Une erreur médicale lui sauve la vie
Drôle d'affaire que celle que traite en ce moment le Tribunal de grande instance de Limoges. Un octogénaire creusois demande réparation, pour une erreur médicale qui lui a fait perdre la vue tout en lui sauvant la vie.
Un octogénaire creusois a perdu la vue après avoir subi une opération chirurgicale par erreur. © ShutterstockIl perd la vue après avoir subi une mauvaise intervention
Une erreur médicale pourrait bien avoir sauvé la vie d'un octogénaire originaire de la Creuse. Cette affaire judiciaire, rapportée dans les colonnes de Libération, est pour le moins insolite. Il y a cinq ans, Gaston, un homme de près de 80 ans, attend dans la salle d'attente d'une clinique pour une opération bénigne de la paupière. Le personnel lui a retiré ses appareils auditifs avant l'intervention et lorsqu'il croit être appelé, il se lève pour être préparé et emmené au bloc opératoire.
Oui mais ce n'est pas son nom que Gaston a entendu, et ce dernier, sans qu'à aucun moment la confusion ne soit relevée par le personnel soignant, se retrouve sur une table d'opération afin de subir une vitrectomie de l'œil droit, une opération beaucoup plus lourde.
Le patient fait une embolie pulmonaire sur la table d'opération
À la suite de cette opération, la vue de l'octogénaire commence à baisser très rapidement, si bien que l'intéressé décide de se pourvoir en justice. La commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI) observe le cas de Gaston et conclut à un seuil de gravité du préjudice de 78 %. Un seuil largement suffisant pour que ce dernier soit indemnisé. Mais l'affaire ne s'arrête pas là, et c'est pour cette raison que cinq ans plus tard, ce dossier est toujours entre les mains des avocats.
Le médecin-expert qui a été consulté pour donner son avis sur ce cas a en effet relevé un détail qui aurait pu passer inaperçu. Le patient, alors qu'il était sur la table d'opération, a fait une embolie pulmonaire. L'incident a été vite relevé par l'anesthésiste et soigné immédiatement. Or, si Gaston avait subi l'opération pour laquelle il s'était déplacé ce jour-là, il n'aurait pas fait d'embolie pulmonaire. Aucun anesthésiste n'aurait d'ailleurs assisté à l'intervention et le patient serait retourné chez lui avec son risque de thrombose qui aurait pu, un jour, déclencher une embolie mortelle. Une affaire pleine de rebondissements, qui devrait trouver sa conclusion le 13 juillet prochain, lorsque le Tribunal de grande instance de Limoges rendra sa décision.