Quintana s'offre le Giro

[edenmartine]

Nairo Quintana s'est assuré de la victoire finale dans le Tour d'Italie au terme de l'étape du Monte Zoncolan, remportée par Michael Rogers. Pierre Rolland va lui terminer au pied du podium, derrière Rigoberto Uran et Fabio Aru.


Ça y est, c'est fait. Les coureurs du Tour d'Italie en ont terminé avec les difficultés, par le morceau le plus compliqué, le Monte Zoncolan. Mais il faudra demander aux acteurs du jour ce qui a été le plus compliqué à gérer.
La pente terrible (près de 15% de moyenne sur les six derniers kilomètres) de ce col réputé comme étant le plus dur d'Europe, avec l'Angliru ? Ou la folie surréaliste des tifos, que l'on annonçait plus de 100 000 sur les rampes du mont du Frioul ?

Lors de cette 20e étape, on a tout vu, et surtout les habituels énergumènes (pour la plupart dopés à la bière) qui courent en petite tenue à côté de coureurs pratiquement à l'arrêt.
Michel Rogers a fait le coup de poing sur un excité. Wout Poels a attrapé les lunettes de soleil d'un fan qui criait trop près de lui avant de les jeter de rage dans le fossé. Un Colombien s'est immiscé entre ses favoris, Nairo Quintana et Rigoberto Uran, désorganisant le groupe des favoris.
Même le si calme Pierre Rolland a fini par s'agacer de cette frénésie.
Mais le plus en colère sera sans doute Francisco Manuel Bongiorno. L'Italien, déséquilibré par un tifoso au maillot de champion du monde (ça ne s'invente pas), a déchaussé, laissant Rogers filer en solitaire vers la plus belle victoire de sa carrière dans une course en ligne.


Et du côté des favoris ?

Sans faire injure à l'effort surhumain consenti par ces derniers, c'était plutôt le calme plat. Seul Wout Poels a créé un petit écart, en accélérant avec son leader Rigoberto Uran, suivi comme son ombre par Quintana.
Le leader de la Movistar, au visage toujours impassible, aussi serein qu'imbattable, a géré.
Comme souvent dans ce Giro où les différences se sont faites dans les chronos ou les coups de panache, comme l'étape du Stelvio, plus que dans les ascensions finales. Résultat, malgré le Zoncolan, les positions au général n'ont guère évolué.
Pour le plus grand bonheur de Quintana, assuré de sa première victoire dans un grand tour, et d'Uran et Fabio Aru, qui l'accompagneront sur le podium.

J'avais des jambes extraordinaires

Pierre Rolland, qui s'est accroché à la roue de ses adversaires directs (Aru, Majka, Pozzovivo), va donc terminer son premier Tour d'Italie sur des sentiments mitigés. "On ne peut rien se reprocher, a réagi sur BeIn Sports le leader de l'équipe Europcar, grand animateur de ces trois semaines de course.
Aujourd'hui, on a encore tenté de très loin de faire bouger les choses. Je savais que dans ces pourcentages je ne pouvais pas faire grand-chose. Je fais 10 kilos de plus que des mecs comme Pozzovivo. Quand ça dépasse les 10%, je suis en difficulté.
Aujourd'hui, j'ai tout donné. C'était un Giro très dur. Je suis satisfait de moi et de mon équipe qui a été extraordinaire. J'avais des jambes extraordinaires, je reviens sans victoire, je termine au pied du podium.
C'est à la fois une satisfaction et une déception."