Un homme d'affaires chinois a plaidé coupable, lundi 7 janvier, d'une accusation de revente de logiciels américains volés. Utilisés dans la défense et l'aérospatiale, ils représentent une valeur estimée à plus de 100 millions de dollars (76 millions d'euros). Les logiciels auraient été dérobés à deux cents entreprises, dont Microsoft, Oracle, Rockwell Automation, Siemens ou encore SAP. Les programmes auraient été revendus à trois cent vingt-cinq clients de soixante et un pays, entre 2008 et 2011, parmi lesquels un ingénieur de la NASA et un responsable scientifique d'un prestaire du département de la défense américain.

L'homme d'affaires, Xiang Li, a été arrêté sur l'île américaine de Saïpan en juin 2011, par des agents de la sécurité nationale. Après dix-huit mois d'enquête et cinq achats, d'une valeur estimée de 150 000 dollars (114 000 euros), ils ont proposé à Xiang Li de conclure un partenariat commercial. A cette occasion, le receleur avait fourni "20 Go de données propriétaires obtenues illégalement d'une entreprise américaine", ont déclaré les procureurs. L'homme de 36 ans, accusé de trente-six chefs d'inculpation, a uniquement reconnu lundi la violation du droit d'auteur en bande organisée et la fraude électronique.
UNE VALEUR CONTESTÉE
M. Li arpentait des forums consacrés au marché noir en quête de logiciels et de personnes capables de les pirater. Il les proposait ensuite au téléchargement payant. Le ressortissant chinois proposait à un moment plus de deux mille logiciels sur ses sites, dont crack99.com, affirme l'un des procureurs. Les applications étaient envoyées sous forme de fichiers compressés par la messagerie Gmail ou par liens, expliquent les autorités. L'activité de Xiang Li a été repérée par un fabricant américain qui a vu un de ses logiciels en téléchargement sur crack99.com, puis l'a signalé aux autorités.
Le revendeur, qui dit regretter ses actes, dont il n'aurait pas mesuré la gravité, conteste tout de même l'estimation de 100 millions de dollars. Après une audition de quatre-vingt-dix minutes devant la cour fédérale, l'avocate de l'accusé a déclaré qu'il ne se rendait pas compte de la valeur de ces logiciels. Il présentera sa propre estimation au moment du verdict, le 3 mai. La valeur de ces logiciels professionnels reste tout de même grande. Chaque logiciel piraté vaudrait de quelques centaines de dollars à plus de un million, qu'il revendait entre 20 dollars (15 euros) et 1 200 dollars (920 euros).