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Discussion: Soit dit en passant

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    Post Soit dit en passant

    SOIT DIT EN PASSANT
    08 Février 2016

    Malika Boussouf

    Journaliste, écrivaine

    Malika Boussouf.jpg


    Malika Boussouf est née en Algérie, en avril 1954. Psychologue de formation,
    elle embrasse en 1985 la carrière de journaliste, (Révolution Africaine,
    Le Midi Libre, RTL.), et rejoint en 1991, la rédaction du quotidien indépendant
    Le Soir d’Algérie dont elle deviendra Rédactrice en chef, directrice de
    la Rédaction et aujourd’hui, éditorialiste. Auteur, elle publie en 1995: Vivre traquée,
    aux éditions Calman Lévy (Prix spécial du jury de la fondation Noureddine Aba .
    1995), et contribue à Moi vouloir travailler, 1995 éd. Actes Sud. Parallèlement
    elle anime des tables rondes sur le code de la famille et la violence à l’encontre
    des femmes pour l’association « Femmes en Communication ».


    Le système est complice, et alors ?
    Par Malika Boussouf
    [email protected]

    La corruption se ferait-elle une nouvelle jeunesse à l’ombre de pouvoirs publics peu scrupuleux
    d’en découdre avec ? Inutile d’évoquer une lapalissade pour confirmer l’évidence.
    Ironiser sur le sujet n’est d’ailleurs pas recommandé pour la préservation de l’équilibre.
    Je parle, bien sûr, d’équilibre personnel, pas de stabilité d’un régime qui y arrive très bien tout seul !
    Si le constat est sans appel, il n’en est pas moins retenu quelque part en otage, interdit d’expression
    par la conscience même que nous en avons. Inutile d’en appeler à l’intervention d’une prétendue
    autorité morale. Celle-là même certifiée conforme par des dirigeants peu soucieux, du reste,
    de vraiment convaincre les naïfs qui les ont fait rois ! Combattre celle-ci et faire la chasse
    aux déviations en tous genres ne fait pas partie des priorités du système, plus intéressé par
    le maintien d’un statu quo qui hurle son nom.
    Là-haut, au sommet de barrières infranchissables, y compris par les alliés d’hier qui aujourd’hui
    font de l’opposition du bout des lèvres, des hommes et des femmes, elles sont moins nombreuses
    mais elles sont là quand même, réfléchissent plus efficacement à comment river le plus longtemps
    possible cette maudite pensée collective aux normes que l’on a décidées pour elle.
    C’est quoi une pensée normalisée sinon une espèce de comportement dressé à l’obéissance ?
    Un formatage du raisonnement individuel destiné à s’étendre peu à peu au groupe afin de
    le soumettre. Loin de moi l’idée d’en appeler à la désobéissance civile même si la situation qui prévaut
    m’a très souvent chuchoté que je le devrais, que nous le devrions. Qualifier une association
    de mouvement fasciste juste parce qu’elle pense différemment et tente de s’en expliquer,
    il fallait le faire ! C’est fait ! Personne d’autre qu’un Ouyahia n’illustrera mieux ce billet.
    C’est à lui que j’ai pensé en le rédigeant.

    M. B.

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    Soit dit en passant
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    Post Culture citadine sous chapiteaux

    SOIT DIT EN PASSANT
    09 Février 2016

    Malika Boussouf

    Journaliste, écrivaine

    Malika Boussouf.jpg


    Malika Boussouf est née en Algérie, en avril 1954. Psychologue de formation,
    elle embrasse en 1985 la carrière de journaliste, (Révolution Africaine,
    Le Midi Libre, RTL.), et rejoint en 1991, la rédaction du quotidien indépendant
    Le Soir d’Algérie dont elle deviendra Rédactrice en chef, directrice de
    la Rédaction et aujourd’hui, éditorialiste. Auteur, elle publie en 1995: Vivre traquée,
    aux éditions Calman Lévy (Prix spécial du jury de la fondation Noureddine Aba .
    1995), et contribue à Moi vouloir travailler, 1995 éd. Actes Sud. Parallèlement
    elle anime des tables rondes sur le code de la famille et la violence à l’encontre
    des femmes pour l’association « Femmes en Communication ».


    Culture citadine sous chapiteaux
    Par Malika Boussouf
    [email protected]

    Il y a des jours comme ça où, dès le réveil, un air joyeux vous trotte dans la tête.
    Réconfortante perspective que celle de cette sympathique obsession qui va vous éviter
    de débattre inutilement du sexe des anges. Oui, mais il y a aussi ces autres matins
    où la simple écoute d’une chanson vous plonge dans une tristesse aussi profonde
    qu’inattendue, au lieu de vous vider la tête des désagréments quotidiens que vous savez
    devoir affronter.Inutile de vous interroger sur la capacité d’une chanson à embellir
    votre journée ou à vous la rendre détestable en la déviant de ce que vous avez projeté
    d’en faire. Ce billet s’adresse aux âmes rêveuses et sensibles qui aiment, dès leur réveil,
    faire le plein de musique pour mieux défier la mauvaise humeur, version locale,
    quand elles la sentent inévitable. Exemple : je sais qu’en traversant la rue,
    tout à l’heure, pour aller m’approvisionner en terreau auprès des charmants pépiniéristes
    de la Grande-Poste et m’abreuver, au passage, de leur nonchalance matinale, je longerai
    inévitablement ces affreux chapiteaux ! Je regarde depuis des mois, impuissante et désespérée,
    ce beau quartier se clochardiser et je me dis que je déteste décidément l’idée que cette
    si jolie place, sans doute, à l’origine, conçue pour accueillir gracieusement le visiteur étranger,
    ait été rétrogradée au titre de marché de province.
    Non pas que je méprise les marchés en question, mais s’ils pouvaient restés là où
    ils ont été improvisés, la culture du village et celle de la capitale ne s’en porteraient que mieux
    et la mémoire des lieux n’en serait, elle, que plus avantageusement respectée.
    A la place du 1er Mai, même combat. La détermination à défigurer la capitale ne fait aucun doute
    tandis qu’une partie du patrimoine maltraité est là et qui nous fait un pitoyable pied-de-nez.
    J’ignore ce qui a pu inspirer les maires du Grand Alger, mais si l’intention de départ était
    de faire exotique, c’est gagné sauf que l’exotisme en question est d’un goût passablement douteux.

    M. B.
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    Post Ils sont combien, au fait ?

    SOIT DIT EN PASSANT
    10 Février 2016

    Malika Boussouf
    Journaliste, écrivaine

    Malika Boussouf.jpg
    Ils sont combien, au fait ?
    Par Malika Boussouf
    [email protected]

    Pour les amis lecteurs qui voyaient en «Soit dit en passant» un espace réservé exclusivement
    à un coup de gueule matinal, j’affirme que c’est totalement faux ! Parce qu’il est, comme ça,
    des jours où, en sirotant son thé du matin, on se dit qu’en fin de compte, les choses sont
    moins contrariantes qu’on ne le croit. Exemple : lorsqu’il y a quelques jours j’ai lu, juste
    un peu au-dessus de moi, que les «19» allaient se retrouver, je me suis sentie rassurée
    et me suis dit qu’il était enfin temps. Il faut dire que ça commençait à faire long leur manque
    de réaction au silence têtu du Boss ! Bon, on ne peut pas dire que le chef de l’Etat dont
    ils attendaient tout sauf un manque de réaction ne se soit pas manifesté.
    A moins que la punition de taille enregistrée par quelques observateurs méfiants et «avertis»
    ne soit venue d’ailleurs. Suivez mon regard ! Lorsque j’ai appris, même si je m’y attendais
    un peu pour ne pas dire beaucoup, que notre Zohra Drif nationale avait été éjectée de
    son siège de sénatrice, j’en ai eu un peu froid dans le dos. Mais je n’ai pas pour autant renoncé
    à mon sourire parce que ce jour-là, j’avais, dès le réveil, décidé que ma journée serait joyeuse
    ou ne le serait pas. Maître Drif, dont on ignore si elle a encore le temps d’exercer, appartenait
    au tiers présidentiel. On est en droit de conclure que c’est à son vieil ami Président que
    nous devons qu’elle ne soit plus là pour défendre nos intérêts.
    Quand je pense qu’elle a été répudiée par celui-là même qui puisait soutien et réconfort auprès
    d’elle et son défunt mari quand bien d’autres lui claquaient leur porte au nez ! Entre nous, soit dit,
    il aurait pu faire une entorse aux recommandations de son entourage et accepter de la recevoir !
    De lui renvoyer l’ascenseur ! Au moins à elle, quoi ! Histoire de lui fournir la certitude qu’elle
    n’avait pas tort de lui faire encore confiance. Ce billet était un clin d’œil à une dame respectable
    qui m’aimait bien avant de décider, un jour de 99, que je n’étais plus fréquentable.
    Il est des jours comme ça, où l’on se dit que la compassion est un sentiment
    qui nous fait nous sentir moins teigneux.
    M. B.




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    Post Y’a pas de doute, on est les meilleurs !

    SOIT DIT EN PASSANT
    13 Février 2016

    Malika Boussouf
    Journaliste, écrivaine

    Y’a pas de doute, on est les meilleurs !
    Malika Boussouf.jpg

    Par Malika Boussouf
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    Il est des matins comme ça où, sitôt les yeux ouverts, vous repensez à une discussion que vous avez eue la veille avec des amis et où il a inévitablement été question de crise. Personnellement, je n’aime pas les jours où cela m’arrive, parce que, allez savoir pourquoi, au même moment, je ne peux m’empêcher de penser à notre valeureux président de la République.
    Je pense à lui, à toutes les acrobaties faites en son nom et à celles destinées à convaincre essentiellement les autres qu’il est un chef d’Etat que le monde serait bien inspiré de nous envier. Mais comme dans l’affaire personne n’est dupe et que tous font semblant d’y croire au nom de la cordialité due à un partenaire aussi important que l’Algérie, j’essaie de comprendre pourquoi, sans exception, les invités qu’il reçoit s’escriment à rouler dans la farine les citoyens que nous sommes ? Pourquoi se croient-ils tous obligés d’en faire des tonnes à propos de ses capacités à gérer le pays ? Je n’arrive pas, malgré tous les efforts que je fais dans le bon sens, à croire que Bouteflika soit naïf au point de croire réellement qu’il est le maître absolu de ses actes, à défaut de l’être de ses gestes ? Et une question en inspirant une autre, je me demande quel intérêt on a à aider au maintien en l’état un système qui montre autant d’essoufflement que d’incompétence ?
    Les visiteurs étrangers qui ne sont dupes de rien cautionnent bien volontiers tous ces actes destiné
    s à nous détrousser, comme la construction de la gigantesque mosquée,
    moins conçue pour la méditation et la prière que pour satisfaire un besoin obsessionnel de reconnaissance.
    A chaque dirigeant mégalomaniaque son astuce pour prolonger son règne ! Mais pourquoi s’en prendre aux autres
    si les premiers concernés que nous sommes ne savent plus comment réagir face à la moindre injustice ? Dans un pays
    où l’on reconduit volontiers aux affaires ceux qui ont fait le plus de tort à la communauté,
    pourquoi s’étonner que l’on se soumette avec tant d’ardeur à la maltraitance de la vie et à celle des gouvernants ?

    M. B.
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    Post Alger la Blanche bis ?

    SOIT DIT EN PASSANT
    14 Février 2016

    Malika Boussouf

    Journaliste, écrivaine

    Alger la Blanche bis ?
    Malika Boussouf.jpg
    Par Malika Boussouf
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    Il est des jours comme ça, où l’on se demande si notre mauvaise foi n’a pas
    trop tendance à déborder sur la bonne. Evidemment qu’on a le droit de râler.
    Il n’est pas question de se priver du plaisir de tailler en pièces tout ce qui
    nous incommode. Oui, mais voilà, personnellement, j’aime dire les choses
    qui clochent et qui me dérangent, mais j’estime tout aussi sympathique
    de signaler les faits quand ils me plaisent. J’aime bien, par exemple,
    parler de ceux de nos vénérables concitoyens qui s’acquittent de la tâche
    pour laquelle ils perçoivent un salaire. A vrai dire, il n’y a que chez nous que
    l’on félicite ceux qui font le travail pour lequel ils sont payés !
    Mais on en croise tellement qui ont réussi à
    se convaincre que leurs efforts sont peu considérés, qu’ils sont sous-payés pour
    la bonne volonté qu’ils mettent à accomplir leur mission pendant que d’autres se la coulent douce
    et que, par conséquent, ils n’ont pas à se ruer au bureau ou au chantier !
    Du coup, lorsque l’on rencontre l’autre espèce, celle qui, au contraire de la première,
    a une haute idée de la valeur travail, on est tellement agréablement surpris que l’on estime
    important d’en ameuter la terre entière ! Cela dit, j’ignore si je me raconte de jolies histoires,
    si je fais une crise de mégalomanie ou si l’un des billets précédents, «Alger la Blanche»,
    a fait mouche, mais je vous affirme, en toute modestie, que
    les choses ont quelque peu évolué au marché Réda Houhou (ex-Clauzel), puisque c’est bien
    de lui qu’il s’agit.Le marchand de tomates, auparavant adossé à la décharge dont les
    relents nauséabonds ne faisaient, néanmoins, fuir personne, a libéré les lieux.
    Le pain dans les corbeilles a disparu de là où il était exposé,et incroyable mais vrai,
    autour de la benne à ordures, tout est nickel. Presque pas une ordure par terre
    et pas une odeur qui vous fasse fuir. Conclusion : lorsque l’on se donne la peine
    de faire son boulot même au minimum, cela se remarque. Sinon, le fromage, lui,
    continue à s’écouler à l’air libre dans l’indifférence de ceux qui ne sont pas là
    pour alimenter nos belles illusions. Attendons qu’ils ne soient pas payés pour.

    M. B
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    Post Les oranges d’ailleurs

    SOIT DIT EN PASSANT
    15 Février 2016

    Malika Boussouf

    Journaliste, écrivaine

    Les oranges d’ailleurs
    Malika Boussouf.jpg


    Par Malika Boussouf
    [email protected]

    J’aime beaucoup, le matin, dès le réveil, allumer la télé, histoire de prendre des nouvelles du monde et commencer ma journée loin de ces choses qui font la morosité ambiante
    et que je vais, par instinct de survie, m’efforcer d’éviter dans les heures qui suivent.
    C’est là qu’une jolie chroniqueuse retient mon attention. Elle s’exprime en direct à partir du plus grand marché de gros européen et énumère, au présentateur du journal télévisé qui l’interroge, le type d’oranges qu’il faut soit presser et boire, soit peler et manger, après les avoir débarrassées de la cire dont elles sont recouvertes. outre les rouges importées de Sicile et autres sanguines d’Espagne, il y a les maltaises de
    nos voisins tunisiens en proie à la toujours présente menace terroriste.
    Dans l’immense variété d’agrumes exposés, il n’y a, bien entendu, rien d’algérien. Et pendant que la journaliste dépêchée sur les lieux explique avec allégresse et félicité comment il faut consommer le fruit en question, je pense à ceux de nos agriculteurs qui, depuis la fameuse réforme agraire des années 70, ont bradé cette raison de vivre essentielle pour une autre activité, il paraît, plus lucrative. Le trabendo, par exemple ! ça rapporte clairement pas mal pour l’effort que cela demande. Et voilà que me revient en mémoire la pitoyable histoire du gars à qui on reproche de ne pas travailler et qui dit ne pas comprendre pourquoi il le ferait puisque son père, encore de ce monde, s’acquittait parfaitement de la tâche ? Et puis, comme il y a le pétrole pour vivre et les maquis pour ruer dans les brancards en cas de besoin, à quoi bon s’user le popotin à en faire plus que ce que l’on attend de nous !
    Surtout que l’on ne nous demande rien d’autre que de garder notre calme dans ce pays où chacun joue une partition à la taille de ses besoins. A quoi bon protester et d’ailleurs, on ne proteste plus ou si peu.
    Pendant que tout le monde s’abrutit à tenter de donner un sens à sa vie, tout reste sous contrôle.
    La vigilance est à son apogée. Là-haut, au palais d’El Mouradia, on ne lâche rien.

    M. B.

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    Post Pas tous à la fois !

    SOIT DIT EN PASSANT
    16 Février 2016

    Malika Boussouf

    Journaliste, écrivaine

    Malika Boussouf.jpg

    Par Malika Boussouf
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    Pas tous à la fois !

    Il y en a qui font le point à la nuit tombée. Moi, c’est le matin, au réveil, que je m’interroge
    sur les choses de la vie. Il y a quelques jours, allez savoir pourquoi, je me suis demandé
    comment je réagirais si j’étais mise à la retraite ou démise de mes fonctions après avoir
    occupé le poste de ministre, de sénatrice, ou même de général, puisqu’il y a bien
    des femmes qui le sont chez nous, non ? Est-ce que, dans cette position inconfortable,
    je laisserais ma volonté de réagir se diluer dans l’atmosphère délétère qui règne dans
    le pays pour me la jouer modeste et discrète ou, au contraire, puisque enfin libérée de
    toute obligation de réserve, je déciderais d’ouvrir les vannes et de parler beaucoup,
    quitte à dire n’importe quoi ? Pour revenir à un raisonnement moins farfelu,
    je déconseillerai vivement d’essayer de planter pareil décor. Parce que dans
    ce genre d’expériences mentales pour le moins ahurissantes, le souvenir
    d’évènements passés, souvent peu glorieux, viendrait inévitablement bousculer
    l’équilibre précaire que l’on entretient jalousement à des fins plus sereines.
    Autrement dit, même à titre imaginaire, je suffoque à la seule idée de penser ou
    de réfléchir comme une haute personnalité écartée de ses responsabilités.
    Je m’explique ! A voir et à constater, presque au quotidien, le désamour des uns
    pour les autres anciens compagnons de «lutte» porté sur la place publique,
    je me dis que, décidément, il y a des gens plus doués pour le bonheur que d’autres,
    et je m’en réjouis. A écouter une partie de ceux qui continuent à mener le pays par
    le bout du nez, hier si peu loquaces et si dédaigneux à l’égard des compatriotes que
    nous sommes devenus depuis peu, vouloir, aujourd’hui, nous ouvrir grand leur cœur,
    j’avoue que ça me fait halluciner. Et parce qu’ils sont nombreux dans le même cas,
    quand ils n’approuvent pas la tournure que prennent les aveux des uns et des autres,
    ils s’étripent en public. Le déballage est aussi curieux qu’intéressant ou méprisable !
    Que diriez-vous si nous en reparlions une autre fois ?

    M. B.



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    Post Merci pour vos sachets !

    SOIT DIT EN PASSANT
    17 Février 2016
    Merci pour vos sachets !
    Malika Boussouf

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    Par Malika Boussouf
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    Il est des jours comme ça, où j’ai beau tout faire pour regarder ailleurs, je n’arrive pas
    à me défaire de l’image de ces femmes qui ont opté pour cette autre manière, bien originale,
    il faut le dire, de gagner leur vie. Sans aucune protection, elles éventrent les sachets
    les uns après les autres et plongent leurs bras dans la benne à ordures, autour de laquelle
    elles sont agglutinées, à la recherche d’on ne sait quel sésame. Ce qui est certain,
    c’est qu’elles ne font pas les poubelles pour manger. Un jour, alors que je passais par là,
    je me suis arrêtée, curieuse de voir comment elles opéraient. J’ai fait mine de discuter
    variétés de café avec un torréfacteur installé à proximité. Dans le même temps,
    mon œil attentif n’a pas quitté le petit groupe de femmes, assises à deux pas de la décharge.
    Indifférentes aux regards des passants et tandis qu’elles restaient à l’affût du moindre
    nouveau sachet domestique déposé là, elles étaient plongées dans une discussion agitée
    dont je n’arrivais pas à saisir l’objet. Le torréfacteur, lui, avait, depuis longtemps, intégré
    le but de leur remue-ménage. Comprenant vite que son café ne m’intéressait pas le moins
    du monde et que seules les femmes aux gestes secs et précis retenaient mon attention,
    il m’expliqua que ces dernières n’étaient pas là pour faire leur «marché» mais en quête
    de bijoux et autres choses de valeur dont les propriétaires se seraient débarrassés
    accidentellement et qui auraient donc atterri là par mégarde. Selon lui, celles-ci s’en tireraient
    à très bon compte. Du coup, ce qui me semble surprenant, c’est qu’aucun homme ne se soit
    aventuré à leur sucrer leur si précieuse activité. Les besoins des uns sont-ils d’une nature
    différente de ceux des autres ? Il arrive que les hommes préfèrent jouer les protecteurs.
    Une forme de proxénétisme qui devient licite dès lors que c’est l’époux, le père de famille
    ou le chef de groupe qui assure la bonne rentabilité du troupeau. Pour beaucoup,
    la vie ne peut être conçue qu’autour du fruit de l’effort consenti par les autres ! Un choix
    qui embarrasse plus ces derniers que ceux qui font de la mendicité un sacerdoce.

    M. B.
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    Post Aimer à l’ombre des tabous !

    SOIT DIT EN PASSANT
    18 Février 2016
    Aimer à l’ombre des tabous !
    Malika Boussouf

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    Par Malika Boussouf
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    Il y a des jours comme ça où, avant même que le jour se lève, j’ai une furieuse envie de vérifier
    comment les Algériens s’arrangent avec l’Amour. Comment ils aiment, de quelle manière
    ils l’expriment et surtout comment ils savent le dire ! Non pas que je doute de l’aisance
    qu’ils mettent à déclarer leurs sentiments, mais je me dis que lorsque l’on vit dans une société
    conservatrice comme la nôtre, on ne s’enflamme pas à la première fête importée qui soit,
    à supposer que les célébrations des autres restent les leurs et nous soient interdites.
    Et la Saint-Valentin est arrivée à point nommé pour tester le savoir-faire en la matière
    des amoureux de chez nous. Comment se déclare-t-on sa flamme ou comment se manifeste
    t-on notre tendresse lorsque la fougue n’est plus là pour attester de la force des sentiments ?
    De là à ce que les promoteurs du «nikeh fi sabil el djihad» décrètent que tout individu qui
    verbalise sa passion ou fait l’apologie de la plus belle des émotions pactise avec le diable
    ou que tout encouragement à fêter la Journée des amoureux est une atteinte au divin,
    je ne doute pas une seule seconde que les sombres jouisseurs frustrés et silencieux que sont
    leurs fidèles acquiescent du menton. Le jour J, je me suis arrêtée chez mon fleuriste,
    histoire de voir comment on y évoquait l’amour. Un monsieur plutôt bien de sa personne n’a
    pas attendu que je le sollicite pour me donner son avis : «Comme l’a si bien dit Antoine
    de Saint-Exupéry : ‘‘On ne voit bien qu’avec le cœur, le reste est invisible pour les yeux.’’
    C’est bien vrai tout ça, n’est ce pas chère madame ?» La St-Valentin, c’était aussi ces femmes
    qui fêtaient l’amour qu’elles portent à l’homme de leur vie. Elles ont des jours comme ça où
    elles s’arrangent avec la vérité et où elles se créent un avenir à l’image de leurs rêves. Morale
    de l’histoire : toutes les femmes n’ont pas la chance d’avoir un homme raffiné dans leur vie
    et tous les hommes n’ont pas l’heureuse fortune de côtoyer celle qui est armée pour leur
    apprendre à apprécier le bon goût de la victoire.

    M. B
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    Post Pour une conscience absolue

    SOIT DIT EN PASSANT
    20 Février 2016
    Pour une conscience absolue
    Malika Boussouf

    Journaliste, écrivaine

    Malika Boussouf.jpg

    Par Malika Boussouf
    [email protected]

    Il est des jours comme ça où nous aimons à penser que les choses que nous disons
    pourront être entendues à défaut d’être partagées. Non pas qu’elles véhiculent des
    valeurs indispensables à la compréhension de la vie, mais il reste tout de même
    évident que l’on ne peut avancer sans avoir une conscience absolue des choses.
    Certains observateurs avertis de la scène nationale pensent de l’Algérie qu’elle est
    une cause perdue, sous prétexte que, comme dit la pub : «Il y a ceux qui parlent et
    il y a ceux qui agissent.» Dans un pays comme le nôtre, qui serait frappé
    d’un fatalisme imperméable à toute tentative de compréhension, quand on réalise
    que, malgré toutes les alertes, personne en haut lieu ne semble vouloir prendre
    la mesure du danger, les espoirs que le monde porte à bout de bras s’écroulent.
    Combien sont-ils à ne plus compter leurs nuits blanches pour rester en adéquation
    avec les attentes du pays ? Combien sont-ils à vouloir relever un défi
    et à ne pas se démonter à la seule idée du parcours hasardeux ?
    Avoir des potentialités précoces et être déterminé à évoluer en harmonie avec
    les autres n’est-il pas fondamental pour un pays ? Ce billet n’a pas pour vocation
    de répondre à toutes les questions qu’il pose, mais, par contre, à toujours s’interroger.
    Comme, par exemple, sur cette énergie dépensée, par une poignée d’hommes
    et de femmes, pour prémunir le pays du danger qui le guette.
    Les abus du système, qui détourne à huis clos pour son compte et démonte
    à grands coups de massue les rêves de ses administrés, ne suscitent aucune réaction
    chez les principaux concernés, aujourd’hui dans l’incapacité de recenser les choses
    qui conviennent le mieux à leur bien-être. Est-ce que quelqu’un qui se pense libre
    l’est forcément ? Il y a des gens qui préfèrent ne pas agir par eux-mêmes mais
    se laisser guider. Ils aiment vivre sous contrôle, se sentent rassurés par les œillères
    qu’on leur fait porter et sont tétanisés à la seule idée de devoir avancer
    sous prétexte qu’ils ne savent pas ce qui les attend à l’étage au-dessus.

    M. B.
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