Malgré la pression américaine, la vente des masques Hopis aura bien lieu

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Selon le commissaire priseur Alain Leroy , «la tribu a fait valoir ses arguments devant la justice française, celle-ci a tranché. La vente aura bien lieu», ce lundi à Drouot.


S'achemine-t-on faire un clash diplomatique? Au lendemain de la décision de la justice française de débouter l'association de défense des peuples aborigènes Survival International de sa demande de suspension de la vente aux enchères de masques de la tribu amérindienne Hopi, à Drouot, l'ambassade des États-Unis à Paris a formulé la même demande, samedi. Contacté par téléphone dimanche, le commissaire priseur de la vente, Alain Leroy, a confirmé que la vente aurait bien lieu lundi. «Les Hopis ont eu la possibilité de faire valoir leurs arguments devant le juge. Et celui-ci a tranché. Ils ont été déboutés. Tout se fait dans la plus stricte légalité», affirme le marteau de la société Eve.
Dans la lettre remise à la maison de ventes Eve, signée du chargé d'affaires Mark Taplin, l'ambassade des Etats-Unis «demande, en urgence, un délai pour la vente d'objets sacrés des tribus Hopi et Apache San Carlos, [afin que ces deux tribus] puissent avoir la possibilité d'identifier les objets, de vérifier leur provenance et de déterminer si elles pourraient revendiquer ces objets selon les termes de la Convention de l'UNESCO de 1970 sur l'exportation et le transfert de propriété de biens culturels, ou de toute autre juridiction».


Et le chargé d'affaires d'insister: «Ces objets sacrés revêtent une grande importance pour les communautés Hopi et Apache San Carlos et ne devraient pas être offerts à la vente précipitamment et sans consultation préalable avec les deux tribus». Mais, «ils ont choisi la voie judiciaire, ont déjà plaidé tout ces arguments-là devant le juge», martèle Alain Leroy. Le commissaire priseur se désole de cette publicité. «Je ne veux pas rajouter à la polémique», conclut-il. Reste que l'opinion publique ne devrait pas rester insensible à cette pression diplomatique. À l'hôtel des ventes parisien, la vente d'art amérindien puis d'art précolombien organisée par Eve, lundi à 14h, promet d'être animée.