3G/4G en Algerie… retard ou blocage ?

[Rafik15]

3G/4G… retard ou blocage ?

Par : Mustapha Hammouche de Liberté (Quotidien Algerien)

Mobilis vient de tester avec succès le premier appel sur son réseau expérimental de téléphonie mobile de 3e génération fourni par l'équipementier chinois Huawei Technologies.
Le test, un appel en visiophonie avec des appareils 3G, a eu lieu à Bir-Mourad-Raïs (Alger) dans une zone couverte par l'une des 14 antennes prévues pour former un réseau UMTS… Le réseau est expérimental, car l'Algérie n'a pas vendu de licence UMTS et ne prévoit pas d'en vendre avant le 1er janvier 2007.”
Cette bonne nouvelle qui, avec le temps, a pris des allures de canular, remonte à neuf ans (El Watan du 13/12/2004) !
“L'Algérie mettra en vente une licence de téléphonie mobile de troisième génération UMTS juste après le 1er janvier 2007 (soit dans 2 ans)”. Amar Tou, ministre des PTIC (MobileAlgérie.com, le 20/12/2004) :
“Nous allons lancer cette année le mobile 3e génération.” Boudjemaâ Haïchour (MobileAlgerie.com, le 20/07/2007).
“L’Algérie se prépare à lancer la licence de la 4e génération de téléphonie mobile d’ici fin 2010”, a indiqué, lundi, à Alger, Hamid Bessalah, ministre des PTIC (APS, 05/05/2010).
“L’Algérie avance à grands pas pour lancer ‘une licence’ de téléphonie mobile de troisième génération (3G) en 2011.” Benhamadi (Mobilis Algérie 06/01/2010).
Depuis, on ne compte plus le nombre d’annonces faites par le ministre et l’ARPT, ainsi que les cahiers des charges maintes fois bouclés. D’ailleurs, l’engagement pour la mise en place de la 3G…+ pour la fin du trimestre en cours n’a pas été annulé. Ce qui veut dire que nous devrions être en posture d’attente de la 3G+ dans… quatre jours. Depuis le temps que la programmation du gouvernement ne compte pas les années, on ne va tout de même pas chipoter sur les trimestres. Nous avons bien attendu près de trente ans un métro annoncé pour 1984. En fait, comme pour le métro, les usagers n’attendent plus. Au demeurant, la 3G, ce sera désormais un progrès différé.
Difficile de comprendre les raisons de cet ajournement indéfiniment renouvelé de l’accès au haut débit, tant les prétextes changent. L’on sait, cependant, que nos dirigeants sont culturellement convaincus que tout progrès acquis par la société en matière de communication constitue une dose de menace supplémentaire contre leur pouvoir.
Et c’est peut-être là un des obstacles au progrès des TIC : on ne peut économiquement pas limiter l’acquisition de la 3G/4G aux notables patriotes et à leurs neveux. Alors l’on tergiverse, à coups de fausses nouvelles et de faux-fuyants. La dernière trouvaille se résume en une objection de Djezzy, qui ne serait pas prête à accompagner ce saut technologique en ce qu’elle est interdite de certaines opérations financières internationales. Drôle de défense des intérêts nationaux : c’est le pays qui se retrouve sanctionné par une mesure restrictive infligée à un opérateur au comportement jugé répréhensible !
Ainsi, le climat des affaires — comme dirait l’autre — du commerce des “bandes passantes” ne sera pas menacé par la 3G. Et, les petits oligopoles spécialisés pourront d’autant continuer à prospérer. Bien sûr, il n’y a pas de rapport entre ceci et cela. Mais qu’importe ! Entre peur de la liberté de communication et intérêts politico-financiers, c’est tout un pays qui se retrouve autoritairement maintenu à l’âge proto-technologique de la communication.

M. H.
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