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    Alerte info Vendredi 02 août | 20h24
    Condamnation de Berlusconi : les parlementaires de son parti démissionnent en signe de protestation L'Italie se dirige vers une nouvelle crise politique. Au lendemain de la confirmation de la condamnation de Silvio Berlusconi pour fraude fiscale, les parlementaires de son parti ont remis leur démission, vendredi 2 août, en signe de protestation. Le Peuple de la Liberté (PDL, droite), la formation de Silvio Berlusconi, fait partie du gouvernement de coalition en place depuis trois mois, dirigé par Enrico Letta, du Parti démocratique (centre gauche).







    L'Italie se dirige vers une nouvelle crise politique. Au lendemain de la confirmation de la condamnation de Silvio Berlusconi à une peine de prison pour fraude fiscale, les députés et sénateurs de son parti ont remis leur démission à leurs chefs de groupes, vendredi 2 août, en signe de protestation. Renato Schifani (Sénat) et Renato Brunetta (Chambre des députés) ont indiqué leur intention de se rendre au palais du Quirinal auprès du président de la République, Giorgio Napolitano, pour porter ces démissions et demander "un retour à la justice".
    Silvio Berlusconi était réuni, dans la soirée, avec les parlementaires de sa formation, le Peuple de la Liberté (PDL, droite), à Rome. Il a reçu une ovation et a affirmé, selon ce qu'ont rapporté des participants : "Nous ne pouvons nous soustraire au devoir d'une vraie réforme de la justice et, pour cela, nous sommes prêts aux élections". Angelino Alfano, ministre de l'Intérieur PDL dans le gouvernement de coalition droite-gauche d'Enrico Letta, a, lui, déclaré : "Nous sommes prêts à la démission pour défendre notre idéal".

    Se disant "persécuté par les magistrats" depuis vingt ans, Silvio Berlusconi a été condamné, jeudi, par la Cour de cassation, à quatre ans de prison, dont trois couverts par une amnistie, dans le scandale Mediaset. Il ne sera pas incarcéré en raison de son âge (76 ans) mais devra choisir, à la mi-octobre, entre l'assignation à résidence et les travaux d'intérêt social. La préfecture de police de Milan a, par ailleurs, émis un décret qui privera le Cavaliere de son passeport en conséquence de sa condamnation.
    Dernière modification par zadhand ; 02/09/2016 à 21h13. Motif: Icône
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    Bill Shankly est le manager mythique de la grande époque de Liverpool

    Aujourd’hui le mythe Bill Shankly





    Bill Shankly OBE, né le 2 septembre 1913 à Glenbuck et mort le 29 septembre 1981 à Liverpool, était un footballeur et entraîneur de football écossais. Il a entraîné durant quinze ans le club de Liverpool FC et figure au Scottish Sports Hall of Fame et au English Football Hall of Fame depuis leurs créations, respectivement en 2001 et 2002.
    Sommaire





    Carrière de joueur

    Sélectionné dans l'équipe nationale d'Écosse juniors, il est rapidement remarqué par le Carlisle United FC qui le fait venir en juillet 1932. Il effectue ses débuts dans ce club le 31 décembre 1932 contre Rochdale AFC. En juillet 1933, après seulement seize matchs disputés avec Carlisle, il signe pour le Preston North End FC, transfert évalué à 500,00£.
    Il fait partie des éléments clefs de Preston lors de la remontée du club de la deuxième division en première division anglaise en 1934. Il dispute durant sa carrière deux finales de FA Cup1 : Preston perd contre Sunderland AFC en 1937 mais remporte ce titre l'année suivante en 1938 contre Huddersfield Town AFC. Il s'agit du seul titre remporté par Shankly dans sa carrière de footballeur.
    Il connaît une carrière internationale en étant sélectionné à cinq reprises en équipe d'Écosse entre 1938 et 1939. Sa première sélection a lieu en avril 1938 contre l'Angleterre, match que l'Écosse gagne 1-0. Il effectue quatre autres apparitions avant que la Seconde Guerre mondiale mette un terme à sa carrière en sélection. Durant cette période de guerre, il évolue dans différents clubs Liverpool FC, Arsenal FC, Cardiff City FC, Bolton Wanderers etc... Quand le championnat repris son cours en 1946, il décide de revenir dans son club d'avant-guerre à Preston. La guerre ayant pris ses meilleures années de sa carrière sportive.
    Il met un terme à sa carrière de footballeur en mars 1949.
    Carrière d'entraîneur

    Débuts au poste de manager

    Après sa retraite sportive en mars 1949, il est engagé dans le même mois au Carlisle United FC en tant que manager2. Son passage est médiocre dans le club, auquel s'ajoute des soucis financiers en raison du désengagement de nombreux partenaires.
    Après un entretien raté au Liverpool FC, Shankly entraîne successivement Grimsby Town FC de 1951 à 1954, Workington A.F.C. de 1954 à 1955 puis Huddersfield Town FC de 1956 à 1959, dans ce dernier club il voit l'arrivée d'un talentueux joueur de quinze ans Denis Law. Il fait confiance à Law dès ses seize ans en équipe première et recommande à ses supérieurs de réévaluer son contrat mais ses derniers refusent d'augmenter le salaire de Law. En 1956, le club veut accepter l'offre de 45 000£ d'Everton FC pour vendre Law mais Shankly s'y oppose formellement, finalement il signe en 1959 à Manchester City pour 55 000£ qui constitue le record dans un transfert en Angleterre.
    Peu soutenu à travers les clubs dont il s'occupe, Shankly est souvent en désaccord aves les directions et décisions prises. Finalement en décembre 1959, Liverpool FC décide de l'engager.
    Arrivée à Liverpool FC


    La porte Shankly à l'entrée du stade d'Anfield.


    Shankly devient le manager de Liverpool FC en décembre 19593. C'est dans ce club qu'il y construit ses plus grands succès en tant que manager.
    À son arrivée en 1959, Liverpool se trouve en seconde division anglaise, évoluant dans un stade obsolète avec peu de moyens de s'entrainer convenablement et une pauvre qualité du staff technique. Il se trouve dans le club Joe Fagan, Reuben Bennett et Bob Paisley qui devient son bras droit. Le terrain d'entraînement à Melwood est dans un état exécrable3, Shankly fait de ce constat une force en créant une cohésion chez les joueurs. Il introduit différents entraînements et exige de ses joueurs un régime pour être irréprochable au niveau professionnel.
    Rapidement, le club est mis sur de bons rails et monte en puissance, il fait signer quelques joueurs tels que Ron Yeats, Ian St. John ou Gordon Milne, et en 1962 il permet au club de remporter la seconde division et de monter en première division. Le club enrôle Peter Thompson durant l'inter-saison. Le premier objectif de Shankly était de mettre fin à la suprématie d'Everton FC, l'autre club de Liverpool, sur la ville. En 1963, Everton FC remporte le championnat tandis que Liverpool FC termine huitième.
    En 1964 Shankly et Liverpool gagnent le championnat (le sixième de l'histoire du club). En Coupe d'Europe des clubs champions, Liverpool FC est stoppé par l'Inter Milan d'Helenio Herrera au stade des demi-finales malgré un succès 3-1 au match aller à Anfield, ils sont battus 3-0 à Milan. Avant la finale de la Coupe d'Angleterre en 1965, Bill Shankly dit à ses joueurs « Vous êtes les meilleurs. Les joueurs de Leeds sont honorés d'être sur le même terrain que vous. »3.
    En remportant la Coupe d'Angleterre, le club se qualifie pour la coupe d'Europe. En Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe, Liverpool atteint la finale mais la perd contre le Borussia Dortmund 2-1 après les prolongations mais pour la troisième année consécutivement Liverpool remporte un titre national avec leur septième championnat. En 1967, ils sont opposés en huitièmes de finale contre l'Ajax Amsterdam d'un Johan Cruyff âgé alors de 19 ans et sont éliminés sur le score au total des matchs aller-retour 7-3. Pourtant, malgré une défaite 5-1 au match aller, il continue à croire en son équipe3.
    Le club descend alors un peu dans la hiérarchie anglaise bien qu'il se situe toujours dans le top 5 au classement. Shankly décide alors de modifier son équipe en laissant partir Hunt, St John, Yeats et Lawrence pour les remplacer par Kevin Keegan, Steve Heighway, Larry Lloyd et Ray Clemence. Il s'impose en 1973 en Coupe UEFA contre le Borussia Mönchengladbach avec une victoire 3-0 au match aller à Liverpool et malgré une défaite 2-0 en Allemagne, ils s'imposent également en championnat (huitième titre du club en championnat). En 1974, le club remporte une nouvelle fois la Coupe d'Angleterre contre Newcastle United à Wembley (3-0). Il décide à l'issue de cette saison de se retirer de son poste de manager. Il n'a pas remporté la C1 avec le Liverpool Football Club, trophée que ses joueurs remporteront quelques années plus tard avec son successeur, son assistant Bob Paisley.
    Après son départ de manager

    Il décide de partir à l'âge de 60 ans, remplacé par Bob Paisley à la tête de l'équipe, pour passer plus de temps avec sa famille.
    En novembre 1974, il obtient le titre d'officier à l'ordre de l'Empire britannique. Il se rend souvent à Melwood pour voir s'entraîner l'équipe de Liverpool. Le 26 septembre 1981, il est victime d'une crise cardiaque et décède trois jours plus tard le 29 septembre 1981 à 1h20.
    Palmarès

    Joueur



    Entraîneur



    Statistiques en tant que manageur

    Équipe de à Matchs Victoire Défaite Nul victoire %
    Carlisle 1949 1951 108 48 27 33 44.44
    Grimsby 1951 1953 80 47 17 16 58.75
    Huddersfield 1956 1959 134 49 50 35 36.57
    Liverpool 1959 1974 753 393 175 185 52.19
    Total 1075 537 269 269 49.95
    Phrases célèbres


    • « Le football, ce n'est pas une question de vie ou de mort. C'est bien plus important que cela. »4
    • « Dans un club de football, il y a une Sainte Trinité : les joueurs, l'entraîneur et les supporters. Les présidents n'en font pas partie. Ils sont juste là pour signer les chèques. »
    • « Le football est un sport simple, rendu compliqué par les gens qui n'y connaissent rien. »
    • « La pression, c'est travailler à la mine. La pression, c'est être au chômage. La pression, c'est d'essayer d'éviter la relégation pour 50 shillings par semaine. Cela n'a rien à voir avec la Coupe d'Europe, le championnat ou la finale de la Cup. Ça, c'est la récompense. »

    Notes et références


    • FA Cup : Coupe d'Angleterre de football
    • Manager : terme anglais pour le poste d'entraîneur, en effet beaucoup d'entraîneur occupe également d'autres fonctions dans l'organigramme d'un club : transferts, politique du club ...
    • a, b, c et d (en) Ivan Ponting, Liverpool Player by Player, Hamlyn, 1997, p. 198-199
    • Henri Haget, « Le stress de l'entraîneur », L'Express, 29 janvier 2001 [texte intégral [archive] (page consultée le 1er février 2010)]






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    Top 10 : déclarations de Bill Shankly

    Le 29 septembre 1981, le légendaire manager des Reds décédait d’une crise cardiaque à l’hôpital de Liverpool. Triste anniversaire. Depuis, son aphorisme sur l'importance relative de la vie, de la mort et du football a fait le tour du globe et des bouquins. Et pourtant, son cynisme et sa philosophie ne peuvent se résumer en une petite phrase, loin de là. La preuve par 10.









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    Top 10 : déclarations de Bill Shankly

    1/ « La pression, c'est travailler à la mine. La pression, c'est être au chômage. La pression, c'est essayer d'éviter de se faire virer pour 50 shillings par semaine. Cela n'a rien à voir avec la Coupe d'Europe ou la finale de la Cup. Ça, c'est la récompense ! »

    Glenbuck. Un triste village écossais où Bill Shankly a la bonne idée de naître le 2 septembre 1913. Perdu au beau milieu des collines. Frigorifié par quatre mois de neige par an. À cette époque, la bourgade accueille l’une des plus féroces communautés du pays. Ainsi, comme une évidence, notre petit taupin quitte l’école à 14 ans pour s’engouffrer lui aussi dans les puits de charbon locaux. Il y parfait son éducation morale. Au cursus : détestation précoce des politiciens, des propriétaires miniers et des cols blancs en tout genre. Avec l’âge vient la sagesse des propos. « Ma vision du communisme n'a pas grand-chose à voir avec la politique. C'est un art de vivre. C'est de l'humanisme. Je crois que le seul moyen d'y arriver dans la vie, c'est l'effort collectif. J'en demande peut-être beaucoup, mais c'est la façon dont je vois le football. Et dont je vois la vie ».

    2/ « Une équipe de football, c’est comme un piano. Vous avez besoin de huit hommes pour la transporter et de trois autres pour en jouer. »

    Comme cinquante autres de ses comparses nés à Glenbuck au XXe siècle, ce bon joueur de récréation devient professionnel en 1932. Son parcours ? « J'ai joué trois finales de Coupe, en 1937, 1938 et 1941. Et il n'y avait qu'un seul bon joueur sur le terrain. C'était moi. » Son style ? Les archives relatent le parcours un player collectif et ambitieux ; endurant et plutôt rude. « Un artiste du tacle », précise bien l’intéressé. Un technicien de la parlotte et de l’intimidation ayant pour principe de ne jamais communiquer avec les hommes en noir. « L’ennui avec les arbitres, c’est qu’ils connaissent les règles, mais ne connaissent absolument rien au jeu. » Question de respect.

    3/ « Même le président Mao n’aurait jamais pu bâtir une aussi belle démonstration de force rouge. »

    Difficile d’imaginer quel pouvait être le visage des Reds en 1959 ? Avant l’embarquement de Shankly : un genre de sous-entreprise sportive enfoncée dans les méandres de la seconde division, sans grand talent, sans le sou, née d’une administration incompétente et d’infrastructures vieillissantes. C’est à peu près tout. « Si vous aviez vu Anfield quand je suis arrivé. J'ai dû moi-même apporter mon eau. Il n'y en avait pas assez pour rincer les toilettes. » Quinze ans plus tard, « the working class hero » du football anglais a tout bonnement changé le cours de l'Histoire. Et offert une dynastie aux quartiers rouges du Merseyside : trois titres de champion de Premier League, deux FA Cup, un titre de deuxième division et une Coupe de l'UEFA. « Liverpool était fait pour moi et j’étais fait pour Liverpool. » Un règne sans partage, en somme. « Quand j'étais à Anfield, je disais toujours que nous avions les deux meilleures équipes de la ville : Liverpool et la réserve de Liverpool. »


    4/ « Quand les gens me demandent quelle est la principale qualité pour devenir un bon entraîneur. J'ai leur répond... Bill Shankly ! »

    C’est Tommy Smith qui témoignera dans une interview avoir prononcé cette fulgurance. Cet ancien défenseur, que l’on surnomme ici avec emphase « Iron Anfield », rejoint Liverpool à 15 ans en 1960 et est nommé capitaine en 1970. Comme avec Kevin Keegan, Ron Yeats ou Ian Callaghan, les deux parties ont créé une véritable relation père-fils : intense, passionnelle et parfois intimidante. Bill les aime jeunes, robustes et la tête pleine. Bill déteste les pleurnicheuses, les faibles et les excuses. « Pardon coach, j’aurais dû fermer mes jambes sur ce but », lâche son gardien écossais Tommy Lawrence un soir de grosse boulette. « Ce n’est pas de ta faute, fils, c’est ta mère qui n’aurait jamais dû les ouvrir. » Dur.

    5/ « Si Everton joue au fond de mon jardin, je tirerai les rideaux. »

    Depuis 1959, la famille Shankly occupe à vrai dire une modeste demeure mitoyenne, située juste en face du Bellefield, l’ancien stade d’entraînement d’Everton. La maxime n’a donc rien d’une douce boutade. Mais tout d’un blasphème dans un lieu de pèlerinage. En effet, c’est ici que les écoliers et les riverains du quartier viennent s’encanailler de bons mots et d’anecdotes croustillantes : « La différence entre le Queen Mary et Everton, c’est qu’Everton transporte plus de passagers ». Depuis toujours, Bill le rouge ouvre sa porte à quiconque souhaite s’y aventurer. Il aime recevoir. Offrir le thé. Répondre personnellement aux lettres de ses plus fidèles supporters. Pour les harceler ensuite de coups de fils en pleine nuit. Jouer au foot avec les enfants du quartier. Et même lâcher des liasses de billets aux plus chanceux. Mais ce dont il a besoin, par-dessus tout, c’est d’ouvrir chaque matin les pages « sport » du journal local. Avec un grand sourire : « Quand je n'ai rien de mieux à faire, je regarde en bas du classement comment se porte Everton ».

    6/ « Quand vous êtes premier, vous êtes premier. Quand vous êtes deuxième… vous n'êtes rien. »

    C’est l’un de ses plus célèbres aphorismes. Trop célèbre pour être exact. Au départ, ce bon mot est celui de son idole James Cagney : un acteur américain des sixties célèbre pour avoir endossé au cinéma des rôles de gros durs. « Je me souviens d’avoir vu un film de gangster américain où l'un des personnages disait : "Le premier est le premier ; le second n’est rien." Puis, il prit son fusil et tira sur un type à terre. Rares sont ceux à pouvoir, comme moi, prétendre à être les premiers au football. » Bien plus classe, hein ?


    7/ « J'étais le meilleur à mon époque et j'aurais dû gagner plus de titres. Mais je n'ai jamais eu recours à la fourberie. Si j'avais joué contre ma femme, je lui aurais cassé la jambe pour gagner, mais je ne l'aurais jamais prise en traître »

    Courageuse épouse que voici : Nessie, une jeune fille de bonne famille déniaisée durant la Seconde Guerre mondiale au sein de la Royal Air Force. Une charmante demoiselle avec laquelle le bon vieux Bill convole en juste noce en 1944. Pour le meilleur et pour le pire. « Je n'aurais jamais emmené ma femme voir le match contre les Tranmere Rovers en guise de cadeau de mariage ! Pour qui me prenez-vous ? C'était son anniversaire. En plus, vous croyez vraiment que j'aurais pu me marier pendant la saison ? Et entre nous, c'était la réserve des Rovers. » Cet excès de romantisme est d’ailleurs extrait du discours de retraite de Shankly en 1974. Peut-être un clin d’œil conjugal aux rumeurs, qui, à l’époque, accusent « Ness » d’être à l’origine de la décision soudaine de son mari. « J'ai été esclave du football. Il vous suit à la maison, il vous suit partout, et mange dans votre vie de famille. »

    8/ « Dans un club de football, il y a une sainte trinité : les joueurs, le manager et les supporters. Les présidents n'ont rien à voir là-dedans. Ils sont juste là pour signer les chèques. »

    Grinçant ! Il faut bien reconnaître qu’entre Bill Shankly et sa direction, ce n’est pas le grand amour. Un amour vache, tout du moins. « Le football est un sport simple, rendu compliqué par les gens qui n'y connaissent rien. » Bim ! Un feuilleton qui durera plus de 15 ans : subtil scénario mêlant caprices, jalousies et trahisons. The end ?

    9/ « Mon travail, c’est ma vie. Et ma vie c’est mon travail. »

    12 juillet 1974. Programmée en grande pompe, la conférence de presse va bientôt commencer. Le silence est pesant. On peut entendre les mouches voler. Problème : le président de Liverpool, John Smith, se fait attendre. « Attendez une minute, John Wayne n’est pas encore arrivé », ronronne Bill Shankly aux journalistes. Quelques minutes suffisent. Et de son propre aveu, l’instructeur en chef lâche ici la plus belle connerie de toute sa vie. « Retraite ? C'est le mot le plus stupide que je n’ai jamais entendu. Vous, tenez, (un journaliste) vous prendrez votre retraite le jour où j’aurai fermé la porte de votre cercueil avec votre doux nom gravé dessus. »


    10/ « Même la maladie ne m'aurait pas empêché de suivre ce match. Si j'étais mort, j'aurais demandé à ce qu'on amène le cercueil au stade, qu'on le pose près du banc et qu'on fasse un trou dans le couvercle. »

    Parole prophétique prononcée en 1971 après une belle victoire face à Everton. Dix ans plus tard, quasiment jour pour jour, la légende décède le 29 septembre à l’âge de 68 ans d’une crise attaque. « Avant tout, comme Napoléon, j’ai voulu bâtir ici un bastion de l’invincibilité. Le football, ce n’est pas un fanatisme à Liverpool, mais une religion. Et Anfield est notre sanctuaire. » Amen.
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    Dernière modification par zadhand ; 27/12/2015 à 12h37.
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    Re : Les hommes qui ont marqués l'histoire de leur club

    Super livre zadhand

    Mais incomplet il manque un homme la dedans "
    Pére Nno"

    Autrement c'est un un best seller

    @+ les zenfants
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    TOUS ENSEMBLE ON EST INVINCIBLE

    Apprendre à se connaitre

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    Vous le méritez






    Bonsoir Pere Nno; franchement vous méritez d'être avec eux comme GS-Network; Majido2000;Rafik15;Yazidnic;Sef-yu;Soltan009;toute l'équipe de Mag-Sat et je m’excuse pour ceux que j'ai oublié .



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    Post Général Paul Aussaresses

    Mort du général Aussaresses, tortionnaire en Algérie
    04/12/13






    Ancien général de l'armée française et coordinateur des services de renseignement à Alger, il avait avoué « sans regrets ni remords » avoir torturé pendant la guerre d'Algérie.
    Le nom de Paul Aussaresses, dont la mort, à 95 ans, a été annoncée par l'association d'anciens parachutistes « Qui ose gagne », mercredi 4 décembre, restera pour toujours lié à l'idée de scandale. Le vieux général à l'œil bandé (une opération de la cataracte ayant mal tourné) avait-il mesuré la tempête qu'il allaitprovoquer en brisant la loi du silence à propos de la torture en Algérie

    Invité du 20 heures de France 2 le 23 novembre 2000, le général Paul Aussaresses reconnaissait avoir procédé à des exécutions sommaires, même s'il niait toujours avoir torturé, contrairement à ce qu'il avait affirmé au Monde : il avait avoué « sans regrets ni remords » avoir torturé pendant la guerre d'Algérie, dans un entretien en 2000.
    A la question « avez-vous participé à des exécutions sommaires ? », Aussaresses répondait : « Oui. J'en ai exécuté 24. (…) Je n'ai procédé à de tels actes que dans le cas d'individus qui étaient reconnus comme ayant participé à des actes de terrorisme. (…) Nous n'avions pas le choix. Il y avait dans la bataille d'Alger un nombre très considérable d'actes de terrorisme. »

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    Post Rendons hommage à Alfredo DI STÉFANO

    Rendons hommage à Alfredo DI STÉFANO

    Alfredo Di Stéfano Biographie

    Joueur de football (1926-2014)


    • Alfredo Di Stéfano Laulhé, né le 4 juillet 1926 à Buenos Aires et mort le 7 juillet 2014 à Madrid, est un footballeur puis entraîneur argentin naturalisé par la suite espagnol, qui évolue au poste d'attaquant du milieu des années 1940 au milieu des années 1960. Considéré comme l'un des tous meilleurs footballeurs de l'histoire, il fait partie de l'équipe mondiale du XXe siècle. Il remporte le Ballon d'or en 1957 et 1959 et devient l'unique lauréat d'un « Super Ballon d'or » en 1989 récompensant l'ensemble de sa carrière.

      Alfredo Di Stéfano fait ses premiers pas en première division argentine avec le Club Atlético River Plate le 15 juin 1945. Il remporte avec ce club deux fois le championnat argentin. Il signe en 1949 aux Millonarios de Bogota et devient trois fois champion de Colombie. En 1953, il rejoint le Real Madrid et écrit les plus belles pages de sa carrière avec le club madrilène en remportant cinq Coupes d'Europe des clubs champions, une Coupe intercontinentale et huit championnats d'Espagne.

      Di Stéfano évolue au sein de deux équipes nationales différentes au cours de sa carrière. Il compte six sélections pour six buts marqués pour l'équipe d'Argentine avec laquelle il gagne la Copa América. Après sa naturalisation espagnole, il dispute 31 matchs et marque 23 buts avec l'équipe d'Espagne.

      Comme entraîneur de 1967 à 1991, Di Stéfano dirige notamment Boca Juniors, le Valence CF, River Plate et le Real Madrid. Il remporte avec ces différents clubs une Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes, deux championnats d'Argentine, un titre de champion d'Espagne et une supercoupe d'Espagne. Il est, depuis 2000, le président d'honneur du Real Madrid.

      Alfredo Di Stéfano naît le 4 juillet 1926 dans le quartier de Barracas, le quartier portuaire de Buenos Aires. Son grand-père Miguel, originaire de Capri en Italie, est le premier Di Stéfano à s'installer en Argentine. Son père, Alfredo, épouse Eulalia Laulhé Gilmont, celle-ci est d'ascendance française, son père Pierre Laulhé est natif du Béarn, et irlandaise. Ils ont trois fils, Alfredo, Tulio, joueur de football également et Norma, qui choisit le basket-ball. Son père est cofondateur du Club Atlético River Plate et ancien joueur de celui-ci de 1910 à 1912.

      Alfredo Di Stéfano découvre le football à l'âge de sept ans au sein du club de quartier Unidos y Venceremos et, quand ses parents déménagent dans le quartier de Flores, rejoint le club d'Imán. Ses idoles sont Arsenio Erico, le grand attaquant de CA Independiente et « La Máquina » du River Plate, véritable machine à marquer des buts.

      En 1940, la famille Di Stéfano s'installe à Los Cardales, une ferme dans le Nord-Ouest de la province de Buenos Aires. Alfredo y aide ses parents comme ouvrier agricole, puis comme vaquero de troupeaux de vaches. Il continue à jouer au football au sein de l'Unión Progresista et joue dans la ligue régionale du district de Campana. Au lycée, il étudie pour devenir ingénieur agronome et prendre la succession de ses parents. Comme sports en dehors du football, il pratique l'athlétisme, le basket-ball et le hockey sur gazon.

      Sa mère écrit une lettre de recommandation à River Plate et Alfredo Di Stéfano est convoqué pour un essai qui se révèle concluant. Il signe à dix-huit ans une licence d'amateur et débute dans la quatrième équipe du club au poste d'ailier droit. Il passe rapidement dans la troisième, puis dans la réserve, et joue même, en août 1944, un match amical en équipe première contre le CA San Lorenzo. Le 15 juillet 1945, il fait ses grands débuts aux côtés d'« El Maestro » Adolfo Pedernera contre le CA Huracán, le match se solde par une défaite deux à un. À l'issue de cette saison, Di Stéfano remporte son premier championnat d'Argentine.

      Barré à River Plate par Pedernera, il est prêté un an au CA Huracán où il signe professionnel. Pedernera parti au CA Atlanta, il revient à River Plate et joue ailier droit, poste qu'il n'apprécie pas. Lors de la huitième journée du championnat, l'entraîneur, Carlos Peucelle, le replace au poste d'avant-centre et River s'impose 6 à 1 face à l'Atlanta de Pedernera. Di Stéfano ne marque pas mais ses appels de balle, ses mouvements ont permis à ses coéquipiers de briller, et Peucelle le trouve très bon.

      Il s'impose dès lors au poste d'avant-centre et parvient à faire oublier Pedernera. Le jeu de River s'adapte à Di Stéfano et sa vitesse, il joue en pointe au côté d'Ángel Labruna et José Manuel Moreno se transforme en passeur. Il inscrit ainsi 27 buts en 30 matchs en 1947 et remporte son second titre de champion d'Argentine. Il est rapidement surnommé « El Alemàn » puis la « Saeta Rubia » (Flèche blonde) en raison de ses cheveux blonds, de son physique robuste et de sa vitesse.

      Au printemps 1948, il dispute à Santiago du Chili le premier Championnat sud-américain des clubs champions. River Plate finit second derrière Vasco da Gama et il connaît lors de cette compétition les premiers accrochages avec son président, Antonio Vespucio Liberti, pour des questions de réajustement de salaire.

      Le trois juillet 1948, alors que le championnat bat son plein et que le Racing Club mène seulement d'un point sur River, la fédération argentine décide de suspendre la compétition devant les manifestations des joueurs professionnels réclamant augmentations de salaires et mise en œuvre du contrat à temps. Alfredo Di Stéfano est l'un des plus fermes dans ce combat et lorsqu'un accord est signé en mai 1949, il le refuse avec ses coéquipiers de River Plate. Leur président doit faire de nouvelles concessions pour qu'enfin, ils acceptent de revenir sur le terrain.

      Au retour d'une tournée de bienfaisance en Italie, suite au drame de Superga, les relations entre Vespucio et Alfredo Di Stéfano se tendent à nouveau, le président revenant sur les accords mettant fin à la grève et négociant sans son accord son transfert au Torino. Di Stéfano, sur les conseils de Pedernera, décide alors de rejoindre les Millonarios de Bogota en Colombie en compagnie de son coéquipier Néstor Rossi. Il s'envole incognito pour la Colombie le 9 août 1949, et le président de River Plate ne touche aucune indemnité.

      Aux Millonarios de Bogota, il est entraîné par le prestigieux uruguayen Héctor Scarone puis par Pedernera, qui assume le rôle d'entraîneur-joueur. Il compose avec Pedernera, Rossi, Baez et Cozzi l'une des meilleures équipes de l'époque en Amérique du Sud. Le club est surnommé le Ballet Azul (« le ballet bleu » en français) par son jeu fait de dribbles et de passes qui s'apparente à une chorégraphie. Avec les Millonarios, Di Stéfano remporte trois fois le titre de champion de Colombie et termine deux fois en tête du classement des buteurs.

      Sportivement cependant, la Colombie est une impasse, la Fédération de Colombie de football n'est pas affiliée à la FIFA, les joueurs argentins sont considérés comme des pirates et suspendus par leur fédération. En octobre 1951, lors du congrès de la Confédération sud-américaine de football, l’Uruguay, l’Argentine, le Brésil et le Pérou signent le « Pacte de Lima ». Les joueurs restent à disposition des clubs colombiens jusqu'en 1954 mais ne peuvent être transférés sans l'accord du club d'origine. Après cette date, ils doivent revenir dans leurs clubs d'origine.

      Cet accord permet également aux clubs colombiens de refaire des tournées internationales. En 1952, Los Millonarios est ainsi invité à participer au tournoi organisé pour les 50 ans du Real Madrid, tournoi auquel participe également l'équipe suédoise de l'IFK Norrköping. Le club colombien bat le Real Madrid 4 à 2, avec deux buts de Di Stéfano, et celui-ci se fait remarquer à la fois par le FC Barcelone et par le club de la capitale espagnole.

      Di Stéfano dispute son dernier match avec Los Millonarios en finale de la petite coupe du monde des clubs en février 1953. Le club remporte le trophée en battant le Rapid de Vienne quatre à zéro, Di Stéfano marquant deux buts.

      Le transfert d’Alfredo Di Stéfano en Espagne fait l'objet d'une intense bataille entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Barcelone est le premier à se renseigner sur le joueur et le président Enric Martí charge Josep Samitier de faire signer Di Stéfano. Barcelone négocie son transfert avec River Plate et celui-ci se conclut pour 4 000 000 de pesetas à compter du 1er janvier 1955. Le 23 mai 1953, Di Stéfano arrive en Espagne pour signer son contrat et dispute trois matchs amicaux avec le club.

      La négociation avec Los Millonarios, propriétaire du joueur jusqu'au 1er janvier 1955, ne connaît cependant pas la même fin heureuse. Le président du club colombien, Alfonso Senior Quevedo, demande 27 000 dollars (1 350 000 pesetas) pour le transfert de Di Stefano, montant jugé trop élevé par le président de Barcelone.

      Le Real Madrid, qui vient de porter la capacité de son stade à 125 000, souhaite recruter un grand joueur. Santiago Bernabéu charge le trésorier du club, Raimundo Saporta, de négocier le transfert de Di Stéfano. Il se rend à Buenos Aires pour rencontrer les dirigeants de River Plate mais ceux-ci l'informent de l'accord passé avec Barcelone. Il contacte ensuite Los Millonarios et accepte de payer le montant demandé par son président. Chacun des clubs espagnols possède alors une option sur Di Stéfano, le Real ayant un accord avec Los Millonarios, et Barcelone avec River Plate.

      Le président de Barcelone, furieux, négocie alors la vente des droits du joueur avec la Juventus provoquant l'indignation de Di Stéfano, qui n'a pas été consulté. Le club italien refuse d'engager des négociations sans le consentement de la FIFA. La FIFA, appelée comme médiatrice, nomme Armando Muñoz Calero, ancien président de la Fédération espagnole de football, pour dénouer le conflit entre les deux clubs. Il décide que Di Stéfano jouera pour le Real Madrid lors des saisons 1953-1954 et 1955-1956, et pour le Barça en 1954-1955 et 1956-1957. À l'issue de ces quatre saisons, les deux équipes doivent se mettre d'accord sur l'avenir du joueur en Espagne. L'accord est approuvé par le gouvernement espagnol et les deux clubs.

      Cette décision crée une telle tempête de protestations au sein même de la direction de Barcelone et des socios que le président du FC Barcelone est obligé de démissionner le 22 septembre 1953. Barcelone revend alors ses droits sur le joueur au Real Madrid et Di Stéfano signe enfin dans le club merengue pour environ 5 500 000 pesetas (33 055,66 euros actuels). En plus du montant du transfert, le Real verse au joueur 1 350 000 pesetas de prime de transfert, 650 000 pesetas de prime annuelle, un salaire de 16 000 pesetas et des primes de match doublées par rapport à ses coéquipiers soit au total près de 40 % des recettes annuelles du club.

      Les motifs ayant amené la décision de laisser Di Stéfano jouer à Madrid sont contestés par les deux clubs. Alors que le Real a toujours maintenu qu'il s'agissait d'une décision volontaire de Barcelone, le club catalan, lui, argue que c'est une décision prise sous la pression du gouvernement de Franco. Cet incident a exacerbé l'hostilité traditionnelle entre les deux clubs espagnols.

      Di Stéfano, après sept mois d'inactivité, fait ses débuts sous le maillot madrilène le 23 septembre 1953, à l'occasion d'une rencontre amicale contre Nancy, qui se conclut sur une défaite 4 à 2.

      Deux semaines plus tard, le Real reçoit en championnat le FC Barcelone et le clásico se conclut sur une défaite cuisante des Barcelonais 5 à 0. Deux des buts sont marqués par Di Stéfano lui-même et il conquiert le cœur du public madrilène.

      En fin de saison, Di Stéfano permet au club de remporter la Liga 21 ans après le dernier titre. Il est, avec Gento, autre recrue du club, le grand artisan de ce succès, finissant meilleur buteur avec 29 buts. C'est le début de l'âge d'or du Real Madrid.

      L'année suivante, le Real recrute Héctor Rial, coéquipier de Di Stéfano aux Millionarios. Le Real remporte de nouveau le championnat avec 5 points d'avance sur Barcelone, Di Stéfano marquant 25 buts. Le Real remporte également la Coupe Latine en battant, au Parc des Princes, le Stade de Reims 2 à 0.

      La saison 1955-1956 est celle de la première Coupe d'Europe. Le Real élimine le Servette de Genève, le Partizan Belgrade et le Milan AC pour atteindre la finale, où il retrouve le Stade de Reims mené par Raymond Kopa. Dans un match difficile où le Real est mené deux fois au score, Di Stéfano redonne espoir à ses coéquipiers en réduisant l'écart à la 14e minute, et le Real s'impose finalement 4 à 3. Cette finale permet à l'Europe entière de découvrir le talent de Di Stéfano qui termine second en fin de saison du classement du Ballon d'or, devancé par Stanley Matthews.

      La saison suivante, le Real se renforce encore en recrutant Kopa. Celui-ci doit patienter en réserve, dans l'attente de la naturalisation espagnole de Di Stéfano, qui intervient le 13 octobre 1956. Le club possède désormais une superbe ligne d'attaque composée de Di Stéfano, Rial, Kopa et Gento. Le Real conserve la Coupe d'Europe en battant en demi-finale Manchester United puis, en finale la Fiorentina 2-0. Di Stéfano marque un des buts sur penalty, son onzième en Coupe d'Europe. Le Real Madrid remporte également la Coupe latine, face au Benfica Lisbonne sur un but de Di Stéfano, ainsi que le championnat d'Espagne. Alfredo est le meilleur buteur du championnat d'Espagne et de la Coupe d'Europe des clubs champions et, après sa saison exceptionnelle, il est élu Ballon d'or et joueur espagnol de l'année.

      En 1957-1958, le Real Madrid fait signer un autre grand joueur, le défenseur central uruguayen José Santamaria. Cette saison-là, le jeu d'Alfredo Di Stéfano est encore plus spectaculaire. Il mène le jeu, n'hésite pas à défendre et continue à marquer de nombreux buts. Le Real est sacré une nouvelle fois champion d'Espagne et Di Stéfano remporte le trophée du meilleur buteur avec 19 buts. En Coupe d'Europe, il retrouve en finale le Milan AC, éliminé en demi-finale deux ans plus tôt. Le match est indécis, Milan ouvre le score par l'intermédiaire de Schiaffino, mais Di Stéfano égalise à la 74e minute et le Real s'impose en prolongation 3 à 2 sur un but de Gento.

      En 1958, Ferenc Puskás rejoint Gento, Kopa et Di Stéfano à la pointe de l'attaque madrilène. Ce quatuor permet au club de remporter une nouvelle fois la Coupe d'Europe face au Stade de Reims sur le score de 2 à 0. Di Stéfano marque l'un des buts, son quatrième dans une finale. Il est également le meilleur buteur du championnat d'Espagne où le club termine second. À la fin de la saison, le « divin chauve » reçoit une nouvelle fois le Ballon d'or.

      L'association de Di Stéfano et de Puskás connaît son apogée la saison suivante en finale de la Coupe d'Europe. Le Real est opposé à l'Eintracht Francfort qui a battu en demi-finale le Glasgow Rangers par 12 à 4 sur les deux matchs. Devant les 135 000 spectateurs du Hampden Park, les Madrilènes livrent leur match le plus abouti, et s'imposent 7 à 3 avec quatre buts de Puskás et trois de Di Stéfano, dont deux à des moments cruciaux du match. Le travail défensif de Di Stéfano permet également d'annihiler une occasion de but dans la première demi-heure. Le 4 septembre 1960, le Real remporte la première Coupe intercontinentale en écrasant Peñarol, vainqueur de la Copa Libertadores, sur le score de 5 à 1.

      Le FC Barcelone est le premier club à faire tomber le Real en Coupe d'Europe en 1961. L'arbitrage des Anglais Ellis, à l'aller, et Leafe, au retour, est très critiqué par le Real, un but étant notamment refusé à Di Stefano pour hors-jeu. Le Real se venge en écrasant le championnat d'Espagne, il termine avec 12 points d'avance sur l'Atlético de Madrid et 20 sur Barcelone. Puskás finit meilleur buteur avec 28 buts, devant Di Stéfano troisième avec 21 unités.

      Le 2 mai 1962 à Amsterdam, le Real retrouve en finale de la Coupe d'Europe le Benfica d'Eusébio. Pour contrer les Portugais, l'entraîneur madrilène Miguel Muñoz place Di Stéfano en soutien de Puskás, seul en pointe. Malgré trois buts de Puskás, dont un sur passe de Di Stéfano, le Real doit s'incliner 5 à 3.

      Le 24 août 1963, sa notoriété mondiale est telle qu'il est enlevé lors de la petite coupe du monde des clubs qui se dispute à Caracas par des membres du Front national de libération du Venezuela. Il est relâché deux jours plus tard devant l'ambassade d'Espagne.

      Son dernier match officiel avec les Madrilènes est la finale de la Coupe d'Europe 1964, sa septième en neuf ans. Elle oppose le Real et son jeu d'attaque au Catenaccio de l'Inter Milan d'Helenio Herrera. Miguel Muñoz met Amancio Amaro au marquage individuel de Giacinto Facchetti, dangereux contre-attaquant, mais cette tactique est vivement critiquée par Di Stéfano car elle amoindrit les capacités offensives du Real. L'Inter s'impose finalement 3 à 1, son jeu collectif l'emportant sur les individualités du Real. Après le match, les tensions entre Di Stéfano et Muñoz sont telles que celui-ci décide de ne plus faire jouer « don Alfredo ».

      Santiago Bernabéu lui propose alors de mettre fin à sa carrière et de rentrer dans le staff technique de l'équipe mais Di Stéfano souhaite encore continuer et les deux hommes se séparent fâchés, Bernabéu déclare alors que lui vivant, Di Stéfano ne remettra plus jamais les pieds au club. Il rejoint alors à 38 ans l'Espanyol Barcelone pour deux dernières saisons, et y retrouve Ladislao Kubala son ancien rival du Barça. Son retour au Real est un tel évènement qu'il fait l'objet d'une retransmission télévisée.

      Le 7 juin 1967, Alfredo Di Stéfano fait ses adieux en tant que joueur lors d'un match entre le Real Madrid et le Celtic Glasgow, qui vient d'être sacré champion d'Europe. À la 13e minute de jeu, Di Stéfano sort sous les applaudissements des 130 000 spectateurs du stade Santiago Bernabéu.

      Alfredo Di Stéfano connaît deux sélections nationales différentes en tant que joueur, l'Argentine en 1947 et l'Espagne de 1957 à 1961.

      En 1947, il est sélectionné dans l'équipe d'Argentine qui participe au championnat sud-américain à Guayaquil en Équateur. Il ne joue pas le premier match, le sélectionneur Guillermo Stábile lui préférant René Pontoni. Il lui offre sa chance dès le second match et Di Stéfano débute sous le maillot argentin, le 4 décembre 1947, contre la Bolivie. Le match se conclut sur une victoire 7 à 0, avec un but de Di Stéfano.

      Lors de la finale contre l'Uruguay, Loustau scelle la victoire de l'Argentine 3 à 1 en inscrivant le troisième but, d'un tir des 25 mètres sur une passe de Di Stéfano. Alfredo marque lors de cette compétition 6 buts en autant de matchs disputés, dont un triplé contre la Colombie. Ce sont ses seules apparitions sous le maillot de la sélection argentine.

      Après sa naturalisation obtenue en 1956, il fait ses grands débuts sous le maillot de la sélection espagnole, le 30 janvier 1957, lors d'un match contre les Pays-Bas. Di Stéfano fête sa première sélection en inscrivant un triplé dans ce match qui se solde sur une victoire 5 à 0 des Espagnols.

      Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 1958, l'Espagne est favorite de son groupe éliminatoire où elle rencontre l'Écosse et la Suisse. L'attaque peut compter sur Di Stéfano, Francisco Gento, Luis Suárez et László Kubala, un autre naturalisé, mais une défaite inaugurale contre l'Écosse lui est fatale et l'Espagne échoue à un point des Écossais.

      Di Stéfano ne participe pas non plus aux phases finales du premier championnat d'Europe organisé en 1960. L'Espagne, qui vient de disposer en huitièmes de finale de la Pologne après un match d'appui, se prépare à rencontrer l'URSS mais doit déclarer forfait sur ordre de Franco.

      En 1962, pour se qualifier en phase finale de la Coupe du monde au Chili, l'Espagne se défait tout d'abord du pays de Galles puis en match de barrage face au Maroc où Di Stéfano marque son dernier but en sélection. Pour Di Stéfano et son coéquipier madrilène, Ferenc Puskás, naturalisé en 1960, c'est la dernière chance de disputer la Coupe du monde sous le maillot espagnol. Victime d'une déchirure musculaire lors de l'avant-dernier match de préparation contre Osnabrück, un club de seconde division allemande, il ne peut être remis qu'en cas de qualification au second tour. Di Stéfano ne peut qu'assister à la défaite de l'Espagne contre le Brésil 2 à 1 et, comme d'autres grands noms du football comme George Best ou George Weah, il ne dispute aucun match de Coupe du monde.

      En plus de ces rencontres en sélection, Di Stéfano a également l'honneur d'être choisi comme capitaine de la première équipe FIFA du continent européen qui rencontre, en 1963 à Wembley, l'Angleterre pour fêter le centenaire de la FA. Le match se termine sur une défaite 2 à 1 de l'équipe FIFA.

      Une fois sa carrière de footballeur terminée, Di Stéfano ne quitte pas son sport et se reconvertit dans le métier d'entraîneur. Cela le conduit en 1967 à Elche CF mais, au bout de quinze journées, le club est avant-dernier et il est remplacé par Ferdinand Daučík.

      En juillet 1968, il est contacté par Boca Juniors pour devenir manager de l'équipe première, et il retourne en Argentine. Au début de l'année 1969, l'entraîneur José D'Amico démissionne et Alfredo Di Stéfano prend alors les rênes de l'équipe. Boca Juniors finit premier de la zone A du championnat Métropole mais est éliminé en demi-finale par River Plate, second de la zone B. Lorsque commence le championnat Nacional, Di Stéfano fait jouer à son équipe un jeu plus offensif avec Norberto Madurga comme meneur de jeu. Le titre se joue, lors de la dernière journée, face au grand rival River Plate qui est à deux points seulement. Deux buts de Madurga permettent au club d'accrocher le nul et Boca remporte le championnat d'Argentine. Il remporte également la première Coupe d'Argentine en battant le Club Atlético Atlanta sur le score de 3 à 2 sur les deux matchs.

      En 1970, il est appelé par le Valence CF pour diriger l'équipe. Le club décroche en fin de saison son quatrième championnat d'Espagne après une lutte serrée avec le FC Barcelone et l'Atletico de Madrid. Valence CF n'encaisse cette année-là que 19 buts et finit meilleure défense du championnat. L'année suivante, le club finit vice-champion derrière le Real Madrid. Di Stéfano et Valence ne parviennent cependant pas à remporter la Coupe du Généralissime, le Valence CF perdant deux finales consécutives en 1971 et 1972. À la fin de la saison 1974, Di Stéfano quitte ses fonctions d'entraîneur.

      Il rejoint alors le Sporting Portugal qui vient d'être sacré champion. Le club ne gagnant qu'un seul de ces six matchs d'avant-saison, le président du Sporting, João Rocha, le congédie dès la première journée du championnat, juste avant la signature de son contrat. En 1975, il retrouve le championnat espagnol et entraîne le Rayo Vallecano, club de seconde division, mais c'est un échec. Il est remplacé en mars par Jose Antonio Olmedo. L'année suivante, il reste en deuxième division espagnole en prenant les rênes de Castellón, et le club finit quatorzième.

      Alfredo Di Stéfano est rappelé en 1979 par le Valence CF. En championnat, le club ne finit que sixième, mais il parvient à remporter la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe contre Arsenal FC aux tirs au but, et Mario Kempes est le meilleur buteur de la compétition avec 9 buts. Il quitte le club en fin de saison, remplacé par Pasieguito. En 1981, il fait son grand retour dans le club de ses débuts, le CA River Plate et succède à Ángel Labruna. Il remporte le championnat d'Argentine Nacional en s'appuyant sur une défense de fer composée de Tarantini, Olarticoechea, Passarella et sur le buteur Kempes revenu de Valence CF.

      La saison suivante, il revient au Real Madrid et lance la Quinta del Buitre (« la quinte du vautour » en français), avec Emilio Butragueño (el Buitre), Míchel, Miguel Pardeza, Manuel Sanchís, Rafael Martín Vázquez mais il ne parvient pas à remporter de trophées avec le club. Celui-ci termine vice-champion d'Espagne en 1983 et 1984, finaliste de la Coupe du Roi, de la Coupe de la Ligue et de la supercoupe d'Espagne en 1983. Il échoue également en finale de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe contre le club d'Aberdeen entraîné par Alex Ferguson, 2 à 1 après prolongation. Cette série de finales perdues fait dire à Di Stéfano : « Nous sommes les Poulidor du football ».

      Il retourne à Boca Juniors en 1985 et n'y reste qu'une saison, le club s'inclinant face au Vélez Sarsfield en phase éliminatoire du championnat. En fin de saison 1985-1986, il revient, à douze journées de la fin du championnat espagnol, au chevet du Valence CF qui vient d'encaisser une défaite 6 à 0 contre la Real Sociedad. Il ne parvient pas à renverser la tendance et le club est relégué à la fin du championnat. Conservé à la tête de l'équipe, il ramène le club en première division dès la saison suivante, en finissant champion de seconde division. Le retour en première division est difficile, le club est relégable à l'issue de la 29e journée de championnat, et Di Stéfano est licencié.

      En 1990, il est nommé conseiller du président du Real Madrid Ramón Mendoza. Le 21 novembre 1990, suite au limogeage de John Toshack, il redevient à 65 ans une dernière fois entraîneur, associé à José Antonio Camacho. Sous ses ordres, le club merengue remporte le 12 décembre 1990 la supercoupe d'Espagne. Sa mission comme entraîneur prend fin lors de la vingt-sixième journée avec l'arrivée de Radomir Antić.

      Alfredo Di Stéfano se marie en 1950 avec Sara Freites Varela, qui meurt le 14 mai 2005, et avec qui il a six enfants : Nanette, Silvana, Alfredo, Elena, Ignacio et Sofia, et plusieurs petits-enfants. Après sa carrière sportive, Alfredo Di Stéfano continue de vivre en Espagne, et fait installer dans son jardin une statue représentant une balle ronde où est inscrit Gracias vieja (Merci ma vieille). Le 24 décembre 2005, il est frappé par une crise cardiaque. Il récupère avec succès à Sagonte puis à Valence.

      Le 5 juillet 2014, il est victime d’un arrêt cardiaque en pleine rue à Madrid, sa septième attaque depuis sa retraite sportive. Il est hospitalisé en urgence à l’hôpital Gregorio Marañón dans un état grave.

      Il meurt le 7 juillet 2014, suite à cet arrêt cardiaque.


    Alfredo Di Stéfano

    Nom complet: Alfredo Di Stéfano Laulhé Date de naissance: 4 Juillet 1926 (84 ans) Lieu de naissance: Buenos Aires, Argentine Taille: 1,78 m (5 pi 10 po) Jeu de la position: le milieu de terrain offensif, avant











    PALMARÈS


    Ballon d'or France Football : 2 : 1957, 1959 (Real Madrid)
    Vainqueur de la Copa America : 1 : 1947 (ARGENTINE)
    Vainqueur de la Coupe Intercontinentale : 1 : 1960 (Real Madrid)
    Vainqueur de la C1 : 5 : 1956, 1957, 1958, 1959, 1960 (Real Madrid)
    Vainqueur de la Coupe Latine : 2 : 1955, 1957 (Real Madrid)
    Champion d'Espagne : 8 : 1954, 1955, 1957, 1958, 1961, 1962, 1963, 1964 (Real Madrid)
    Champion d'Argentine : 2 : 1945, 1947 (River Plate)
    Champion de Colombie : 3 : 1949, 1951, 1952 (Millonarios Bogota)
    Meilleur buteur du Champ.d'Espagne : 5 : 1954, 1956, 1957, 1958, 1959 (Real Madrid)
    Meilleur buteur du Champ.d'Argentine : 1 : 1947 (River Plate)
    Meilleur buteur du Champ.de Colombie : 2 : 1951, 1952 (Millonarios Bogota)
    Vainqueur de la Coupe d'Espagne : 1 : 1962 (Real Madrid)
    Vainqueur de la Coupe de Colombie : 1 : 1953 (Millonarios Bogota)
    Finaliste de la C1 : 2 : 1962, 1964 (Real Madrid)
    Finaliste de la Coupe d'Espagne : 3 : 1958, 1960, 1961 (Real Madrid)
    1er match en D1 : Huracan - River Plate : 2-1 le 15/07/1945


    Dernière modification par zadhand ; 09/10/2014 à 17h11. Motif: Rendons hommage à Alfredo DI STÉFANO
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    Re : Les hommes qui ont marqués l'histoire de leur club

    j ai eu l occasion de le rencontrer en 2006, un homme extraordinaire paix à son âme
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    Post Kateb Yacine écrivain sanctifié

    Un écrivain sanctifié, voire statufié


    le 11.11.14 | 10h00



    Il y a vingt-cinq ans, nous quittait Kateb Yacine. Il est parti à un moment crucial de l’histoire de l’Algérie : Le FIS tentait de mener le pays de force au paradis islamiste, et le régime en prenait prétexte pour refermer la parenthèse d’une si éphémère ouverture démocratique. La mort lui a épargné de voir la vaste demeure de la famille révolutionnaire accueillir des chefs de l’AIS et la sainte enceinte de la oumma grouiller d’hommes, certes pieux, mais néanmoins responsables de milliers de morts et de disparitions.

    Mais s’il a échappé aux années 1990 et à leurs dilemmes, Kateb Yacine n’a pas échappé à la statufication. Il n’y a échappé ni au sens propre ni au sens figuré. Pour le vingt-cinquième anniversaire de sa disparition, la bureaucratie de la culture algérienne lui a rendu hommage à sa manière particulière, en lui élevant une stèle à Aïn Ghrour, pays des Keblout, tribu dont il est, suppose-t-on, issu. Personne, pas même les meilleurs connaisseurs de l’Algérie des miracles, ne pouvait se douter que l’auteur des Ancêtres redoublent de férocité serait traîné vers la place du village, lui qui rêvait d’un monde sans frontières.



    L’Algérie officielle nous avait habitués à ériger des stèles commémoratives, son plus bel hommage aux défunts. Ni sa lourde indifférence aux vivants ni sa douteuse sollicitude pour les morts ne nous étonnaient plus. Mais c’était la première fois qu’elle érige à un romancier «de stature universelle» une stèle sur l’exigu territoire de sa «tribu». La statufication de Kateb Yacine n’est pas toutefois le fait du seul Etat algérien et de sa bureaucratie.
    Elle est aussi le fait de ses «amis», et ils sont légion, car tout le monde a été son camarade, son disciple ou, pour le moins, son voisin, et, n’était l’obstacle de l’âge, il s’en trouverait qui prétendraient être ses descendants. Ces fidèles ont transformé en idole celui qui se considérait comme «la révolution à l’état nu». Ils ont abaissé, à une malheureuse poignée de clichés, ses idées, dont l’évolution est marquée par le temps et une histoire violente et tourmentée.
    Ils ont aussi réduit à une ligne ennuyeuse et rectiligne un parcours politique riche et paradoxal, qui l’avait vu passer de l’arabisme à un algérianisme radical, teinté de berbérisme. Cette idolâtrie amicale a commencé très tôt. Du vivant de Kateb Yacine, on lui répétait déjà qu’il était le plus grand romancier algérien de tous les temps, non sans considérer ses écrits comme de belles énigmes, indéchiffrables pour quiconque n’aurait pas reçu de lui personnellement la clé de leurs vérités ésotériques.
    Malgré lui, on sanctifiait celui qui avait contesté le titre de «grand écrivain» dont l’avait anobli une journaliste française : «Un grand écrivain ? Je suis un mythe plutôt. Je représentais jusqu’à présent un des aspects de l’aliénation de la culture algérienne. J’étais considéré comme un grand écrivain parce que la France en avait décidé ainsi. En fait, mon nom est connu comme est connu celui d’un footballeur ou d’un boxeur. Mes livres ne disaient rien de précis au peuple parce qu’il ne les avait pas lus».
    Il existe une autre idolâtrie katébienne un peu moins naïve et un peu plus intéressée. Depuis son décès, expliquer son écriture et en révéler les insondables secrets sont devenus des sentiers battus vers la notoriété. On rivalise d’ingéniosité pour «réinterpréter» Nedjma, «relire» Le Cadavre encerclé et «jeter une lumière nouvelle» sur Soliloques, toutes œuvres présentées au public comme de parfaits hiéroglyphes.
    Ce faisant, on oublie qu’il n’y a pas plus archaïque que les gloses savantes sur ce qu’un auteur «a voulu dire» et qu’un texte, quel qu’il soit, est un espace ouvert dont personne ne peut prétendre saisir le sens profond ou caché. Naget Khada, spécialiste de littérature maghrébine, a fait remarquer que «l’inflation du discours d’escorte censé (...) médiatiser la compréhension de (l’œuvre de Kateb Yacine)» a déposé sur celle-ci une «gangue opacifiante».
    C’est le moins que l’on puisse dire : par la faute de ces importuns compagnons, peu de lecteurs pensent pouvoir l’apprécier sans s’armer de patience et de toutes sortes de traités et de dictionnaires. Kateb Yacine s’est ainsi transformé en une sorte de marchandise immatérielle. Pour la bureaucratie de la culture, il est une preuve de la «portée universelle» du «génie algérien». Pour certains de ses amis, il est devenu, hélas, un «label» politique.
    Nous en avons entendu qui le qualifiaient de «vrai démocrate» alors qu’il a toujours évoqué l’URSS avec plus de ferveur — provocatrice — que les «démocraties bourgeoises», et d’autres prétendre qu’il était «stalinien», alors que son admiration pour le «Père des peuples» n’avait jamais fait de lui un abonné des éditions du Progrès. On a oublié qu’il n’était qu’un écrivain et que l’écrivain «est, au sein de la perturbation, l’éternel perturbateur».


    Dernière modification par zadhand ; 11/11/2014 à 23h25. Motif: Faits Historiques- Nationals ....les grandes dates de l'histoire du monde
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    Post Faits Historiques-Coupe Davis : la première victoire française racontée par Jean Boro

    Coupe Davis:la première victoire française racontée par
    Jean Borotra



    Publié le 19/11/2014 à 23:03

    INTERVIEW - Celui que l'on avait surnommé le «Basque bondissant» livrait au Figaro, en novembre 1991, ses souvenirs émus de la Coupe Davis de 1927 et sa passion intacte pour le tennis, juste avant la finale que devait disputer - et remporter - l'équipe de France dirigée par Yannick Noah.
    Article paru dans Le Figaro du 29 novembre 1991
    Lacoste, Brugnon, Cochet et Borotra. Les quatre célèbres mousquetaires. Unis comme les doigts d'une main. Une main qui écrivit entre 1927 et 1932 la plus extraordinaire des pages de l'histoire du tennis français. En signant d'un seul trait six victoires en Coupe Davis. Dont cinq contre les États-Unis. De ce quatuor magique, ne subsistent aujourd'hui que deux de ses membres: René Lacoste et Jean Borotra. Ce dernier, âgé de 93 ans, n'a rien perdu de son élégance naturelle.
    Il raconte sa vie «merveilleusement remplie». Avec précision dans les lieux et les dates. Sans crainte, ni retenue. Même au moment d'évoquer le deuil brutal de son père à l'âge de huit ans. Un moment d'émotion intense qu'il livre sans détour avec quelques larmes dans le regard. Un regard rempli de tendresse. D'enthousiasme à l'instant d'évoquer son passé tennistique. Ses neuf finales de Coupe Davis. Et ses six victoires.
    Ce polytechnicien, croix de guerre et médaillés des déportés-résistants, peut être fier de son œuvre. Mais il refuse de l'être: «Le moi est haïssable», répète-il généreusement. À tort, le concernant.
    Car le Basque bondissant est bel et bien un monument. Tennistique et historique.
    Un monument, qu'il faut préserver, apprécier et admirer. Pas du tout aigri, comme d'autres anciens champions, il suit toujours avec ferveur sa passion, le tennis. Et ne manquerait pour rien au monde cette finale
    France-États-Unis. Souvenirs oblige…

    Le FIGARO. - De vos neuf finales jouées, quelle est votre préférée?
    Jean BOROTRA. - C'est bien évidemment la troisième. Celle de 1927 à Philadelphie. Celle de la première victoire. Nous en rêvions depuis si longtemps… La veille du jour fatidique, j'étais en train de travailler dans ma chambre d'hôtel quand j'ai entendu des bruits sourds à côté. J'ai ouvert la porte et découvert René Lacoste qui s'entraînait à servir contre le canapé. Il savait que pour gagner contre le terrible Tilden, il devait réussir à jouer son revers. Ce qu'il a fait magnifiquement et nous a permis d'égaliser à deux points partout, Henri Cochet nous rapportant le point décisif face à Johnston. Notre joie fut alors immense…
    Dans quel état d'esprit se déroulèrent ces France-États-Unis entre 1925 et 1932?
    L'ambiance était très sympathique. Nous nous livrions une bataille acharnée mais dans un esprit merveilleux. Ce qui n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui. Malgré cette concurrence acharnée, nos adversaires étaient des amis. Le public lui était dans l'ensemble tout à fait correct. Aussi bien aux États-Unis qu'en France à Roland Garros. Je me souviens de la première défense de notre titre à Paris dans ce stade spécialement construit pour recevoir les Américains. Ce fut un événement considérable.
    Subissiez-vous déjà une pression énorme?
    Tout à fait! À Roland-Garros, pour cette revanche, le stade était archicomble. Et les spectateurs très enthousiastes. Ce qui ne les empêchait pas de faire preuve d'une sportivité étonnante mais normale à cette époque-là. Il est vrai que la pression médiatique et nationaliste était déjà très pesante. Il faut dire qu'en ces temps-là, les compétitions internationales de ce niveau étaient rares.
    Comment vous prépariez-vous pour jouer?

    On ne s'entraînait quasiment pas physiquement. Nous n'en avions pas besoin. Nous étions toujours en forme. Simplement, nous tentions de mettre au point une tactique en fonction de nos adversaires. La mienne, de toute façon, ne se discutait même pas. Vu mes faiblesses en coup droit, il fallait que je me précipite au filet le plus vite possible. Ce qui n'était pas toujours facile avec mon service d'enfant de chœur. Je me souviens que pendant deux ans, pour tenter d'améliorer nos mauvais coups, nous avons joué plusieurs fois par semaine avec Lacoste au Racing. Lui montait systématiquement travailler sa volée au filet et moi je restais au fond du court pour apprendre le coup droit. Cela finit par être payant.
    L'équipe de France a conservé la Coupe Davis six années de suite, entre 1927 et 1932. Comment expliquer une telle domination?
    Simplement parce que nous avions en Lacoste et Cochet deux joueurs de simple extraordinaires. Ils étaient bien meilleurs que moi, c'est sûr. Moi, je ne savais que smasher, volleyer et éventuellement faire un revers. Heureusement, j'avais la chance d'avoir ce coup profond qui a beaucoup gêné mes adversaires. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai réussi à surprendre Vines en 1932 à Roland-Garros. L'Américain, qui venait de remporter Wimbledon, était persuadé de rencontrer Lacoste. Mais René tomba malade au dernier moment. Vines poussa alors un ouf de soulagement, à tort, et se présenta face à moi trop confiant. Il ne connaissait pas mon jeu. Et fut surpris par mon style et mon revers croisé. Et j'ai gagné à la surprise générale.
    À propos de surprise, pensez-vous que la France peut en créer une nouvelle à Lyon?
    Je crois que nous avons une chance sérieuse. Je suis assez affirmatif d'ailleurs. J'ai vu Forget et Leconte faire tellement de belles parties. J'ai confiance s'ils retrouvent cette forme-là. Ils possèdent tous les deux un superbe jeu avec de très bons services et des volées foudroyantes. Je suis vraiment ravi que Noah ait choisi Leconte. En 1986 à Wimbledon, il avait fait les plus beaux matches que je n'ai jamais vus. J'ai même cru qu'il allait gagner le tournoi. Je m'interroge juste sur sa blessure. En est-il bien remis?
    «Agassi est un grand joueur. Je déteste ses tenues mais j'apprécie ses coups extraordinaires»
    Jean Borotra
    Comment jugez-vous Noah le capitaine?
    J'ai l'impression qu'il s'en tire très bien. Il a réussi à créer un bon climat. Il connaît parfaitement tous les joueurs, les entraineurs. Il a juste l'autorité nécessaire. C'est un rôle vraiment pas commode. Il a su faire le bon choix avec Leconte et Forget. Car les autres joueurs doivent je crois vieillir un petit peu…
    Et les Américains?
    Agassi est un grand joueur. Je déteste ses tenues mais j'apprécie ses coups extraordinaires. En plus il a une volonté de fer. Sampras a lui aussi un jeu très complet, comme il a pu le prouver à Bercy. Son service est dévastateur. Peut-être trop d'ailleurs…
    Que voulez-vous dire?
    Le tennis est un superbe spectacle. Mais sur surface rapide, cela devient une catastrophe. À cause du service. Les joueurs aujourd'hui font beaucoup trop d'aces. Du coup, on s'amuse beaucoup moins en suivant les parties. Je suis sincèrement convaincu qu'il faut faire quelques chose, et vite. Nous avons testé une solution au Tennis Club de Paris en reculant le serveur d'un mètre derrière une ligne pointillée. Cela a été très efficace. Alors bien sûr, les joueurs seront contre. Mais la Fédération internationale doit savoir prendre ses responsabilités. C'est la vie du tennis qui est en jeu…

    Dernière modification par zadhand ; 20/11/2014 à 08h54. Motif: Faits Historiques-Coupe Davis : la première victoire fra
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    Post Colloque international sur l’histoire de la Révolution à Skikda (Zighoud Youcef)

    La vie et le combat de Zighoud Youcef revisités

    le 09.12.14 | 10h00





    La 9e édition du Colloque international sur l’histoire de la Révolution algérienne, qui s’ouvrira demain à l’université du 20 Août 1955, sera entièrement consacrée à la vie et au combat de Zighoud Youcef.


    Une trentaine d’intervenants se relayeront, deux jours durant, pour apporter, à travers leurs communications, d’autres éclairages sur ce martyr de la Révolution. En plus, et voulant certainement jumeler «le factuel à l’historique», les organisateurs n’ont pas manqué d’auréoler cette édition par la présence physique de trois figures de la guerre de Libération national qui connaissaient parfaitement Zighoud Youcef. Il s’agit de Brahim Chibout, Amar Benaouda et Tayeb Talbi (Thaâlibi), dit Si Allel, qui parleront de leur compagnon, dessineront ses traits caractériels et évoqueront aussi son fait d’armes.
    Une lecture exhaustive dans l’intitulé des communications retenues par les organisateurs de ce colloque, on remarque déjà la diversité des approches, même si une certaine redondance reste palpable dans certaines interventions. Le recteur de l’université du 20 Août, lors d’un point de presse animé dimanche dernier, a tenu surtout à se féliciter de la pérennité de cette manifestation.
    «Ce colloque qui est déjà à sa neuvième édition a fini par devenir une tradition scientifique solidement incrustée dans l’espace de notre université qui porte d’ailleurs bien son nom. C’est là aussi une contribution effective de nos universitaires visant à rendre hommage à Skikda la révolutionnaire», déclare-t-il avant d’insister pour appeler les gens de la presse à «profiter de l’opportunité de la présence de plusieurs figures révolutionnaires nationales et de transcrire leurs témoignages-mémoire».
    A ce sujet, il faut mentionner que les seuls témoignages, attendus, des trois personnalités historiques constituent déjà un événement. Qui mieux que Tayeb Thaâlibi, Amar Benaouda et Brahim Chibout pourrait parler de l’homme que fût Zighoud Youcef ? Tayeb Thaâlibi, ce natif des monts El Harrouche, a connu Zighoud à l’école communale de Smendou. C’est lui d’ailleurs qui l’enrôla plus tard au PPA. Devenu militant de la cause nationale, Zighoud est arrêté en 1950 et emprisonné à Annaba.
    Là, il rencontre Amar Benaouda et s’évadent ensemble de cette prison. Ce lien se poursuivra jusqu’à Zamane, lieu historique des préparatifs du 20 Août 1955. Brahim Chibout, quant à lui, a tenu à consacrer tout un livre à cette personnalité : Zighoud Youcef comme je l’ai connu, dans lequel il revient sur la vie et sur le parcours révolutionnaire du martyr.


    «Sidi Ahmed», l’homme qui a changé le cours de la guerre



    le 10.12.14 | 10h00

    Zighoud Youssef. Tous ses compagnons de lutte disent «Si Ahmed» ou «Sidi Ahmed» avec de la dévotion dans la voix, et aujourd’hui encore la fascination qu’il exerçait demeure intacte chez ceux qui avaient milité, combattu sous ses ordres et cette relation, à bien y regarder exceptionnelle — la retrouve-t-on sans doute seulement chez les comptenteurs de «Si Mabrouk » Boussouf — témoigne contre le relatif anonymat auquel l’indépendance le contraint objectivement.
    1- Le fils du peuple
    Certes, son village natal, Condé Smendou, porte son nom et s’il n’aura pas manqué d’hommages officiels l’ont-ils plus assigné comme l’homme de guerre au chapeau de brousse, confortant l’imaginaire guerrier longtemps socle des représentations institutionnelles de la guerre d’indépendance que contribue à restituer un itinéraire militant exemplaire de la montée en puissance du nationalisme algérien.
    De la même façon, l’assignation, tout à fait conformiste, d’une grande partie du discours historique français au statut de «forgeron de Condé Smendou» procède au mieux de la paresse intellectuelle sinon à une forme de mépris non seulement de l’homme, mais aussi de tous les mouvements qui travaillaient alors, en profondeur, la société algérienne dominée. Ainsi faudra-t-il relire ces mouvements à l’aune des mobilités subies, de leurs charges de déracinement, de regroupements aléatoires à l’image, entre autres, de la famille Zighoud, issue du Nord constantinois et qui s’établit à Condé Smendou où naît Youssef en février 1921.
    Youssef naît orphelin, puisque son père Saïd Ben Ahmed décède avant le terme de la grossesse de la maman Amina, dans une famille marquée par la précarité à laquelle pouvait rajouter une manière d’instabilité liée aux remariages de la mère. Ces difficultés ne découragent pas le jeune Youssef, élève studieux de l’école coranique et par la suite auteur d’un remarquable cursus scolaire au sein de l’école française du village couronné par l’obtention du certificat des études primaires à l’âge de quatorze ans.
    Ses proches évoquent volontiers un adolescent curieux, avide de savoirs, aimant lire — les grands romans comme Les misérables — et que l’on voyait aussi, à Constantine, du côté des cinémas populaires de la ville.
    2- L’ascension d’un leader
    Comme beaucoup de militants de sa génération — à l’image, par exemple, des Constantinois Smaïn Zighed ou Messaoud Boudjeriou —, le scoutisme musulman lui offre le premier cadre de socialisation politique et il assurera, par la suite, la direction de la section locale de l’organisation.
    Il faut noter cette ascension comme un indicateur précieux de la qualité de l’engagement de Zighoud et de sa précoce maturité qui le conduira suffisamment tôt — il avait alors dix-huit ans — à intégrer les rangs du Parti du peuple algérien (PPA). Zighoud est aussi contraint à travailler pour aider sa famille et il trouve effectivement place dans la forge du village de M. Bernel auquel il finira par s’associer et le constat est que la formation de l’homme dédouble celle du militant, attaché par ses racines et ses choix aux intérêts de son peuple.
    Dans cette société villageoise de Condé Smendou, Zighoud Youssef, porté à la tête du PPA local, renouvelle la figure des élites jusque-là rapportées à la grande ville voisine et construit un leadership qui non seulement n’allait pas se démentir, mais qui plus est s’élargira bien au-delà du village et de la région.
    1947 constitue un moment décisif dans l’itinéraire militant de Zighoud qui, d’une part, allait porter les couleurs de son parti le MTLD, vitrine légaliste du PPA, lors des élections municipales — il sera élu en qualité d’adjoint au maire — et devait rejoindre les rangs de l’Organisation spéciale dont la création avait été décidée au congrès de février 1947. Et il avait alors vingt-six ans.
    A Smendou, il organise l’OS, initie au maniement des armes. La vie de Zighoud bascule lors de la crise dite de l’OS en 1950 — la découverte et le démantèlement par les services de police français de l’organisation clandestine — et il est arrêté et enfermé à la prison de Annaba.
    Après l’échec d’une première tentative d’évasion, Zighoud met à profit ses talents de forgeron pour confectionner, à partir d’un ouvre-boîte métallique, un jeu de clés qui allait lui ouvrir les portes de la prison ainsi qu’à trois de ses compagnons, Mostefa Benaouada, Abdelbaki Bakhouche et Slimane Barkat.

    Il est remarquable que l’opération ait pu s’organiser dans le plus rigoureux secret et traduit précisément l’aptitude de Zighoud non pas tant au commandement mais au refus de la résignation et à faire face aux difficultés.
    3- Au cœur de la lutte
    Il retrouvera, dans les Aurès, d’autres compagnons de l’Organisation, contraints à une dure clandestinité et sera associé aux premières entreprises de mise en place d’une alternative politique à la fois à la crise du Parti mais aussi à la domination coloniale. Sa présence à la réunion des vingt-deux n’est ainsi pas le fait du hasard mais sanctionne un engagement de longue date, déterminé, fut-il exprimé dans la retenue qui demeure l’un des traits de Zighoud.
    Dans la région, à Constantine précisément, la situation au lendemain de la rencontre de Clos Salembier n’est pas facile. Aux affrontements de l’été entre centralistes et messalistes allaient s’ajouter les réserves des militants constantinois, notamment ceux qui avaient pris part à l’historique réunion.
    Zighoud ne prend pas part — semble-t-il sur instruction de Boudiaf — à la réunion qui se tient chez Youssef Haddad, Rue Bedeau et qui sera marquée par les échanges entre Abderrahmane Gherras, ancien chef de l’OS de l’arrondissement de Constantine, et Didouche Mourad, chef de la zone 2 du Nord constantinois. On sait que les contestataires constantinois ont tous rejoint le Front au lendemain du 1er Novembre, mais il est intéressant de relever que leurs réserves ne remettaient pas en cause le principe de l’insurrection mais plus les conditions politiques de direction du mouvement. Et parmi leurs demandes, l’intégration de Zighoud Youssef au sein du comité des six.
    En cet automne 1954, il accompagne Didouche dans la mise en place des premières structures du FLN à Constantine en s’appuyant sur les jeunes «neutralistes», où l’on retrouve Smaïn Zighed, Messaoud Boudjeriou, Amor Tal’a, Ali Za’mouche, Mostefa Aouati, entre autres.
    Le destin de Zighoud bascule de nouveau le 18 janvier 1955 du côté de Oued Boukarkar, où le groupe d’hommes que dirige Didouche Mourad se heurte à un commando de l’armée française. Il se dit que Zighoud aurait recommandé à son chef de zone le repli, mais Si Abdelkader aurait objecté qu’ils étaient là pour combattre l’ennemi.

    Didouche meurt au combat — c’est le troisième dirigeant du groupe des «22» à tomber en martyr après Benabdelmalek Ramdane et Badji Mokhtar — et il revient à Zighoud d’assurer la responsabilité à la tête de la zone. Il est alors entouré de proches compagnons de l’OS comme Lakhdar Bentobbal, Mostefa Benaouda, et sur le registre de la retenue qui est le sien prend la mesure de la situation de la résistance.
    4- Le stratège politique du 20 août 1955
    Et cette situation, à l’orée du printemps 1955, est particulièrement délicate. Didouche est mort, Benboulaïd et Bitat ont été arrêtés, Boudiaf et Ben M’hidi sont à l’extérieur, et seul Krim demeure dans les maquis de la zone 3 soumis depuis novembre 1954 à l’état d’urgence. Les contacts sont compromis sinon coupés et Zighoud, qui a en tête l’urgence d’une rencontre des dirigeants du FLN, fait le choix inédit du retrait et de la méditation.
    Zighoud s’isole du côté du douar Zamane, décante la situation et arrête sa stratégie. Il regroupe au mois de juin les cadres de la zone 2, les informe des termes de sa réflexion et des décisions auxquelles il avait abouti. «J’ai toujours appréhendé le jour où le destin de la Révolution reposerait sur mes épaules», leur confie-t-il avant de détailler les objectifs de ce qui allait prendre sens de tournant stratégique dans la guerre d’indépendance.
    Au-delà des controverses et des tentatives de falsification des buts et des résultats de l’offensive du Nord constantinois du 20 août 1955 — il convient au moins de souligner que les historiens s’accordent sur le fait que la France entrait en guerre en Algérie au lendemain du 20 août — est-ce la conduite du dirigeant Zighoud qui mérite l’attention et le caractère éminemment politique de l’offensive.
    Retenons d’abord l’affirmation des capacités du FLN/ALN de (re)prendre l’initiative et qui plus est en plein jour, la volonté de remobiliser l’opinion algérienne, de barrer la route aux partisans d’une troisième voie et subsidiairement de casser la collaboration avec les services français.
    Est-il utile de rappeler l’ordre d’entée en guerre de la France, l’élargissement de l’état d’urgence à l’ensemble du pays, le rappel de contingents d’appelés, la mise en application du principe de la responsabilité collective, les premières esquisses de mobilisation de supplétifs algériens contre l’ALN, pour prendre la mesure du tournant historique du 20 août ? Ainsi donc, le FLN réputé isolé au sein de la société continuait d’exister, pouvait mobiliser et pouvait frapper. C’était là la leçon de Zighoud et à travers lui du nationalisme algérien.
    Ce qui frappe en l’occurrence, c’est la lucidité de l’analyse que fait Zighoud de la situation de la résistance, sa capacité d’imaginer, d’organiser et de coordonner une multiplicité d’opérations en même temps et sur plus d’une trentaine de sites. Hors Krim, Zighoud est alors le seul dirigeant politique du FLN a donner sens, sur le terrain, aux objectifs fixés par la proclamation du 1er Novembre.
    Un an, jour pour jour après le déclenchement de l’insurrection, un drame — celui des premières exécutions de compagnons de combat — allait se nouer à Taïraou, du côté du douar Beni Sbih, ou en marge d’une réunion d’évaluation dirigée par Zighoud, trois des cadres de la zone — Smaïn Zighed, Chérif Zadi, Saci Bakhouche — allaient être jugés sommairement et exécutés. Omar Tal’a, lui-même menacé à cette occasion, témoignera, plus tard, des regrets de Zighoud alors même que les raisons de ces éliminations demeurent relativement obscures, même si Abane a cru devoir se féliciter de la liquidation «d’agents de la DST».
    5- L’homme de la Soummam
    Rappeler aussi que Zighoud fut à l’origine des premières tentatives d’organisation d’un congrès des dirigeants du Front — Abdallah Bentobbal signale, à ce sujet, la lettre à Abane remise par Zighoud à Saâd Dahlab — un temps projeté dans la presqu’île de Collo. Zighoud forgeait-il ainsi l’histoire et le Congrès de la Soummam allait en donner une magistrale illustration.
    Beaucoup a été dit et écrit sur la virulence des critiques de Abane au sujet des opérations du 20 août 1955 dans le Nord constantinois, et peu a été dit sur l’opposition claire et publique de Zighoud — et de ses compagnons — aux orientations défendues par Abane sur le principe de primauté de l’intérieur sur l’extérieur et du politique sur le militaire. Zighoud dit à Abane qu’au lieu de régler des problèmes, il allait en créer d’autres et ce n’est pas faire injure à l’exceptionnel dirigeant que fut Abane de noter qu’à sa différence Zighoud se présentait en dirigeant au congrès et sans parrains.
    A ses compagnons qui s’étonnaient de le voir en fin de compte adouber la démarche de Abane, Zighoud fait la réponse suivante : «Nous avons besoin d’une direction centrale légitime quel que soit le prix à payer.» Est-ce vraiment un paradoxe que les dirigeants du Nord constantinois aient été actifs dans la défense des thèses de la Soummam — à l’image de Benaouada bataillant contre les entreprises de division dans la base de l’Est — ou de l’organisation d’élections de délégués du FLN en pleine campagne ?
    Le 23 septembre 1956, au retour du congrès, Zighoud et ses hommes accrochent une formation de l’armée française au lieudit El Kherba, du côté de Sidi Mezghich. Zighoud tombe les armes à la main. Le témoignage d’un des soldats français ayant pris part à l’accrochage fait justice des rumeurs de trahison qui avaient aussi entouré la disparition du chef de la wilaya du Nord constantinois.
    Le regretté anthropologue algérien, Mahfoud Bennoune, qui fut de 1955 à 1962 officier de liaison de la Wilaya II, évoque en ces termes la personnalité de Zighoud Youssef : «Un homme réfléchi, intelligent, sérieux, profondément engagé dans la cause nationale, bien organisé et surtout d’une extrême modestie.»
    La question — iconoclaste ? — sera forcément posée de savoir si août 56 était imaginable sans août 55 et, au fond, la réponse importe moins que le fait de rendre justice à ces enfants du nationalisme qui, souvent des profondeurs des campagnes et des montagnes, ont réinventé l’Algérie. 


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