Selon le type de sport qu’il pratique, un athlète peut compter sur trois mécanismes de production différents d’énergie (ATP) pour se mettre en action : ATP-CP, ATP-glycogène et ATP-oxygène. Voyons comment fonctionne chacun de ces trois mécanismes qui, au demeurant, peuvent se chevaucher selon le type d’effort commandé au muscle.
Le sprinter de 100 mètres
- La performance qu’il livre ne dure guère plus de dix secondes.
- Pratiquement toute l’énergie dont il a besoin se trouve déjà dans ses muscles, sous forme d’ATP et de créatine phosphate (CP).
- Les muscles se serviront donc de ces ressources sans apport d’oxygène (en mode anaérobie).
- Au cours des deux à trois premières secondes, les muscles « brûlent » l’ATP emmagasiné et immédiatement disponible et, pour le reste de la course, c’est la CP qui prend la relève et produit l’ATP.
- Si les réserves d’ATP-CP sont épuisées avant la fin du sprint, les muscles font appel au glycogène, mais toujours en mode anaérobie.
- Une petite quantité d’acide lactique est alors produite.
Le coureur de 800 mètres
- Tout comme le sprinter, il utilisera toutes ses réserves d’ATP-CP au cours des 10 à 15 premières secondes de la course.
- Comme ces réserves commencent à s’épuiser, les fibres musculaires font appel au glycogène stocké dans le muscle pour le transformer en ATP.
- Cette transformation de molécules de sucre sans apport d’oxygène (en mode anaérobie) produit de l’acide lactique qui, peu à peu, rend le mouvement plus difficile.
- C’est pourquoi une partie de l’entraînement du coureur de pointe vise à accentuer son endurance à l’acide lactique.
- Puisque la course dure plus de 100 secondes, le mécanisme à oxygène (aérobie) contribue également à la production d’énergie.
- Le muscle continue à utiliser les molécules de glycogène, mais leur transformation se fera grâce à l’oxygène contenu dans le sang.
Le marathonien
- Certes, le marathonien fera appel aux deux mécanismes anaérobiques – notamment sur le coup de départ, durant certains dépassements et encore pendant le sprint final -, mais l’énergie qu’il utilisera proviendra essentiellement du système à oxygène.
- Ce système est plus lent que les deux autres, puisque les éléments nécessaires à la production d’énergie viennent de sources extérieures aux muscles, dont le foie.
- S’il est plus lent, le mode aérobie procure cependant au marathonien tous les éléments nécessaires à la production d’énergie : le flux sanguin véhicule vers le muscle de l’oxygène, du glucose, de même qu’un nouveau type de carburant, le gras, sous forme de lipides.
- Pendant le trajet, le marathonien modulera l’intensité de son effort. Lorsque celle-ci sera faible, ce seront surtout les lipides qui serviront à produire l’énergie. Inversement, l’énergie requise pour un effort plus intense sera fabriquée à partir du glycogène. Les boissons énergétiques qu’il avale en cours de route sont, notamment, un renfort de glucose.
Des mécanismes superposés
De façon générale, nos muscles font appel aux trois mécanismes de production d’énergie (ou d’ATP), durant la pratique d’une activité sportive. À titre d’exemple, au cours d’un match de basket-ball ou de hockey, les trois systèmes se superposent pour fabriquer de l’ATP : pendant un saut ou un lancer, les muscles font appel au mode ATP-CP; si l’on suit un adversaire de près pendant plusieurs secondes, c’est le mode glycogène anaérobie qui agit; et, naturellement, le système à oxygène fonctionne pour l’ensemble de la durée du match. |