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L'accent britannique du bourreau de James Foley, « stratégie médiatique » de l'EI
L'accent britannique du bourreau de James Foley, « stratégie médiatique » de l'EI
Le Monde.fr | 20.08.2014 à 18h32 • Mis à jour le 20.08.2014 à 18h57 |Par Philippe Bernard (Londres, correspondant)
L'accent britannique caractéristique du bourreau du journaliste américain James Foley n'est probablement pas dû au hasard. Il est analysé outre-Manche par plusieurs observateurs comme partie intégrante d'une stratégie médiatique destinée à choquer plus directement les occidentaux.
« Ils ont choisi quelqu'un parlant couramment anglais, parce qu'ils veulent avoir un impact maximum, spécialement aux Etats-Unis », commente Peter Neumann, directeur du Centre international d'étude de la violence politique à l'université King's College de Londres. « Les deux personnages sont un Américain et un Britannique. C'est fait délibérément », ajoute Erin Saltman, chercheuse à la fondation Quilliam.
Lire : Washington authentifie la vidéo de l’exécution de l'Américain James Foley
Dès l'annonce de l'exécution, l'apparente origine britannique du bourreau qui apparaît sur la vidéo diffusée par l'Etat islamique (EI), a fait l'objet de multiples commentaires à Londres. « Nous sommes très inquiets du fait qu'apparemment, l'assassin en question est britannique, a déclaré Philip Hammond, ministre britannique des affaires étrangères, mercredi 20 août au matin sur BBC radio, annonçant des investigations accélérées destinées à identifier cet individu.
ACCENT DE LA RÉGION DE LONDRES, DU KENT OU DE L'ESSEX
Le premier ministre, David Cameron, a qualifié de « choquant et pervers » le meurtre de James Foley, interrompant ses vacances en Cornouailles pourprésider une série de réunions d'urgence.
Déjà, des experts linguistiques pensent avoir déterminé l'origine géographique du tueur : le sud-est de l'Angleterre ou plus probablement Londres. La manière dont il prononce le mot « Muslims », en utilisant le son « ss », et non « z », le localiserait dans la région de Londres, du Kent ou de l'Essex, assure Claire Hardaker, linguiste à l'université de Lancaster.
Selon les spécialistes, des combattants islamistes britanniques ont déjà procédé à des exécutions ces derniers mois en Irak ou en Syrie, mais c'est la première fois que leur victime est un Américain. Le nombre de ces combattants originaires du Royaume-Uni est évalué à cinq cents, et beaucoup sont connus de la police, ce qui permet d'espérer une identification de l'assassin du reporter américain.
CES COMBATTANTS « RISQUENT DE CHERCHER À RENTRER »
Le chef de la diplomatie britannique s'est dit « parfaitement conscient » du fait qu'un nombre significatif de citoyens britanniques ont été impliqués dans « des crimes terribles, et ont probablement commis des atrocités » dans le conflit en cours. Il y en a « de plus en plus », a-t-il même précisé. Ces combattants « risquent, à un moment donné, de chercher à rentrer au Royaume-Uni avec des compétences et des techniques acquises auprès des organisations terroristes »,a averti le chef de la diplomatie, reprenant les propos récents du premier ministre.
Dans un article publié dimanche dans le Daily Telegraph, David Cameron avait estimé que l'EI « constitue une menace directe et mortelle contre le Royaume-Uni ».
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