’ensemble de son territoire si rien n’est entrepris pour lui apporter les solutions radicales et courageuses qu’il faut.Si des actions ont été à chaque fois menées par l’Etat pour ramener l’ordre et apaiser les esprits, force est de constater que ces interventions ne l’ont été qu’a posteriori pour éteindre les foyers d’incendie, sans par la suite analyser les faits, essayer de remonter aux origines du mal afin d’en extirper définitivement les racines et prévenir ainsi sa répétition.La région du M’zab est une zone charnière stratégique entre le Grand Sud et le nord du pays, elle est de surcroît habitée par des populations dont les spécificités cultuelles excitent les forces du mal qui, à notre époque, ne se gênent plus ouvertement pour s’y immiscer et attiser le feu de la fitna afin de disloquer, au nom de croyances rétrogrades et obscures, l’harmonie qui a toujours régné entre les habitants de cette wilaya même aux temps les plus sombres de la nuit coloniale.C’est dans ce sens qu’une action doit être entreprise par l’Etat ainsi que par les élites de la société civile, dont le premier travail commence par la sélection des parties de la société civile et des personnalités détenant une expertise pratique pour convenir du programme de solutions et négocier avec l’Etat la mise en place du cadre institutionnel crédible, tel que développé dans cette contribution.1. Définition factuelle du problèmeIl s’agit de participer à la recherche de solutions au conflit entre des groupes d’individus dans la vallée du M’zab ; lequel conflit a dégénéré en violence occasionnant des dommages aux personnes (morts et blessés) et aux biens (destruction de maisons et de locaux commerciaux). De même, la mise en œuvre des solutions pour régler et prévenir définitivement ce type de conflit à l’avenir.2. Qui sont les partenaires dans le règlement du problème ainsi défini ?La souveraineté de l’Etat implique sa responsabilité. C’est donc à l’Etat qu’incombe, en premier lieu, le devoir et la responsabilité de protéger les personnes et les biens, sur chaque partie du territoire national.Mais, lorsque les citoyens souffrent douloureusement des conséquences des troubles sociaux et que l’Etat est défaillant, ou parce qu’il n’est pas disposé, ou bien qu’il n’est pas capable de mettre un terme à ces souffrances ou à les éviter, la responsabilité de la société civile et des personnalités doit, au nom de l’intérêt national, prendre le pas sur cette défaillance et le laissez-faire de l’Etat.Il s’agit alors pour la société civile et les personnalités de s’engager et de prendre sur eux la responsabilité d’une action en faveur des personnes et des biens.3. Cette responsabilité couvre les dimensions suivantes :
    • la responsabilité de faire d’abord cesser les actes de violence,
    • la responsabilité de panser les blessures,
    • la responsabilité de protéger les personnes et les biens,
    • la responsabilité de prévenir,
    • la responsabilité de reconstruire,
    • la responsabilité de développer.
    Il s’agit donc de faire cesser, panser, protéger, prévenir, reconstruire et développer, tel est le contenu des programmes d’actions à mettre en œuvre.La souveraineté de l’Etat implique également, pour ses dirigeants, de garantir le respect de la dignité et des droits fondamentaux de toute personne vivant sur son territoire.L’inaction ou l’action stérile de ceux qui en ont la responsabilité devient politiquement coûteuse pour l’Etat.
    La société civile et les personnalités se trouvent alors face à un dilemme : assister, presqu’en complice, aux souffrances des populations, ou, intervenir sans garantie de succès, afin de mettre un terme à ces drames et éliminer ces souffrances.
    D’où l’urgente et impérieuse nécessité de définir un cadre institutionnel crédible à toute action future et une expertise pratique destinée à la compréhension du phénomène des violences, qui endeuillent la vallée du M’zab quotidiennement, ainsi que la mise en œuvre des solutions.
    S’il revient à la société civile et aux personnalités de fournir l’expertise pratique, le cadre institutionnel doit recevoir l’accord de l’Etat.
    3.1. Faire d’abord cesser les actes de violenceIl s’agit de parvenir rapidement, sur le terrain de la confrontation, à une cessation immédiate et sans condition des hostilités.
    Ce but ne pourra être atteint que grâce à l’existence du cadre institutionnel préalablement défini et adopté par l’Etat, de même, la crédibilité des personnalités qui devront engager le dialogue avec toutes les parties concernées par les événements. Egalement, l’assurance qu’il sera nécessaire de donner aux citoyens quant à la matérialisation effective et efficace des décisions qui seront prises à l’issue d’un dialogue sérieux, profond et sans complaisance envers aucune des parties en conflit.
    3.2. Panser les blessuresIl s’agit de restaurer une cohésion, une coexistence et une harmonie entre des populations de la vallée du M’zab aujourd’hui, irréductiblement opposées.Des actions multiples doivent être engagées : réconforter une famille endeuillée par la perte de l’un des siens ; prendre efficacement en charge les soins d’un blessé ; apporter une assistance à des personnes qui se trouvent dans une situation de précarité et de souffrance psychique extrême ; les assister dans leurs démarches administratives afin d’obtenir les indemnités auxquelles elles ont droit en tant que victimes ; saisir les autorités concernées afin d’attribuer un logement à ceux dont les domiciles ont souffert au point d’être inhabitables ; les orienter vers des associations caritatives qui peuvent les aider au plan matériel (vêtements, affaires scolaires, médicaments...) ; les aider à trouver un emploi ; les soutenir psychologiquement.Ces actions, qui sont loin d’être exhaustives, nécessitent des entités administratives et sociales performantes ainsi que des ressources financières en quantité suffisante.3.3. Protéger les biens et les personnesLa protection peut passer par des mesures contraignantes pour la population, qui relèvent de la souveraineté de l’Etat. L’embrasement de la situation peut nécessiter la mise en œuvre de l’état d’urgence et du couvre-feu dans les régions concernées, si nécessaire. Dans ce cas, l’Etat doit passer de l’exercice de la souveraineté de contrôle à celui de la souveraineté de responsabilité. Les populations doivent évoluer d’une culture de la violence à une culture de la paix ; en particulier, passer de la polémique des accusations réciproques, souvent synonyme de paralysie, à l’action dans le respect du droit ainsi que la volonté de proposer une solution durable par le développement humain.3.4. PrévenirPrévenir : c’est éliminer à la fois les causes profondes et les causes directes des troubles. C’est aussi combler l’écart entre le soutien en paroles uniquement et la prévention. C’est enfin la volonté concrète de prévenir efficacement.
    Un traitement équitable dans les relations de l’Etat avec les citoyens de cette région et l’égalité des chances pour toutes les personnes dans les deux groupes en conflit constituent un fondement solide pour la prévention des violences.

    D’autres actions s’imposent, telles la responsabilisation totalement assumée par tous, par l’Etat autant que par les citoyens, la bonne gouvernance matérialisée quotidiennement sur les lieux par les représentations décentralisées de l’Etat, la protection des droits des gens par les autorités en charge de l’application des lois et des règlements, la promotion du développement économique et social par un plan particulier spécial et spécifique à la région, ainsi que la répartition équitable des ressources entre les citoyens.
    3.5. ReconstruireC’est fournir une assistance à tous les niveaux afin de faciliter la reprise des activités, la reconstruction de ce qui a été détruit et la réconciliation entre les parties en conflit. Le sommet de l’iceberg, c’est la violence apparente qui endeuille la région ; la face cachée de l’iceberg, ce sont des comportements rétrogrades dans les communautés. Le défi est d’inventer un mode de vivre-ensemble nouveau où seront reconnus, par les deux parties en conflit, des comportements dignes qui ne sont pas acceptés aujourd’hui.3.6. DévelopperC’est mettre en œuvre un programme à long terme de paix, de justice et de prospérité. C’est en particulier, et à l’instar des autres régions du pays, le lancement d’un pôle régional d’investissement et de développement, par la mise en place de tous les instruments nécessaires à l’investissement : fonds d’investissements, banques d’affaires, bureaux d’études…Le tout démarrera par une monographie de la région pour y définir les secteurs prioritaires.Cette stratégie de développement économique sera complétée par la mise en place d’une véritable politique sociale moderne à même de mobiliser tous les citoyens de la vallée autour d’une approche axée sur la lutte contre la pauvreté, la préservation de l’environnement et la justice sociale. Cette politique sociale n’est pas la charité. Elle consiste en une stratégie globale contre la marginalisation en encourageant la participation des couches actuellement défavorisées à l’essor économique.Elle passe par un investissement massif dans la santé, l’éducation, les autres services sociaux, afin de libérer le gisement de créativité et de participation économique de parties importantes de citoyens de la région, complètement marginalisés aujourd’hui.Cette stratégie débouchera sur l’assurance pour tous les citoyens de la région d’un niveau de vie de bonne facture, fruit d’un pouvoir d’achat conséquent grâce à une rémunération salariale
    en adéquation avec le coût de la vie d’une part et l’effort de chacun d’autre part.

    Ahmed Benbitour

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    Post La crise du M’zab, un avertissement sérieux

    A LA UNE/La crise du M’zab
    le 15.07.15 | 10h00

    Louisa Hanoune
    «La crise du M’zab, un avertissement sérieux
    »


    La présidente du PT est catégorique : Le pays est en danger et la tragédie qui frappe Ghardaïa n’est de la responsabilité ni des Mozabites ni des ibadites,
    mais elle incombe à l’Etat.


    Il y a péril en la demeure. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, tire la sonnette d’alarme. Elle évoque l’existence d’un segment au sein du pouvoir qui milite pour que l’Algérie sombre dans le chaos. Lors d’une conférence de presse, animée hier au siège du parti, pour rendre compte des résultats de la visite effectuée par une délégation de sa formation à Ghardaïa, la première dame du PT est catégorique : la crise qui secoue la vallée du M’zab est un avertissement sérieux et un signal d’alarme à l’adresse du pouvoir. Le pays est en danger et la tragédie qui frappe Ghardaïa n’est de la responsabilité, dit-elle, ni des Mozabites ni des ibadites, mais elle incombe à l’Etat qui a déserté cette région depuis l’avènement du terrorisme.Les témoignages recueillis par les membres de la délégation confirment, d’après le député Taazibt, l’absence de l’Etat. Sinon comment expliquer, dit-il, les prêches racistes et incendiaires de certains imams ? «Qui est responsable du contrôle et de la gestion des mosquées ?» s’interroge Mme Hanoune avant de répondre : l’Etat est responsable puisqu’elle a autorisé des illuminés pour faire
    des appels aux meurtres et à la violence dans des mosquées.
    Pourquoi ces imams n’ont pas été interpellés ? S’est encore demandé Hanoune qui ne comprend pas en outre pourquoi le ministre des Affaires étrangères n’a pas saisi son homologue saoudien pour lui demander des explications sur le contenu de la chaîne Iqraa. «Cette chaîne parle en boucle d’un conflit entre les Arabes et les Berbères. Elle fait en sorte de dresser les uns contre les autres. Pourquoi le gouvernement ne rappelle pas à l’ordre l’Arabie Saoudite.Pourquoi ce silence. De quoi a-t-on peur ?» s’exclame la secrétaire générale du PT. Elle accuse, entre autres, Kamel Eddine Fekhar et un groupe d’aventuriers d’être derrière la situation chaotique qui prévaut depuis quelques mois à Ghardaia.
    «Fekhar a appelé à l’ingérence étrangère.
    Des ONG, tel que Freedom House agissent lorsqu’elles trouvent un terrain fertile,
    elles interviennent pour provoquer
    les troubles sur les bases ethnique et communautaires.»
    «La dérive grave d’Ouyahia»«Etant donné qu’en Algérie la cohésion sociale est ébranlée, toutes ces provocations aboutissent», déplore la SG du PT. Pour Hanoune, la nature obsolète des institutions, en plus du délitement de l’Etat sont à l’origine du marasme. A cet effet, elle interpelle l’Etat afin qu’il trouve des solutions durables aux problèmes sociaux que vit la région. «Il y a eu une volonté d’arriver à l’irréparable. L’Algérie a frôlé une catastrophe. L’Etat doit agir», rapporte Taazibt. Inquiète, Hanoune pense que l’Algérie n’est pas immunisée ni sur le plan politique ni social et encore moins économique.L’Etat algérien, explique-t-elle, est très fragile, n’est pas homogène et de surcroît il est otage de l’oligarchie. En évoquant les nouveaux riches, Hanoune qualifie de dérive grave et sans précédent les déclarations d’Ouyahia portant sur son soutien à l’oligarchie algérienne. «Ouyahia est-il conscient de son geste ? Je tiens à lui rappeler qu’il est directeur de cabinet de Bouteflika , lorsqu’il dit vive l’oligarchie algérienne, c’est comme si c’est le Président qui le dit. C’est très grave», fulmine Hanoune.

    Nabila Amir
    Dernière modification par zadhand ; 16/07/2015 à 02h35. Motif: La crise du M’zab, un avertissement sérieux
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    Post La poudrière du M’Zab

    A LA UNE/La crise du M’zab
    le 16.07.15 | 10h00
    La poudrière du M’Zab
    Par Badr’Eddine Mili

    Les historiens idéologues de la conquête française s’étaient empressés, dès 1830, de justifier «la colonisabilité» de l’Algérie en usant de l’argutie selon laquelle le pays était une «terra nullus», une terre de transit n’appartenant à personne, empruntée, des siècles durant, par des peuples et des peuplades allant des Phéniciens aux Ottomans
    en passant par les Carthaginois, les Byzantins, les Vandales et les Arabes.

    Ce n’est qu’accessoirement qu’ils avaient relevé la présence sur le territoire de tribus nomades qui occupaient leur temps à se faire la guerre, en se disputant, dans des razzias meurtrières,
    les parcours qui jalonnaient la transhumance de leurs maigres troupeaux.
    Si le combat de la Nation algérienne n’avait pas fait justice, en son temps, de cette grossière falsification de l’Histoire, malheureusement, reprise à leur compte par certains intellectuels algériens, anciens et nouveaux, les responsables des tragiques événements provoqués, la semaine dernière, dans la vallée du M’Zab, auraient, volontairement, fourni à ces faussaires de quoi alimenter et corroborer, a posteriori, leurs thèses mensongères.
    A la réserve près qu’on ne voit pas, en dehors de vieux déterminants qui seront analysés, ci-dessous, ce qui aurait, quant au fond, opposé les acteurs de ces affrontements gratuits.
    On ne ferait pas l’insulte aux Algériens de cette région de dire qu’ils s’étaient entretués, en ce mois sacré du Ramadhan, pour quelques lots de terrain, logements, commerces ou emplois, les facettes «modernes» de la rente qui assure, de nos jours, aux citoyens de ce pays, visibilité et positionnement influent au sein d’une société qui continue,
    au grand dam de ses élites,de rouler à deux vitesses, en rangs dispersés.
    Il ne viendrait pas, non plus, à l’idée de quiconque de douter du patriotisme de nos compatriotes de cette wilaya qui avait enfanté cheïkh El-Bayoud et Moufdi Zakaria et de les accuser d’avoir été manipulés par des puissances étrangères, en contrepartie d’une poignée de dollars ou de vagues promesses de sécession miroitées par des troublions marginaux connus pour leurs attaches avec les ONG occidentales d’obédience sioniste.
    Si ce n’est ni l’un ni l’autre, alors c’est quoi ? A quoi répond cette accumulation de rancunes et d’acrimonies qui pourrait, à terme, si l’Etat laissait faire, se transformer en haine religieuse, selon les scénarios-catastrophe qui jetèrent l’Ulster, la Bosnie et le Kosovo dans la guerre civile, à la fin du 20e siècle ?
    Il faut aller chercher dans les vieilles couches sédimentaires de l’Histoire du Maghreb et aussi dans celles, plus contemporaines de l’Algérie moderne, pour trouver des déterminants sérieux et peu sujets à controverse qui expliqueraient ces éruptions de fièvre qui n’auraient pas resurgi de la nuit des temps si les autorités en charge de la gestion des affaires publiques avaient eu, lorsqu’il en était encore temps,
    la connaissance et la prescience suffisantes pour en neutraliser l’étincelle déclenchante.
    Aucun analyste rigoureux ne se voilerait la face, par démagogie, en ignorant les causes ethniques et religieuses qui ont joué et qui jouent, encore, dans les concurrences latentes et, maintenant, ouvertes opposant les Chaâmbas et les Mozabites, les malékites et les ibadites, causes ethniques et religieuses auxquelles s’ajoutent de nouvelles sources de frictions, celles-là, toutes récentes, liées à la répartition des effets du développement, fût-il artificiel.
    Dans sa dimension spirituelle et communautaire, le M’Zab est le produit d’une Histoire de persécutions, certes lointaine mais porteuse de réminiscences non encore totalement soldées.
    La majorité des habitants de cette partie du pays sont les descendants des rescapés du royaume rostémide fondé en 776, à Tihert, l’ancienne Tiaret par Abderrahmane Ibn Rostom, un imam brillant et juste. Ses successeurs furent pourchassés par le fatimide Obeïdallah, en raison de leur profession de foi ibadite, pourtant reconnue par l’Islam en tant que rite, en principe, égal aux autres et censé être exercé librement et à part entière.
    Ne pouvant plus demeurer à Tihert, ils se réfugièrent à Sédrata d’où ils furent, à nouveau, délogés et contraints, sous la menace d’une extermination, de s’exiler au Sahara créant, sur le territoire de la Pentapole, un système de gouvernement fondé sur l’autorité des sages érudits, un puritanisme religieux des plus orthodoxes et l’autarcie de l’économie.
    Ils s’assurèrent, dans ces conditions et malgré une nature très hostile, une survie sécurisée qui leur permit de construire une société pacifique, non prosélytique, relativement égalitaire, active et inventive.
    Pareille bulle qui exclut, par définition, mariages exogames, mixité et intégration des étrangers dans la communauté n’avait de chance de se reproduire, ad vitam aeternam, que si elle évoluait entourée par un espace vide et inscrite dans l’intemporalité.
    Or, avec un voisinage subsaharien plus proche et une colonisation conquérante, les choses durent en aller autrement.
    Nombreux furent les natifs du M’Zab qui émigrèrent, à cette époque, dans les grandes villes algériennes où ils prospérèrent dans le commerce sans, pour autant, se mêler aux autochtones, cultivant un particularisme affiché puisqu’ils ne fréquentaient que leurs propres écoles et ne priaient que dans des lieux de culte spécifiques.
    A l’indépendance et alors que les différentes souches du peuple algérien brisèrent le carcan de l’isolement colonial et s’affranchirent, en partie, des anciens modes de pensée et d’organisation sociale battus en brèche par l’Etat révolutionnaire de Novembre, le M’Zab contrairement à la Kabylie et aux Aurès
    n’eut pas l’heur de s’extraire de la gangue de ses pesanteurs ataviques.
    Par la force et la logique de ses choix centralisateurs, l’Etat national n’incluant dans ses projets de gouvernement ni fédéralisme ni déconcentration, au sens large, avait, tôt, fait d’encourager, directement ou indirectement, par le canal de l’économie et de l’administration, le développement des flux humains du Nord vers le Sud, dans le cadre d’une unité nationale soucieuse d’un unanimisme idéologique symbolisé par la pensée et le parti uniques.
    Ce processus qui fut mis en mouvement sous le mandat du Président Boumediène suscita maintes réserves et réticences et ne déboucha pas, comme escompté, sur un brassage intercommunautaire qui aurait contribué à ouvrir la société mozabite aux autres d’autant que de vieux contentieux dormants l’opposaient à la tribu des Chaâmbas de rite malékite et d’origine arabe et non zénète, comme prétendu par certains «anthropologues».
    Les nouveaux migrants du Nord importèrent, dans leur sillage, un mode de vie sociologiquement aux antipodes du puritanisme ambiant et en porte à faux avec les coutumes d’une société très jalouse d’un cloisonnement supposé imperméable à la drogue, à la prostitution et aux maux sociaux en général.
    Ce risque de perte d’autonomie fut reçu, par elle, comme une menace de phagocytage attentatoire à son architecture organisationnelle et, par-dessus tout, comme une tentative de remise en cause de son pouvoir économique bousculé par l’entrée en lice de forces centrifuges soupçonnées
    de vouloir s’emparer des ressources nouvelles en voie d’exploration et d’exploitation.
    Nous sommes, donc, en présence d’une démultiplication d’enjeux qui sont en train, progressivement, de transformer le M’Zab, sinon en poudrière pouvant, d’un moment à l’autre, mettre le feu au pays, du moins, un abcès fixateur de contradictions actives, superposées, les plus récentes réveillant et exacerbant les plus anciennes.
    Dans les années 1970, l’Etat national, solidement implanté dans l’ensemble de ses territoires où il exerçait une autorité sans partage, résolvait ce type de contradictions, de façon impérative, et même, parfois, brutale, par l’intervention directe de ses représentants locaux opérant au sein du triumvirat administration-armée-parti.
    Depuis l’insurrection du FIS et l’effondrement de l’Etat, au cours des années noires, les dirigeants en charge de la gestion du pays, pour la plupart francophones et peu formés à l’exégèse des textes religieux,
    avaient fait appel aux zaouïas ressuscitées pour faire pièce à l’intégrisme.
    Et c’est ainsi que la direction de l’Etat, complexée et incompétente, délégua ses pouvoirs d’intercession civile à des intermédiaires désignés à l’effet de régler, en ses lieu et place, les conflits idéologiques et par extension, d’ailleurs, à d’autres litiges et contentieux allant des manifestations de chômeurs aux attaques ciblant les sièges de ses démembrements.
    Le recul de l’Etat moderne commença par là. Toutes les concessions ultérieures qui menèrent le pays à la situation, mi-figue, mi-raisin, qui est, aujourd’hui, la sienne, y ont puisé leur source.
    Si l’Etat avait conservé son emprise directe sur son objet, des événements tels que ceux survenus
    à Guerara et à Bounoura n’auraient, jamais, été concevables.
    Imaginons que pour venir à bout de crises analogues en Corse ou en Bretagne, le gouvernement français se trouverait dans l’obligation de passer outre les institutions et les mécanismes prévus, à cet effet, par la République, et recourrait aux services de l’archevêché de la région ou à ceux des associations des cornemusiers du coin.
    En vérité, ce genre de conflit aurait émargé à l’ordre du virtuel si un gouvernement démocratique représentatif de toutes les composantes de la société fonctionnait selon les normes du droit en vigueur dans le monde moderne.
    Sous un tel régime, les conduites sociales et politiques résulteraient d’un dialogue responsable et civil dont la raison d’être serait de dégager les compromis dont le vivre-ensemble a besoin.
    Un Etat démocratique, prolongement de l’Etat national, aurait œuvré à produire les équilibres nécessaires à la viabilisation d’une société en butte à ce genre de différends. Dans le cas qui nous occupe, il aurait dissuadé toute velléité d’intégrisme religieux et ethnique et protégé non pas le particularisme auto-mutilant mais la spécifité culturelle enrichissante, le tout accompagné d’une politique économique inclusive et anti-monopolistique à la conception et à l’exécution de laquelle auraient été associées toutes les parties prenantes,
    sauf celles qui n’auraient pas renoncé à leurs visées occultes et à leurs prétentions idéologiques hégémoniques.
    Ceci étant dit, rien n’interdit aux fils du M’Zab d’investir, plus massivement, dans toutes les régions du pays et de se fondre dans les populations d’accueil, se qui atténuerait leur rigorisme ainsi que certains d’entre eux l’ont fait et continuent de le faire, avec une certaine réussite et une grande ouverture d’esprit, en Europe et en Amérique.
    De toutes les façons, le jour viendra où tous les Algériens devront rénover leur conception de la vie en société,
    en accord avec les synthèses impactées par le progrès.
    Cela concernera autant les Chaâmbas que les Mozabites et, au-delà, l’ensemble du kaléidoscope algérien qui sera appelé, à une échéance plus rapprochée qu’on n’y imagine, à puiser la force de son identité autant dans les valeurs de ses terroirs que dans celles, hiérarchiquement supérieures, de la Nation.
    La responsabilité de cette évolution qui frappe à nos portes, avec insistance, incombe, au premier lieu, aux élites, à la condition, toutefois qu’elles s’émancipent du rôle qu’elles se sont attribué de donneuses de leçons paternalistes, prisonnières, pour certaines d’entre elles d’une culture de reader-digest, version internet, recyclant de vieilles références que tout le monde connaît ainsi que des idées-gadgets qui, sitôt formulées, éclatent au moindre coup de vent.
    Le progrès comme le bonheur sont des idées relativement récentes, ni linéaires ni données une bonne fois pour toutes.
    Les sociétés avancées en connaissent un bout, en particulier, ces derniers temps, où malgré de fortes poussées scientifiques et technologiques, l’heure est à la stagnation et à l’inquiétude face à de nouvelles peurs nourries par le chômage, la précarité, le terrorisme, le recul des valeurs démocratiques et aussi par les prochaines guerres de l’eau, du climat, de la démographie qui développent un potentiel de nuisance susceptible de rendre caduc, plutôt qu’on ne le pense,
    l’eldorado promis à une humanité avide de rêves et de fantasmes.
    En Algérie, visons ce qui est à notre portée. Sortons notre peuple, tout au moins, une partie d’entre ses maillons les plus faibles, des ornières de l’ignorance,
    de l’affabulation et de la fatalité d’une «possible perspective de recolonisation» agitée par certains.
    Si nous atteignons cet objectif, nous remporterions une victoire décisive sur l’intégrisme, l’enfermement, le désespoir, la neurasthénie politique et sociale, en un mot, sur le refus de la vie.
    Alors, au travail : commençons par crever l’abcès du M’Zab avant qu’il ne prenne la forme d’une poudrière contagieuse !
    B.-E. M.

    Dernière modification par zadhand ; 17/07/2015 à 06h46. Motif: La poudrière du M’Zab
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