Le Nobel de m�decine remis au Japonais Yoshinori Ohsumi

[Lako]

Le biologiste japonais Yoshinori Ohsumi, 71 ans, s�est vu d�cerner le prix Nobel de m�decine, lundi 3 octobre, pour avoir �lucid� les m�canismes de l�autophagie, processus de d�gradation et de recyclage des composants des cellules.

Ses recherches sont cruciales pour comprendre le renouvellement des cellules et la r�ponse du corps aux privations alimentaires et aux infections. � Les mutations des g�nes de l�autophagie peuvent provoquer des maladies et le processus autophagique est impliqu� dans plusieurs affections comme le cancer et les maladies neurologiques �, a pr�cis� le jury, lundi.
� Exp�riences brillantes �

� Les d�couvertes d�Ohsumi ont conduit � un nouveau paradigme dans notre compr�hension de la mani�re dont la cellule recycle son contenu �, affirme l�acad�mie Nobel dans un communiqu�.
Le concept d�autophagie est apparu dans les ann�es 1960 lorsque les chercheurs ont observ� pour la premi�re fois la destruction par les cellules de leur propre substance en l��vacuant vers un � compartiment de recyclage � appel� lysosome. Les d�chets des cellules se concentrent dans de petites v�sicules, qui sont ensuite transport�es jusqu�aux lysosomes, des organites fonctionnant comme une station d��puration des constituants cellulaires.
La connaissance du ph�nom�ne est cependant rest�e limit�e jusqu�aux travaux de M. Ohsumi qui, au d�but des ann�es 1990, a men� des � exp�riences brillantes �, selon le jury du Nobel. Le biologiste, professeur � l�Institut de technologie � Tokyo, est le sixi�me Japonais � remporter le prix Nobel dem�decine. Il s�est impliqu� dans ce champ de recherches � partir de la fin des ann�es 1980. Il a d�abord travaill� sur des levures, chez lesquelles il a d�montr� l�existence de m�canismes d�autophagie en les affamant. Ensuite, par des milliers d�exp�riences, toujours chez les levures, il a mis en �vidence les 15 g�nes cl�s impliqu�s dans ces processus. Les r�sultats de cette perc�e scientifique ont �t� publi�s en 1992. Le biologiste a ensuite poursuivi ses travaux et montr� que des m�canismes sophistiqu�s comparables sont � l��uvre dans les cellules humaines.

D�gradation et recyclage sont � l��uvre dans l�autophagie, qui met en jeu deux processus principaux: un syst�me de v�sicules capables d�entourer les constituants � d�grader (microbes ou �l�ments cellulaires d�faillants); leur fusion avec un lysosome, sorte de sac � enzymes qui d�gradent ces constituants et permet ensuite leur recyclage par la cellule.
Vieillissement et infections

Les d�r�glements de l�autophagie sont impliqu�s dans nombre de pathologies et dans le vieillissement. � C�est par exemple le cas dans les maladies neurod�g�n�ratives, o� des agr�gats prot�iques ne sont pas �limin�s, indique Martine Biard-Piechaczyk. Mais aussi dans le cancer ou les maladies infectieuses. � Son �quipe �tudie ainsi le r�le de l�autophagie dans l�infection par le VIH - � c�est tr�s compliqu�, et on est loin d�avoir tout compris �, rel�ve-t-elle.
L�autophagie mobilise une communaut� de recherche grandissante. Le Japon et les Etats-Unis sont clairement en t�te dans la comp�tition internationale, � mais laFrance n�a pas � rougir �, estime Mme Biard-Piechaczyk. Un Club francophone de l�autophagie (CFATG) r�unit les principaux acteurs fran�ais, et un r�seau europ�en est en voie de constitution.
by le monde

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AUTOPHAGIE/choses � savoir sur ce m�canisme

Le prix Nobel de m�decine 2016 a �t� attribu� au biologiste Yoshinori Ohsumi pour ses travaux sur le m�canisme "d'autophagie", a annonc� le comit� Nobel lundi 3 octobre.
La macroautophagie, pr�cise le comit� dans un communiqu�, est "un processus conserv� par l'�volution o� la cellule eucaryote recycle une partie de soi-m�me en emprisonnant une portion de son cytoplasme dans une v�sicule � double membrane qui est d�livr�e � un lysosome pour la digestion".
Pour mieux comprendre, le mot autophagie vient du grec et signifie se manger soi-m�me. Il s'agit d'un ph�nom�ne de r�gulation, qui fonctionne effectivement via une sorte de "digestion" des �l�ments non-essentiels des cellules.