Nancy : le CHU cherche des fumeurs de joints

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FRANCE - SANTÉNancy : le CHU cherche des fumeurs de joints

le 08/02/2014 à 08:51

Le CHU de Nancy pilote une vaste étude nationale pour mesurer les effets d’un usage régulier du cannabis sur le cerveau. Un appel est lancé pour trouver 180 volontaires « fumeurs de joints réguliers »

Nancy. On connaît les effets du cannabis sur la mémoire et l’attention. On sait aussi que son usage régulier impacte le quotient intellectuel. Sur une dizaine d’années, un fumeur régulier – qui consomme en moyenne sept joints par semaine – perd environ dix points de Q.I. Mais finalement les connaissances scientifiques sur les effets du cannabis sur le cerveau sont encore modestes », explique Vincent Laprévote, psychiatre à la Maison des Addictions de Nancy et coordinateur de l’étude « Causa Map » que va mener le CHU de Nancy pendant une année.

Objectif de cette étude dirigée par un consortium de recherche qui rassemble des équipes du CHU et du Centre de recherche en automatique de Nancy, de l’Université de Lorraine, de Strasbourg et de Paris, « démontrer par une étude transversale qui rassemble des addictologues, des psychiatres et psychologues, des neurologues et des ophtalmologues, comment un usage régulier du cannabis modifie la communication entre les neurones et peut avoir des conséquences sur les accidents psychiatriques, comme le déclenchement d’épisodes délirants et notamment certaines maladie mentales comme la schizophrénie. Mais aussi des déséquilibres dans le fonctionnement du cerveau. Notre idée est de mettre au point des marqueurs biologiques pour prévenir et détecter ces risques », ajoute le médecin.

Pas question de jouer aux gendarmes

Première préoccupation des chercheurs, les jeunes. « Si la consommation est plutôt stable depuis quelques années, elle n’en est pas moins élevée chez les jeunes Français. Plus qu’ailleurs… à un âge où le cerveau est encore en développement ». Evidemment prévient le médecin, pas question, ici de fournir du cannabis ou de faire fumer les volontaires. « Ce ne sont pas les effets immédiats de la consommation que nous observons, mais son usage régulier à long terme ». Pas question non plus de jouer au gendarme pour ces médecins. « L’anonymat, la confidentialité et la discrétion seront respectés », promet Vincent Laprévote.« Causa Map » vise un panel de volontaires de 180 personnes, âgés de 18 à 55 ans, hommes et femmes, fumeurs réguliers de cannabis, mais aussi fumeurs de tabac et non-fumeurs qui seront des « témoins ».

L’appel au volontariat, commencé par le CHU il y a trois jours a déjà « attiré nombre de jeunes fumeurs ». Les volontaires devront remplir un questionnaire de santé, fournir un échantillon d’urine, subir des tests neuropsychologies (mémoire, attention…) et enfin un examen ophtalmologique, puisque c’est la vision et plus particulièrement l’activité électrique de la rétine et son temps de réaction qui seront la « porte d’entrée » de cette étude sur le cerveau.Les volontaires, mobilisés deux demi-journées, se verront rembourser leurs frais de transport et dédommager par un bon d’achat de 100 euros. Et évidemment, la Maison des Addictions, qui accueille entre 200 et 300 accros au cannabis par an, « proposera à ces volontaires tout son dispositif à ceux qui souhaitent en finir avec le cannabis ».

Pour participer à Causa Map, tél. 03.83.15.53.08 ou par mail : [email protected]

[harroudiroi]

J'en connais un, un bon ami à agdes