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le 28.06.15
Tunisie LA CLASSE POLITIQUE RÉAGIT
«Un coup dur pour la révolution des jasmins»
L’innommable boucherie commise avant-hier en Tunisie n’a pas été sans réaction de la classe politique nationale pour laquelle cet attentat ne sera pas sans conséquence sur l’expérience pionnière tunisienne
en matière de transition démocratique laborieusement réussie.
M. Kebci - Alger (Le Soir)Une réussite qui semble ne pas être au goût de certains dont les commanditaires et les exécutants de l’attentat d’avant-hier.
«La tragique attaque de Sousse vient nous confirmer que l’intégrisme et l’intolérance, dont nos pays souffrent, sont l’ennemi de la démocratie et l’expression d’un totalitarisme des plus obscurs. Le peuple tunisien qui est sur la voie de la construction démocratique à laquelle aspirent les peuples du sud doit rester uni, solidaire et déterminé à poursuivre sa marche et servir d’exemple à nous tous», affirme le chargé de la communication au RCD.
Pour Atmane Mazouz, «le vendredi d’horreur qui a frappé d’innocents citoyens vient nous rappeler que la menace terroriste est toujours présente et que la vigilance doit être permanente et la réaction ferme face à l’obscurantisme».
Une analyse que l’on partage au MSP. «Nous sommes choqués par l’horreur de cet attentat. C’est un coup dur pour cette fabuleuse expérience tunisienne de par la sphère arabo-musulmane. La Tunisie a apporté un bel exemple de cohabitation entre des partis des diverses mouvances islamiste, démocrate et laïque», déclare son chargé à la communication. Zineddine Tebbal estime qu’il faut travailler de sorte à «isoler ce phénomène en lui enlevant toute couverture idéologique et politique». Pour sa part, Soufiane Djillali affirme que «le trouble sécuritaire en Tunisie touche immédiatement la sécurité de l’Algérie. L’attaque de touristes en Tunisie est très grave pour l’économie de la Tunisie qui était déjà mal au point. Il faut renforcer la collaboration sur le plan sécuritaire entre nos deux pays car les Tunisiens ne pourront jamais s’en sortir seuls».
Pour le président de Jil Jadid, il faut interpeller les pays qui sont derrière la destruction de l’Etat libyen qu’ils ont abandonné pour devenir la plaque tournante du terrorisme dans le Maghreb, estimant que «notre
pays est globalement immunisé contre l’affrontement idéologique violent bien que beaucoup de travail reste à faire»
Du côté du PT, on juge que «cet attentat terrible qui frappe ce pays déjà fragilisé sur le plan socio-économique depuis la Révolution des jasmins de janvier 2011, est un «coup dur pour l’économie tunisienne dont le secteur du tourisme emploie plus de 400 000 personnes». «Nous sommes très inquiets sur les conséquences d’une situation créée par les interventions militaires étrangères dans la région, Mali, Libye, …», affirme Ramdhane Taâzibt pour qui, «aujourd’hui, tout le monde sait que la prétendue lutte antiterroriste est dirigée par les grandes puissances pour porter atteinte aux souverainetés nationales
mais en même temps justifier leur présence militaire dans la région».
Et d’exprimer sa crainte que «ces attentats en Tunisie soient utilisés par les gouvernements des grandes puissances pour entraîner les pays de l’Afrique du Nord dans l’engrenage de la guerre
ou justifier l’installation de bases militaires étrangères dans la région, ce qui ouvrira la voie au chaos».
M. K.