Ma grand' mere disait..

[AZZOUZ]

Elle apprit et prit la nouvelle tel un ressac violent la fermeture de l'hôpital des armées du Val de Grâce et comme en 2013, elle tenait absolument à m'en parler le plus rapidement. En m'ouvrant sa porte, l'odeur forte du café me fit comprendre qu'elle en avait avalée plusieurs tasses et qu'à l'évidence il augmentait son irritabilité et signifié par son ordre à m'asseoir.

--- Tu as entendu l'information ?

--- Laquelle ?

--- Les français vont fermer leur hôpital des armées ?

--- Et alors c'est quoi le problème ?

--- Comment c'est quoi le problème ? Tu te moque de moi ou bien t'as perdu la mémoire comme un citoyen lambda ? Tu ne te souviens pas que l'an de il s'est fait hospitaliser

--- Qui ça ?

--- Bon, écoute bien mon fils ce n'est pas le jour à jouer le sot et que tu prends le risque de s'abattre sur toi ma colère.

--- D'accord grand'mère. Je m'excuse mais je voulais simplement détendre l'atmosphère. Je présume que tu voulais parler de..

--- Oui de notre Excellence ! Ce rappel de l'actualité me remet dans ma rogne de 2013 avec toute l'indignation qui m'avait envahit et qui ressort
aujourd'hui. Aller se faire soigner chez l'ancien ennemi..(elle porta d'une main tremblante sa tasse de café pour boire une gorgée comme pour
calmer une douleur) S'est-il posé cette question : cette chambre où je suis et ce lit n'auraient-ils pas servis aux Généraux Massu, Ausarès
Bigeard et consorts ? Tu vois mon fils, aujourd'hui je me demande cruellement ce que doivent penser les parents de nos chouhada allah yarahmoum. Ce que doivent penser et ressentir tous les moujhadines qui ont subit la torture et qui demeurent blessés dans leurs chairs.

Et elle se mit à pleurer.

[harroudiroi]

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--- Oui de notre Excellence ! Ce rappel de l'actualité me remet dans ma rogne de 2013 avec toute l'indignation qui m'avait envahit et qui ressort
aujourd'hui. Aller se faire soigner chez l'ancien ennemi..(elle porta d'une main tremblante sa tasse de café pour boire une gorgée comme pour
calmer une douleur) S'est-il posé cette question : cette chambre où je suis et ce lit n'auraient-ils pas servis aux Généraux Massu, Ausarès
Bigeard et consorts ? Tu vois mon fils, aujourd'hui je me demande cruellement ce que doivent penser les parents de nos chouhada allah yarahmoum. Ce que doivent penser et ressentir tous les moujhadines qui ont subit la torture et qui demeurent blessés dans leurs chairs.

Et elle se mit à pleurer.

Se faire soigner chez le colonialiste est-il plus grave que de vivre chez lui, dormir et se réveiller chaque jour chez lui, aussi.....tarvailler et se faire payer chez lui..........? Feu mon grand-père un ancien condamné à mort avec des séquelles de 3 ou 4 côtés cassées, fracturées par Massu et compagnie, c'est fait opérer, je ne me rappelle plus de la date 1978-1979 je crois, à l'hôpital cochin, il voyait la France autrement le jour où il a décidé d'opérer sa prostate chez EU, je ne dis pas vivre mais seulement se faire opérer, son magazin de meubles avec sa maison au dessus porte toujours les traces d'une bombe artisanale déposée un soir par des éléments de l'OAS, dans cette même maison ou vivait ma propre mère. Je me delande alors pourquoi il est parti se faire soigner chez ses anciens tortionnaires. Je ne lui ai jamais posé la question!!!!

Si,ma grand mère m'autorise, un jour je posterai les photos des dégâts de notre magazin ''durant l'ère coloniale ''et des extraits d'un article d'un vieux journal français qui avait pour titre : le tueur numéro de sidi bel abbés enfin arrêté........ La suite est connue par tous les algériens dans le même cas que lui: torture- condamnation à mort, mort pour certains......entre temps petite bombe OAS et je ne sais pas pourquoi voyage à Paris quelques années après pour différentes raisons, entre autre se faire opérer à cochin .

[AZZOUZ]

Salam,

La décision de ton grand père, allah ya rahmou, de se faire soigner dans un pays qui a été responsable de ses atrocités n'est (en tous les cas pour moi) d'aucune manière discutable et ne mérite que le respect. Après son devoir accompli durant la Révolution et le prix qu'il a payé pour la libération de notre pays, lui accordaient toute la latitude d' homme libre pour ses choix. En revanche, ce que l'on peut déplorer et je suis certain que c'était également son sentiment c'est qu'il n'ai pu recevoir les soins en Algérie faute d'une infrastructure médicale avec ce constat navrant de savoir qu'il y a en France près de 5.OOO médecins algériens (ou d'origine) toutes spécialités confondues formés en Algérie. Les raisons de leur "désertion" sont multiples pour les étaler. Et enfin, il n'avait aucun statut politique officiel qui pouvait ternir sa démarche vers un établissement hospitalier "civil". Ce qui n'est pas le cas de notre "Excellence".