A LA UNE/ACTUALITE
20 Avril 2015
Massacres du 8 Mai 1945 et visite de Todeschini à Sétif
Le secrétaire d’État français aux anciens combattants
«Ma visite à Sétif est un geste fort»
Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants, était l’hôte de la ville de Sétif pour commémorer le 70e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 perpétrés sous la colonisation française.
Le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, a rendu hommage, dimanche 19 avril, aux victimes algériennes de Sétif, 70 ans après le massacre qui a fait des milliers de morts. Premier responsable gouvernemental français à se rendre à Sétif, Jean-Marc Todeschini a déposé une gerbe de fleurs au niveau de la stèle commémorative des tragiques événements du 8 Mai 1945 et portant le nom de Saâl Bouzid, le premier martyr tombé ce jour-là.
Répondant à une question sur la reconnaissance officielle des massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, le secrétaire d'Etat français a répondu que «pour la première fois, à la parole viendra s'ajouter le geste, traduction concrète de l'hommage de la France aux victimes et de la reconnaissance des souffrances infligées aux Algériens. L’important ce ne sont pas les déclarations de nos ambassadeurs, mais celle de notre président de la République, François Hollande, tenues devant le Parlement algérien en décembre 2012. Ma visite à Sétif est donc de joindre l’acte à la parole de notre président. Ma venue à Sétif est un geste fort», dira-il. Allusion faite aux propos de l’ancien ambassadeur de France en Algérie, M. Hubert Colin de Verdière qui, lors de sa visite à Sétif le 27 février 2005, avait reconnu une responsabilité de la France dans les massacres de Sétif en évoquant une «tragédie inexcusable». «Beaucoup de temps est passé depuis 1945, 1954 et 1962. Nous devons regarder vers l’avenir sans toutefois oublier notre passé commun. Ce geste de recueillement sur la placette du 8-Mai-1945 est pour moi un exercice de mémoire, et ne pas oublier que notre passé a été marqué par des tragédies telles que celle du 8 Mai 1945», avait déclaré Hubert Colin de Verdière. L’ancien ambassadeur de France avait aussi affirmé, à l’époque, que sa visite à Sétif était «de corriger une anomalie, celle qu’aucun officiel français n’a effectué de visite dans cette ville depuis l’indépendance, et qui représente le passé commun de l’Algérie et de la France». Accompagné de son homologue Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, Jean-Marc Todeschini a expliqué avoir débuté son «voyage mémoriel en Algérie par Sétif, en cette année du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, au nom de l'amitié franco-algérienne». Selon lui, cette visite «s'inscrit ainsi dans une démarche d'amitié, de respect et dans le souci de continuer à appréhender notre mémoire commune de manière apaisée et lucide,
en vue de mieux nous tourner ensemble vers l'avenir».
Après Sétif, le secrétaire d’Etat français aux anciens combattants s’est rendu à Oran et plus précisément à Mers El-Kébir, pour commémorer le 75e anniversaire de l'attaque de la Marine française par la Marine britannique, en juillet 1940, peu après la signature de l'armistice franco-allemande avec le 3e Reich.
Imed Sellami