Le Stade de France, à Saint-Denis,en novembre 2011. REAU ALEXIS/SIPA

SPORT - Le plus grand stade de l’Hexagone, qui vient de fêter ses 15 ans, affiche une fréquentation et un chiffre d’affaires en baisse...

François Hollande et Angela Merkel en tribune présidentielle mercredi soir pour assister au match amical France-Allemagne. Voilà une dernière marque du lustre passé du Stade de France, qui vit en 1998 le sacre de l’équipe de France au mondial de football.
Pertes attendues en 2013
Quinze ans après son inauguration, le plus grand stade de l’Hexagone n’est plus à la fête. Et les comptes de son gestionnaire, le consortium du Stade de France, détenu à 67% par Vinci et à 33% par Bouygues, pourraient même virer au rouge en 2013.
En cause, la décision du gouvernement en octobre dernier de ne plus verser à partir de cette année son indemnité annuelle pour absence de club résident.Sans cette contribution estimée à 12 millions d’euros, le Stade de France ne serait plus en mesure d’afficher un résultat net de près de 9 millions d'euros comme en 2011. Pire, il perdrait de l’argent, reconnaissait fin janvier son directeur général délégué Philippe Auroy dans un entretien au Figaro.
Si des négociations sont actuellement en cours entre le gouvernement et le consortium pour exploiter et entretenir au mieux le stade à l’approche de l’Euro 2016, c’est le modèle de gestion de Stade de France qui est de plus en plus critiqué.
Fréquentation en chute
Entre 2009 et 2011, la fréquentation du stade à fondu de 2 millions à 1,5 million de visiteurs par an. «En taux de remplissage, on est aujourd’hui à 86%. Alors qu’on a connu des périodes il y a quatre ou cinq ans, où on était à 100%»,expliquait déjà Philippe Auroy en janvier 2012 à 20 Minutes. Une très mauvaise nouvelle pour le consortium rémunéré selon un système d’intéressement à la vente de billet.
La stratégie de diversification de ses activités n’a pas non plus convaincu: après les échecs d’«Excalibur» et de la «Nuit africaine», deux autoproductions, le consortium aurait même renoncé à produire lui-même ses spectacles, selon Le Figaro. Idem pour les missions de conseil auprès d’autres stades.
A cela est venue s’ajouter en 2010, la signature d’un nouveau contrat beaucoup moins rémunérateur avec la Fédération française de football pour accueillir jusqu’en 2025 quatre matchs des Bleus et la finale de la Coupe de France. SelonLe Figaro, ce nouvel accord représenterait un manque à gagner de 6 à 6,5 millions d’euros par an.
Résultat: le chiffre d’affaires a chuté de 98 millions d’euros en 2007 à 90 millions en 2010 et 77 millions en 2011. Et le bras de fer avec le Fédération de rugby qui menace de bouder le stade Saint-Denis la saison prochaine pour ses stades nationaux à domicile (une location estimée à 400.000 euros par rencontre) pourrait encore accélérer la dégringolade.