Mis à jour le 09.01.13 à 20h58
Les médiateurs du conflit en République centrafricaine ont appelé mercredi le gouvernement de Bangui et les rebelles du Séléka à signer un cessez-le-feu à l'ouverture de pourparlers à Libreville, au Gabon. Passés à l'offensive le 10 décembre, les insurgés du Séléka - «coalition» en langue sango - campent depuis deux semaines à 75 km de Bangui, la capitale.

Ils accusent le président François Bozizé d'être revenu sur un des accords de paix de 2007 qui prévoyaient une indemnisation pour les anciens combattants acceptant de déposer leurs armes.

«Faire preuve de retenue»

«Je demande à tout le monde de faire preuve de retenue et dans ce contexte, nous allons proposer au début des pourparlers qu'un accord de cessez-le-feu soit signé», a déclaré Basile Ikouebe, ministre des Affaires étrangères du Congo. L'opposition politique centrafricaine assiste également aux discussions de Libreville, ainsi que des diplomates de l'Union européenne et de pays occidentaux dont la France, ancienne puissance coloniale.

François Bozizé s'est dit prêt la semaine dernière à partager le pouvoir avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix sans conditions. Les rebelles se sont dits prêts quant à eux à examiner les moyens de parvenir à une transition politique dont le président Bozizé serait exclu.

Dans ce contexte, les perspectives d'un accord semblent minces. Mardi, le président centrafricain a accusé le Séléka d'être composés d'étrangers en armes, à la solde d'intérêts commerciaux suspects.

«Je suis ici et c'est tout»,

«La question de mon départ est déplacée. J'ai été élu deux fois comme chef de l'Etat avec plus de 70% des suffrages. Je suis ici et c'est tout», a-t-il déclaré à des journalistes. «D'après les informations dont je dispose (...) il y a parmi ces rebelles des Janjaouid (milices soudanaises) et des étrangers venus de pays voisins», a-t-il ajouté.

Arrivé au pouvoir à la faveur d'une insurrection en 2003, François Bozizé a remporté les élections présidentielles en 2005 et 2011, entachées de fraudes selon l'opposition, et a réussi à se maintenir au pouvoir grâce à une assistance militaire étrangère, notamment de la part de chefs d'Etats de la région.
La France, qui était intervenue en 2006 à la demande du président centrafricain, a décidé cette fois de ne pas s'immiscer dans le conflit.

Des Etats de la région - principalement le Tchad, mais aussi le Congo, le Gabon, le Cameroun et l'Afrique du Sud - ont fourni à Bangui plusieurs centaines de soldats pour épauler les forces armées gouvernementales.

Avec Reuters