Le très haut débit explose en France, grâce au VDSL2 et au FTTH



Mais surtout grâce aux migrations ADSL vers VDSL2



Si la croissance de nouveaux abonnements sur réseau fixe ralentit logiquement, de nouveaux foyers continuent tout de même de se raccorder au haut débit. Néanmoins, cette croissance est pour la toute première fois tirée par le très haut débit. En effet, l'ADSL a réalisé une progression ridicule au cours du dernier trimestre 2013. La faute au succès de la fibre optique, mais aussi aux migrations vers le VDSL2.



La fibre et le VDSL2, les nouvelles locomotives


Moteur de la croissance du haut débit et des forfaits internet en général depuis plus d'une décennie en France, l'ADSL a pour la toute première fois de son histoire été secondaire lors du dernier trimestre 2013 par rapport aux autres types de réseau. En effet, si l'on se fie aux dernières données fournies par l'ARCEP, le nombre d'abonnements xDSL en haut débit (moins de 30 Mb/s) n'a cru que de 46 000 unités, tandis que le FTTH a réalisé une très belle progression 73 000 abonnements. Quant aux lignes entre 30 et 100 Mbps, principalement représentées par les offres de Numericable et les opérateurs offrant du VDSL2, elles ont anormalement augmenté de 89 000 abonnements. À titre de comparaison, ces dernières lignes avaient perdu des clients lors des trimestres précédents, preuve du changement important réalisé au cours du dernier trimestre.



Si l'on cumule tous les types de réseaux, la fin d'année 2013 a donc été historique en France, avec seulement 57 000 nouveaux abonnés haut débit, contre 201 000 clients supplémentaires pour le très haut débit (plus de 100 Mb/s). Un écart gigantesque, jamais vu dans l'Hexagone, sachant que lors du trimestre précédent, le haut débit était en progression de 175 000 abonnements, contre 85 000 pour le THD.



Au total, le pays comptait donc au 31 décembre dernier 24,905 millions d'abonnements haut et très haut débit, dont 22,855 millions ADSL et câble, et plus de 2 millions en fibre optique (FTTx) et VDSL2. Assurément, à l'heure où vous lisez ces lignes, la barre des 25 millions a donc dû être dépassée, et ceci malgré le ralentissement important de la croissance de ce marché.



Comme nous l'avions fait remarquer récemment, s'il y a encore quelques années ce secteur arrivait à attirer plus de 3 millions de clients par an, ce nombre n'a cessé de régresser, atteignant 2 millions en 2009 et 1 million il y a peu. L'année 2013 est aussi historique sur ce point, puisque seulement 930 000 clients supplémentaires ont rejoint les rangs des abonnés haut et très haut débit. Hormis lors des débuts d'Internet, jamais une croissance aussi faible n'avait jamais été enregistrée. Cela explique ainsi pourquoi Bouygues a cassé ses prix : l'objectif n'est plus d'attirer les clients en bas débit ou les primo-accédants à Internet, mais bien de séduire les clients des concurrents. Et pour cela, le prix est une arme non négligeable. Le marché de l'internet fixe a désormais une croissance de seulement 4 %.

Le FTTH gagne du terrain


Le secteur devrait toutefois continuer d'être tiré vers le haut par la fibre optique et le VDSL. En effet, le nombre de foyers éligibles au très haut débit ne cesse de grimper, pour atteindre 9,2 millions de lignes aujourd'hui, sachant que 11 millions de foyers sont aussi éligibles si l'on rajoute le VDSL2. Si la technologie exploitée par Numericable (FTTLA) représente un grand nombre de logements, le FTTH continue sa montée en puissance, avec quasi 3 millions de logements concernés (2,977 millions précisément), dont 586 000 dans les zones à densité faible ou modérée, et 2,391 millions dans les zones très denses (les grandes villes).





La fibre optique en FTTH concerne de plus en plus de villes françaises.



Voici d'ailleurs la répartition des 11,047 millions de foyers éligibles au très haut débit, sachant, bien évidemment, que certains foyers peuvent profiter de plusieurs technologies différentes, d'où un total différent :


  • FTTLA > 100 Mbps : 5,197 millions (+408 000 en un an)
  • FTTLA entre 30 et 100 Mbps : 3,397 millions (-275 000)
  • FTTH : 2,977 millions (+812 000)
  • VDSL2 : 2,360 millions (+2,360 millions)


Notez qu'environ la moitié des logements éligibles en FTTH n'a accès qu'à un seul opérateur, tandis qu'un peu plus d'un quart a trois opérateurs disponibles, et le reste deux opérateurs. Le nombre de logements où quatre opérateurs ou plus sont accessibles est aujourd'hui encore minime.

Le haut débit de plus en plus accessible malgré tout


Concernant le dégroupage en ADSL, sa croissance continue elle aussi, avec 11,6 millions de foyers concernés, dont 10,805 millions dégroupés totalement et 793 000 partiellement. 7608 NRA sont désormais dégroupés par au moins un opérateur, soit quasi 90 % des lignes françaises. Il reste toutefois 8253 NRA non dégroupés, qui ne représentent heureusement que 10 % des accès internet. « La totalité des 15 861 NRA (nœuds de raccordement d’abonnés, sièges des répartiteurs) sont aujourd’hui équipés en DSL en métropole et dans les DOM, et 99.3 % des lignes en cuivre sont éligibles à un service haut débit » rajoute l'ARCEP dans ses documents.



Bonne nouvelle pour les personnes situées très loin de leur NRA et ne pouvant profiter d'un bon réseau, l'autorité précise que « des opérations de montée en débit par le réaménagement du réseau de boucle locale de cuivre d’Orange, consistant à créer de nouveaux NRA-xy plus proches des abonnés, et donc à réduire la longueur des paires de cuivre, sont menées régulièrement pour augmenter le nombre de lignes éligibles ». Nous parlons ainsi de 1939 NRA-ZO créés dernièrement, permettant ainsi aux foyers mal placés d'accéder à des débits plus élevés, voire à la TVIP.