Arsène Wenger a éclipsé l'actualité du foot le week-end dernier (et ça tombe encore sur la CAN...) avec une déclaration sibylline sur le dopage dans le football. Il ne dit pas qu'il y en a, mais que si on cherchait, on n'en trouverait peut-être. Ok Arsène, c'est bien joli de raconter des trucs aussi peu précis que ça, mais des cas de dopage, on n'en trouve déjà, sans chercher davantage. Se poser la question "pourquoi n'y a-t-il pas de cas de dopage dans le foot?", c'est déjà se mentir et un peu partout dans le monde, des joueurs se font gauler avec des trucs illicites dans le sang. Rafraichissons-nous la mémoire.
1. Diego Maradona (1991, 1994)
On a tendance à excuser Diego en considérant que sa prise de cocaïne n'était pas en soi du dopage, mais plutôt une prise de drogue festive. Admettons. Mais l'éphédrine décelée en 1994 est bel et bien un produit dopant. Trois ans plus tard, il fera appel à Ben Johnson pour retrouver la forme, ce qui est également limite limite comme pratique selon les agences anti-dopage.
2. Marco Boriello (2007)
Pas la plus grosse affaire, mais la plus belle excuse : sa compagne, souffrant d'une infection vaginale, aurait utilisé pour se soigner une crème à base de cortisone. Ca n'a pas fait rire les instances italiennes (en fait, peut-être que si) et Boriello a pris 6 mois. Bien tenté, Marco.
3. Mohammed Kallon
Le phénoménal Kallon qui brillait sur le front de l'attaque de l'Inter aura vite mis un terme aux espoirs que l'on avait en lui : un test positif à la nandrolone, 8 mois de suspension, et c'est le début d'une carrière basé sur le nimporte quoi : AS Monaco, la Grèce, les Emirats Arabes Unis, la Chine, un club à son nom (le Kallon FC) et une fondation pour venir en aide aux enfants.
4. Les coéquipiers de Guillermo Ochoa (2011)
Le gardien d'Ajaccio, à l'époque en contact avec le PSG, a eu quelques soucis avec les autorités sportives de son pays : 5 joueurs mexicains auraient en effet mangé du poulet ou de la viande qui ont été contaminés par du clenbutérol. La boulette. Les joueurs seront suspendus, mais lavés de tout soupçon : on ne se dope pas volontairement pour la Gold Cup, ce n'est pas très sérieux.
5. Frank De Boer, Edgar Davids et Fernando Couto (2001)
Gros coup de filet en cette année 2001 au cours de laquelle la nandrolone était très tendance. Le rasta Davids et le chevelu Couto prennent un an chacun, De Boer, mieux coiffé, sort victorieux de son appel avec une défense consistant à incriminer des compléments alimentaires. Bien joué.
6. Christophe Dugarry (1999)
Le champion du monde est contrôlé positif à la nandrolone à l'issue d'un OM-OL le 30 avril 1999. Sale affaire. Il y a eu quelques précédents en Ligue 1, David Garcion (1996), Antoine Sibierski, Dominique Arribagé, Cyrille Pouget et Vincent Guérin (1997), qui ont pris 18 mois de suspension dont 6 fermes. Duga ne demande même pas de contre-expertise et s'en sort sans encombre car le médecin qui a mené ce contrôle n'était pas assermenté. Vice de forme, affaire suivante.
7. Kolo Touré (2011)
Après un contrôle positif lors d'un match de Manchester City, l'Ivoirien s'en sort avec 6 mois de sursis grâce à une excuse imparable : le joueur aurait pris par mégarde un produit amincissant appartenant à son épouse. Révéler les secret de beauté de sa femme pour éviter de faire face à deux ans de suspension, ce n'est pas très élégant, mais ça paie.
8. Milovan Petrovic et Dino Najdoski (2011)
Vous ne les connaissez peut-être pas, mais si vous avez regardé les premiers tours de la Ligue Europa en 2011, vous auriez pu admirer les effets de la médecine dans cette rencontre entre le club macédonien du FK Rabotnicki Skopje et la Lazio. Le club a du débourser 30 000 euros et s'est séparé d'une partie de son staff médical, manifestement mouillé dans cette sombre affaire.
9. Pep Guardiola (2001)
Pep vient d'arriver en Italie, et déjà on lui cherche des poux dans la tête : 4 mois de suspension pour deux contrôles positifs à la nandrolone, le futur coach du Bayern devra attendre 6 ans pour que son honneur soit lavé. Et encore, pas tout à fait, puisque le Comité Olympique Italien n'est pas satisfait de la conclusion de cette affaire et en remet une couche. Les charges seront abandonnées définitivement en 2009, alors qu'il rafle tout avec le FC Barcelone.
10. Un "joueur péruvien" (2013)
Dernière affaire en date, elle concerne un joueur anonyme, mais péruvien. La prudence des médias laisse entendre que l'info est à prendre au conditionnel, mais les deux échantillons sanguins prélevés montre la présence d'une substance dopante dans les boyaux de cet international appelé pour un match qualificatif pour le prochain mondial. Wenger peut s'étonner qu'aucun joueur de la Coupe du Monde ne se fait prendre, mais si on arrive à les gauler aux éliminatoires, tout va bien.
,Mais aussi Lucas Bernardi, Adrian Mutu, René Higuita, Quim, Daniel Kenedy et le fils Kadhafi. Si tout ça peut rassurer Arsène Wenger, qu'il sache que les agences anti-dopage bossent.

Source : Topito Foot