Explosif, égocentrique, limite ingérable: le caractère de l'attaquant vedette du PSG s'est forgé à la dure. Son autobiographie, Moi, Zlatan Ibrahimovic, raconte une enfance suédoise tout sauf modèle.


L'avant-centre vedette du Paris Saint-Germain n'avait pas 10 ans lorsqu'il commença une carrière de... voleur de bicyclettes. A Malmö, dans le sud de la Suède, ce n'était pas seulement l'envie de posséder un vélo qui le poussait à commettre ces larcins, c'était aussi, tout simplement, la recherche de cette adrénaline qui monte au moment de l'action. Il y aurait sans doute de quoi ouvrir un musée avec les bécanes volées par Zlatan Ibrahimovic, transféré en août dernier du Milan AC au PSG pour la modique somme de 20 millions d'euros.
Dans l'autobiographie du joueur, qui paraît cette semaine en France (1) - et que L'Express a lue en "avant-première", en suédois -, Ibrahimovic admet qu'il serait sans doute devenu un délinquant, voire un criminel, s'il n'avait pas été sauvé par le foot. Et, de fait, on comprend mieux la personnalité hors normes du n°10 du PSG quand on sait dans quel environnement il a évolué.
Une enface difficile

Né en 1981, Zlatan grandit à Rosengard, la banlieue-dortoir de Malmö, au quatrième étage d'un petit HLM sans charme. Agé d'à peine 2 ans quand ses parents divorcent, le gosse est élevé par sa mère, Jurka, une femme de ménage croate, en compagnie de sa soeur Sanela, passionnée d'athlétisme, et d'une demi-soeur plus âgée, qui plonge bientôt dans la drogue. Débordée, Jurka éduque ses enfants à coups de gifles - parfois de louche en bois. Lorsqu'un jour Jurka apprend que Zlatan s'est égratigné en tombant du toit d'une petite cabane, il reçoit une nouvelle raclée en guise de consolation.
En 1991, les services sociaux retirent la garde de Zlatan à sa mère. A 10 ans, il déménage dans l'appartement encombré de canettes de bière de son père, un Bosniaque nommé Séfik. Et celui-ci sombre dans l'alcoolisme à mesure que s'aggrave la guerre en ex-Yougoslavie, au cours de laquelle la grand-mère de Zlatan sera assassinée lors d'une razzia serbe sur son village.
Le gosse, alors, se réfugie plus que jamais dans le football. Inscrit dès l'âge de 6 ans dans différents clubs locaux, il s'intègre mal parmi ses coéquipiers, tous blonds et issus de la petite bourgeoisie suédoise. Les autres se plaignent de son caractère, et une pétition circule, demandant son exclusion. Finalement, le fort en gueule rejoint le club FBK Balkan, dont il adore l'ambiance: "Autour du terrain, les papas n'encourageaient pas leur progéniture à coups de: Allez mon chéri, vas-y, bravo!; c'était plutôt: Je nique ta mère, petit con!"
"Mon fils n'a aucun problème, c'est le meilleur!"

Au collège, l'élève Zlatan est dissipé. Il excelle en anglais - et en sport, bien sûr -, mais une orientation vers un établissement spécialisé pour enfants à problèmes est envisagée. En attendant, les services sociaux lui assignent un professeur de soutien, qui le suit partout. "Un vrai sparadrap", se plaint alors Zlatan, qui enrage. Pendant un match de hockey en salle, il vise l'éducatrice honnie et lui décoche un puissant tir en pleine tête. Les services sociaux approchent alors Séfik, afin de lui recommander d'envisager un suivi psychiatrique pour son fils. "Putain, mais vous êtes qui? réplique celui qui est aujourd'hui le premier supporter de Zlatan. C'est vous tous qu'il faut envoyer à l'asile! Mon fils n'a aucun problème, allez vous faire foutre. C'est le meilleur!"
Pas faux. Deux ans plus tard, à 17 ans, Zlatan devient joueur pro à Malmö, engrange son premier salaire. Le début de la zlatanmania.