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Depardieu "a basculé dans le monde de la fiction", pour Podalydès

L'acteur et metteur en scène, qui voue à l'acteur une "immense admiration", exprime son "inquiétude" devant l'ampleur prise par l'affaire Depardieu, parce que "c'est la chose que je crains avec tout ça, qu'on le tue".
Philippe Torreton, Catherine Deneuve, Claude Lelouch, Jamel Debbouze, Didier Barbelivien, Enrico Macias... tous y sont allés de leur commentaire sur l'affaire Depardieu, devenue un sujet quasi-incontournable pour les personnalités du monde du spectacle. Soit pour fustiger l'acteur et ses outrances, soit pour le défendre. Au tour de l'acteur et metteur en scène Denis Podalydès. Interrogé lundi soir à Amiens où il mettait en scène la pièce "L'homme qui se hait" d'Emmanuel Bourdieu, il n'a pas cherché à excuser l'attitude de Gérard Depardieuni son escapade russe, avant une escale en Suisse et, peut-être, un passage au tribunal à Paris, mais a souligné avant tout qu'il "aimait (Gérard Depardieu) comme si c'était un fils, un fils qui fait toutes les erreurs du monde, et je les lui pardonne à l'instant où il les fait, toutes". Pour lui, aujourd'hui, Gérard Depardieu "a basculé complètement dans le monde de la fiction".
"D'abord je voudrais qu'il s'assoie, qu'il boive un coup, même s'il en a déjà beaucoup bu, et qu'on passe un moment calme, je lui dirais: je vais vraiment pas t'emmerder avec ça, je sais tout, et ça n'enlève rien à l'immense admiration, l'immense affection, et l'inquiétude même, parce que j'ai pas envie qu'il meure. C'est la chose que je crains avec tout ça, qu'on le tue."
Depardieu, comme Hugo ou Proust
Pour Denis Podalydès, "Gérard Depardieu n'est pas un élément dans le paysage cinématographique, c'est le paysage lui-même, comme Victor Hugo a été le paysage de la littérature française ou Proust. C'est même pas le plus grand, c'est celui par rapport auquel tous, on s'est déterminés."
Et Denis Podalydès de revenir sur sa propre carrière, dans laquelle l'exemple de Depardieu a été, dit-il, déterminant : "Moi j'avais deux paysages, deux acteurs paysages, j'avais Gérard Desarthe, et j'avais Gérard Depardieu, deux acteurs qui ont inspiré toute l'admiration dont j'étais capable, toute l'affection", a expliqué l'acteur et metteur en scène. "J'ai tourné 3 heures avec Depardieu, je l'ai aimé absolument, c'était dans les Misérables de Josée Dayan", un film tourné pour la télévision. Ce film, avoue aujourd'hui Podalydès, "je l'avais fait pour le rencontrer".
"Naturellement, citoyennement parlant, chacune des condamnations (de l'attitude de Depardieu) se comprend, mais moi je lui pardonne tout dans la seconde", a-t-il ajouté.
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