Pyongyang a annoncé avoir procédé ce mardi à un essai nucléaire souterrain «réussi». La Corée du Sud confirme ce test. L'ONU dénonce une «violation manifeste et grave» des résolutions du Conseil de sécurité.

Séoul,
La Corée du Nord a conduit un troisième test nucléaire ce mardi matin, ignorant les mises en gardes de l'ONU, des Etats-Unis et de la Chine. Pyongyang a annoncé avoir mené cet essai souterrain «réussi». La Corée du Sud a également confirmé l'information.
Trois heures plus tôt, un séisme d'une magnitude de 4,9 points sur l'échelle de Richter avait été détecté 11h58 heure locale (3h58 à Paris) par les autorités américaines. Cet «événement sismique inhabituel» aux «caractéristiques d'une explosion», selon une agence de l'ONU, s'est produit dans la région de Kilju, au nord-ouest du pays, là où le régime avait déjà conduit ses deux précédents tests en 2006 et 2009. Ce test aurait une puissance de 6 à 7 Kilotonnes, avance le ministère de la Défense à Séoul.
Sans attendre cette confirmation, le président sud-coréen Lee Myung-bak avait placé son armée en état d'alerte et convoqué une réunion de crise à la Maison Bleue, le palais présidentiel de Séoul. Le secrétaire général de l'ONU a dénoncé une «violation manifeste et grave» des résolutions du Conseil de sécurité.

Un pied de nez à Barack Obama

Les puissances de la région étaient sur le qui-vive depuis que le régime du jeune Kim Jong-un avait promis un nouveau test atomique le 24 janvier. Cette menace était une réplique aux dernières sanctions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le lancement réussi de sa fusée Unha 3 en décembre. Ce tir camouflait un test de missile balistique, selon le Pentagone.
Ce nouveau test nucléaire survient à un moment politique clé, quelques heures avant le discours sur l'Etat de l'Union que Barack Obama doit prononcer à Washington. Il s'agit d'un véritable pied de nez à l'hôte de la Maison-Blanche, qui compte faire de la dénucléarisation de la planète un thème-clé de son discours. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères a rapidement appelé son homologue américain, John Kerry. Les deux hommes ont prôné une «étroite coopération» dans ce dossier, selon un diplomate à Séoul.
Ce test atomique survient également à la veille de l'anniversaire du défunt leader Kim Jong Il, célébré avec faste le 16 février et qui constitue l'un des points d'orgue du culte dynastique du régime des Kim.

Source : le figaro